👁🗨 80 ans après Yalta, les bases de l’ordre mondial échouent face à la duplicité & aux crimes de l’impérialisme occidental
La réflexion sur le 80e anniversaire de Yalta montre au monde ce qu'il est encore possible de faire pour le progrès et le développement pacifiques.
👁🗨 80 ans après Yalta, les bases de l’ordre mondial échouent face à la duplicité & aux crimes de l’impérialisme occidental
The Unz Review, éditorial du 7 février 2025
Il y a 80 ans cette semaine, les dirigeants des trois grands pays alliés en temps de guerre ont tenu la conférence de Yalta en Crimée. Josef Staline, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill se sont réunis, avec leurs délégations, dans la station balnéaire de la mer Noire pour convenir de l'ordre international de l'après-guerre. (Personne n'a remis en question le fait que la Crimée était alors un territoire russe !)
La conférence s'est tenue du 4 au 11 février. L'Allemagne nazie et le Japon impérialiste n'étaient pas encore officiellement vaincus. Mais les dirigeants alliés savaient que les puissances de l'Axe étaient finies, et que l'ordre du jour devait être consacré à la paix d'après-guerre.
Cette semaine, le ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergei Lavrov, a publié un article éloquent sur l'héritage du sommet de Yalta. Comme l'a souligné M. Lavrov, cette réunion historique a jeté les bases et les principes des Nations unies et de la Charte des Nations unies, adoptées plus tard la même année.
Cependant, les dirigeants américains et britanniques signataires des accords sur la Colonie d'après-guerre avec la Russie ont dû utiliser de “l'encre invisible”, comme a ironisé M. Lavrov.
Les puissances occidentales poursuivaient un objectif inavoué à Yalta. La guerre contre l'Allemagne nazie se résumait déjà en grande partie à une victoire soviétique sur le Troisième Reich. Alors que l'Armée rouge n'était plus qu'à 65 kilomètres de Berlin, les Américains et les Britanniques venaient à peine d'atteindre les lointaines frontières occidentales de l'Allemagne. Les troupes soviétiques avaient déjà libéré la Bulgarie, la Roumanie, les pays baltes et la Pologne, ainsi que les camps de la mort nazis d'Auschwitz, de Treblinka, de Belzec, de Chelmo, et de Sobibor.
Roosevelt souhaitait obtenir de Staline la promesse d'entrer dans la guerre du Pacifique afin d'accélérer la défaite du Japon. À peine l'Union soviétique avait-elle lancé une offensive contre les forces japonaises en Mandchourie, en août, que le président Harry Truman, successeur de Roosevelt décédé en avril, ordonnait le largage de deux bombes atomiques sur le Japon. Cette décision témoignait l’utilisation calculée de nouvelles armes redoutables pour intimider Moscou - signe avant-coureur de la guerre froide à venir.
D'une part, Yalta a représenté un point culminant dans la mise en œuvre des fondements juridiques et politiques d'un nouvel ordre d'après-guerre pour une coexistence pacifique. Yalta a consacré le principe de la souveraineté et de l'égalité des nations - un réquisitoire révolutionnaire contre les puissances colonialistes occidentales. Elle interdisait l'agression contre toute nation et le recours unilatéral à la force militaire. Ces principes devaient être explicitement exprimés dans la Charte des Nations unies, qui reste la source première du droit international.
En revanche, ces principes n'existeront trop souvent qu'à l'état de vœux pieux et ne seront ni mis en œuvre ni respectés par les nations signataires. En conséquence, les Nations unies ne sont plus qu'un forum de discussion dénué de tout pouvoir.
Comme l'a souligné M. Lavrov, le problème majeur tient à ce que la vision des Nations unies pour la paix dans le monde a été transgressée, sapée et bafouée à d'innombrables reprises par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. En témoignent les innombrables guerres, subversions, interventions illégales et intrigues auxquelles se sont livrées les puissances impérialistes occidentales au cours des huit décennies écoulées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La victoire de cette guerre était censée mettre fin à l'impérialisme et à la barbarie. Ce ne fut pas le cas.
La trahison des puissances occidentales s'est manifestée - bien qu'en secret à l'époque - alors même qu'elles étaient censées s'entretenir avec l'allié soviétique à Yalta.
Comme le raconte Ron Ridenour dans cet article, le dirigeant britannique, Winston Churchill, avait conçu un plan abominable pour attaquer l'Union soviétique avec des bombes atomiques avant même que l'Allemagne nazie ne soit vaincue en mai 1945. Le complot de Churchill a été baptisé “Operation Unthinkable” [Opération impensable].
