đâđš 76 groupes de dĂ©fense des droits s'apprĂȘtent Ă dĂ©poser une plainte pour faire arrĂȘter Smotrich Ă Paris
Smotrich a suscitĂ© la controverse en partageant sa vision d'un Ătat juif Ă©largi, propos tenus lors d'une interview pour le documentaire intitulĂ© âIsraĂ«l : Les extrĂ©mistes au pouvoirâ, sur Arte.
đâđš 76 groupes de dĂ©fense des droits s'apprĂȘtent Ă dĂ©poser une plainte pour faire arrĂȘter Smotrich Ă Paris
Par Al Mayadeen English, le 11 novembre 2024 Ă 18:38
76 organisations de défense des droits de l'homme de France, du monde arabe et d'ailleurs requiÚrent l'arrestation du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, lors de sa prochaine visite à Paris, et prévoient de porter plainte contre lui en France.
Al Mayadeen a obtenu le texte d'une plainte qui sera dĂ©posĂ©e par 76 organisations françaises, arabes et internationales de dĂ©fense des droits de l'homme, demandant aux autoritĂ©s françaises d'arrĂȘter le ministre israĂ©lien des Finances, Bezalel Smotrich, lors de sa visite Ă Paris les 13 et 14 novembre.
M. Smotrich doit participer à une collecte de fonds au profit de l'armée israélienne d'occupation.
Ces organisations soumettront la demande, dans le cadre d'une action en justice, au procureur de la RĂ©publique français, requĂ©rant un mandat d'arrĂȘt immĂ©diat Ă l'encontre de M. Smotrich. Elles citent ses dĂ©clarations documentĂ©es en faveur de âl'annexion dĂ©finitive et complĂšte de Gaza et de la Cisjordanieâ et appellent Ă l'expulsion des Palestiniens vers la Jordanie ou ailleurs, tout en qualifiant de terroriste toute personne qui s'oppose Ă ce plan.
Le procÚs est centré sur la question des détenus palestiniens tués dans les prisons israéliennes, les organisations de défense des droits des prisonniers signalant que des dizaines d'entre eux sont morts sous la torture ou sous les balles.
Cependant, seuls 18 cas ont été officiellement documentés en raison de la politique de dissimulation d'Israël, qui tait de nombreux décÚs de prisonniers. L'action en justice affirme qu'il s'agit d'une violation flagrante des droits de l'homme et des droits des détenus tels qu'ils sont définis dans les accords internationaux, en particulier les troisiÚme et quatriÚme conventions de GenÚve, leurs protocoles additionnels et le statut de Rome de la Cour pénale internationale.
L'action en justice comprend des rapports et des données d'organisations de défense des droits de l'homme confirmant que plus de 1 600 personnes ont été détenues depuis le 7 octobre 2023. Ces chiffres contrastent avec la reconnaissance par l'entité d'occupation de seulement 850 personnes détenues dans des camps militaires, des centres de détention privés et autres centres de détention.
M. Smotrich doit participer Ă une manifestation organisĂ©e Ă Paris le 13 novembre par la Israel Forever Foundation, un groupe extrĂ©miste qui prĂŽne la crĂ©ation du âGrand IsraĂ«lâ.
L'invitation à la manifestation comporte une carte d'Israël qui englobe non seulement la zone située entre la frontiÚre palestinienne avec le Liban et le fleuve Litani, mais aussi l'ensemble du plateau syrien du Golan, y compris des régions qu'Israël n'occupe pas à l'heure actuelle.
Quelles sont les exigences de la plainte ?
L'action en justice demande que les autorités d'occupation israéliennes soient contraintes de cesser immédiatement ces violations à l'encontre des détenus palestiniens et de se conformer pleinement au droit international humanitaire, en particulier aux accords qui régissent la protection juridique des détenus et des prisonniers.
Elle exige une liste exhaustive de toutes les violations commises Ă l'encontre des dĂ©tenus et des prisonniers palestiniens, en classant ces actions selon la dĂ©finition juridique internationale des crimes graves, y compris le meurtre, l'enlĂšvement et la torture. Elle demande Ă©galement l'identification des pays qui ont signĂ© la Convention contre la torture, qui oblige les Ătats signataires Ă poursuivre les auteurs d'actes de torture et de traitements inhumains ou dĂ©gradants.
Elle demande que l'Ătat d'IsraĂ«l soit tenu pleinement responsable des crimes commis Ă l'encontre des dĂ©tenus et des prisonniers palestiniens.
Elle demande que les criminels de guerre israéliens soient tenus pour responsables des crimes internationaux commis à l'encontre des détenus palestiniens.
Elle exige que les dĂ©tenus palestiniens dans les prisons israĂ©liennes soient traitĂ©s comme des prisonniers de guerre conformĂ©ment au droit international, plutĂŽt que d'ĂȘtre classĂ©s comme des prisonniers de sĂ©curitĂ© ou des terroristes, comme l'ont fait les autoritĂ©s d'occupation israĂ©liennes.
Elle demande la libération de tous les détenus palestiniens, les reconnaissant comme des combattants de la liberté et non comme des terroristes.
Rappelons que le mois dernier, M. Smotrich a suscitĂ© la controverse en faisant part de sa vision d'un Ătat juif Ă©largi qui pourrait s'Ă©tendre au-delĂ des territoires palestiniens et dans les pays voisins, y compris la Syrie.
Ces propos ont Ă©tĂ© tenus lors d'une interview pour un documentaire en langue française intitulĂ© âIsraĂ«l : Les extrĂ©mistes au pouvoirâ, diffusĂ© par Arte.
Smotrich a exprimĂ© son dĂ©sir d'un Ătat juif gouvernĂ© par âles valeurs du peuple juifâ, et lorsqu'on lui a demandĂ© si IsraĂ«l a pour objectif d'Ă©tendre sa souverainetĂ© actuelle - qui s'Ă©tend de la mer MĂ©diterranĂ©e au Jourdain - il a rĂ©pondu avec un sourire, en disant : âd'accord, petit Ă petitâ.
Dans une dĂ©claration provocatrice, Smotrich s'est Ă©galement rĂ©fĂ©rĂ© Ă des textes religieux, affirmant que l'avenir de JĂ©rusalem occupĂ©e implique une expansion âjusqu'Ă Damasâ.