đâđš Bref historique de la pratique israĂ©lienne du vol & du trafic dâorganes
Depuis plus de 30 ans, des médecins israéliens prélÚvent des organes sur des Palestiniens, organes volés non seulement utilisés à des fins de transplantation, mais aussi pour la vente & le profit.

đâđš Bref historique de la pratique israĂ©lienne du vol & du trafic dâorganes
Par Healthcare Workers for Palestine, le 22 février 2025
Le 5 aoĂ»t 2024, trois cent trois jours aprĂšs le dĂ©but de son offensive gĂ©nocidaire contre la population de Gaza, l'occupation israĂ©lienne a renvoyĂ© Ă Khan Younis les corps de 89 Palestiniens dans un conteneur. Les vivants, au dĂ©sespoir d'identifier leurs proches, ont Ă©tĂ© accueillis par l'incarnation du meurtre de masse. DĂ©composĂ©s au point d'ĂȘtre mĂ©connaissables, les cadavres Ă©taient dĂ©pourvus de toute trace de leur histoire. S'agissait-il des corps de dĂ©tenus torturĂ©s ? Ătaient-ils des cadavres volĂ©s dans des tombes dĂ©truites Ă Gaza ? L'occupation a refusĂ© de le dire. Incapables de procĂ©der Ă des tests ADN, les responsables palestiniens n'ont pas pu identifier les corps et n'ont eu d'autre choix que de les enterrer, sac par sac, dans une seule grande fosse commune prĂšs de l'hĂŽpital Nasser.
Euro-Med Humans Rights Monitor a Ă©galement documentĂ© plusieurs cas de ce type. L'armĂ©e israĂ©lienne a Ă©tĂ© vue en train de retirer des dizaines de corps des tombes et des rues entourant le complexe mĂ©dical Al-Shifa et l'hĂŽpital indonĂ©sien dans le nord de la bande de Gaza. On a Ă©galement pu recueillir de nombreux tĂ©moignages Ă ce sujet dans tout Gaza. Au lendemain du cessez-le-feu, alors que les gens regagnaient les zones d'oĂč les forces israĂ©liennes s'Ă©taient retirĂ©es, ils ont trouvĂ© de nouvelles preuves de la prĂ©sence de corps dans des fosses communes. Selon Euro Med,
âEuro-Med Monitor a fait part de ses prĂ©occupations concernant le vol d'organes sur les cadavres, citant des rapports de professionnels de la santĂ© Ă Gaza qui ont rapidement examinĂ© quelques corps aprĂšs leur libĂ©ration. Ces professionnels de la santĂ© ont trouvĂ© des preuves de vol d'organes, notamment des cochlĂ©es et des cornĂ©es manquantes ainsi que d'autres organes vitaux comme des foies, des reins et des cĆursâ.
La barbarie sioniste ne connaßt pas de limites. Depuis des années, la machine de guerre de l'occupation s'empare des corps des victimes palestiniennes, non seulement comme otages, en refusant de rendre les dépouilles à leurs proches, mais aussi pour se livrer au trafic et au vol d'organes. Les médecins israéliens, en violation directe du droit international, ont volé des organes et prélevé de la peau sur des Palestiniens.
L'approche interventionniste de l'entitĂ© sioniste en matiĂšre d'autopsies est, sans surprise, en violation directe des normes Ă©thiques mĂ©dicales codifiĂ©es. Prenons, par exemple, le Code de Nuremberg pour la recherche mĂ©dicale, qui a vu le jour en rĂ©ponse Ă des cas flagrants d'expĂ©rimentation sur des ĂȘtres humains (en rĂ©alitĂ© des cas de torture) par des mĂ©decins nazis. Ou la DĂ©claration d'Helsinki pour le traitement Ă©thique des participants humains Ă la recherche mĂ©dicale, prĂ©sentĂ©e en 1964 par la World Medical Association. Le principe fondamental du Code et de la DĂ©claration est le suivant : tout sujet participant Ă la recherche mĂ©dicale humaine doit pouvoir donner son consentement prĂ©alable.
