đâđš CitoyennetĂ© dâhonneur de la capitale pour Assange
Il ne s'agit pas que d'un geste humanitaire, mais d'un geste concret à un moment de profond obscurantisme et de répression globale contre la liberté d'information.
đâđš CitoyennetĂ© dâhonneur de la capitale pour Assange
Par Marianela Diaz, 12 mai 2023
Une conférence s'est tenue à Rome, à la Maison de la Mémoire, pour lancer la campagne "Citoyenneté d'honneur à Julian Assange", promue par un comité de promotion comprenant Articolo Ventuno, Free Assange Italia, Italiani per Assange, La mia voce per Assange, ReteNoBavaglio, ANPI Provinciale di Roma, Arci di Roma, Acli Roma Lazio, Ordine dei Giornalisti del Lazio, Legambiente Lazio Roma, Federazione Nazionale Stampa Italiana, Stampa Romana, Cgil di Roma e Lazio, Amnesty Italia, UISP, Rai journalists' union, Giuristi democratici et Forum del Terzo settore.
La campagne commence par un appel adressé au maire Roberto Gualtieri, à tous les conseillers municipaux du Capitole et aux présidents des mairies de Rome, pour qu'ils accordent à M. Assange la citoyenneté d'honneur de la capitale.
Il s'agit d'un geste symbolique trĂšs important que le ComitĂ© demande au maire de faire au nom de la paix, dans un moment historique aussi grave que celui que nous vivons. Rome, qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© le siĂšge de la signature du statut de la Cour pĂ©nale internationale et, avant cela, le siĂšge des traitĂ©s de Rome, qui ont vu naĂźtre l'intĂ©gration europĂ©enne, dans le but d'Ă©viter Ă tout jamais de nouvelles guerres sur notre continent, doit ĂȘtre un symbole de la protection des droits de l'homme et de la libertĂ© de la presse, consacrĂ©s par notre Constitution.
Accorder la citoyenneté d'honneur à M. Assange signifierait que la ville exprime son plein soutien à un journaliste qui est l'emblÚme de la défense d'un droit fondamental tel que la liberté d'information ; et ce serait un signal important de solidarité avec toutes les personnes qui souffrent injustement de violations des droits de l'homme.
Dans le projet de motion envoyĂ©, la Commission souligne qu'il ne s'agit pas seulement d'un geste humanitaire, mais d'un geste concret Ă un moment de profond obscurantisme et de rĂ©pression globale contre la libertĂ© d'information. Nous savons que, sur le plan juridique, son comitĂ© de dĂ©fense ne pourra pas faire grand-chose contre une loi anachronique comme l'Espionage Act, qui n'envisage pas que les violations allĂ©guĂ©es aient Ă©tĂ© commises dans l'intĂ©rĂȘt public, qui est le principe central du travail de WikiLeaks. Elle ne pourra pas non plus faire grand-chose contre le fait qu'Assange, n'Ă©tant pas citoyen amĂ©ricain, ne pourra pas invoquer le Premier Amendement, qui consacre le principe du respect absolu de la libertĂ© d'expression, et protĂšge non seulement les diffĂ©rents acteurs des mĂ©dias, mais aussi les personnes privĂ©es. Avec lui, la libertĂ© de la presse et la libertĂ© d'expression se confondent en un seul droit, mĂȘme lorsque des informations sensibles sont diffusĂ©es. Mais ce principe sacro-saint ne s'applique pas Ă Assange, qui se trouve dans des limbes pervers dont seule l'opinion publique peut le sauver, laquelle a d'abord Ă©tĂ© distraite par des informations diffamatoires sur Assange, puis par l'oubli absolu, mĂȘme par ses confrĂšres, qui ont trempĂ© leur plume dans le gĂ©nĂ©reux encrier de WikiLeaks.
