👁🗨 Ce n'est pas une troisième guerre mondiale : c'est du terrorisme
“Les dirigeants actuels de Washington, qui répriment toute dissidence, ont ‘surpassé’ l’imagination de George Orwell. C'est le totalitarisme dans sa forme la plus pure”. — Sergueï Lavrov
👁🗨 Ce n'est pas une troisième guerre mondiale : c'est du terrorisme
Par Pepe Escobar, le 18 septembre 2024
La Russie mène une guerre existentielle pour la survie de la Mère Patrie - ce qu'elle a fait à maintes reprises au cours des siècles.
“Ce n'est pas une fête
Pas une discothèque
Ni une partie de plaisir
Pas le temps de danser
Pas le temps pour l'amour
Pas le temps pour ça maintenant”.
— Talking Heads, Life During Wartime
D'abord, l'action : le président Poutine, calme et posé, prévient que toute attaque de la Russie par des missiles longue portée de l'OTAN sera un acte de guerre.
Ensuite, la réaction : les rats de l'OTAN se précipitent dans le caniveau - en toute hâte. Pour l'instant.
Tout cela est la conséquence directe de la débâcle de Koursk. Un pari désespéré. Mais la situation de la guerre par procuration en Ukraine est désespérée pour l'OTAN. Jusqu'à ce qu'il devienne clair comme de l'eau de roche que tout est fondamentalement impossible à rattraper.
Il reste donc deux options.
La capitulation inconditionnelle de l'Ukraine, selon les conditions de la Russie, ce qui équivaut à une humiliation totale de l'OTAN.
Ou l'escalade vers une guerre totale avec la Russie.
Les classes dirigeantes américaines - mais pas britanniques - semblent avoir saisi l'essence du message de Poutine : si l'OTAN est en guerre contre la Russie,
“alors, compte tenu du changement de la nature du conflit, nous prendrons les décisions appropriées en réponse aux menaces qui nous sont adressées”.
Le ministre des Affaires étrangères adjoint, Sergueï Ryabkov, s'est montré plus inquiétant :
“La décision est prise, on a donné carte blanche et accordé toute indulgence [à Kiev], donc nous [la Russie] sommes prêts à tout. Et nous réagirons de manière peu agréable”.
L'OTAN de facto en guerre contre la Russie
À toutes fins utiles, l'OTAN est déjà en guerre contre la Russie : vols de reconnaissance incessants, frappes de haute précision sur les aérodromes de Crimée, déplacement forcé de la flotte de la mer Noire hors de Sébastopol, et ce ne sont là que quelques exemples. Avec la “permission” de frapper jusqu'à 500 km à l'intérieur de la Russie et une liste de plusieurs cibles déjà soumises par Kiev pour “approbation”, Poutine a clairement énoncé l'évidence.
La Russie mène une guerre existentielle pour la survie de la patrie - ce qu'elle a fait à maintes reprises au cours des siècles.
L'URSS a subi 27 millions de pertes et est sortie de la Seconde Guerre mondiale plus forte que jamais. Cette démonstration de détermination, en elle-même, effraie à mort l'Occident collectif.
Le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov - dont la patience taoïste semble s'épuiser - a ajouté un peu de couleur au tableau d'ensemble, en s'inspirant de la littérature anglaise :
“George Orwell avait une imagination débordante et une vision historique. Mais même lui ne pouvait imaginer à quoi ressemblerait un État totalitaire. Il en a décrit certains contours, mais n'a pas réussi à pénétrer les profondeurs du totalitarisme que nous voyons aujourd'hui dans le cadre de l'‘ordre fondé sur des règles’. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Les dirigeants actuels de Washington, qui répriment toute dissidence, l'ont ‘surpassé’. C'est le totalitarisme dans sa forme la plus pure”.
M. Lavrov a conclu qu'“ils sont historiquement condamnés”. Pourtant, ils n'ont pas vraiment le courage de provoquer la troisième guerre mondiale. Les lâches patentés ne peuvent que recourir à la guerre de la terreur.
En voici quelques exemples. Le SVR (service de renseignement extérieur russe) a découvert un complot ourdi par Kiev en vue d'organiser une attaque de missiles russes sur un hôpital ou un jardin d'enfants situé sur le territoire contrôlé par Kiev.
