đâđš Appels la libĂ©ration de Julian Assange
Il est effrayant que dans notre monde occidental libre, presse & population ont "gobé avec appétit" les récits dénigrant Assange plutÎt que s'insurger contre violations des droits & crimes de guerre.
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Les menaces qui pÚsent sur la liberté de la presse à travers le cas de Julian Assange
đ° Par Barbara Knopf, le 6 dĂ©cembre 2022
Le Centre PEN allemand appelle à des rassemblements de soutien à Julian Assange ce vendredi. Le fondateur de WikiLeaks risque jusqu'à 175 ans de prison en cas d'extradition vers les Etats-Unis - et nous, le déclin de la liberté de la presse, comme l'explique Angela Richter.
700.000 documents prouvant les crimes de guerre commis par les Etats-Unis pendant les guerres en Afghanistan et en Irak - entre autres sur le meurtre de civils et les mauvais traitements infligĂ©s aux prisonniers. La publication de ces documents sur la plateforme WikiLeaks a marquĂ© en 2010 le dĂ©but d'une persĂ©cution Ă©tatique sans prĂ©cĂ©dent de Julian Assange par les Etats-Unis. Celle-ci a exigĂ© son extradition pour trahison de secrets. Un mandat d'arrĂȘt suĂ©dois pour de prĂ©tendus dĂ©lits sexuels a rapidement suivi. Pendant sept ans, le fondateur de WikiLeaks a trouvĂ© asile Ă l'ambassade Ă©quatorienne de Londres.
La journaliste et metteur en scÚne de théùtre Angela Richter y a réguliÚrement rendu visite à Assange et a créé une piÚce de théùtre sur l'affaire : "Assassinate Assange". Ce vendredi, aprÚs les veillées pour Julian Assange auxquelles appelle le centre PEN Allemagne, elle racontera en live streaming ses expériences et ses rencontres avec lui.
"Une baby box anonyme pour les documents"
Deux choses en particulier ont attisĂ© l'intĂ©rĂȘt d'Angela Richter pour le cas Assange au point qu'elle lui a rendu visite une bonne trentaine de fois en sept ans Ă l'ambassade et qu'elle continue - depuis 2019, Assange est Ă l'isolement dans une prison de haute sĂ©curitĂ© Ă Londres - Ă faire rĂ©guliĂšrement des reportages sur lui. D'une part, la mĂ©thode de Julian Assange : "Il a inventĂ© le principe dâune box anonyme pour les documents. Et cette mĂ©thode est d'ailleurs utilisĂ©e aujourd'hui de la mĂȘme maniĂšre par toutes les maisons de presse de renom. Il a rĂ©volutionnĂ© le paysage de la presse avec cette invention, cette Dropbox anonymisante". D'autre part, la rĂ©vĂ©lation de ces violations des droits de l'homme elles-mĂȘmes - et les manĆuvres de diversion de ce que Richter appelle la "couverture officielle" de Julian Assange.
Elle Ă©tait - dit Angela Richter dans l'interview BR - un peu sceptique Ă propos de ces "prĂ©tendus dĂ©lits sexuels en SuĂšde. Je me suis vraiment demandĂ© comment cela pouvait ĂȘtre possible ? Que quelqu'un d'aussi intelligent soit soudain aussi stupide pour commettre une telle erreur. Et en mĂȘme temps, je me suis Ă©tonnĂ©e de la narration : que cela n'ait pas Ă©tĂ© remis en question parce qu'il y avait d'horribles violations des droits de l'homme et des crimes de guerre contre une histoire un peu - disons - privĂ©e. Cela m'a ait tiquer. Je voulais me faire ma propre idĂ©e".
Torturé psychologiquement
Lors des visites du fondateur de WikiLeak Ă l'ambassade, elle a suivi "ce qui lui est arrivĂ©". Elle a Ă©tĂ© choquĂ©e de voir "ce qui arrive Ă un ĂȘtre humain lorsqu'il est enfermĂ© dans une piĂšce pendant sept ans. Le reprĂ©sentant spĂ©cial de l'ONU pour la torture a Ă©galement constatĂ© Ă un moment donnĂ©, aprĂšs avoir consultĂ© deux experts et psychologues, que Julian Assange avait en principe Ă©tĂ© torturĂ© psychologiquement". C'Ă©tait effrayant, et aussi que cela puisse se produire dans notre monde occidental libre. TrĂšs tĂŽt, il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un narcissique et un Ă©gomaniaque. "On n'a mĂȘme plus considĂ©rĂ© les crimes de guerre ou les choses qu'il a rĂ©vĂ©lĂ©es, mais seulement son prĂ©tendu caractĂšre".
Tant la presse que la population ont "accueilli avec appétit" ces récits, car ils détournent l'attention des crimes de guerre "qui ont aussi été commis en notre nom" et de "toutes ces vérités désagréables".
Assange, un précédent ?
Le cas Assange nous concerne tous, souligne Richter, car il met en danger la libertĂ© de la presse et donc la dĂ©mocratie : "Sans libertĂ© de la presse, il n'y a pas de dĂ©mocratie". Si l'on peut maintenant imposer aux Etats-Unis qu'un journaliste, un Ă©diteur - c'est ce qu'il est en fin de compte, il n'est pas un lanceur d'alerte - puisse ĂȘtre poursuivi de la sorte sous l'Espionage Act et incarcĂ©rĂ© Ă vie, alors câest en fait possible partout, estime Richter. On pourrait alors mettre en prison et poursuivre quiconque publie des vĂ©ritĂ©s dĂ©sagrĂ©ables. L'idĂ©e que cela puisse faire jurisprudence fait peur.
https://www.br.de/nachrichten/kultur/wie-mit-julian-assange-die-pressefreiheit-bedroht-ist,TPECOFL