👁🗨 30 groupes israéliens appellent la communauté internationale à mettre un terme à la montée de la violence des colons en Cisjordanie
Hier, Bilal, du village d'As-Sawiya au sud de Naplouse, a été tué alors qu'il cultivait ses oliviers. C'est le septième Palestinien assassiné par des colons en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
👁🗨 30 groupes israéliens appellent la communauté internationale à mettre un terme à la montée de la violence des colons en Cisjordanie
Par Jessica Corbett, le 29 octobre 2023
“Malheureusement, le gouvernement israélien soutient ces attaques et ne fait rien pour y mettre fin.”
Alors que la communauté internationale se concentre sur les horreurs de l'assaut israélien contre Gaza, 30 organisations israéliennes de défense des droits de l'homme et de lutte contre l'occupation ont cherché dimanche à attirer l'attention sur la recrudescence de la violence des colons à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie, illégalement occupée.
La coalition de groupes - dont B'Tselem, Breaking the Silence et les branches israéliennes d'Amnesty International et de Physicians for Human Rights - a publié une déclaration commune appelant la communauté internationale à
“agir de toute urgence pour mettre fin à la vague de violence des colons, soutenue par l'État, qui a conduit et conduit encore au transfert forcé de communautés palestiniennes en Cisjordanie”.
En représailles à une attaque menée par le Hamas au début du mois, qui a fait plus de 1 400 morts et quelque 200 otages israéliens, Israël a mené ce que certains juristes qualifient de guerre génocidaire, tuant plus de 8 000 personnes dans la bande de Gaza.
“Les colons ont exploité le manque d'attention du public à l'égard de la Cisjordanie, ainsi que le climat général de haine contre les Palestiniens, pour intensifier leur campagne de violentes attaques afin de transférer de force des communautés palestiniennes”, alerte la coalition. “Au cours de cette période, pas moins de 13 communautés d'éleveurs ont été déplacées. Beaucoup d'autres risquent d'être forcées de fuir dans les jours à venir si des mesures immédiates ne sont pas prises.”
“Les agriculteurs palestiniens sont particulièrement vulnérables en cette période de récolte annuelle des olives, car s'ils ne peuvent les cueillir, ils perdront une année de revenus”, a souligné la coalitions. “Hier, Bilal Muhammed Saleh, du village d'As-Sawiya, au sud de Naplouse, a été assassiné alors qu'il s'occupait de ses oliviers. C'est le septième Palestinien tué par des colons depuis le début du conflit actuel”.
Le ministère palestinien de la santé a déclaré samedi que 111 Palestiniens avaient été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
Les colons juifs ont récemment tenté d'effrayer les Palestiniens pour les inciter à fuir la Cisjordanie en exhibant des poupées couvertes de sang ou d'une substance censée l'imiter, et en distribuant des tracts contenant des messages tels que
“Fuyez en Jordanie avant que nous vous tuions, vous nos ennemis, et que nous vous expulsions de notre Terre sainte, qui nous a été promise par Dieu”.
La coalition a déclaré dimanche que “Malheureusement, le gouvernement israélien soutient ces attaques et ne fait rien pour mettre fin à cette violence. Des ministres du gouvernement et d'autres responsables soutiennent ouvertement ces violences et, dans de nombreux cas, l'armée est présente ou participe même aux exactions, y compris dans des incidents où des colons tuent des Palestiniens".
Au cours des trois dernières semaines, les violences meurtrières des forces israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie se sont traduites par des raids et une frappe aérienne sur une mosquée dans le camp de réfugiés de Jénine, densément peuplé.
“En outre, depuis le début du conflit, un nombre croissant d’attaques de colons ultra violents sur des communautés palestiniennes voisines ont été documentées, les colons portant des uniformes militaires et utilisant des armes délivrées par le gouvernement”, poursuit la coalition. “C’est avec une grande inquiétude, et une perception claire du paysage politique que nous appelons à une intervention claire, forte et directe de la communauté internationale pour faire cesser ces transfert forcé en Cisjordanie”.
En réponse à cette déclaration, Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine de l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW), a déclaré sur les réseaux sociaux que “le monde doit agir”.
Pendant ce temps, à Gaza, les forces israéliennes sont passées à la “deuxième phase” de l’assaut avec des opérations terrestres, malgré les appels internationaux de cessez-le-feu - à part le gouvernement américain qui apporte à Israël un soutien militaire annuel de plusieurs milliards de dollars.
“La grande offensive terrestre d'Israël à Gaza, qui fait suite à des semaines de bombardements qui ont réduit la majeure partie des quartiers à des décombres, soulève de graves inquiétudes quant à la sécurité de tous les civils pris dans les combats”, a déclaré Tirana Hassan, directrice exécutive de HRW, dans un communiqué publié dimanche. “Des milliers d'enfants et d'autres civils ont déjà été tués.
“Les groupes armés palestiniens continuent de lancer des roquettes sans discrimination sur les communautés israéliennes”, a-t-elle ajouté. “Tous les civils, y compris ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas quitter leurs maisons dans le nord de Gaza, restent protégés par les lois de la guerre contre les attaques délibérées, aveugles ou disproportionnées.
Malgré les objections d'Israël et des États-Unis, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi une résolution non contraignante exigeant que “toutes les parties respectent immédiatement et pleinement leurs obligations en vertu du droit international” et appelant à “une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à une cessation des hostilités”.
Notre travail est placé sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 3.0). N'hésitez pas à le republier et à le partager largement.
Jessica Corbett est rédactrice en chef et collaboratrice de Common Dreams.
https://www.commondreams.org/news/west-bank-settler-violence