đâđš Câest officiel : le conflit en Ukraine est une âguerre par procurationâ britannique
On est en droit de se demander ce que les services du renseignement britanniques préparent pour faire obstacle à une paix tant attendue, car les conséquences pourraient s'avérer catastrophiques.

đâđš Câest officiel : le conflit en Ukraine est une âguerre par procurationâ britannique
Par Kit klarenberg, le 3 avril 2025
Le 29 mars, le New York Times a publiĂ© une enquĂȘte historique rĂ©vĂ©lant l'implication des Ătats-Unis dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, une implication âbien plus profonde et Ă©tendue qu'on ne le pensaitâ, Washington servant presque invariablement de âfer de lance des opĂ©rations militaires ukrainiennesâ. Le journal est allĂ© jusqu'Ă reconnaĂźtre que le conflit est bien une âguerre par procurationâ - une rĂ©alitĂ© irrĂ©futable jusqu'alors massivement niĂ©e par les mĂ©dias grand public - le qualifiant de ârevancheâ du âVietnam des annĂ©es 1960, de l'Afghanistan des annĂ©es 1980, de la Syrie trois dĂ©cennies plus tardâ.
Que les Ătats-Unis aient fourni Ă l'Ukraine, depuis fĂ©vrier 2022, des quantitĂ©s considĂ©rables d'armes et aient jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la planification de nombreuses opĂ©rations militaires de Kiev, petites et grandes, n'est pas vraiment une nouveautĂ©. En effet, certains aspects de cette relation ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© largement rapportĂ©s, les apparatchiks de la Maison Blanche admettant parfois le rĂŽle de Washington. Les dĂ©tails prĂ©cis de cette assistance fournis par l'enquĂȘte du New York Times sont nĂ©anmoins sans prĂ©cĂ©dent. Par exemple, il relate quâun centre de coordination du renseignement a Ă©tĂ© créé en secret sur une vaste base militaire amĂ©ricaine en Allemagne.
BaptisĂ© âTask Force Dragonâ, il a rassemblĂ© des responsables de toutes les grandes agences du renseignement amĂ©ricain et des âofficiers du renseignement de la coalitionâ afin de recueillir quotidiennement des informations dĂ©taillĂ©es sur les âpositions, mouvements et intentions des forces russes sur le champ de batailleâ, afin d'identifier et de dĂ©terminer les cibles les plus prometteuses et les plus prĂ©cieuses pour l'Ukraine, qui devait ensuite les attaquer Ă l'aide d'armes fournies par l'Occident. Le centre de coordination est rapidement devenu âle back-office de la guerreâ. Un chef des renseignements europĂ©ens anonyme aurait Ă©tĂ© âsurpris d'apprendre Ă quel point ses homologues de l'OTAN Ă©taient impliquĂ©sâ dans âla chaĂźne opĂ©rationnelleâ du conflit :
âUn premier projet pilote a consistĂ© en une campagne contre l'un des plus redoutables corps d'armĂ©e russes, la 58e armĂ©e polyvalente. Ă la mi-2022, grĂące aux renseignements amĂ©ricains et Ă leurs informations sur les cibles, les Ukrainiens ont dĂ©clenchĂ© une salve de roquettes sur le quartier gĂ©nĂ©ral de la 58e armĂ©e dans la rĂ©gion de Kherson, tuant des gĂ©nĂ©raux et des officiers d'Ă©tat-major. Ă plusieurs reprises, l'unitĂ© s'est dĂ©placĂ©es, et Ă chaque fois, le site a Ă©tĂ© localisĂ© par les AmĂ©ricains et les Ukrainiens l'ont dĂ©truiteâ.
Plusieurs autres attaques ukrainiennes trĂšs mĂ©diatisĂ©es, comme le tir de drones sur le port de SĂ©bastopol en octobre 2022, sont aujourd'hui prĂ©sentĂ©es par le New York Times comme Ă©tant l'Ćuvre de la Task Force Dragon. Par ailleurs, le mĂ©dia a confirmĂ© que chaque frappe HIMARS menĂ©e par Kiev reposait entiĂšrement sur les Ătats-Unis, qui fournissaient les coordonnĂ©es et des conseils sur le
âpositionnement des missiles [de Kiev] et le timing des frappes. Les opĂ©rateurs locaux des HIMARS requĂ©raient Ă©galement des clĂ©s Ă©lectroniques spĂ©ciales [cartes] pour tirer les missiles, que les AmĂ©ricains pouvaient dĂ©sactiver Ă tout momentâ.