Ce cadre Ă©thique ne se limite pas aux personnes vivantes. En 2010, l'Organisation mondiale de la santĂ© a publiĂ© des principes directeurs distincts sur la transplantation de cellules, de tissus et d'organes fondĂ©s sur le consentement du donneur, qu'il soit vivant ou mort. En outre, le droit international humanitaire des Nations Unies (rĂšgle 113 et rĂšgle 114 en particulier) et les Conventions de GenĂšve ont codifiĂ© la maniĂšre dont les morts sont traitĂ©s, en particulier dans les conflits armĂ©s. En rĂ©sumĂ©, les morts doivent ĂȘtre traitĂ©s avec la plus grande dignitĂ©, et doivent rester intacts. Il ne peut y avoir de mutilation et le corps lui-mĂȘme doit ĂȘtre remis sans dĂ©lai.
Les professionnels de la santĂ© dĂ©battent de la maniĂšre dont ces principes doivent s'appliquer aux prisonniers de guerre et aux criminels condamnĂ©s. IsraĂ«l utilise rĂ©guliĂšrement ces deux catĂ©gories, ainsi que la catĂ©gorie âterroristeâ, pour dĂ©crire les martyrs palestiniens afin de justifier et de dissimuler les abus biomĂ©dicaux commis sur les corps des dĂ©funts. Cela n'a rien de surprenant.
âLes organes Ă©taient vendus Ă n'importe quiâ
Depuis plus de trente ans, des tĂ©moignages font Ă©tat de vols d'organes sur des corps de Palestiniens par l'Ătat israĂ©lien. En 1990, le Dr Hatem Abu Ghazaleh, ancien responsable de la santĂ© en Cisjordanie, a dĂ©clarĂ© Ă un journaliste que pendant la premiĂšre intifada
âon peut prĂ©sumer que, pour une raison ou une autre, des organes, en particulier des yeux et des reins, ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s sur certains dĂ©funts pendant la premiĂšre annĂ©e ou la premiĂšre annĂ©e et demieâ.
Mais les rĂ©cits des Palestiniens sont rarement pris en compte par les mĂ©dias internationaux. Ce n'est que lorsque Nancy Scheper-Hughes, anthropologue et militante amĂ©ricaine, a dĂ©cidĂ© d'enquĂȘter sur ce qu'elle a appelĂ© âlâaugmentation des voyages organisĂ©s pour les greffes, gĂ©rĂ©s par des intermĂ©diaires dâun monde clandestinâ en IsraĂ«l, que l'histoire a commencĂ© Ă prendre forme aux yeux du public.
En 1999, Nancy Scheper-Hughes a cofondé Organs Watch, une organisation qui a pour mission de surveiller le commerce et le trafic d'organes et de dénoncer les abus liés à ces deux activités. Un an plus tard, ses recherches sur ces abus l'ont conduite en Israël. Lors d'une déposition devant une sous-commission du CongrÚs américain en 2001, Mme Scheper-Hughes a déclaré que des groupes de défense des droits de l'homme en Cisjordanie s'étaient plaints auprÚs d'elle du vol de tissus et d'organes prélevés sur les corps de Palestiniens morts par des pathologistes israéliens.
En 2013, le journaliste suĂ©dois Donald Boström a publiĂ© un article dans lequel il dĂ©crit en dĂ©tail ce qu'il appelle âune histoire troublante d'abus sur des cadavresâ transfĂ©rĂ©s Ă l'Institut national israĂ©lien de mĂ©decine lĂ©gale pendant âla pĂ©riode cruciale et troublĂ©eâ entre la premiĂšre Intifada et la guerre de 2012 Ă Gaza.