Le plan n'a pas été mis en œuvre uniquement parce que les Américains ne disposaient pas d'une quantité suffisante de cette nouvelle arme de destruction massive. Truman voulait donner la priorité à sa campagne terroriste contre le Japon. Cependant, Truman a supervisé par la suite une série de plans secrets visant à attaquer par anticipation l'Union soviétique à l'aide de bombes atomiques. L'un de ces plans était l'opération “Dropshot”, qui consistait à larguer 400 bombes A sur 100 villes soviétiques.
Les Américains ont abandonné leurs plans honteux de destruction de l'Union soviétique après que celle-ci a mis au point sa propre bombe en 1949.
M. Ridenour et plusieurs autres auteurs affirment que les objectifs funestes des puissances occidentales visant à conquérir la Russie remontent à la révolution d'octobre 1917. Craignant le succès d'une alternative socialiste internationale au capitalisme, les impérialistes occidentaux ont immédiatement pris des mesures pour paralyser l'Union soviétique nouvellement formée.
En 1918, avant même la fin de la première guerre mondiale, le président américain Woodrow Wilson et d'autres dirigeants occidentaux ont déclaré la guerre à l'Union soviétique avec près d'un million de soldats issus de dizaines de pays. Cette agression a été vaincue par l'Armée rouge en 1925.
La montée du fascisme en Allemagne sous Hitler et les nazis a été secrètement organisée par les puissances occidentales dans le seul but de mener une guerre d'extermination contre l'Union soviétique. Cette agression aurait pu réussir sans la force d'âme et le courage du peuple russe et des autres peuples soviétiques, qui ont perdu 27 millions d'habitants sous les assauts des nazis.
À Yalta, Américains et Britanniques avaient besoin de l'Union soviétique pour accélérer la fin de la guerre. Les nobles principes convenus pour le nouveau monde de l'après-guerre peuvent être considérés comme une concession cynique et stratégique de Washington et Londres, qu'ils n'avaient aucunement l'intention d'honorer.
Les Nations unies et la Charte ont toujours été considérées comme un obstacle aux ambitions impérialistes des États-Unis et de leurs alliés occidentaux. Lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991 - en grande partie en raison de la course à l'armement pendant les décennies de la guerre froide - les Américains se sont lancés avec encore plus d'audace à la conquête de la domination unipolaire.
Au cours des 30 dernières années, le droit international a été bafoué de manière flagrante et spectaculaire par des guerres et interventions criminelles interminables initiées par les États-Unis et leurs sous-fifres occidentaux, en particulier les Britanniques.
La guerre actuelle en Ukraine est une manifestation du comportement voyou des États-Unis et de leur dispositif de guerre de l'OTAN. L'objectif est de soumettre et de dominer la Russie, afin que la finance occidentale puisse exploiter ses immenses ressources naturelles (un plan qui remonte à 1918).
La vision de Yalta et le concept connexe de l'ONU et du respect de la souveraineté nationale constituent toujours le schéma directeur pour un monde plus juste et plus pacifique. La Russie, la Chine, les nations des BRICS et la majorité de la Majorité Mondiale prônent toutes la Charte de l'ONU comme norme pour des relations internationales pacifiques.
Les États-Unis et leurs partenaires occidentaux se doivent de respecter le droit international au lieu d'agir comme les entités anarchiques qu'ils incarnent. Ils doivent être dénoncés comme des régimes criminels cachés derrière une rhétorique et des prétextes vertueux.
Réfléchir au 80e anniversaire de Yalta montre au monde ce qu'il est encore possible de faire en matière de progrès et de développement pacifiques, et permet également de comprendre pourquoi les nobles idéaux ont échoué et systématiquement entravés - par les agissements criminels des États-Unis et de leurs complices impérialistes occidentaux.
Oui la réflexion sur Yalta est à mon avis, très simple...ne jamais se réunir avec aucun anglo-saxon ! Il y en avait deja 2 de trop dans cette sympathique ville balnéaire polluée pendant 3 jours! Qui plus est, comment faire confiance dans des organismes nés dans les tractations d’une guerre en cours ? La SDN était déjà le foetus blagard du congrès de Versailles avec ses relents colonialistes...de la paix bancale de 1918. Qu’attendre d’autres de l’ONU avec son conseil de sécurité anglo-saxon (et inféodés) qui a ridiculisé sa charte même en niant le droit des palestiniens à s’auto-gouverner et laisser deux de ses représentants se faire assassiner par les sionistes hors la loi!
L’onu doit disparaître pour laisser place aux traités internationaux comme ce fut le cas pour celui de Westphalie (il dura 2 siecles !) pour l’Europe par exemple. Et non dans une organisation captée par un état (le fait qu’il soit à NY est déjà un non-sens) et dont les statuts sont ratifiés sur du vide et pas sur un engagement .