👁🗨 Caitlin Johnstone: Des officiels américains agressent les journalistes tout en s'inquiétant des libertés de la presse dans le monde.
"En ce Jour international de la fin de l'impunité des crimes contre les journalistes, nous jurons de continuer à protéger et promouvoir les droits d'une presse libre et la sécurité des journalistes."
👁🗨 Des officiels américains agressent les journalistes tout en s'inquiétant des libertés de la presse dans le monde.
📚 Par Caitlin Johnstone 🐦@caitoz, le 24 novembre 2022
"En cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes, nous jurons de continuer à protéger et à promouvoir les droits d'une presse libre et la sécurité des journalistes."
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Je ne m'habituerai jamais à vivre dans un monde où nos gouvernants vont ouvertement emprisonner un journaliste pour avoir dit la vérité, puis pontifier de manière bien-pensante sur la nécessité d'empêcher les régimes autoritaires de persécuter les journalistes.
Aujourd'hui même, Ned Price, porte-parole du département d'État américain et vétéran de la CIA, a tweeté sa désapprobation face à la décision de la République kirghize d'expulser le journaliste d'investigation Bolot Temirov vers la Russie, où les groupes de défense de la liberté de la presse craignent que le citoyen russe ne soit appelé à combattre en Ukraine.
"Consterné par la décision d'expulser le journaliste Bolot Temirov de la République kirghize", a déclaré M. Price. "Les journalistes ne devraient jamais être punis pour avoir fait leur travail. La République kirghize est connue pour sa société civile dynamique - les tentatives d'étouffer la liberté d'expression entachent cette réputation."
Il s'agirait d'une déclaration tout à fait raisonnable pour n'importe qui d'autre. Si vous le disiez ou si je le disais, ce serait tout à fait légitime. Mais quand Ned le dit, c'est illégitime.
Après tout, c'est le même gouvernement qui travaille à extrader un journaliste australien du Royaume-Uni dans le but de l'emprisonner jusqu'à 175 ans pour avoir dénoncé les crimes de guerre américains. M. Price affirme que "les journalistes ne devraient jamais être punis pour avoir fait leur travail", mais c'est précisément ce que le gouvernement qu'il représente fait à Julian Assange, qui a déjà passé trois ans et demi à la prison de Belmarsh en attendant les manigances d'extradition des États-Unis. Ce séjour s'ajoute aux sept années qu'il a passées à lutter contre l'extradition depuis l'ambassade d'Équateur à Londres, dans le cadre de ce qu'un groupe d'experts des Nations unies a qualifié de détention arbitraire.
Un rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a établi qu'Assange a été soumis à la torture psychologique par les gouvernements alliés qui ont conspiré pour l'emprisonner. Des dizaines de médecins ont déterminé que sa persécution entraîne une grave négligence médicale. Pourtant, il est en voie d'être expédié vers les systèmes pénitentiaires notoirement redoutables du gouvernement le plus puissant du monde, où il sera confronté à un procès truqué, où l'argument de la publication dans l'intérêt public ne sera pas recevable.
Tout cela pour établir un précédent juridique qui permettra à l'empire le plus puissant qui ait jamais existé d'extrader des journalistes de n'importe quel pays dans le monde pour avoir exposé des vérités gênantes à son sujet. Mais bien sûr, Ned, "Les journalistes ne devraient jamais être punis pour avoir fait leur travail."
Secrétaire Antony Blinken 🐦@SecBlinken - Aucun membre de la presse ne devrait être menacé, harcelé, attaqué, arrêté ou tué pour avoir fait son travail. En cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes, nous nous engageons à continuer de protéger et de promouvoir les droits d'une presse libre et la sécurité des journalistes. - Département d'État 🐦@StateDept - En cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes, nous demandons instamment aux autres gouvernements de demander des comptes à ceux qui harcèlent, intimident et violent les journalistes. Nous renouvelons notre engagement en faveur d'une presse ouverte et libre dans notre pays et à l'étranger. https://t.co/wZ7mz4lJCz - 14:01 PM ∙ 2 nov. 2022
Au début du mois, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a posté un tweet de son cru pour commémorer la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes, sans la moindre trace de conscience de soi.
"Pas un seul membre de la presse ne devrait être menacé, harcelé, attaqué, arrêté ou tué pour avoir fait son travail", a déclaré Blinken. "En cette Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes, nous jurons de continuer à protéger et à promouvoir les droits d'une presse libre et la sécurité des journalistes."
Deux semaines plus tard, l'administration Biden a accordé de manière choquante au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman l'immunité contre les poursuites judiciaires concernant l'assassinat macabre du journaliste américain Jamal Khashoggi, fermant ainsi définitivement la porte à toute tentative de tenir le dirigeant tyrannique responsable de son attaque éhontée contre la presse.
"Aucun membre de la presse ne devrait être menacé, harcelé, attaqué, arrêté ou tué pour avoir fait son travail."
Deux semaines.
Matt Lee 🐦@APDiploWriter - WASHINGTON (AP) - L'administration Biden s'efforce de protéger le prince héritier de #SaoudArabie contre les poursuites judiciaires liées à son rôle dans le meurtre d'un journaliste basé aux #États-Unis. - 3:07 AM ∙ Nov 18, 2022
Nous sommes gouvernés par des monstres tyranniques et hypocrites qui ne se soucient ni de vérité, ni de liberté. Ils ne se soucient que du pouvoir et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Les seules presses qu'ils soutiennent sont bien celles dont la persécution peut être exploitée politiquement, susceptibles d'être utilisées pour colporter de la propagande,à l’instar de la célèbre rédactrice en chef de l'AP qui a récemment déclaré qu'elle "ne peut pas imaginer" qu'un responsable du renseignement américain ait tort.
Il est primordial de souligner l'hypocrisie, non pas pour sa dimension particulièrement néfaste, mais parce qu'elle souligne clairement que le discours de l'hypocrite n'est pas vraiment celui qu'il prétend tenir, et qu'il ne défend pas les valeurs qu'il prétend défendre. Les dirigeants de l'empire occidental ne se soucient de la liberté de la presse que si elle leur permet de harceler les gouvernements étrangers qui leurs déplaisent, pour faire avancer leurs ambitions d'hégémonie globale. Sans plus.