👁‍🗨 “Ça passe ou ça casse” : Les députés lancent un appel d'urgence pour éviter à Assange d'être extradé des États-Unis

“S'il perd devant les tribunaux britanniques le mois prochain, il pourrait être extradé vers les États-Unis dans les 24 heures. C'est véritablement un scénario fatal pour Julian”. — Gabriel Shipton

👁‍🗨 “Ça passe ou ça casse” : Les députés lancent un appel d'urgence pour éviter à Assange d'être extradé des États-Unis

Par Matthew Knott, le 15 janvier 2024

Des hommes politiques australiens de tous bords ont lancé une ultime tentative pour empêcher l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis afin qu'il réponde d'accusations d'espionnage, alors que le fondateur de WikiLeaks est confronté à un dernier défi juridique crucial en Grande-Bretagne le mois prochain.

Les quatre co-présidents du groupe parlementaire multipartite Bring Julian Assange Home Parliamentary Group ont écrit au ministre britannique de l'intérieur, James Cleverly, pour lui demander de réexaminer d'urgence le cas de Julian Assange. Cette demande fait suite à un jugement rendu en novembre par la Cour suprême du Royaume-Uni, qui a annulé le projet controversé du Premier ministre Rishi Sunak de renvoyer des demandeurs d'asile au Rwanda.

Les 20 et 21 février, deux juges de la High Court britannique réexamineront une décision antérieure qui refusait à M. Assange l'autorisation de faire appel de la décision d'extradition. On s'attend à ce que ce soit la toute dernière tentative pour éviter son transfert aux États-Unis.

Julian Assange risque des dizaines d'années de prison pour son rôle dans la publication de dossiers confidentiels et de câbles diplomatiques américains relatifs aux guerres d'Afghanistan et d'Irak.

“S'il perd devant les tribunaux britanniques le mois prochain, il pourrait être extradé vers les États-Unis dans les 24 heures”,

a déclaré Gabriel Shipton, le frère de M. Assange, à propos de l'examen par la High Court.

“C'est véritablement un scénario fatal pour Julian”.

L'avocate de Julian Assange, Jennifer Robinson, a fait valoir qu'il risquait fort de se suicider si la High Court rejette son dernier recours, affirmant que Julian Assange est dans un tel état de santé psychologique qu'il aurait peu de chances de survivre à l'extradition.

Les députés travaillistes Josh Wilson et libéraux Bridget Archer, le député indépendant Andrew Wilkie et le sénateur des Verts David Shoebridge demandent au gouvernement britannique de réexaminer d'urgence l'extradition imminente de Julian Assange. CRÉDIT : RHETT WYMAN

La députée libérale Bridget Archer, le député travailliste Josh Wilson, le député indépendant Andrew Wilkie et le sénateur des Verts David Shoebridge ont écrit dans leur lettre à Cleverly :

“Nous sommes profondément préoccupés par le fait que les procédures judiciaires impliquant M. Assange vont maintenant se poursuivre, d'abord au Royaume-Uni, puis aux États-Unis, si l'extradition est ordonnée et entérinée par vous.

“La détention de M. Assange s'en trouverait prolongée de plusieurs années et sa santé davantage menacée.

“Nous vous demandons donc de procéder d'urgence à une évaluation approfondie et indépendante des risques pour la santé et le bien-être de M. Assange dans l'éventualité où il serait extradé vers les États-Unis.”

En tant que ministre de l'intérieur, M. Cleverly est l'un des ministres les plus puissants du gouvernement. Il est chargé de l'application de la loi, de la Sécurité nationale et de l'Immigration, et supervise l'agence de contre-espionnage MI5.

Les députés ont fait valoir dans leur lettre que le raisonnement des juges dans l'affaire de la Cour suprême du Rwanda - qui a conclu qu'il était illégal pour la Grande-Bretagne d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda -

“a clairement un rapport direct avec la procédure d'extradition impliquant Julian Assange.

“La décision a montré que les tribunaux du Royaume-Uni ne peuvent pas se contenter de s'appuyer sur des garanties données par des gouvernements étrangers, mais qu'ils sont tenus de procéder à des évaluations indépendantes du risque de persécution pour les individus avant de prendre une décision d'expulsion du Royaume-Uni”, écrivent-ils.

Les députés ont déclaré que les juges de l'audience d'extradition de M. Assange s'étaient

“expressément appuyés sur les “garanties” des États-Unis quant à la sécurité et au bien-être de M. Assange s'il était extradé vers les États-Unis pour y être emprisonné et jugé”.

“Ces garanties n'ont pas été examinées, et il n'y a eu aucune preuve d'évaluation indépendante quant à la leur fiabilité”.

Les députés ont écrit qu'ils étaient très inquiets à l'idée que M. Assange soit envoyé dans une prison américaine de haute sécurité

parce qu’il “souffre de graves problèmes de santé, exacerbés à un degré inquiétant par son incarcération prolongée, qui nous inquiètent vivement en tant que représentants élus de M. Assange”.

En 2021, la juge de district Vanessa Baraitser a bloqué la tentative d'extradition d'Assange au motif que les conditions sévères de l'isolement cellulaire aux États-Unis créeraient un risque substantiel de suicide. Sa décision a été annulée en appel.

https://www.smh.com.au/politics/federal/do-or-die-mps-launch-urgent-bid-to-spare-assange-from-us-extradition-20240114-p5ex2h.html