👁🗨 Assange : L'empire américain des temps modernes est-il capable de clémence ?
Nous semblons nous diriger vers un procès spectacle interminable, l'inévitable condamnation exemplaire et, s'il survit, la libération d'un homme brisé dans dix ans. Seul le temps nous le dira.
👁🗨 Assange : L'empire américain des temps modernes est-il capable de clémence ?
Par Kellie Tranter, le 22 septembre 2023
La délégation de personnalités politiques australiennes actuellement à Washington DC a apparemment été reçue par les républicains Rand Paul, Thomas Massie et Vivek Ganapathy Ramaswamy, ainsi que par les démocrates Jim McGovern, Ro Khanna et Ilhan Omar, de même que par des représentants du ministère de la justice et du département d'État. L'optimisme est-il donc de mise ?
En d'autres termes, l'empire américain des temps modernes est-il capable de clémence ?
Tel l’émissaire de l'empire, le secrétaire d'État Blinken s'est présenté en juillet sur le sol australien, devant les médias australiens, entouré des ministres australiens des Affaires étrangères et de la Défense, et a plus ou moins dit : Nous entendons ce que vous dites au sujet d'Assange, mais allez vous faire foutre. Sa déclaration est restée inexpliquée, indiscutée et incontestée.
Comme tous les empires, les États-Unis entendent s'opposer et réprimer par tous les moyens toute opposition émanant de qui que ce soit, où que ce soit et quand ils le souhaitent. Assange est une cible particulièrement importante en raison de ses publications remarquées sur les actes répréhensibles des États-Unis. Lorsque la vérité a éclaté, ils ont été pendant un certain temps humiliés au niveau international.
Bien qu'il soit effrayant pour la liberté d'expression dans le monde entier que les États-Unis exercent une influence extraterritoriale sur un éditeur et un journaliste non citoyen et non résident, il est encore plus inquiétant qu'ils maintiennent sans complexe leur position à l'égard d'Assange, alors que le gouvernement et la plupart de ses compatriotes australiens réclament sa liberté, et qu'ils sont ignorés ou rembarrés.
Tout aussi préoccupante est l'acceptation passive par notre gouvernement de cette preuve publique de l'irrespect dans lequel les puissances américaines nous tiennent, même en tant qu'allié prétendument majeur. Cela confirme totalement notre statut d'État vassal.
L'incapacité des États-Unis à s'émouvoir des appels lancés par la communauté internationale dans l'affaire Assange est révélatrice du niveau de paranoïa qui règne dans le sanctuaire, où Assange, en tant qu'homme libre, représente une menace permanente pour eux. Mais pourquoi un journaliste indépendant, qui n'a jamais publié que la vérité, représente-t-il une menace permanente ?
Cela ne peut que signifier que le gouvernement des États-Unis et ses complices continuent d'adopter le type de comportement dénoncé par Assange et font tout ce qu'ils peuvent pour éviter que leurs actes répréhensibles ne soient encore exposés au grand jour.
Comment cela va-t-il se terminer pour Assange ? Par une sorte d'exécution publique ? Une clémence inattendue dans les coulisses de la Maison-Blanche ? Les États-Unis vont-ils mettre leur orgueil de côté pour faire preuve d'humilité et reconnaître qu'Assange a “purgé sa peine” ? Tout cela est très improbable.
Nous semblons nous diriger vers un procès spectacle interminable, l'inévitable condamnation exemplaire et, s'il survit, la libération d'un homme brisé dans dix ans. Seul le temps nous le dira.
Concernant le gouvernement australien, cependant, les conséquences ne manqueront pas de se faire sentir lorsque les gens se rendront compte de ce qui aurait pu et dû être fait.
* Kellie Tranter est avocate, chercheuse et défenseur des droits de l'homme. Elle écrit sur Twitter à l'adresse suivante : @KellieTranter
https://johnmenadue.com/assange-is-the-modern-day-us-empire-capable-of-mercy/