👁‍🗨 Biden dit oeuvrer en faveur d'un cessez-le-feu, alors qu’il approuve une nouvelle livraison d’armes à Israël

“J'ai eu des échanges approfondis avec Netanyahu & fait valoir - j'y tiens beaucoup - un cessez-le-feu temporaire. Israël prend des mesures efficaces contre les violations des droits humains”. — Biden

Un garçon palestinien blessé est soigné à même le sol de l'hôpital alors qu'il est soigné par des médecins à Gaza suite aux attaques israéliennes à Dair Al-Balah, à Gaza, le 16 février 2024 (Ali Hamad/ APA Images)

👁‍🗨 Biden prétend oeuvrer en faveur d'un cessez-le-feu, alors qu’il approuve une nouvelle livraison d’armes à Israël

Par Anna Lekas Miller, le 17 février 2024

Après plusieurs jours de négociations, le Hamas déclare qu'il n'acceptera rien de moins qu'un cessez-le-feu complet, accusant Israël de retarder un accord de cessez-le-feu.

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Victimes

• 28 858+ Palestiniens ont été tués à Gaza, dont au moins 12 000 enfants, et 68 667+ Palestiniens ont été blessés.

• Plus de 394 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.

• Israël revoit à la baisse son estimation du nombre de morts du 7 octobre, qui passe de 1 400 à 1 147.

• 569 soldats israéliens ont été tués depuis le 7 octobre et au moins 3 221 ont été blessés**.

*Ce chiffre a été confirmé par le ministère de la santé de Gaza sur la chaîne Telegram. Certains groupes de défense des droits de l'homme estiment le nombre de morts à plus de 36 500 en tenant compte des personnes présumées mortes.

** Ce chiffre est publié par l'armée israélienne, indiquant les soldats dont les noms “ont été autorisés à être publiés”.

Principaux développements

• Le président américain Joe Biden a eu des entretiens “approfondis” avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en faveur d'un cessez-le-feu temporaire.

• Le Hamas n'acceptera rien de moins qu'une cessation “complète” des hostilités et accuse Israël de retarder l'accord de trêve.

• Le chef du Service d'information de l'État égyptien (SIS), Diaa Rashwan, récuse les informations selon lesquelles le pays serait en train de créer une zone tampon entre l'Égypte et Gaza.

• Six ONG publient une déclaration commune mettant en garde contre les conséquences “catastrophiques” d'une offensive terrestre israélienne à Rafah.

• La Cour internationale de justice (CIJ) rejette une requête en urgence de l'Afrique du Sud pour protéger Rafah.

• Sans escorte policière, il est pratiquement impossible d'acheminer l'aide humanitaire à Gaza

• Les chars de l'armée israélienne bloquent les camions d'aide humanitaire de l'OMS qui tentent d'entrer dans le complexe médical de l'hôpital Nasser à Khan Younis.

• Les États-Unis ont approuvé une nouvelle livraison d'armes d'une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars en faveur d'Israël

• La conférence de Munich sur la sécurité se concentre sur les troubles au Moyen-Orient et réunit des diplomates, des hommes politiques et des chefs militaires du monde entier.

• Une délégation de responsables israéliens est attendue au Qatar la semaine prochaine, dans le but de parvenir à un accord sur les prisonniers.

Le Hamas n'acceptera rien de moins qu'une cessation “complète” des hostilités

Après trois jours de négociations sur le cessez-le-feu, le Hamas a annoncé qu'il n'accepterait rien de moins qu'une cessation “complète” de l'agression, le “retrait de l'armée d'occupation de Gaza et la levée d'un blocus injuste”.

Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré qu'Israël devait également libérer tous les prisonniers palestiniens condamnés à de longues peines d'emprisonnement, et a reproché à Israël l'absence d'avancées dans la conclusion d'un accord de cessez-le-feu.

Pendant ce temps, à Rafah, les 1,5 million de Palestiniens qui y sont réfugiés ont tellement besoin de nourriture et d'aide humanitaire qu'ils arrêtent tous les camions qu'ils voient dans l'espoir de pouvoir manger quelque chose.

“Avec la disparition des escortes policières, il est pratiquement impossible pour l'ONU ou quiconque - la Jordanie, les Émirats arabes unis ou tout autre acteur - d'acheminer l'aide vers Gaza en toute sécurité”,

a déclaré David Satterfield, soulignant que, sans escortes policières, les camions d'aide humanitaire sont également soumis à des agissements criminels, en plus des conditions déjà difficiles liées au siège. Selon l'OCHA, moins de 43 camions sont entrés à Gaza en moyenne entre le 9 et le 15 février, ce qui représente une baisse significative de la moyenne.

Alors que le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a affirmé qu'Israël n'avait “aucune intention” d'évacuer les civils palestiniens vers l'Égypte, le mur frontalier en cours de construction entre l'Égypte et Gaza suggère que les civils palestiniens pourraient être contraints de franchir la frontière pour trouver refuge dans le désert du Sinaï. Toutefois, Diaa Rashwan, chef du service d'information de l'État égyptien (SIS), a rejeté les informations selon lesquelles le pays serait en train de créer une zone tampon.