Pendant la majeure partie de la période couverte par les travaux de Mme Scheper-Hughes et de M. Boström, l'Institut médico-légal, également connu sous le nom d'Abu Kabir (du nom du village palestinien victime de nettoyage ethnique sur lequel il est construit), était dirigé par le Dr Yehuda Hiss, directeur et médecin légiste en chef. Dans une interview accordée en juillet 2000 à Mme Scheper-Hughes, le Dr Hiss a admis avoir prélevé de la peau, des os, des valves cardiaques, des cornées et d'autres tissus corporels sur des cadavres lors d'autopsies, en affirmant que les familles avaient consenti aux autopsies mais n'avaient pas été informées des vols. Il a décrit comment il a prélevé non seulement des cornées, mais aussi des globes oculaires entiers sur des cadavres, ensuite remis à leurs familles avec les paupiÚres collées.
Le Dr Chen Kugel, le protĂ©gĂ© du Dr Hiss, a rejoint l'Institut en tant que pathologiste en 1999. Selon Mme Scheper-Hughes, c'est le Dr Kugel qui a alertĂ© en premier l'administration de l'Institut, puis le gouvernement israĂ©lien, de ces abus biomĂ©dicaux, dĂ©clenchant une enquĂȘte de deux ans au cours de laquelle le Dr Hiss a dissimulĂ© la plupart des preuves, et aprĂšs laquelle peu de choses ont changĂ©. Selon certaines sources, le Dr Kugel aurait Ă©tĂ© contraint de dĂ©missionner pour avoir dĂ©noncĂ© ces pratiques. (Aujourd'hui, il occupe le poste du Dr Hiss.)
Le Dr Kugel a déclaré à Mme Scheper-Hughes que, en théorie, les organes et les tissus sont
âprĂ©levĂ©s sur tout le monde, sur les Juifs et les Musulmans, les soldats et les lanceurs de pierres, les terroristes et les victimes dâattentats-suicides, les touristes et les immigrĂ©sâ.
En pratique, cependant, il est plus facile de voler des organes Ă ceux que les sionistes considĂšrent comme des sous-hommes.
âSi des plaintes Ă©manent de familles [palestiniennes]â, dit le Dr Kugel, âc'est qu'elles nous sont hostiles, et donc, bien sĂ»r, qu'elles mentent et ne seront pas cruesâ.
En 2002, puis Ă nouveau en 2005, le docteur Hiss a fait l'objet d'une enquĂȘte pour avoir prĂ©levĂ© des organes sur des cadavres sans le consentement des familles, vols qu'il a finalement admis. AprĂšs la premiĂšre enquĂȘte, il a Ă©tĂ© rappelĂ© Ă l'ordre, mais a pu conserver son emploi. AprĂšs la seconde, il a Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions de directeur, et s'est vu attribuer un nouveau titre, celui de pathologiste principal, avec un salaire plus Ă©levĂ©.
Alors que son gouvernement affirmait que ces allégations étaient antisémites, le docteur Hiss se vantait de ses actes, disant à Mme Scheper-Hughes lors d'une interview :
âMaintenant, en ce qui concerne la question du prĂ©lĂšvement d'organes, ce qui est Ă©trange, c'est que non seulement ici, en IsraĂ«l, mais ailleurs, tout dĂ©pend de l'approche individuelle des responsables pathologistes ou des responsables du prĂ©lĂšvement d'organes. Dans mon cas, lorsque j'Ă©tais rĂ©sident Ă l'hĂŽpital Tel Hashomer, nous collaborions avec l'armĂ©e et nous lui fournissions de la peau greffĂ©e (prĂ©levĂ©e) pour les victimes de brĂ»lures et, de temps en temps, ils nous demandaient des cornĂ©es. Je participais donc Ă ces opĂ©rations, car j'en avais la responsabilitĂ©, avec deux autres personnes, et nous fournissions ces prĂ©lĂšvementsâ.
En 2010, dans un article publié dans le magazine CounterPunch, Mme Scheper-Hughes a décrit l'argument ethnonationaliste justifiant ce programme :
âLe professeur Hiss, considĂ©rĂ© par de nombreux IsraĂ©liens et par The New York Times comme un hĂ©ros en raison des services rendus Ă la nation en prenant en charge les corps des victimes de terroristes et de kamikazes, estimait son comportement patriotique. Il Ă©tait, dans son esprit, non pas tant âau-dessus des loisâ, mais plutĂŽt reprĂ©sentant de la loi, d'une loi bien plus noble, sa loi, suprĂȘmement froide, raisonnĂ©e, scientifiquement et techniquement correcte. Le pays Ă©tait en guerre, le sang Ă©tait versĂ© tous les jours, des soldats Ă©taient brĂ»lĂ©s vifs, et pourtant les IsraĂ©liens refusaient de fournir les tissus et les organes nĂ©cessaires. Il a donc pris les choses en mainâ.
