👁🗨 Bitcoin, BRICS & le dollar yankee de Trump
Contrairement à von der Leyen/Albrecht et au transfuge estonien Kallas, je ne suis pas une poupée matriochka yankee qui travaille au noir comme ventriloque de la CIA.
👁🗨 Bitcoin, BRICS & le dollar yankee de Trump
Par Declan Hayes, le 15 février 2025
La principale menace pour la domination du dollar yankee n'est pas le Bitcoin ou les BRICS. Ce sont les risques inhérents à l'approche gagnante de Trump en matière de commerce international.
La principale menace à la domination du dollar américain n'est pas le Bitcoin ou les BRICS. Ce sont les risques inhérents à l'approche de Trump consistant à tout miser sur le commerce international.
Commençons par le Bitcoin et, en particulier, par les récentes tentatives du Panama et de la République centrafricaine (RCA) de le reconnaître comme monnaie légale. Bien que leurs efforts respectifs aient échoué pour plusieurs raisons, dont la principale fut la faible connectivité à internet, la lenteur du processus face aux franges les plus conservatrices et marginalisées de la société et la facilité avec laquelle les riches peuvent transférer leur patrimoine à l'étranger.
A ce sujet, une vieille blague dit que les Mexicains possèdent plus en Floride qu'au Mexique, car les riches Mexicains transfèrent régulièrement leur patrimoine vers le nord pour se protéger contre la chute du peso, ou les tentatives du gouvernement de confisquer ou même de taxer leur patrimoine. Il en va de même pour le Panama, la République centrafricaine et les pays des BRICS comme le Brésil, l'Égypte et l'Éthiopie. Quant à la Russie et à l'Iran, qui ont tous deux les armées de l'OTAN sur le dos, la fuite des capitaux doit être une préoccupation majeure de leurs banques centrales.
Tout comme la Banque mondiale, le FMI et d'autres institutions de Bretton Woods [accords économiques dessinant les grandes lignes du système financier international de l'après-Seconde Guerre mondiale - 22 juillet 1944] ont très mal accueilli les expérimentations de la République d'Afrique centrale et du Panama avec le bitcoin. On pourrait facilement affirmer, presque ab ovo, que leurs tentatives étaient vouées à l'échec, car un ordre économique mondial ne peut se permettre d'être ébranlé par l'un des pays susmentionnés.
Bien que le Salvador ait sa propre monnaie, le colón, tout comme le Liban et un certain nombre d'autres pays d'Amérique latine, le dollar américain est également une monnaie de facto, en grande partie en raison de sa stabilité relativement supérieure et, par conséquent, de son utilisation bien plus importante comme réserve de valeur, qui est l'un des autres attributs majeurs dont une monnaie crédible a besoin. Il en va de même pour la République centrafricaine, qui faisait partie de la Communauté financière africaine (CFA), une escroquerie française. Les deux pays avaient tout intérêt à se libérer du cadre monétaire de leurs anciens patrons afin de devenir les maîtres de leur propre destin économique.
Aussi louable cet objectif soit-il, il est presque impossible à atteindre dans le monde globalisé d'aujourd'hui pour des pays économiquement marginaux comme eux ou l'Égypte, l'Éthiopie et les autres satellites des pays des BRICS. Ajoutez à cela la vision pessimiste des États-Unis et de leurs institutions de Bretton Woods à l'égard d'une telle rébellion dans les rangs, et nous pouvons en déduire que presque tous les efforts de ce type pour s'émanciper sont voués à l'échec.
Bien que le Salvador et la RCA aient tous deux affirmé vouloir aider les personnes non bancarisées, les Yankees et leurs alliés de Bretton Woods ont considéré l'adoption du bitcoin par la Russie, qui entretient des relations étroites avec la RCA, comme un moyen de contourner ses sanctions. Le Salvador et la RCA étant des poids plume sur le plan économique, aucun d'eux ne pouvait lutter contre la forte opposition de l'OTAN, et leurs expériences respectives dans le monde de la monnaie numérique ont donc échoué.
En ce qui concerne le Salvador, pays d'Amérique latine, les suspects habituels se seraient montrés très méfiants quant aux possibilités offertes par leur expérience numérique aux cartels de cocaïne latino-américains pour blanchir leurs dollars illicites, un problème non négligeable pour ces crapules.
En fin de compte, bien que les monnaies numériques présentent certaines des caractéristiques des devises complémentaires (de loisir) et reflètent certaines des fonctions sociales de la Grameen Bank [banque spécialisée dans le micro-crédit, officiellement créée en 1983 par Muhammad Yunus au Bangladesh - principalement un moyen de maintenir les pauvres hors de nos rues], leur utilisation généralisée est totalement inacceptable pour les puissances en présence, car elles représentent une menace pour les institutions de Bretton Woods.
Ajoutez à cela la volatilité du bitcoin, qui nuit à son utilisation comme moyen de règlement financier, on voit donc mal comment il pourrait représenter un défi majeur pour le dollar américain dans un avenir proche.