Mais le vent est en train de tourner, peut-ĂȘtre grĂące Ă cette guerre douloureuse qui, aprĂšs de nombreuses annĂ©es, ensanglante Ă nouveau l'Europe, et qui nous a fait prendre conscience de l'importance d'une information libre, sans censure et sans conditionnement venu d'en haut. Ainsi, les journaux qui ont fait fortune il y a treize ans avec WikiLeaks, et ont longtemps gardĂ© le silence sur leur confrĂšre privĂ© de libertĂ© et des droits les plus Ă©lĂ©mentaires pour tout citoyen, du Guardian au New York Times en passant par Der Spiegel, El Pais et Le Monde, avec lesquels WikiLeaks a collaborĂ© Ă l'Ă©poque pour analyser et ensuite publier les fichiers reçus, ont rĂ©cemment demandĂ© la rĂ©vision des options judiciaires prises jusqu'Ă prĂ©sent.
Mieux vaut tard que jamais, et surtout pour eux, car si un journaliste peut ĂȘtre emprisonnĂ© (sous n'importe quel prĂ©texte) et inculpĂ© simplement pour avoir fait son travail, mĂȘme les grands journaux ne pourront plus se sentir en sĂ©curitĂ© (et c'est pourquoi Obama n'a pas inculpĂ© Assange et a graciĂ© Chelsea Manning, l'analyste qui avait envoyĂ© Ă WikiLeaks la vidĂ©o de Collateral Murder). L'extradition et la condamnation Ă©ventuelles d'Assange auraient un effet intimidant immĂ©diat sur tous les journalistes du monde entier, et viendraient s'ajouter Ă la situation dĂ©jĂ prĂ©occupante de la rĂ©pression croissante de l'information Ă l'Ă©chelle mondiale.
Le vent tourne non seulement pour les mĂ©dias, mais aussi pour les citoyens, qui forment spontanĂ©ment des comitĂ©s pro-Assange et agissent pour briser le silence autour de lui, en exigeant dans leurs municipalitĂ©s, grandes ou petites, que les administrations s'expriment concrĂštement en faveur d'Assange, conscients de l'Ă©norme pouvoir dont disposent les citoyens lorsqu'ils s'unissent pour une cause. Des citoyens qui ont souvent changĂ© d'avis sur Assange grĂące Ă des livres courageux et bien Ă©crits comme "Il Potere Segreto" [Le pouvoir secret] de Stefania Maurizi, "Julian Assange. Attention aux apparences" de Germana Leoni et maintenant la traduction qui vient d'ĂȘtre publiĂ©e en Italie de "Il processo a Julian Assange. Storia di una persecuzione" [Le procĂšs de Julian Assange - Histoire dâune persĂ©cution], de l'ancien rapporteur spĂ©cial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, et enfin le livre rĂ©cemment publiĂ© "Destroying Assange. Ending Freedom of Information" [DĂ©truire Assange, et mettre in Ă la libertĂ© dâinformer], de Sara Chessa. Quatre textes qui racontent non seulement l'histoire d'Assange, le contenu des principaux fichiers rĂ©vĂ©lĂ©s par WikiLeaks, mais aussi comment l'empathie du public pour Julian Assange s'est accrue.
Dans ce climat d'espoir et de persévérance, Vincenzo Vita est intervenu à la conférence au nom d'Articolo21, Fabrizio De Santis au nom de l'ANPI, Marino Bisso pour ReteNoBavaglio, Daniele Costantini et Flavia Donati pour La Mia Voce per Assange, Daniele Macheda, secrétaire de l'USIGRai, Aldo Galli, de la section "Giacomo Matteotti" de l'ANPI, Guido D'Ubaldo, président de l'Ordine dei Giornalisti del Lazio, et les soussignés, au nom de Free Assange Italia et des comités pour Assange.
Nous espérons pouvoir élargir la demande aux autres municipalités de la province et du Latium, afin d'apporter une contribution concrÚte pour que le gouvernement, à vérifier dans son sens de la démocratie, donne à son tour un signal à ses alliés et à Sa Majesté nouvellement couronnée.
https://www.articolo21.org/2023/05/cittadinanza-capitale-per-assange/