Pourtant, les passages les plus marquants de l'enquĂȘte mettent en Ă©vidence le rĂŽle majeur de Londres dans la gestion et l'orientation des actions et de la stratĂ©gie ukrainiennes â et par extension amĂ©ricaines â dans le conflit. Les rĂ©fĂ©rences directes et les allusions sans ambiguĂŻtĂ© qui Ă©maillent le texte mĂšnent inĂ©vitablement Ă la conclusion que la âguerre par procurationâ est l'Ćuvre des Britanniques. Si le rapprochement entre Moscou et Washington rĂ©ussit, il reprĂ©sentera l'Ă©chec le plus spectaculaire Ă ce jour du stratagĂšme conjointement mis en place par la Grande-Bretagne aprĂšs la Seconde Guerre mondiale pour exploiter la puissance militaire et la richesse amĂ©ricaines Ă ses propres fins.
âLa sagesse qui prĂ©vautâ
Un passage particuliĂšrement rĂ©vĂ©lateur de l'enquĂȘte du New York Times dĂ©taille l'exĂ©cution de la contre-offensive ukrainienne d'aoĂ»t 2022, visant Kharkov et Kherson. Face Ă la rĂ©sistance Ă©tonnamment limitĂ©e des positions russes, en grande partie dĂ©laissĂ©es dans ces zones, le chef de la Task Force Dragon, le gĂ©nĂ©ral de corps d'armĂ©e amĂ©ricain Christopher T. Donahue, a pressĂ© le commandant ukrainien sur le terrain, le gĂ©nĂ©ral de division Andrii Kovalchuk, de continuer Ă avancer et Ă s'emparer de nouveaux territoires. Ce dernier s'y est farouchement opposĂ©, malgrĂ© les pressions exercĂ©es par Donahue et d'autres hauts responsables militaires amĂ©ricains sur le gĂ©nĂ©ral Valerii Zaluzhnyi, alors Ă la tĂȘte des forces armĂ©es ukrainiennes, pour qu'il passe outre ce refus.
Par la suite, les fantoches Ă©trangers au service de Kiev furent nombreux Ă penser qu'ils avaient laissĂ© passer une occasion en or d'infliger une dĂ©faite encore plus Ă©crasante aux Russes. Furieux, le ministre britannique de la DĂ©fense de l'Ă©poque, Ben Wallace, demanda Ă Donahue ce qu'il ferait si Kovalchuk Ă©tait son subordonnĂ©. âIl aurait dĂ©jĂ Ă©tĂ© limogĂ©â, rĂ©pondit Donahue. Wallace a rĂ©pondu succinctement : âJe m'en occupeâ. Ă sa demande expresse, Kovalchuk a Ă©tĂ© dĂ»ment Ă©cartĂ©. Comme l'explique le New York Times, les Britanniques âexerçaient une influence considĂ©rableâ Ă Kiev auprĂšs des responsables ukrainiens.
En effet, âcontrairement aux AmĂ©ricainsâ, la Grande-Bretagne avait officiellement dĂ©ployĂ© des unitĂ©s d'officiers dans le pays, afin de conseiller directement les responsables ukrainiens. Cependant, bien que Kiev n'ait pas rĂ©ussi Ă tirer pleinement parti de la situation comme l'espĂ©raient Londres et Washington, le succĂšs de la contre-offensive de 2022 a suscitĂ© une âeuphorie dĂ©mesurĂ©eâ gĂ©nĂ©ralisĂ©e. La planification d'une opĂ©ration l'annĂ©e suivante a donc âimmĂ©diatement Ă©tĂ© lancĂ©eâ. La âsagesse prĂ©valantâ au sein de la Task Force Dragon consistait Ă penser que cette contre-offensive âserait la derniĂšre de la guerreâ, l'Ukraine revendiquant âune victoire totaleâ, ou la Russie Ă©tant âcontrainte de nĂ©gocier la paixâ.
Zelensky se vantait en interne : âNous allons gagner cette guerreâ. Le plan prĂ©voyait que les forces ukrainiennes coupent le pont terrestre reliant la Russie Ă la CrimĂ©e, avant de s'emparer purement et simplement de la pĂ©ninsule. Comme le rapporte le New York Times, les responsables du Pentagone Ă©taient cependant beaucoup moins optimistes quant aux perspectives de Kiev. Ce scepticisme s'est rĂ©pandu dans la sphĂšre publique en avril 2023 via les Pentagon Leaks. Un document indiquait que l'Ukraine serait âloinâ d'atteindre ses objectifs dans la contre-offensive, prĂ©voyant tout au plus des âconquĂȘtes territoriales modestesâ.