Il en va de même pour les dix pays qui composent le BRICS. Tous les pays du BRICS, à l'exception de la Chine, ont des points faibles que les Yankees pourraient exploiter : bien que cela soit plus évident concernant le Brésil, l'Égypte, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud, la Russie et l'Iran mènent tous deux des guerres épuisantes, l'Indonésie a ses propres problèmes à régler, et les Émirats arabes unis, comme le fantôme de Banquo de l'Arabie saoudite, se couvrent en jouant au chat et à la souris avec les autres membres du BRICS. Pour être clair, ni les Émirats arabes unis, ni l'Arabie saoudite ne risqueront leur économie au nom de leurs copains des BRICS.
Si la Chine et la Russie, les principaux moteurs des BRICS, veulent voir comment tout cela pourrait tourner au vinaigre, elles devraient se pencher sur l'auto-immolation de l'euro par l'Union européenne. Après avoir initialement créé une confédération dirigée par l'Allemagne et les Pays-Bas, la France se chargeant de la diplomatie, l'Europe se laisse mener par les minables allemands et estoniens comme Ursula von der Leyen et Ilse Aichinger, ou encore la tout aussi stupide Kaja Kallas, qui considèrent le rejet de l'énergie russe bon marché comme une sorte de victoire pour les Européens qui ne sont pas nourris au même biberon américain qu'eux.
Et bien que je sois aussi prêt que n'importe qui à m'en prendre à Poutine en donnant un coup de massue à ma collection de poupées russes, je ne vois vraiment pas en quoi un tel saccage économique peut nous aider, moi ou quiconque en Europe occidentale. Si l'énergie russe est la moins chère qu'on puisse trouver, alors il semble évident d'un point de vue patriote d'acheter de l'énergie russe, indépendamment de ce que l'on peut penser des poupées matriochka ou de la ville russe d'Odessa de l'impératrice Catherine II.
Mais contrairement à von der Leyen/Albrecht et au transfuge estonien Kallas, je ne suis pas une poupée matriochka yankee qui travaille au noir comme ventriloque de la CIA.
En plus de mes poupées matriochka bien-aimées, je suis également l'heureux propriétaire de plusieurs appareils électroniques en provenance de Chine, de Corée et du Japon. Si Trump veut perturber ces achats avec ses guerres tarifaires, il ferait mieux d'y réfléchir à deux fois, car ces trois pays ont prouvé qu'ils sont bien meilleurs dans la fabrication de ces produits que le peu à survivre de leurs concurrents occidentaux.
Bien que la Chine fabrique également de jolies poupées russes, c'est une autre histoire qui nous concerne avant tout, à savoir la demande importante et presque insatiable de ces produits est-asiatiques en Occident et des yens japonais, des wons coréens et des yuans chinois indispensables pour les payer, tout comme l'énergie russe est nécessaire pour les fabriquer. Bien que les Russes leur vende leur pétrole et leur or (les trois pays sont connus pour être des stockeurs d'or), on constate peu de demande pour les Kallas, les von der Leyen/Albrecht et autres petites poupées qui jouent les ventriloques.
Quant à la Russie, il lui suffit d'écouter Trump et de forer, forer, forer si elle veut avoir les moyens d'acheter les produits électroniques d'Asie de l'Est et les poupées matriochka chinoises.
Et, bien que Trump soit peut-être maintenant trop vieux pour les poupées matriochka, il a hérité d'un système d'après-guerre, où le rôle de la Chine, du Japon et de la Corée consiste à fabriquer de telles cochonneries et celui de la Russie à forer, forer, forer.
Étant donné que Trump n'est né que le 14 juin 1946, il ne sait peut-être pas que la Seconde Guerre mondiale a transformé les États-Unis, autrefois un pays appauvri et misérable, en un paradis pour les consommateurs pour beaucoup de ses citoyens après la capitulation du Japon impérial le 15 août 1945. Mais non seulement le monde a changé du tout au tout depuis, mais les Russes, les Chinois et même les Iraniens estiment qu'ils ont autant droit à la dolce vita que les Américains de Trump.
Et, bien que la lettre de l'empereur chinois Qianlong de 1793 au roi George III d'Angleterre ait rejeté de manière notoire l'idée d'un commerce inégal, les Chinois affirment aujourd'hui que l'empereur, tout comme les Japonais avec les navires noirs des Yankees, a su déjouer les ruses du roi George. Avec toutes les fanfaronnades et les coups de bluff sur le bitcoin et les BRICS, seul un ventriloque du genre de ceux mentionnés croirait que la Russie et la Chine, qui sont au cœur des BRICS, n'ont pas mobilisé leurs forces militaires et civiles pour encaisser les coups les plus rudes de Trump. Qui pourraient n'être rien de plus qu'une simple tape sur les doigts comparé à ce que Trump et sa puissance militaire et civile pourraient subir en retour quand les Chinois et les Russes auront vraiment mis de l'ordre dans leur économie.
https://strategic-culture.su/news/2025/02/15/bitcoin-brics-and-related-threats-trump-yankee-dollar/