Les objectifs sont notamment de remonter le moral - délabré - des Forces armées de l'Ukraine [Збройні сили України], de justifier la suppression totale de toute restriction sur les frappes de missiles en profondeur à l'intérieur de la Fédération de Russie et d'attirer le soutien du Sud mondial - qui dans son immense majorité a compris les actions de la Russie en Ukraine.
Parallèlement, si cette opération sous faux drapeau fonctionne, l'hégémon s'en servira pour “accroître la pression” (comment ? en criant à tue-tête ?) sur l'Iran et la RPDC, les missiles de ces derniers étant vraisemblablement à l'origine du carnage.
Même si cela semble tiré par les cheveux au niveau du Maximum Stupidistan, compte tenu de la démence profonde qui règne depuis Washington et Londres jusqu'à Kiev, ce scénario reste possible, car l'OTAN conserve de facto l'initiative stratégique dans cette guerre. La Russie, pour sa part, reste passive. C'est l'OTAN qui choisit la méthode, le lieu et le moment de ses frappes clés.
Autre exemple classique de la guerre terroriste : l'organisation djihadiste et filiale d'Al-Qaïda Hayat Tahrir al-Sham en Syrie a reçu 75 drones de Kiev, en échange de la promesse d'envoyer un groupe de combattants expérimentés originaires de l'espace post-soviétique au Donbass.
Rien de nouveau sur le front de la terreur : l'espion ukrainien Kirill Budanov - considéré en Occident comme une sorte de James Bond ukrainien - est toujours en contact étroit avec les djihadistes d'Idlib, comme l'a rapporté le journal syrien Al-Watan.
Préparatifs du remix de l'opération Barbarossa
Parallèlement, le vice-secrétaire d'État américain Kurt Campbell - le russophobe/sinophobe qui a inventé le “pivot vers la Chine” au cours de la première administration Obama - a informé les hauts fonctionnaires de l'UE et de l'OTAN de la coopération militaire du nouvel axe du mal défini par l'Empire : Russie-Chine-Iran.
Campbell s'est surtout concentré sur l'aide apportée par Moscou à Pékin en matière de sous-marins de pointe, de missiles et de savoir-faire en matière de furtivité, en échange de matériel chinois.
Il est évident que le duo qui se cache derrière le zombie infoutu de lécher une glace n'est pas au courant des partenariats stratégiques entre la Russie, la Chine et l'Iran, dont les liens militaires sont intimement liés.
Aveugle comme mille chauves-souris, le combo perçoit le partage par la Russie de son savoir-faire militaire jusqu'ici très bien gardé avec la Chine comme “un signe de témérité grandissante”.
Le véritable problème derrière ce cocktail d'ignorance et de peur panique est que rien de tout cela n'émane du zombie infoutu de lécher une glace. C'est le “combo Biden” qui est en fait à l'œuvre pour planifier le déroulement de la guerre par procuration en Ukraine au-delà de janvier 2025 - quel que soit l'élu à la Maison Blanche.
La guerre pour la terreur serait le paradigme général, tandis que les préparatifs de la véritable guerre contre la Russie se poursuivent, avec un horizon fixé à 2030, selon les délibérations internes de l'OTAN. C'est à ce moment-là qu'ils pensent être au maximum de leur puissance pour faire avancer une version remaniée de l'opération Barbarossa de 1941.
Ces clowns sont congénitalement incapables de comprendre que Poutine ne bluffe pas. S'il ne lui reste aucune option, la Russie (c'est moi qui souligne) passera à l'arme nucléaire. Dans l'état actuel des choses, Poutine et le Conseil de sécurité - malgré la rhétorique incendiaire de Medvedev - sont engagés dans un processus difficile qui consiste à encaisser coup sur coup pour éviter l'Armageddon.
Cela exige une patience taoïste sans bornes - que partagent Poutine, Lavrov et Patrushev - sans compter que Poutine pratique le jeu de go japonais, bien plus que les échecs, et qu'il est un redoutable tacticien.
Poutine voit clair dans le jeu pervers de l'OTAN comme dans un conte pour enfants (ce qui est d'ailleurs le cas). Lorsque la Russie en tirera le plus grand profit, Poutine ordonnera, entre autres, la décapitation indispensable du serpent de Kiev.
Le débat incessant et houleux sur l'utilisation d'armes nucléaires par la Russie repose essentiellement sur la manière dont le Kremlin évaluera une attaque de missiles de l'OTAN comme une menace existentielle.
