👁🗨 "Ceux qui ne bougent pas, ne sentent pas leurs chaînes". [Rosa Luxembourg] - Julian Assange a bougé.
"Le gouvernement fédéral n'a aucune raison de douter de la légalité, de la procédure et de l'action de la justice britannique." (Ministère des Affaires étrangères, 09 février 2022)
👁🗨 Liberté pour Julian Assange : Journée internationale des droits de l'homme le 10 décembre
📰 Par Klaus Hecker, le 8 décembre 2022
Actions pour Julian Assange à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, le 10 décembre 2022
Ceux qui ne bougent pas, ne sentent pas leurs chaînes. Rosa Luxembourg
Julian Assange a bougé.
Le journaliste Julian Assange est détenu depuis près de trois ans dans une prison de haute sécurité à Londres. Il doit être extradé vers les Etats-Unis, où il risque de lourdes peines pour espionnage. La justice américaine veut juger Assange pour des accusations d'espionnage. En cas de condamnation, il risque jusqu'à 175 ans de prison. Il lui est reproché d'avoir volé et publié, en collaboration avec la lanceuse d'alerte Chelsea Manning, des informations confidentielles sur les opérations militaires américaines et les crimes de guerre en Irak et en Afghanistan.
Selon Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, il s'agit de l'un des "plus grands scandales judiciaires de tous les temps".
Depuis le 7 décembre 2010, Julian Assange est emprisonné et privé de liberté. En détention provisoire, un an et demi avec un bracelet électronique, près de 82 mois à l'ambassade équatorienne de Londres - et depuis bientôt trois ans dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh.
C'est surtout l'asile à l'ambassade qui devait protéger l'Australien, aujourd'hui âgé de 51 ans, d'une extradition vers les États-Unis. Mais cette étape semble désormais de plus en plus probable. En effet, contrairement à ce que l'on attendait, Assange ne pourra finalement pas saisir la plus haute juridiction britannique.
La Cour suprême de Grande-Bretagne n'examinera pas sa demande d'appel dans la procédure d'extradition vers les Etats-Unis, car il n'existe pas de motifs juridiques adéquats.
Qu'en pense le ministère allemand des Affaires étrangères (féministe), axé sur les valeurs, qui, selon son intitulé et ses promesses, voulait enfin nous faire sortir de la vallée de la cruauté telle qu'elle existait dans le passé non féministe?
Interrogée à l'époque, Annalena Baerbock s'était clairement prononcée en tant que personnalité politique d'opposition le 14 septembre 2021 pour la libération de Julian Assange :
"En raison de graves violations des libertés fondamentales de la Convention européenne des droits de l'homme dans le cas du traitement de Julian Assange - en premier lieu l'interdiction de la torture (art. 3), le droit à la liberté et à la sûreté (art. 5), le droit à un procès équitable (art. 6) et le droit de ne pas être puni sans loi (art. 7) - nous nous associons à la résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe du 27 janvier 2020 ainsi qu'à l'appel du représentant spécial de l'ONU Nils Melzer et demandons la libération immédiate de Julian Assange".
Voici ce que l'on peut désormais entendre de la part du ministère des Affaires étrangères sous la ministre Annalena Baerbock 2022 :
Le gouvernement fédéral n'a aucune raison de douter de la légalité, de la procédure et de l'action de la justice britannique. (Ministère des Affaires étrangères, 09 février 2022)
Je plaide pour que ceci ne soit pas résolu comme un oxymore, et encore moins comme une gesticulation sur les contraintes de la gouvernance. Je vois plutôt à l'œuvre une continuité absolue, logique en soi : on se positionne en tant que dépositaire du bien, on revendique le monopole du bien par excellence - la souveraineté en matière de définition de ce qui est bon - et ensuite, c'est tout simplement le voyage à rebours. Si je me dirige vers le bien, alors tout ce que je fais - surtout avec le pouvoir de l'État - est bon.
Ce simple processus revendique désormais le rang de justification universelle pour toute situation politique, qu'il s'agisse de la préférence pour un État esclavagiste salarié comme le Qatar ou de la garantie du cri de guerre "aux armes, aux armes, aux armes". L'avantage de cette procédure est sans aucun doute qu'il ne peut y avoir aucune objection. L'équivalent de "bon" n'est pas un argument d'une autre orientation politique, quelle que soit sa couleur, mais "mauvais". Et le mal doit être isolé et placé dans un coin - et ce sans argument.
Alors que de vastes zones du monde se rendent coupables, selon le gouvernement allemand, de graves violations des droits de l'homme, notamment de la répression et de l'emprisonnement de journalistes alternatifs, l'emprisonnement de Julian Assange, qui dure depuis des années, se déroule dans le respect de l'État de droit.
Et - maintenant, l'argument décisif - ceci se passe chez nous, dans l'Occident libre, où nous fixons les normes, et nous sommes donc hors "course".
Et c'est bien ainsi. Nous sommes finalement au-dessus de tout soupçon. Ceux qui en doutent doivent être examinés de plus près.
Concernant les actions prévues pour Julian Assange le 10.12.2022, veuillez consulter les liens (sources) :