👁🗨 AUSMIN & Assange : Le vassal, à la niche
L’argument mensonger & répugnant de Blinken n'a pasété contesté par la servile Australie, bien que le Pentagone ait conclu en 2020 à l’absence de préjudices causés par les révélations de WikiLeaks.
👁🗨 AUSMIN et Assange : Le vassal, à la niche
Par Binoy Kampmark, le 30 juillet 2023
L’argument mensonger & répugnant de Blinken n'a été contesté par la servile Wong, bien que le Pentagone ait conclu à l’absence de préjudices par les révélations de WikiLeaks. Le double standard se porte comme un charme à Washington.
Tout le monde a pu le constater. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin III ont fait escale dans l'un des États vassaux pour s'assurer que tout était en ordre, que les troupes se comportaient bien, et que les armes fonctionnaient comme il se doit. Lors des réunions de l'AUSMIN 2023, les questions posées ont été modérées et généralement peu agressives. Les réponses étaient donc naturellement adaptées.
Étant donné que l'Australie est en train de se placer vitesse grand V en client des États-Unis - ses minerais seront désignés ressource nationale américaine en temps voulu - et que ses terres, ses mers et ses airs seront plus que jamais à la disposition des forces armées américaines, tant nucléaires que conventionnelles, rien n'interrompra l'inexorable déclin de la souveraineté australienne.
Pour Canberra, un vestige de souveraineté aurait pu se manifester, en faisant pression pour obtenir la libération, ou à tout le moins une amélioration des conditions de détention du ressortissant australien et fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. L'éditeur doit répondre de 18 chefs d'accusation, tous sauf un relevant de l'Espionage Act de 1917, une loi archaïque datant de la guerre, et dont le sombre bilan consiste à réprimer la liberté d'expression et l’anticonformisme. Le gouvernement Albanese, qui a troqué l'approche "coup de poing" en faveur d'une "diplomatie feutrée", pour ne pas offenser Washington, n'a manifestement pas réussi à faire bonne impression.
En avril, une lettre ouverte au procureur général des États-Unis, Merrick Garland, signée par 48 députés et sénateurs australiens, dont 13 du parti travailliste au pouvoir, affirmait que les poursuites engagées contre M. Assange
"créeraient un dangereux précédent pour les citoyens du monde, les journalistes, les éditeurs, les médias, et la liberté de la presse. Elles seraient également dommageables pour les États-Unis, en tant que leader mondial de la liberté d'expression et de l'État de droit".
En dépit de ces inquiétudes, la ministre australienne des affaires étrangères, Penny Wong, n'a pas voulu contrarier ses hôtes. "Nous avons clairement exprimé notre point de vue selon lequel l'affaire de M. Assange traîne depuis bien trop longtemps, et notre souhait qu'elle soit menée à son terme ; nous l'avons déclaré publiquement, ce qui reflète également le point de vue exprimé en privé". Mais, comme toujours, "il y a des limites à toute intervention possible, tant que la procédure judiciaire de M. Assange est encore en cours". L'hypothèse, étalée au grand jour, est que l'Australie ne fera pression pour obtenir certaines conditions qu'une fois que les États-Unis auront mis la main sur leur précieux trésor.
M. Blinken a débité des propos fades et stéréotypés, rejetant poliment les déclarations de M. Wong tout en déversant du vitriol sur la requête concernant M. Assange. "Je comprends et confirme ce que Penny a dit, à savoir que cette question a été abordée avec nos instances, ainsi que par le passé, et je comprends les susceptibilités, les préoccupations et le point de vue des Australiens", a-t-il déclaré. Il a estimé qu'il était “essentiel “, comme si cela comptait, “que nos amis ici comprennent nos objections à ce sujet”.
On a fait comprendre aux amis australiens ce qu'il en était en des termes très clairs. M. Assange a été
“accusé de comportements criminels très graves pour les États-Unis, en lien avec son rôle présumé dans l'une des plus grandes compromissions d'informations classifiées de notre histoire. Les actions qu'il est supposé avoir commises ont fait courir un risque très grave à notre sécurité nationale, au profit de nos adversaires, et ont exposé les sources citées à un risque grave - un risque très grave - d'atteinte à leur intégrité physique, ainsi qu'à un risque élevé de privation de liberté”.
Un tel raisonnement mensonger et répugnant n'a pas été contesté par la sénatrice Wong, trop complaisante, et par le ministre australien de la défense, Richard Marles. Et ce, bien que les collègues même de Blinken au Pentagone aient froidement conclu que les révélations de WikiLeaks n'ont jamais fait courir de risque à aucune source connue au service de l'impérium américain, et que d'autres médias aient également publié ces prétendues "sources nommées" sans se faire épingler par le ministère américain de la Justice. Le double standard se porte comme un charme à Washington.
Les mêmes inepties ont été constatées lors du procès d'extradition d'Assange qui s'est tenu à la London's Central Criminal Court en 2020. L'accusation, issue du pays de la liberté, composée d'un certain nombre de représentants malhabiles, clownesques et d'une ignorance stupéfiante, s'est avérée incapable de produire un seul cas de compromission ou de préjudice réel à l'encontre d'un seul informateur de l'impérium américain. Ils ont également fait preuve, avec une aisance imbécile, de leur ignorance quant à la cour martiale à laquelle l'armée américaine a soumis Chelsea Manning, lorsqu'elle a été accusée d'avoir révélé à WikiLeaks des informations classifiées relatives à la sécurité nationale.
Wong, fidèle à son rôle d'officier subalterne de Washington, n'a pas su ou voulu corriger Blinken qui, pour ce que nous en savons, est tout aussi ignorant du dossier en question. Si les procureurs de Londres en 2020 n'en avaient aucune idée, comment le secrétaire d'État américain, et a fortiori le ministre australien des affaires étrangères, pourraient-ils en savoir plus ?
Un terrible présage pour les Australiens : quatre membres du personnel militaire semblent avoir péri dans les eaux proches de l'île Hamilton à la suite de l’accident d’hélicoptère MRH-90 Taipan, dans le cadre des manœuvres de guerre “Talisman Sabre”. Les suzerains américains se sont montrés bienveillants et paternalistes, et leurs homologues australiens reconnaissants de l'intérêt témoigné. Blinken a négligemment fait remarquer à quel point leur sacrifice avait été salué. "Ils ont été présents dans nos esprits tout au long de la journée, et le sont encore". Mais le message était clair : l'Australie est désormais moins un État qu'un protectorat, un territoire à exploiter, un réservoir de ressources à s'approprier. Pourquoi ne pas officialiser la chose ?
https://theaimn.com/ausmin-and-assange-the-great-vassal-smackdown/