Les néo-conservateurs, les sionistes et les vassaux de l'OTAN peuvent souhaiter une guerre nucléaire - théoriquement - parce qu'elle entraînerait une dépopulation massive. Il ne faut jamais oublier que la clique du Forum économique mondial de Davos souhaite et prône une réduction de la population humaine à l'échelle mondiale au taux astronomique de 85 %. Le seul moyen d'y parvenir est bien sûr une guerre nucléaire.
Mais la réalité est bien plus prosaïque. Les lâches néo-conservateurs et sionistes-conservateurs - à l'image des génocidaires talmudiques de Tel-Aviv - veulent au mieux utiliser la menace d'une guerre nucléaire pour intimider, en particulier le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine.
En revanche, Poutine, Xi et certains dirigeants de la Majorité Mondiale, comme le Malaisien Anwar, continuent de faire preuve d'intelligence, d'intégrité, de patience, de clairvoyance et d'humanité. Pour l'Occident collectif et ses élites politiques et bancaires d'une médiocrité affligeante, tout tourne autour de l'argent et du profit. Il se peut que cela soit sur le point de changer radicalement le 22 octobre à Kazan, lors du sommet des BRICS, qui devrait annoncer les grandes étapes de la naissance d'un monde post-unilatéral.
On en parle à Moscou
À Moscou, le débat fait rage sur la manière de mettre fin à la guerre par procuration en Ukraine.
La patience taoïste de Poutine est fortement critiquée - et pas nécessairement par des observateurs avertis ayant une connaissance approfondie de la géopolitique pure et dure. Ils ne comprennent pas que Washington n'acceptera jamais les principales exigences russes. Par ailleurs, quant à la dénazification complète de l'Ukraine, Moscou a fini par se satisfaire d'un simple régime “ami” à Kiev, sans plus.
Il semble y avoir consensus sur l'absence de reconnaissance par l'Occident collectif de la souveraineté de la Russie sur la Crimée et sur tout ce qui a été conquis sur les champs de bataille de la Novorossiya.
En fin de compte, tout porte à croire que Poutine décidera de toutes les nuances du plan de négociation de la Russie. Et cela évolue sans cesse. Ce qu'il a proposé - assez généreusement - à la veille de ce pathétique sommet de paix en Suisse en juin n'est plus sur la table depuis Koursk.
Tout dépendra, là encore, de ce qui se passera sur les champs de bataille. Si - ou plutôt quand - le front ukrainien s'effondrera, la blague qui circulera à Moscou sera la suivante : “Pierre [le Grand] et Catherine [la Grande] sont en train d'attendre”. Eh bien, ils n'attendront plus, car ce sont les Grands qui ont rattaché de facto la partie orientale et méridionale de l'Ukraine à la Russie.
Et ceci consacrera l'humiliation cosmique de l'OTAN. D'où la perpétuation du plan B : pas de Troisième Guerre mondiale, mais une implacable Guerre de la Terreur.
https://strategic-culture.su/news/2024/09/18/this-aint-no-wwiii-this-is-a-war-of-terror/
Admirable, la patience taoïste des Russes...
Oui, ce qui est à craindre est effectivement l'agenda de l'OTAN jusqu'en 2030...Ils vont 'occuper' la Russie avec des attentats comme celui du 'Crocus city hall' bien meurtriers et des drones de plus en plus sophistiqués pour cibler des points stratégiques. L'effet escompté est l'usure et la fatigue du peuple Russe. Ce qui est un fantasme européen trop répandu. Ca permet aussi d'empêcher la Russie de se mettre plus sérieusement dans le merdier syrien pour y faire le ménage une bonne fois pour toute et proposer une alternative au Moyen-Orient contre les plans désastreux des anglo-sionistes...
Donc pas d'escalade nucléaire à mon humble avis, pas plus que pendant la guerre froide, mais une continuité d'un jeu morbide de chat et de souris avec mercenaires, provocations et discours enflammés et espoir chez les rosbifs - principaux protagonistes - que l'armement occidental puisse rattraper son retard abyssal pour tirer le coup fatal contre son adversaire de toujours....D'ici là, on va se serrer la ceinture et ce ne sera pas seulement la moutarde qui manquera dans les magasins mais TOUT ! Et l'Elysée nous répondra que si nous sommes revenus au Néolithique..c'est la faute à Poutine !
Engagez -vous, rengagez-vous ! Au moins vous aurez les rations de combat et une médaille à titre posthume (et peut-être une petite pension pour votre veuve et vos enfants !)...🥴