Certaines sectes religieuses conservatrices en Israël ont ouvertement approuvé ces actions, manipulant la loi juive pour promouvoir l'idéologie suprémaciste sioniste. En 1996, le rabbin Yitzhak Ginsburgh, l'influent chef de la secte des Loubavitch, a posé une question apparemment rhétorique :
âSi un Juif a besoin d'un foieâ, a-t-il demandĂ©, âpouvez-vous prendre le foie d'un non-Juif innocent qui passe par lĂ pour le sauver ? La Torah l'autoriserait probablement. La vie juive a une valeur inestimable. On peut considĂ©rer la vie juive comme infiniment plus sacrĂ©e et unique qu'une vie non juiveâ.
Dans son livre âOver Their Dead Bodiesâ, publiĂ© en 2014, Meira Weiss, ancienne collaboratrice de l'Institut mĂ©dico-lĂ©gal, Ă©crit que pendant la premiĂšre Intifada, des militaires ont
âautorisĂ© l'Institut Ă prĂ©lever des organes sur des Palestiniens en invoquant un rĂšglement militaire selon lequel une autopsie doit ĂȘtre pratiquĂ©e sur chaque Palestinien tuĂ©. Les autopsies s'accompagnaient de prĂ©lĂšvements d'organes. [...] De nombreux collaborateurs [de l'institut] Ă©voquaient la premiĂšre Intifada (1987-1993) comme âl'Ă©poque bĂ©nieâ oĂč les prĂ©lĂšvements d'organes Ă©taient effectuĂ©s de maniĂšre systĂ©matique et sans entrave par rapport Ă d'autres pĂ©riodesâ.
Les organes n'Ă©taient pas seulement prĂ©levĂ©s Ă des fins de transplantation et de recherche, mais aussi pour la vente et le profit. C'est sur ce point que les accusations dĂ©fensives de meurtre ritualisĂ© se font plus fortes. Lorsque Donald Boström, dans un article de 2009 pour le quotidien suĂ©dois Aftonbladet, a tentĂ© de faire le lien entre l'histoire du vol d'organes de l'Institut mĂ©dico-lĂ©gal et l'ascension d'IsraĂ«l au premier rang du marchĂ© international du trafic d'organes, comme le qualifie Mme Scheper-Hughes, ce fut un tollĂ© mondial. Pourtant, Ă ce jour, les affirmations les plus inquiĂ©tantes concernant le commerce d'organes israĂ©lien ont Ă©tĂ© faites par des IsraĂ©liens eux-mĂȘmes.
âLes organes Ă©taient vendus Ă n'importe qui. Quiconque voulait des organes n'avait qu'Ă payerâ,
a dĂ©clarĂ© le Dr Kugel Ă Mme Scheper-Hughes. Les cĆurs, les cerveaux et les foies Ă©taient vendus pour la recherche, les confĂ©rences, les formations destinĂ©es aux Ă©tudiants en mĂ©decine et aux chirurgiens.
En outre, selon le Dr Kugel, si un client voulait tous les organes d'un corps, cela pouvait également se faire. Pour un coût total de 2 500 dollars.
âIdentifier les disparusâ
Le vol d'organes par l'occupation s'inscrit dans un projet plus large de vol et de rĂ©tention de corps de Palestiniens. Les dĂ©pouilles des Palestiniens retenus en otage sont souvent enterrĂ©es dans des tombes clandestines dans des zones militaires israĂ©liennes. Ce que les IsraĂ©liens appellent âcimetiĂšres Ă chiffresâ ne peuvent ĂȘtre dĂ©crits que comme des fosses communes.
