đâđš 2022 - LibertĂ© de la presse: travailler pour les mĂ©dias devient de plus en plus dangereux
RSF ne pense pas seulement aux régimes dictatoriaux et autoritaires, mais aussi aux pays démocratiques. Le cas de l'Australien tombé malade en détention est à nouveau évoqué dans le bilan annuel 2022.
đâđš 2022 - LibertĂ© de la presse : travailler pour les mĂ©dias devient de plus en plus dangereux
đ° By Marcel FĂŒrstenau, le 14 dĂ©cembre 2022
Le cas de l'Australien, tombé malade en détention, est à nouveau évoqué dans le bilan annuel 2022 de RSF.
Les journalistes sont de plus en plus souvent emprisonnés et le nombre de morts parmi eux augmente dans le monde entier. Une des raisons : la guerre en Ukraine.
AprĂšs deux annĂ©es de baisse, Reporters sans frontiĂšres (RSF) a enregistrĂ© au 1er dĂ©cembre 2022 prĂšs de plus de 20% de journalistes tuĂ©s par rapport Ă la mĂȘme pĂ©riode de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La guerre de la Russie contre l'Ukraine a jouĂ© un ârĂŽle considĂ©rable" dans cette augmentation de 48 Ă 57 morts, explique Christopher Resch, expert de RSF, dans un entretien Ă la DW. Avec huit journalistes tuĂ©s depuis le dĂ©but de la guerre, le pays est actuellement le deuxiĂšme plus dangereux au monde.
âȘïžCriminalitĂ© organisĂ©e et corruption
Seul le Mexique dénombre plus tués en lien avec leur profession ou dans l'exercice de celle-ci : onze tués, soit quatre de plus qu'en 2021. Ce pays d'Amérique centrale occupe ainsi la premiÚre place pour la quatriÚme année consécutive.
La plupart du temps, les victimes sont assassinées de maniÚre ciblée en raison de leurs investigations dans le milieu de la drogue et des gangs. Selon RSF, le crime organisé et la corruption, qui atteint les plus hautes fonctions politiques, forment souvent un mélange mortel.
La particularitĂ© est que de trĂšs nombreux journalistes locaux paient de leur vie leur engagement pour la libertĂ© de la presse. Contrairement Ă la guerre, ce sont plus souvent les "journalistes Ă©trangers qui arrivent en avion", explique Christopher Resch. Reporters sans frontiĂšres s'engage depuis des annĂ©es, en collaboration avec une organisation partenaire au Mexique, pour une meilleure protection des collĂšgues qui travaillent souvent au pĂ©ril de leur vie. Mais malgrĂ© les mesures prises par l'Ătat, "il ne se passe quasiment rien". Rien qu'en janvier, trois hommes et une femme ont Ă©tĂ© assassinĂ©s.
âȘïž 533 journalistes sont en prison.
Selon les recherches de Reporters sans frontiÚres, sept femmes journalistes ont été tuées dans le monde, ce qui représente plus de douze pour cent de toutes les victimes. Le pourcentage de femmes emprisonnées est encore plus élevé, à savoir prÚs de 15 pour cent. Au total, 533 journalistes étaient en prison au 1er décembre, un chiffre plus élevé que jamais.
Le nombre de femmes derriĂšre les barreaux a augmentĂ© de 28 pour cent pour atteindre 78 dĂ©tenues. Environ un quart d'entre elles sont emprisonnĂ©es en Chine et en Iran. Christopher Resch, expert de RSF, parle de rĂ©pression ciblĂ©e contre les femmes dans des pays comme l'Iran ou la BiĂ©lorussie. On y joue dĂ©libĂ©rĂ©ment sur leur vulnĂ©rabilitĂ© et leur fragilitĂ©. "Câest utilisĂ© sciemment pour rĂ©pandre davantage de terreur et d'horreur face Ă la rĂ©pression".
âȘïž Le dĂ©tenu le plus cĂ©lĂšbre du monde : Julian Assange
Afin d'amĂ©liorer la situation de tous les professionnels du journalisme, y compris les cameramen et les producteurs, Reporters sans frontiĂšres fait pression dans toutes les rĂ©gions du monde pour que soient respectĂ©es les normes convenues au niveau international. La DĂ©claration universelle des droits de l'homme est au premier rang de ces normes. Cela permet au moins de porter plainte contre ce qui se passe dans les pays. "MĂȘme si ce n'est dâabord que sur le papier".
Reporters sans frontiÚres ne pense pas seulement aux régimes dictatoriaux et autoritaires, mais aussi aux pays démocratiques. Aujourd'hui encore, Julian Assange, fondateur de la plate-forme de divulgation WikiLeaks, est détenu dans un quartier de haute sécurité britannique. Les Etats-Unis exigent son extradition depuis des années et le menacent d'une peine de prison à vie - pour la prétendue trahison de secrets. Le cas de l'Australien, tombé malade en détention, est à nouveau évoqué dans le bilan annuel 2022 de RSF.
âȘïž Un bilan mitigĂ©
La pression exercée par le public est bien ressentie. "C'est ce que nous entendons réguliÚrement de la part de journalistes libérés", déclare Christopher Resch. Son bilan global est toutefois mitigé: "Je trouve le tableau relativement sombre. Cependant, je ne veux pas non plus conclure que tout est complÚtement négatif".
https://www.dw.com/de/pressefreiheit-fĂŒr-medien-zu-arbeiten-wird-gefĂ€hrlicher/a-64082407