👁‍🗨 Des sénateurs américains pour un amendement visant à restreindre l'aide militaire à Israël

Un amendement appelle l’administration américaine à rendre compte dans les 30 jours de l'utilisation d’armes américaines, en veillant au respect de la finalité, du droit américain et international.

L'aide militaire américaine arrive à l'aéroport israélien Ben Gurion, octobre 2023 [Getty].

👁‍🗨 Des sénateurs américains pour un amendement visant à restreindre l'aide militaire à Israël

Par Quds News Network, le 23 janvier 2024

Un amendement appelle l’administration américaine à rendre compte dans les 30 jours de l'utilisation d’armes américaines, en veillant au respect de la finalité, du droit américain et international.

Washington DC - Alors que les appels à un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au génocide israélien en cours dans la bande de Gaza s’intensifient, un nombre croissant de sénateurs américains se rallient à un amendement susceptible d'avoir un impact sur l'aide militaire à Israël.

Cette initiative fait suite à l'annonce par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de son rejet de l'idée d'un État palestinien indépendant.

Cinq sénateurs démocrates, Tina Smith, Raphael Warnock, Laphonza Butler, Tammy Baldwin et Jon Ossoff, ont annoncé leur soutien à un amendement présenté par le sénateur Chris Van Hollen. Cet amendement propose de conditionner l'aide militaire aux nations, y compris Israël, exigeant l’utilisation d’armes américaines dans le respect du droit humanitaire et du droit américain.

Avec ces derniers développements, le nombre total de sénateurs soutenant l'amendement de Van Hollen s'élève à 18, soit plus d'un tiers du caucus démocrate du Sénat.

Dimanche, le sénateur Van Hollen devient le dernier défenseur en date d'un cessez-le-feu dans la guerre israélienne contre Gaza. Dans une interview, il a exprimé son inquiétude face aux rebuffades publiques du Premier ministre Netanyahu à l'égard du président Biden, et a préconisé une approche énergique.

“Il est temps de conclure au cessez-le-feu... M. Biden doit faire preuve d'audace et d'envergure. Il doit mettre en avant la vision d'une solution à deux États”, a déclaré M. Van Hollen.

L'administration Biden et Israël sont en désaccord sur le plan d'après-guerre pour Gaza depuis l'opération surprise du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre. L'opposition publique de M. Netanyahu à l'appel de l'administration Biden en faveur de la création d'un État palestinien a ajouté à la tension des relations diplomatiques.

“Je ne ferai aucun compromis sur le contrôle total de la sécurité israélienne sur l'ensemble de la zone située à l'ouest du Jourdain, c'est incompatible avec un État palestinien”,

a affirmé M. Netanyahou dans un message publié sur les réseaux sociaux samedi dernier.

Le soutien croissant au projet de loi de M. Van Hollen témoigne d'un changement de dynamique au sein du parti démocrate, qui s'inquiète de voir Israël se délester de ses alliés. Notamment, des sénateurs comme Tammy Baldwin, alignés sur l'aile progressiste, ont soutenu l'amendement, soulignant la nécessité d'aligner l'argent des contribuables américains sur ses valeurs et ses intérêts.

D'autres législateurs, dont Raphael Warnock (Géorgie), ont exprimé un soutien bipartite précoce après l'attaque d'octobre, approuvant ce qu'il a décrit comme le “droit d'Israël à se défendre” et plaidant pour le réapprovisionnement d'urgence en systèmes d'armement.

Le rejet par Israël de la feuille de route américaine pour l'après-guerre à Gaza intervient alors que le nombre de morts dans l'enclave assiégée ne cesse d'augmenter. Au cours des dernières 24 heures, le ministère palestinien de la santé a fait état de 20 attaques israéliennes dans la bande de Gaza, portant à 25 295 le nombre total de Palestiniens assassinés, principalement des femmes et des enfants, et à au moins 63 000 le nombre de blessés.

Malgré les critiques formulées au sujet du nombre croissant de victimes civiles, l'administration Biden n'a pris que des mesures mineures pour freiner l'offensive israélienne, qualifiées d’aveugles par le président Biden lui-même.

Les efforts déployés par le Sénat pour imposer des limites au soutien militaire américain se sont heurtés à des obstacles. La semaine dernière, le Sénat a voté à une écrasante majorité contre une résolution du sénateur Bernie Sanders, visant à signaler les preuves de violations des droits de l'homme commises par Israël à Gaza.

L'amendement de Sanders invoquait une disposition de la loi américaine sur l'aide à l'étranger, susceptible de geler l'aide militaire américaine à Israël si un rapport n'était pas produit dans les 30 jours.

L'amendement de M. Van Hollen appelle l'administration à rendre compte dans les 30 jours de l'utilisation des armes américaines, en veillant au respect des règles de contrôle de l'utilisation finale, du droit américain et du droit international.

Il exige également un rapport sur la limitation des souffrances infligées aux civils et sur la coopération avec la mission d'aide humanitaire des États-Unis. Alors que M. Van Hollen critique Israël pour son manque de coopération, l'amendement permet au président d'accorder des dérogations dans l'intérêt de la sécurité nationale des États-Unis.

L'amendement exclut de son champ d'application les systèmes de défense aérienne ou d'autres systèmes considérés comme strictement défensifs. Alors que le soutien à l'amendement s'accroît, son impact potentiel sur les relations israélo-américaines et sur le paysage géopolitique en général reste au centre des discussions à Washington.

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