IsraĂ«l n'identifie pas toujours les corps avant de les enterrer. Et lorsqu'il les restitue, chose rare, ils sont souvent Ă divers stades de dĂ©composition ou tellement congelĂ©s que les Palestiniens mettraient des jours Ă mener leurs propres investigations. En 2016, le Dr Saber Al-Aloul a dĂ©clarĂ© Ă Al Jazeera que l'occupation a restituĂ© les corps de Palestiniens conservĂ©s dans des morgues rĂ©frigĂ©rĂ©es Ă -35 °C. Aucun travail mĂ©dico-lĂ©gal n'a pu ĂȘtre effectuĂ© avant au moins 24 Ă 48 heures de dĂ©congĂ©lation, un dĂ©lai souvent trop long pour les familles qui attendent des rĂ©ponses. Le Dr Aloul et ses collĂšgues de l'universitĂ© d'Al-Quds ont donc procĂ©dĂ© Ă des autopsies par tomodensitomĂ©trie. En pĂ©riode de gĂ©nocide, de nombreuses mĂ©thodes d'autopsie Ă©thique ne sont pas disponibles.
âRetracer les disparus et identifier les morts sont des Ă©tapes cruciales pour maintenir ou restaurer les droits humains fondamentaux et mener des activitĂ©s humanitaires responsablesâ,
dĂ©clare MĂ©decins sans frontiĂšres dans son rapport intitulĂ© The Practical Guide to Humanitarian Law. Il est dĂ©jĂ suffisamment difficile de faire son deuil et de surmonter le traumatisme de voir des ĂȘtres chers assassinĂ©s par une armĂ©e d'occupation. Mais c'est une tout autre question de savoir comment s'y prendre lorsque leurs corps sont gardĂ©s en otage, ou restituĂ©s de maniĂšre incomplĂšte.
En 2019, la Cour suprĂȘme d'IsraĂ«l a statuĂ© que l'armĂ©e israĂ©lienne est en droit de conserver les corps des victimes palestiniennes pour les utiliser comme monnaie d'Ă©change.
Ces crimes ont été documentés par le Jerusalem Legal Aid and Human Rights Center dans un rapport de 83 pages intitulé The Warmth of Our Sons. Le rapport souligne qu'Israël et la Russie sont les seules nations dont les lois autorisent explicitement la rétention de corps à des fins de contre-insurrection.
L'écrivain et révolutionnaire palestinien Walid Daqqa a été détenu par l'occupation israélienne pendant 38 ans. Malgré les appels à sa libération suite à un diagnostic de cancer pour qu'il puisse suivre un traitement médical, sa peine a été prolongée et il est mort en détention en avril. Sa dépouille n'a toujours pas été rendue à sa famille. En septembre, la High Court d'Israël a jugé le recours à son corps pour un éventuel échange de prisonniers plus important que le droit à la dignité du défunt, et le droit de sa famille à un enterrement décent.
Le 16 octobre, l'occupation a emporté le corps de Yahya Sinwar, le chef militaire et politique du Hamas, aprÚs l'avoir tué au combat à Tal Al Sultan, dans le sud de Gaza. Elle a pratiqué une autopsie complÚte, informant le monde que Sinwar ne semblait pas avoir mangé quoi que ce soit au cours de ses 72 derniÚres heures. Sa famille n'a pas consenti au vol de son corps, ni à l'autopsie.
IsraĂ«l dĂ©tient mĂȘme des corps d'enfants tuĂ©s. Il est souvent difficile, voire impossible, dans les systĂšmes d'apartheid, de documenter qui a disparu et pourquoi, mais selon un rapport de 2024 de Defense for Children International, les corps de 38 enfants sont actuellement dĂ©tenus par IsraĂ«l.
Aujourd'hui, alors qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur, les habitants de Gaza cherchent leurs proches sous les décombres ou attendent qu'ils soient ramenés sur des camions-plateaux. Lorsque l'occupation sera enfin tenue responsable de ses crimes de guerre, elle devra rendre compte de chaque corps et partie de corps manquants.
