đâđš Ce nâest pas âla guerre de Netanyahuâ, câest le gĂ©nocide dâIsraĂ«l
Le problÚme est l'occupant israélien. La colonie de peuplement dont la sécurité & la viabilité dépendent d'un apartheid & de l'occupation, l'oppression & le massacre sans fin d'une population indigÚne
đâđš Ce nâest pas âla guerre de Netanyahuâ, câest le gĂ©nocide dâIsraĂ«l
Par Ahmad Ibsais, le 7 juillet 2025
La catastrophe Ă laquelle nous assistons en Palestine ne peut ĂȘtre imputĂ©e Ă un unique ignoble dirigeant.
Je ne blùme pas Benjamin Netanyahu. Je ne blùme pas le Premier ministre israélien pour ce qui arrive à mon peuple. Je ne le blùme pas aujourd'hui, alors que les bombes israéliennes détruisent chaque recoin de Gaza et que des enfants meurent sous les décombres. Je ne l'ai pas blùmé en 2013, lorsque j'ai dû assister au massacre de mon peuple à Gaza au journal télévisé du soir.
Ma mÚre ne lui en a pas voulu pas lorsque des snipers perchés sur les toits lui tiraient dessus alors qu'elle tentait de se rendre à son travail en Cisjordanie. Mon grand-pÚre, que Dieu ait son ùme, ne lui en a pas voulu non plus lorsqu'il est mort sans jamais avoir pu retourner sur la terre que les colons lui ont volée dans les années 1980.
Pour moi, pour ma famille, pour mon peuple, ce Ă quoi nous assistons aujourd'hui en Palestine n'est pas âla guerre de Netanyahuâ. Ce n'est pas son occupation. Il n'est qu'un rouage de la machine de guerre implacable qu'est IsraĂ«l.
Et pourtant, demandez Ă Bernie Sanders ou Ă Elizabeth Warren, les champions autoproclamĂ©s des droits des Palestiniens et de l'humanitarisme progressiste aux Ătats-Unis, qui est responsable de ce qui nous est arrivĂ© au cours des 77 derniĂšres annĂ©es et de ce qui nous arrive aujourd'hui. La rĂ©ponse est simple : Netanyahu.
Sanders qualifie avec insistance l'assaut israĂ©lien en cours sur Gaza de âguerre de Netanyahuâ et exige que les Ătats-Unis âne donnent plus un centime Ă Netanyahuâ. Pendant ce temps, Warren dĂ©nonce âl'Ă©chec du leadership de Netanyahuâ tout en appelant Ă un cessez-le-feu.
Pour ces sĂ©nateurs progressistes, la cause de toute la douleur et de toute la souffrance en Palestine est claire : un Premier ministre d'extrĂȘme droite, belliciste, dĂ©terminĂ© Ă poursuivre un conflit lui permettant de rester au pouvoir.
Certes, Netanyahu est mauvais. Certes, il a commis d'innombrables crimes contre les Palestiniens et contre l'humanitĂ© tout au long de sa longue carriĂšre. Certes, il continue d'alimenter le carnage Ă Gaza aujourd'hui, en partie pour assurer sa propre survie politique. Et il doit ĂȘtre tenu responsable de tout ce qu'il a dit et fait qui a causĂ© du tort et de la souffrance Ă mon peuple. Mais le racisme, l'extrĂ©misme et les intentions gĂ©nocidaires qui se manifestent aujourd'hui Ă Gaza et dans l'ensemble du territoire palestinien occupĂ© ne peuvent et ne doivent pas ĂȘtre imputĂ©s Ă Netanyahu seul.
Accuser uniquement Netanyahu des violations flagrantes des droits humains commises par Israël, de son mépris du droit international et de sa célébration ouverte des crimes de guerre n'est rien d'autre qu'un mécanisme d'évitement pour les libéraux comme Sanders et Warren.
En rendant Netanyahu responsable des souffrances et de l'oppression du peuple palestinien, passées et présentes, ils entretiennent le mensonge selon lequel Israël a été construit sur des idéaux progressistes, plutÎt que sur le nettoyage ethnique.
En rejetant la responsabilitĂ© sur Netanyahu, ils blanchissent leur soutien apparemment inconditionnel Ă un Ătat qui commet de maniĂšre flagrante des crimes de guerre et des crimes contre l'humanitĂ©. AprĂšs qu'au moins 55 000 Palestiniens ont Ă©tĂ© assassinĂ©s de la maniĂšre la plus barbare qui soit, et que plus de 90 % de leur communautĂ© a Ă©tĂ© dĂ©truite, le moins que l'on puisse nous devoir, c'est l'honnĂȘtetĂ©. IsraĂ«l, et pas seulement ses dirigeants, est un rĂ©gime gĂ©nocidaire construit sur les villes et les os de la Palestine et des Palestiniens.
SuggĂ©rer que Netanyahu a trahi les principes progressistes et dĂ©mocratiques d'IsraĂ«l et causĂ© la âcatastrophe humanitaireâ dont nous sommes tĂ©moins aujourd'hui Ă Gaza, c'est ignorer l'oppression systĂ©mique inhĂ©rente Ă IsraĂ«l en tant que colonie de peuplement.
