đâđš ArrĂȘtez ce gĂ©nocide
Qui sont ceux qui dĂ©cident du prix de ma vie, qui ĂȘtes-vous pour briser ma paix & mes rĂȘves ? ArrĂȘtez cette guerre, ou renvoyez-nous chez nous & tuez-nous lĂ -bas, je ne veux pas mourir sous une tente.
đâđš ArrĂȘtez ce gĂ©nocide
Nour Khalil Abu Shammala*, le 21 février 2024
Je veux rentrer chez moi.
Je veux me sentir un ĂȘtre humain mĂ©ritant la vie, les droits de l'homme les plus Ă©lĂ©mentaires.
Cette guerre m'a dépouillée de chaque aspect de mon humanité.
Je suis un ĂȘtre humain. Je vous jure que je me sens comme vous.
J'aspire à une vie comme la vÎtre, mais je suis contrainte de choisir entre mon pays, ma famille, un foyer. Mais je les désire tous.
Ma maison me manque, ses effluves, le repos dans mon lit. Le soleil du matin Ă©clairait mon lit, la pluie ruisselait sur ma fenĂȘtre l'hiver.
Mes frĂšres et sĆurs et moi regardions la tĂ©lĂ©vision dans le salon, en bavardant pendant que notre mĂšre cuisinait.
Je veux que mon pÚre rentre à nouveau chez nous et nous appelle tous à nous rassembler. Je veux lui dire de ne pas oublier d'enlever ses chaussures à la porte d'entrée, ce qu'il oublie toujours de faire.
Notre maison était un havre de paix et j'en suis nostalgique. à l'intérieur, on entendait la mer.
Notre balcon Ă©tait couvert de plantes et de fleurs florissantes.
Ce sont les choses dont je rĂȘve. Je veux retrouver cette vie dâavant, rĂ©parer tout ce que la guerre a dĂ©truit.
J'ai besoin d'un foyer pour me sentir humaine. Un foyer n'est pas un luxe, c'est un besoin fondamental.
Je n'ai plus de chambre Ă moi, ni de cuisine, ni de fenĂȘtre, ni mĂȘme de porte.
Mettez fin Ă cette guerre
J'ai 24 ans. J'ai étudié le droit quatre ans et suivi une formation de deux ans au Centre palestinien pour les droits de l'homme.
Une semaine avant le début de ce génocide, j'ai passé l'examen du barreau.
J'espĂ©rais obtenir un master en droit international humanitaire avant que l'occupation ne dĂ©truise ma vie, mes rĂȘves et mes espoirs.
J'écoute les actualités, espérant que quelqu'un s'efforce de mettre un terme à nos souffrances. Chaque jour qui passe tue une part de notre humanité.
Malgré notre sang versé, nos blessures et notre souffrance, tout ce à quoi j'aspire, c'est à ma patrie et à mon foyer.
Qui sont ces gens qui dĂ©cident du prix de ma vie ? Qui ĂȘtes-vous pour perturber ma paix et mes rĂȘves ?
ArrĂȘtez cette guerre avant de tuer notre espoir. ArrĂȘtez-la et rendez-nous nos maisons, car nous mĂ©ritons une vie dĂ©cente.
Ou alors, renvoyez-nous chez nous et tuez-nous lĂ -bas, car je ne veux pas mourir sous une tente.
* Nour Khalil Abu Shammala est un avocat en formation Ă Gaza.