👁‍🗨 Assange fait appel devant la Cour européenne

Gabriel Shipton a déclaré que les autorités US préféreraient éviter une procédure devant la CEDH, médias & public européens étant plus favorables à sa cause qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Julian Assange est recherché par les autorités américaines pour 18 chefs d'accusation liés à la divulgation de documents américains. (Joel Carrett/AAP PHOTOS)

👁‍🗨 Assange fait appel devant la Cour européenne

📰 Australian Associated Press, le 2 décembre 2022

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui lutte contre son extradition du Royaume-Uni vers les États-Unis où il est recherché pour des accusations criminelles, a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, a confirmé la Cour.

M. Assange, âgé de 51 ans, est recherché par les autorités américaines pour 18 chefs d'accusation, dont un au titre de la loi sur l'espionnage, en rapport avec la publication par WikiLeaks de vastes quantités de documents militaires américains confidentiels et de câbles diplomatiques qui, selon ses responsables, mettent des vies en danger.

Le Royaume-Uni a donné son feu vert à son extradition, mais il a fait appel devant la High Court de Londres, la première audience étant prévue pour le début de l'année prochaine.

Ses avocats ont également engagé une procédure contre le Royaume-Uni devant la CEDH, qui pourrait éventuellement ordonner le blocage de l'extradition.

"Nous confirmons qu'une demande a été déposée", a indiqué un communiqué de la Cour.

Stella Assange, son épouse, a déclaré qu'elle espérait que la CEDH n'aurait pas à examiner l'affaire et qu'elle pourrait être résolue en Grande-Bretagne.

Si l'affaire était portée devant la CEDH, elle a déclaré que "ce serait un jour triste et une immense déception".

Le frère d'Assange, Gabriel Shipton, a déclaré à Reuters en début de semaine qu'il pensait que les autorités américaines préféreraient éviter que l'affaire ne soit portée devant la CEDH, car les médias et le public européens sont plus favorables à sa cause que ceux du Royaume-Uni ou des États-Unis.

"J'imagine que les États-Unis veulent éviter cela... essayer d'extrader un éditeur d'Europe pour avoir publié des révélations de guerre américaines alors que les États-Unis demandent à l'Europe de faire toutes sortes de sacrifices pour la guerre en Ukraine", a déclaré Shipton.

En janvier 2021, un juge britannique a décidé qu'Assange, né en Australie, ne devait pas être extradé, estimant que sa santé mentale l'exposait à un risque de suicide s'il était condamné et détenu dans une prison de haute sécurité.

Mais cette décision a été annulée après un appel des autorités américaines, qui ont donné un ensemble de garanties, notamment la promesse qu'il pourrait être transféré en Australie pour y purger sa peine.

L'extradition a ensuite été ratifiée en juin par le ministre de l'Intérieur britannique de l'époque, après que le gouvernement eut déclaré que les tribunaux avaient conclu que l'extradition ne serait pas injuste ou ne constituerait pas un abus de procédure, et qu'il serait traité de manière appropriée.

WikiLeaks s'est fait connaître en 2010 en divulguant des centaines de milliers de fichiers secrets et de câbles diplomatiques dans ce qui a été la plus grande faille de sécurité de ce type dans l'histoire militaire américaine.

Les procureurs américains considèrent Assange comme un ennemi imprudent de l'État dont les actions ont mis en danger la vie d'agents nommés dans les documents divulgués.

Il s'est terré pendant sept ans dans l'ambassade d'Équateur à Londres pour éviter d'être extradé vers la Suède, où il était recherché pour être interrogé dans le cadre d'une enquête sur une agression sexuelle qui a été abandonnée par la suite.

Il a toutefois été traîné hors de l’ambassade par les autorités britanniques et emprisonné en avril 2019 pour avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution, et est depuis lors détenu en prison à Londres en attendant que son cas d'extradition soit tranché.

Les soutiens d'Assange affirment qu'il est un héros anti-establishment victime d’avoir exposé les actes répréhensibles des États-Unis dans les conflits en Afghanistan et en Irak, et que ses poursuites sont une attaque politiquement motivée contre le journalisme et la liberté d'expression.

L'affaire a pris de l'ampleur cette semaine, puisque de grands médias qui avaient initialement travaillé avec le fondateur de WikiLeaks sur les documents divulgués ont publié une lettre ouverte pour demander l'arrêt des poursuites contre lui.

Dans le même temps, le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré qu'il avait soulevé la question de la libération d'Assange auprès des autorités américaines, affirmant que l'affaire devait être close.

https://www.canberratimes.com.au/story/8005835/assange-appeals-to-european-court/