En l'absence de tout dispositif, les Palestiniens qui s'abritaient à Rafah se réfugient désormais dans d'autres parties de la bande de Gaza, dont beaucoup ont été détruites ou subissent encore des bombardements aériens. La nuit dernière, des avions de combat israéliens ont bombardé plusieurs maisons autour de la ville de Gaza, tuant au moins dix personnes et en blessant au moins vingt autres. Des avions de chasse ont attaqué un camp de réfugiés à Rafah, tuant six personnes, et l'armée israélienne a effectué un raid sur une maison à Deir el-Balah, où beaucoup de ceux qui commencent à quitter Rafah cherchaient à s'abriter.

“Rafah n'est pas sûr”, a déclaré Rida Sobh à Al Jazeera après que les enfants de sa sœur, son mari, sa tante et son cousin ont tous été tués dans les attaques.

“Où que ce soit dans la bande de Gaza, nous sommes des cibles. Ne dites pas que Rafah est un endroit sûr. De Beit Hanoun à Rafah, c'est dangereux partout”.

Au cours de la semaine écoulée, l'armée israélienne a arrêté plus de 100 personnes lors de son raid sur l'hôpital Nasser de Khan Younis, et la situation est désastreuse car Israël poursuit le blocus, affirmant que les militants du Hamas l'utilisent comme base d'opérations et cachent des otages israéliens dans les sous-sols. Bien qu'il n'y ait aucune preuve de ces affirmations, des vidéos montrent des civils réfugiés dans l'hôpital quittant les lieux en brandissant des drapeaux blancs, ainsi que d'autres scènes terrifiantes.

Aujourd'hui, il ne reste plus que cinq membres du personnel médical pour soigner des 120 patients encore hospitalisés, et les réserves d'oxygène ainsi que les sondes d'alimentation ont cessé de fonctionner en raison des coupures d'électricité.

Israël attaque les funérailles d'un Palestinien tué en Cisjordanie

Pendant ce temps, en Cisjordanie, les forces israéliennes ont attaqué les funérailles de Fadi Jamjoom, un Palestinien d'Hébron abattu par des tirs israéliens plus tôt dans la journée.

Ceux qui s'étaient réunis pour pleurer Jamjoom étaient naturellement choqués : non seulement l'armée israélienne a assassiné Jamjoom et attaqué ses funérailles, mais elle a également perquisitionné les maisons de sa mère et de son frère, interdisant tout autre rassemblement de funérailles ou symbole - comme des affiches ou des drapeaux palestiniens - présenté en signe de respect. Cela a déclenché une nouvelle série de manifestations à Hébron, où l'armée israélienne a accueilli les manifestants palestiniens avec des gaz lacrymogènes, au prix dans certains cas de suffocations.

Les raids militaires israéliens en Cisjordanie se sont poursuivis la nuit dernière, avec de nombreux raids sur Jénine et Barta'a, où onze travailleurs de Gaza ont été arrêtés.

Les États-Unis approuvent de nouvelles livraisons d'armes à Israël, alors que Joe Biden prétend faire pression en faveur d'un accord de cessez-le-feu.

Le président américain Joe Biden affirme avoir insisté à plusieurs reprises auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour instaurer un cessez-le-feu au moins temporaire afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza et la libération des otages.

“J'ai eu des échanges conséquents avec le Premier ministre israélien ces derniers jours, près d'une heure chaque fois, et j'ai fait valoir - et j'y tiens beaucoup - qu'il faut un cessez-le-feu temporaire pour faire sortir les prisonniers et les otages”,

a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche vendredi dernier.

Néanmoins, les États-Unis ont encore approuvé une nouvelle livraison d'armes à Israël comprenant 1 000 bombes MK-82 d'une demi-tonne, ainsi que 1 000 munitions d'attaque directionnelle guidées par GPS (JDAM) KMU-573, et envisagent d'envoyer des détonateurs de bombes FMU-139. Lorsque des inquiétudes concernant les droits de l'homme ont été soulevées, elles ont été rejetées dans une déclaration qui affirmait :

“Israël prend des mesures efficaces pour prévenir les violations flagrantes des droits de l'homme et tiendra pour responsables les forces de sécurité qui enfreignent ces droits”.

Bien que la Cour internationale de justice (CIJ) ait rejeté une requête d’urgence de l'Afrique du Sud de mettre en place des mesures de protection pour protéger Rafah de l'impact potentiel d'une invasion terrestre, elle a statué qu'Israël devait suivre les mesures antérieures imposées le mois dernier, qui soulignent qu'Israël doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les actes de mort, de destruction et tout acte de génocide dans l'ensemble de la bande de Gaza, y compris à Rafah.

Pendant ce temps, les opérations d'Ansar Allah (Houthi) visant à empêcher les navires israéliens de circuler en mer Rouge se sont poursuivies malgré les frappes menées par les États-Unis et le Royaume-Uni.

Cette semaine, Israël a saboté deux grands oléoducs sur le territoire iranien, renforçant ainsi la guerre par procuration dont beaucoup craignent qu'elle ne dégénère rapidement.

https://mondoweiss.net/2024/02/operation-al-aqsa-flood-day-134-biden-claims-to-push-for-temporary-ceasefire-as-us-authorizes-more-weapons-to-israel/