Chronologie des principaux événements
2003 â Un rĂ©seau international israĂ©lien de trafic d'organes est dĂ©couvert par la police Ă Durban, en Afrique du Sud. Ce rĂ©seau a organisĂ© plus de 100 transplantations illĂ©gales pour des patients israĂ©liens.
2003 â L'activiste amĂ©ricaine Rachel Corrie est assassinĂ©e Ă©crasĂ©e par un bulldozer israĂ©lien. Le Dr Yehuda Hiss a pratiquĂ© l'autopsie de Rachel et a tĂ©moignĂ© devant un tribunal israĂ©lien en 2010 avoir conservĂ© des tissus et des organes de son corps. La famille de Rachel n'a jamais rĂ©cupĂ©rĂ© ces tissus pour l'enterrement. On notera qu'une autopsie avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© pratiquĂ©e, et que la cause du dĂ©cĂšs a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e par le Dr palestinien Ahmed Abu Nikera.
2006 â 2009 â Le rabbin Levy Izhak Rosenbaum est arrĂȘtĂ© par le FBI Ă Brooklyn, dans l'Ătat de New York, pour trafic et vol d'organes. Selon les documents judiciaires, ce rĂ©seau de trafic d'organes portait sur plusieurs organes, s'Ă©tendait sur plusieurs pays, et faisait appel Ă des mĂ©decins amĂ©ricains travaillant dans des hĂŽpitaux amĂ©ricains pour effectuer les opĂ©rations.
2007 - Deux mĂ©decins, travaillant avec le collĂšgue de Rosenbaum, Ilan Peri, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en Turquie alors qu'ils tentaient de prĂ©lever deux reins sur des Palestiniens pour les transplanter sur des IsraĂ©liens. Cette arrestation a entraĂźnĂ© des coups de feu dans la salle d'opĂ©ration.
2009 â Le journaliste suĂ©dois Donald Boström, publiĂ© dans Aftonbladet, a Ă©tabli un lien entre Rosenbaum en AmĂ©rique et l'Institut Abu Kabir en IsraĂ«l. M. Boström a dĂ©clarĂ© que l'Ătat d'IsraĂ«l prĂ©lĂšve des organes, de la peau, des os et d'autres tissus sur des Palestiniens pour les vendre, les utiliser Ă des fins de recherche et les transplanter. Le docteur Yehuda Hiss est Ă©galement passĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision israĂ©lienne, admettant Ă nouveau sans rĂ©serve et parlant librement de la pratique du vol d'organes, de peau et d'os chez les Palestiniens.
2015 - Le docteur Riyad Mansour (représentant palestinien auprÚs des Nations unies) a affirmé dans une série de courriers adressés au secrétaire général Ban Ki Moon que des Palestiniens de Jérusalem-Est occupée ont été rapatriés avec des cornées et des organes manquants.
2019 - Les autoritĂ©s kazakhes ont arrĂȘtĂ© un mĂ©decin israĂ©lien, Abilay Donbay, pour trafic d'organes. Selon les autoritĂ©s, il s'agissait d'un rĂ©seau ciblant les personnes les plus pauvres et les plus marginalisĂ©es d'Ukraine, du Kirghizistan et du Tadjikistan.
2024 â L'agence de presse Wafa rapporte que plus de 100 victimes palestiniennes ont Ă©tĂ© rapatriĂ©es par l'occupant via le point de passage de Karem Abu Salem et examinĂ©es par des mĂ©decins qui ont signalĂ© des preuves de prĂ©lĂšvements d'organes. Plus tĂŽt en novembre 2024, l'occupation a volĂ© des corps Ă l'hĂŽpital Al-Shifa, ainsi qu'Ă l'hĂŽpital Nasser et dans plusieurs cimetiĂšres de Gaza.
Cet article a été écrit par Aminah Mohammed et Prince X. Neely au nom de Healthcare Workers for Palestine. Une version de cet article a été publiée pour la premiÚre fois dans le New York War Crimes le 24 janvier 2025.