L'Ă©valuation des renseignements divulguĂ©s a attribuĂ© cet Ă©chec aux âlacunesâ de l'Ukraine en matiĂšre de âformation et de soutien des troupesâ et aux dĂ©fenses russes considĂ©rables Ă©tablies aprĂšs la retraite ukrainienne de Kherson. Il a averti que âles dĂ©faillances persistantes de l'Ukraine en matiĂšre d'entraĂźnement et d'approvisionnement en munitions risquent de ralentir les opĂ©rations et d'exacerber les pertesâ. Le New York Times note en outre que les responsables du Pentagone
âse sont inquiĂ©tĂ©s de la capacitĂ© [de Kiev] Ă fournir suffisamment d'armes pour la contre-offensiveâ, et se sont demandĂ© si les Ukrainiens, âdans ce contexte, ne devraient pas envisager de conclure un accordâ.
MĂȘme le lieutenant gĂ©nĂ©ral Donahue, de la Task Force Dragon, avait des doutes et prĂ©conisait une âtrĂȘveâ d'un an ou plus pour âconstituer et entraĂźner de nouvelles unitĂ©sâ. Pourtant, selon le New York Times, l'intervention des Britanniques a suffi Ă neutraliser l'opposition interne Ă une nouvelle contre-offensive au printemps. Les Britanniques ont fait valoir que âsi les Ukrainiens Ă©taient prĂȘts Ă se battre quoi qu'il arrive, la coalition devait leur venir en aideâ. En consĂ©quence, des quantitĂ©s astronomiques d'Ă©quipements militaires de pointe d'un coĂ»t exorbitant ont Ă©tĂ© expĂ©diĂ©es Ă Kiev par presque tous les Ătats membres de l'OTAN Ă cette fin.
La contre-offensive a finalement été lancée en juin 2023. Implacablement pilonnés par l'artillerie et les drones dÚs le premier jour, les chars et les soldats ont également été systématiquement pulvérisés sur les gigantesques champs de mines installés par les Russes. En un mois, l'Ukraine a perdu 20 % des véhicules et blindés fournis par l'Occident, sans tirer aucun avantage. Lorsque la contre-offensive s'est essoufflée fin 2023, à peine 0,25 % du territoire occupé par la Russie lors de la phase initiale de l'invasion avait été récupéré. Quant aux pertes ukrainiennes, elles auraient dépassé les 100 000, rapporte le New York Times.
âSur la corde raideâ
Le New York Times rapporte que
âl'issue dĂ©vastatrice de la contre-offensive a marquĂ© les esprits tant Ă Washington qu'Ă Kiev, qui se sont mutuellement accusĂ©s de la catastropheâ.
Un responsable du Pentagone affirme que âsi les relations essentielles ont Ă©tĂ© maintenues, la fraternitĂ© inspirĂ©e et confiante de 2022 et du dĂ©but de 2023 n'Ă©tait plusâ. La Grande-Bretagne Ă©tant dĂ©terminĂ©e Ă âmaintenir l'Ukraine dans la lutte Ă tout prixâ, le tableau Ă©tait sombre et le soutien amĂ©ricain Ă la guerre par procuration menaçait de prendre fin.
Pourtant, Londres avait encore un atout dans sa manche pour maintenir Washington dans le conflit par procuration et le transformer potentiellement en une guerre totale contre Moscou. Le New York Times rapporte qu'en mars 2023, les Ătats-Unis ont dĂ©couvert que Kiev âplanifiait furtivement une opĂ©ration terrestre dans le sud-ouest de la Russieâ. Le chef de la CIA en Ukraine a rencontrĂ© le gĂ©nĂ©ral Kyrylo Budanov et l'a averti que âs'il mettait un pied en Russie, il le ferait sans armes amĂ©ricaines ni soutien du renseignementâ. Il l'a quand mĂȘme fait, âmais a Ă©tĂ© contraint de battre en retraiteâ.
PlutĂŽt que de dissuader de nouvelles incursions, la dĂ©sastreuse intervention de l'Ukraine dans la rĂ©gion russe de Briansk a Ă©tĂ© un âsigne avant-coureurâ de l'invasion massive de Kiev Ă Koursk le 6 aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e. Le New York Times rapporte que, du point de vue de Washington, l'opĂ©ration âreprĂ©sentait un abus de confiance flagrantâ. D'une part, âles Ukrainiens les avaient Ă nouveau tenus dans l'ignoranceâ - mais pire encore, âils avaient secrĂštement franchi une ligne fixĂ©e d'un commun accordâ. Kiev a utilisĂ© âdes Ă©quipements fournis par la coalitionâ sur le territoire russe, enfreignant ainsi les ârĂšgles Ă©tabliesâ alors que des frappes de portĂ©e limitĂ©e en Russie avaient Ă©tĂ© autorisĂ©es quelques mois plus tĂŽt.
