đâđš Ă l'approche du âjour Jâ, tenez-vous vraiment ĂȘtre du mauvais cĂŽtĂ© de l'histoire ?
Cette affaire ne concerne pas uniquement Assange. La liberté de tous les courageux journalistes & éditeurs indépendants est en jeu. Se taire aujourd'hui, c'est se placer du mauvais cÎté de l'histoire.
đâđš Ă l'approche du âjour Jâ, tenez-vous vraiment ĂȘtre du mauvais cĂŽtĂ© de l'histoire ?
Par The Canary 13 février 2024
La semaine prochaine, le journaliste emprisonnĂ© Julian Assange sera entendu en appel Ă Londres. Il pourrait s'agir de la derniĂšre tentative pour empĂȘcher qu'il soit expĂ©diĂ© aux Ătats-Unis, oĂč il risque 175 ans de prison. C'est pourquoi les gens se mobilisent dĂ©jĂ pour lui tĂ©moigner leur solidaritĂ© et leur soutien. Et si vous ne le faites pas, demandez-vous de quel cĂŽtĂ© de l'histoire vous allez vous trouver.
La derniĂšre chance d'Assange ?
Comme l'a Ă©crit a campagne Free Assange :
âLa High Court britannique a confirmĂ© qu'une audience publique se tiendrait les 20 et 21 fĂ©vrier 2024. Cette audience de deux jours pourrait ĂȘtre la derniĂšre chance pour Julian Assange de s'opposer Ă son extradition vers les Ătats-Unis. S'il est extradĂ©, Julian Assange risque une peine de 175 ans de prison pour avoir dĂ©noncĂ© les crimes de guerre commis par les Ătats-Unis lors des guerres d'Afghanistan et d'Irak.â
The Canary a largement documentĂ© le cas d'Assange. Il est incarcĂ©rĂ© dans la prison de haute sĂ©curitĂ© de Belmarsh depuis qu'il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă la suite d'une demande d'extradition des Ătats-Unis, le 11 avril 2019. Depuis lors, il est devenu Ă©vident que ses accusations, son incarcĂ©ration et la tentative d'extradition de l'Ătat amĂ©ricain s'apparentent non seulement Ă une chasse aux sorciĂšres et Ă des violations des droits de l'homme, mais aussi Ă une tentative de crĂ©er un prĂ©cĂ©dent en ce qui concerne la libertĂ© des journalistes et des Ă©diteurs.
De multiples rebondissements
L'affaire Assange a connu de multiples rebondissements :
En 2017, Dana Rohrabacher, membre du CongrĂšs amĂ©ricain, a rencontrĂ© le fondateur de WikiLeaks Ă l'ambassade d'Ăquateur Ă Londres, pour lui proposer un accord. Robinson Ă©tait prĂ©sente lors de la rencontre. Rohrabacher voulait qu'Assange fournisse la preuve que la Russie n'avait pas piratĂ© les courriels du ComitĂ© national dĂ©mocrate. Ă l'Ă©poque, le prĂ©sident Donald Trump faisait l'objet d'une enquĂȘte dans le cadre de l'enquĂȘte Mueller sur l'ingĂ©rence prĂ©sumĂ©e de la Russie dans l'Ă©lection de 2016. M. Rohrabacher a dit Ă M. Assange que s'il acceptait de fournir les preuves, M. Trump lui accorderait une grĂące ou une protection contre l'extradition. Mais M. Assange n'Ă©tait pas prĂȘt Ă nommer la source de la fuite. L'acte d'accusation a suivi.
Le rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, a conclu en 2019 qu'Assange avait Ă©tĂ© soumis Ă la âtortureâ.
En mai 2020, The Canary a publiĂ© des dĂ©tails sur les fameuses mesures administratives spĂ©ciales (SAMs) auxquelles Assange serait probablement soumis s'il Ă©tait extradĂ© vers les Ătats-Unis. Selon un rapport, les SAM sont âle recoin le plus sinistre du systĂšme pĂ©nitentiaire fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain, combinant la brutalitĂ© et l'isolement des unitĂ©s de sĂ©curitĂ© maximale avec des restrictions supplĂ©mentaires privant les dĂ©tenus de presque tout lien avec le monde des humainsâ.