Sanders et d'autres veulent peut-ĂȘtre croire au mythe sioniste selon lequel IsraĂ«l est un pays essentiellement progressiste, dotĂ© de fondements socialistes, construit sur une âterre sans peupleâ par un peuple sans terre. Mais ils ne peuvent Ă©chapper Ă la rĂ©alitĂ© que la Palestine n'a jamais Ă©tĂ© une âterre sans peupleâ. En effet, la fondation d'IsraĂ«l a nĂ©cessitĂ© l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens de souche, et la survie d'IsraĂ«l en tant que ânation juiveâ, comme le stipule sa loi sur l'Ătat-nation, impose l'oppression, la privation des droits et les abus continus Ă l'encontre des Palestiniens.
Aujourd'hui, des millions de Palestiniens continuent de vivre et de mourir sous l'occupation israélienne, et ils sont soumis, aux cÎtés des citoyens palestiniens d'Israël, à ce qui est largement décrit comme un systÚme d'apartheid.
Cette dynamique insoutenable et abusive n'est pas le fait de Netanyahu et de son gouvernement.
DĂšs le dĂ©but, l'Ătat d'IsraĂ«l a liĂ© sa survie Ă long terme au nettoyage ethnique de la Palestine, Ă l'effacement complet de l'identitĂ© palestinienne et Ă l'oppression des Palestiniens restĂ©s sur leurs terres. L'ancienne PremiĂšre ministre israĂ©lienne Golda Meir a Ă©crit dans un Ă©ditorial du Washington Post en 1969 qu'âon ne peut pas parler de Palestiniensâ, plusieurs dĂ©cennies avant le dĂ©but du rĂšgne de Netanyahu.
Certes, la gauche israĂ©lienne vante son mode de vie communautaire basĂ© sur l'agriculture dans les âkibboutzimâ comme un rĂȘve socialiste, et de nombreux IsraĂ©liens sont fiers de la âdĂ©mocratieâ qui caractĂ©riserait leur pays. Mais tout cela ne vaut que si l'on occulte l'humanitĂ© des Palestiniens ethniquement nettoyĂ©s de leurs terres pour faire place aux kibboutzim socialistes, et qui ne peuvent participer Ă la dĂ©mocratie israĂ©lienne bien qu'ils vivent sous le contrĂŽle total d'IsraĂ«l dans un territoire illĂ©galement occupĂ©.
Avant le dĂ©but du gĂ©nocide Ă Gaza, les IsraĂ©liens ont protestĂ© en masse pendant des mois contre ce qu'ils ont considĂ©rĂ© comme une attaque contre le systĂšme juridique et la dĂ©mocratie du pays par Netanyahu. Pourtant, ils n'ont jamais protestĂ© en aussi grand nombre et avec autant de force contre l'occupation, le meurtre et la brutalitĂ© des Palestiniens par leur propre Ătat et leur propre armĂ©e.
Un nouveau sondage de l'Université hébraïque montre que 83 % des Israéliens soutiennent la poursuite du génocide à Gaza.
Il semble que les images de milliers de Palestiniens morts et mutilĂ©s ne signifient pas grand-chose pour les IsraĂ©liens. Ils ne sont pas Ă©mus par les vidĂ©os de pĂšres portant les restes de leurs enfants dans des sacs en plastique, ou de mĂšres pleurant sur les corps ensanglantĂ©s de leurs bĂ©bĂ©s assassinĂ©s. Ils se moquent des enfants affamĂ©s coincĂ©s sous les dĂ©combres, ou des tout-petits empoisonnĂ©s par la nourriture pour oiseaux qu'ils sont contraints de manger au cĆur d'une famine provoquĂ©e par l'homme. Ils ne sont pas simplement indiffĂ©rents aux souffrances que leur armĂ©e inflige Ă des innocents : des milliers d'entre eux manifestent aux checkpoints mobiles pour empĂȘcher que l'aide humanitaire parvienne aux Palestiniens au bord de la famine.
Alors non, ce Ă quoi nous assistons aujourd'hui en Palestine n'est pas âla guerre de Netanyahuâ, comme Sanders et Warren le prĂ©tendent avec insistance. Ce conflit, ce gĂ©nocide, n'a pas commencĂ© avec l'arrivĂ©e au pouvoir de Netanyahu et il ne prendra pas fin avec son inĂ©vitable chute.
Les colons ont commencĂ© Ă voler les terres, les maisons et la vie des Palestiniens bien avant que Netanyahu ne devienne un acteur dominant de la politique israĂ©lienne. Les Palestiniens sont captifs de prisons Ă ciel ouvert depuis bien longtemps, bien avant qu'il ne devienne Premier ministre. L'armĂ©e israĂ©lienne ne s'est pas mise Ă maltraiter, harceler, mutiler et tuer des Palestiniens Ă l'instant oĂč Netanyahu est devenu leur leader.
Le problÚme n'est pas Netanyahu, ni aucun autre politicien ou général israélien.
Le problÚme, c'est l'occupation israélienne. Le problÚme, c'est la colonie de peuplement dont la sécurité et la viabilité à long terme dépendent d'un systÚme d'apartheid et de l'occupation, de l'oppression et du massacre sans fin d'une population indigÚne.
Ce n'est pas la guerre de Netanyahu, c'est le génocide d'Israël.
Traduit par Spirit of Free Speech
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