Comme ce journaliste l'a rĂ©vĂ©lĂ©, la folie ukrainienne Ă Koursk n'Ă©tait qu'une invasion britannique dĂ©guisĂ©e. Londres a jouĂ© un rĂŽle central dans sa planification, a fourni l'essentiel de l'Ă©quipement dĂ©ployĂ© et a dĂ©libĂ©rĂ©ment fait Ă©tat de son implication. Comme l'a rapportĂ© The Times Ă l'Ă©poque, l'objectif Ă©tait de faire de la Grande-Bretagne un belligĂ©rant officiel dans la guerre par procuration, dans l'espoir que d'autres pays occidentaux - en particulier les Ătats-Unis - lui emboĂźtent le pas et âenvoient davantage d'Ă©quipements, donnant ainsi Ă Kiev plus de marge de manĆuvre en Russieâ.
Dans un premier temps, les responsables amĂ©ricains se sont clairement distanciĂ©s de l'incursion de Koursk. Le journal Empire House Foreign Policy a rapportĂ© que l'administration Biden sâest montrĂ©e non seulement extrĂȘmement mĂ©contente âd'avoir Ă©tĂ© tenue Ă l'Ă©cartâ, mais aussi âsceptique quant Ă la stratĂ©gie militaireâ qui avait motivĂ© la âcontre-invasionâ. Le 16 aoĂ»t, Washington a interdit Ă l'Ukraine d'utiliser des missiles Storm Shadow longue portĂ©e de fabrication britannique sur le territoire russe. L'un des principaux objectifs de l'occupation de Koursk par Kiev visait Ă©galement Ă rallier l'Occident Ă de telles frappes.
Cependant, une fois Donald Trump Ă©lu Ă la prĂ©sidence en novembre 2024, Biden a Ă©tĂ© incitĂ© Ă profiter de ses âderniĂšres semaines chancelantesâ pour âprendre une sĂ©rie de dispositions afin de maintenir le cap [...] et soutenir son projet en Ukraineâ. Ce faisant, selon le New York Times, il a âfranchi sa derniĂšre ligne rougeâ, en autorisant des frappes ATACMS et Storm Shadow sur le territoire russe, tout en permettant aux conseillers militaires amĂ©ricains de quitter Kiev âpour des postes de commandement en zone de combatâ.
Aujourd'hui, l'invasion de la CrimĂ©e s'est soldĂ©e par un dĂ©sastre total, les quelques unitĂ©s ukrainiennes survivantes, non capturĂ©es ou tuĂ©es, fuyant le conflit. Quant aux tentatives dĂ©sespĂ©rĂ©es de Biden de franchir la ligne rouge des adieux, elles n'ont pas rĂ©ussi Ă renverser l'Ă©quilibre en faveur de Kiev. Comme le reconnaĂźt le New York Times, poursuivre la guerre par procuration relĂšve de la âcorde raideâ. On est en droit de se demander ce que les services du renseignement britanniques prĂ©parent pour faire obstacle Ă une paix tant attendue, car les consĂ©quences pourraient s'avĂ©rer catastrophiques.
* Kit Klarenberg est un journaliste d'investigation et contributeur de MintPress News qui sâintĂ©resse au rĂŽle des services du renseignement dans l'Ă©laboration de la stratĂ©gie politique et des opinions. Ses travaux ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© publiĂ©s dans The Cradle, Declassified UK et Grayzone. Suivez-le sur Twitter @KitKlarenberg.
https://scheerpost.com/2025/04/03/its-official-ukraine-conflict-is-british-proxy-war/
On le voit bien maintenant que Washington veut se dĂ©faire de ce piĂšge...Londres a reussit Ă rĂ©cupĂ©rer les idiots du village europĂ©en pour remplacer l'aigle americain. Mais quelle Ă©quipe !!! Un sous-fifre de Blackrock et un incapable assujetti Ă Rotschild...Autant dire que câest la City qui planifie avec ce qui reste de disponible ...câest Ă dire pas grand chose! Quand Ă la cheftaine du pensionnat, nâen parlons pas...Ca sent lâoscar pour 'Y a t-il un pilote pour sauver lâukraine ?'