En janvier 2021, un juge a décidé que l'extradition d'Assange était refusée pour des raisons de santé et en raison du risque qu'il mette fin à ses jours.
Ensuite, en octobre 2021, des révélations ont fait état de des ntentions de la CIA d'enlever et de tuer M. Assange à Londres.
En dĂ©cembre 2021, les Ătats-Unis ont fait appel de la dĂ©cision d'extradition, offrant la âgarantieâ que, selon l'avocat d'Assange, les autoritĂ©s amĂ©ricaines ne le âplaceraient pas sous le rĂ©gime des SAMs Ă moins de juger que câest justifiĂ© par la suiteâ. Le magistrat a alors dĂ©cidĂ© que l'extradition pourrait finalement avoir lieu, une fois que le ministre de l'intĂ©rieur l'aurait approuvĂ©e.
En juin 2022, Priti Patel, alors ministre de l'intérieur du Royaume-Uni, a donné son accord à l'extradition d'Assange.
D'autres appels de l'Ă©quipe juridique d'Assange ont suivi, sans succĂšs.
Sur les 18 chefs d'accusation retenus contre M. Assange, l'un concerne simplement les mesures prises par tout journaliste pour protéger sa source, en l'occurrence Chelsea Manning. Les autres charges concernent simplement la réception et la publication d'informations et violent donc la liberté d'expression d'un journaliste.
La solidarité avec Assange
Aujourd'hui, Assange est face Ă sa derniĂšre chance de stopper le processus d'extradition. C'est pourquoi des centaines de personnes le soutiendront en manifestant devant les Royal Courts of Justice pendant l'audience.
Les mardi 20 et mercredi 21 février, les gens se rassembleront à partir de 8h30. Ils seront les témoins de ce que Free Assange considÚre comme une
âĂ©tape dĂ©cisive de la sĂ©rie dâappels de M. Assange [qui] dĂ©terminera l'une des deux options suivantes : M. Assange aura-t-il d'autres occasions de plaider sa cause devant les tribunaux nationaux (britanniques), ou aura-t-il Ă©puisĂ© tous les recours ultĂ©rieurs possibles au Royaume-Uni, et entrera-t-il donc dans le processus d'extradition ? Une requĂȘte devant la Cour europĂ©enne des droits de l'homme reste possible.â
La campagne pour la liberté est soutenue par Amnesty International, la National Union of Journalists, Reporters sans frontiÚres et pratiquement tous les syndicats de défense des droits civils, de la liberté de la presse et des journalistes dans le monde.
Comme l'a dĂ©clarĂ© John Rees, de la campagne âFree Assangeâ,
âIl s'agit de l'affaire de libertĂ© de la presse la plus cruciale du XXIe siĂšcle. Nous devons veiller Ă ne pas perdre les libertĂ©s durement acquises.â
De quel cĂŽtĂ© de l'histoire ĂȘtes-vous ?
Mais c'est peut-ĂȘtre sa femme, Stella, qui a le mieux rĂ©sumĂ© la situation. Elle a dĂ©clarĂ© :
âLes quatre ans et demi qui viennent de s'Ă©couler ont fait payer un lourd tributĂ Julian et Ă sa famille, y compris Ă nos deux jeunes fils.
Sa santé mentale et son état physique se sont considérablement altérés.
Avec la myriade de preuves rĂ©vĂ©lĂ©es depuis l'audience initiale en 2019, telles que la violation du secret professionnel et les rapports selon lesquels de hauts fonctionnaires amĂ©ricains Ă©taient impliquĂ©s dans la formulation de complots d'assassinat contre mon mari, il est indĂ©niable qu'un procĂšs Ă©quitable, sans parler de la sĂ©curitĂ© de Julian sur le sol amĂ©ricain, n'est pas imaginable s'il devait ĂȘtre extradĂ©. La persĂ©cution de ce journaliste et Ă©diteur innocent doit cesser.â
Pour en savoir plus sur les journées d'action, cliquez ici.
Cette affaire ne concerne pas uniquement Assange. La liberté de tous les journalistes et éditeurs indépendants qui ont le courage de défier les entreprises, les capitalismes et les puissances coloniales est en jeu. Se taire aujourd'hui, c'est se placer du mauvais cÎté de l'histoire.