👁‍🗨 Arrêtez les poursuites fédérales contre Julian Assange

"Obtenir des informations et les publier ne devrait pas être un crime. C'est même l'essentiel."

Une pancarte lors d'un rassemblement pour la libération de Julian Assange, à Londres, le 20 avril 2022. (RASID NECATI ASLIM / ANADOLU AGENCY / AFP)

👁‍🗨 Arrêtez les poursuites fédérales contre Julian Assange

📰 Par le comité de rédaction, le 1er décembre 2022

Lundi, les rédacteurs en chef et les éditeurs du New York Times, du Guardian, du Monde, d'El Pais et de Der Spiegel ont publié une lettre ouverte demandant au go*uvernement d'abandonner ses poursuites contre l'éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, en invoquant la grave menace que les pour*suites contre Assange représentent pour la li*berté de la presse.

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WikiLeaks et Assange se sont fait connaître en 2010 après la publication de centaines de milliers de documents mil*itaires et de câbles diplomatiques.

En avril de la même année, WikiLeaks a publié une vidéo désormais tristement célèbre montrant un hélicoptère de l'armée américaine en Irak abattant des personnes considérées à tort comme des combattants. Deux journalistes de Reuters figuraient parmi les 18 personnes tuées.

Des documents ultérieurs ont révélé que l'armée américaine avait l'habitude de fermer les yeux sur les allégations selon lesquelles les forces de police et militaires abusaient, violaient, torturaient et même tuaient les personnes qu'elles détenaient.

Il a également été révélé que le nombre de victimes civiles en Afghanistan et en Irak était sous-estimé du fait de ces deux guerres insensées.

Comme l'a rapporté CBS News en 2010, une autre révélation importante :

"Contrairement aux déclarations publiques, l'administration Obama a en fait contribué à alimenter le conflit au Yémen. Les Etats-Unis expédiaient des armes à l'Arabie saoudite pour qu'elle les utilise dans le nord du Yémen, alors même qu'elle niait tout rôle dans le conflit."

Et comme l'a noté à l'époque la publication de gauche Mother Jo*nes, la Maison Blanche d'Obama a travaillé en étroite collaboration avec des responsables républicains pour faire échouer une enquête espagnole sur les politiques de torture de l'ère Bush.

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Certes, Assange est un personnage complexe et l'obtention des informations ont souvent concerné des documents à titre non officiel. Et il existe des critiques valables concernant la publication par WikiLeaks de documents non censurés.

Toutefois, l'essentiel des accusations portées contre lui par le gouvernement fédéral américain porte spécifiquement sur l'obtention et la divulgation d'informations.

Les journalistes et les éditeurs ont pour mission d'obtenir et de divulguer des informations. Criminaliser le simple fait d'acquérir et de publier des informations ne devrait pas être un crime dans une société libre.

"Cet acte d'accusation crée un dangereux précédent et menace de saper le premier amendement de l'Amérique et la liberté de la presse", notent les rédacteurs et éditeurs des publications mentionnées précédemment dans leur lettre ouverte s'opposant aux poursuites d'Assange pour ces accusations.

Ils ont raison.

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Encore une fois, il n'est pas nécessaire de soutenir Assange. De nombreux démocrates se sentent encore lésés par les révélations de WikiLeaks selon lesquelles le Comité national démocrate a comploté contre Bernie Sanders en faveur d'Hillary Clinton. Ces révélations sont tenues pour responsables du fait que de nombreux électeurs progressistes se sont détournés de Clinton, contribuant ainsi à la victoire de Donald Trump à la présidentielle de 2016.

Mais il faut être capable de faire le distinguo entre Assange en tant que personne, et les principes en jeu.

Obtenir des informations et les publier ne devrait pas être un crime. C'est même l'essentiel.

https://www.pasadenastarnews.com/2022/12/01/stop-the-federal-prosecution-of-julian-assange/