đâđš Comment ça ? L'Ukraine ne gagne pas la guerre ?
Nous vivons une phase crépusculaire. Espérons que Biden, avec sa cote de popularité au plus bas, soit exclu des décisions de la Maison Blanche, et qu'il ne tente rien de désespéré pour sauver sa peau.

đâđš Comment ça ? L'Ukraine ne gagne pas la guerre ?
Par Patrick Lawrence pour ScheerPost, le 20 décembre 2023
âLa Russie de Poutine se rapproche d'une victoire dĂ©vastatrice. Les fondations de l'Europe vacillentâ.
Tel est le titre d'un article paru le 9 dĂ©cembre dans The Telegraph, le plus Ă droite des grands quotidiens londoniens. Le sous-titre dĂ©veloppe le thĂšme en des termes encore plus graves : âLa contre-offensive de Kiev s'est soldĂ©e par un Ă©chec. C'est peut-ĂȘtre la crise Suez de l'OTANâ. La suite de l'article contenait toutes sortes d'Ă©lĂ©ments intĂ©ressants Ă ce sujet.
Ce n'est pas officiel, pas encore, de dire que la grande contre-offensive de l'Ukraine, le grand espoir russophobe des rĂ©gimes Zelensky et Biden au dĂ©but de l'annĂ©e, s'est avĂ©rĂ©e un Ă©chec et que la dĂ©faite est imminente. La dĂ©claration la plus proche d'un tel aveu a Ă©tĂ© faite par Volodymyr Zelensky lui-mĂȘme en dĂ©but de mois, lorsque le prĂ©sident ukrainien a dĂ©clarĂ© que la contre-offensive ân'avait pas atteint les rĂ©sultats escomptĂ©sâ. Pour ĂȘtre honnĂȘte, j'ai adorĂ© ce moment. Il m'a rappelĂ© la cĂ©lĂšbre dĂ©claration de l'empereur Hirohito le 15 aoĂ»t 1945, lorsqu'il a annoncĂ© la capitulation Ă la radio japonaise. âLa guerreâ, a-t-il dit Ă ses sujets dĂ©sespĂ©rĂ©s, ân'a pas nĂ©cessairement progressĂ© Ă notre avantageâ.
Laissons Zelensky à Zelensky, Joe Biden à Joe Biden et Antony Blinken à Antony Blinken. Les informations sur l'échec sont considérées comme officieuses tant que les grands médias ne les annoncent pas à leurs lecteurs et téléspectateurs. Le Telegraph, pour autant que je sache, a été le premier grand quotidien, de part et d'autre de l'Atlantique, à faire des aveux aussi brutaux. D'autres ont déjà suivi, mais dans un langage plus doux et plus biaisé - en langage Zelensky, en somme.
Il se peut que nous soyons Ă l'aube d'un moment important. Que se passera-t-il une fois qu'il sera admis que les escrocs de Kiev, infestĂ©s de nazis, ont Ă©chouĂ© ? Le prĂ©sident Biden, comme Ă son habitude, a radicalement surinvesti dans la guerre par procuration qu'il a choisi de dĂ©clencher avec la FĂ©dĂ©ration de Russie dĂšs son entrĂ©e en fonction, il y aura trois ans le mois prochain. En dĂ©finissant le conflit ukrainien comme une guerre au nom de la dĂ©mocratie et de la libertĂ© - des âvaleursâ plutĂŽt que des intĂ©rĂȘts, en d'autres termes -, il n'a laissĂ© aux Ătats-Unis et Ă leurs clients europĂ©ens aucune marge de manĆuvre pour un compromis, ni mĂȘme pour une nĂ©gociation. Quelle sera la prochaine Ă©tape lorsque la dĂ©faite sera trop Ă©vidente pour ĂȘtre contestĂ©e ?
Si nous sommes sur le point d'entrer en territoire inconnu, ce terrain sera-t-il dangereux ? Peut-ĂȘtre, mais ce n'est pas encore trĂšs clair. La situation sera incertaine et probablement instable, nous le savons. Biden est peut-ĂȘtre le prĂ©sident le plus stupide de l'aprĂšs-guerre en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre : il ne fait preuve d'aucune propension Ă rĂ©flĂ©chir avec vivacitĂ© ou crĂ©ativitĂ©. C'est un belliciste de longue date, une annĂ©e Ă©lectorale se profile Ă l'horizon, et il risque manifestement d'ĂȘtre destituĂ©. Son incompĂ©tence mentale, en plus du reste, est incontestable.
Il faut également tenir compte des responsables de la sécurité nationale entourant M. Biden. à l'exception du directeur de la CIA, William Burns, qui semble se consacrer à l'avancement de sa carriÚre, ce sont des idéologues qui partagent une vision manichéenne du monde et de son fonctionnement. Nous ferions mieux de réfléchir longuement et sérieusement à ces individus dÚs à présent. J'insiste sur ce point en raison d'un article paru dans Politico il y a deux semaines. L'article relatait les réflexions des cliques politiques aprÚs les récentes attaques des Houthis contre les navires de guerre américains en mer Rouge. Certains responsables préconisent une réponse musclée, mais le point de vue dominant est celui de la retenue, de peur d'étendre la barbarie d'Israël à Gaza à une guerre plus étendue.
Puis, bien plus loin dans l'article, ce paragraphe :
âLe travail de l'armĂ©e est de prĂ©senter une variĂ©tĂ© d'options aux commandants en chef, mais la dĂ©cision finale revient au prĂ©sident et aux responsables politiques de l'administration. Lors de multiples rĂ©unions de haut niveau cette semaine, le Pentagone n'a pas informĂ© le prĂ©sident Joe Biden sur les possibilitĂ©s de frapper des cibles houthies et ne lui a pas non plus recommandĂ© de le faire, ont dĂ©clarĂ© deux des responsables. L'anonymat leur a Ă©tĂ© accordĂ© afin qu'ils puissent donner des dĂ©tails sur les dĂ©libĂ©rations internes dĂ©licates.â
On en reste bouche bée. Il n'est pas rare que les grands médias enterrent des informations d'une importance cruciale montrant une piÚtre image de l'American Way. Dans le cas présent, il semble que nous soyons informés que le commandant en chef ne commande plus parce que, comme le suggÚre Politico, son entourage pense qu'il a la gùchette trop facile et préfÚre ne plus avoir affaire à lui. Le sujet est le Moyen-Orient, mais si l'on fait abstraction de cette révélation extraordinaire, nous ne pouvons plus savoir avec certitude qui dirige la politique ukrainienne du régime Biden, ni aucune autre, d'ailleurs.
Faut-il y voir une sorte de coup d'Ătat au palais ? Ne vous laissez pas impressionner par cette question : l'Ătat profond a dĂ©jĂ pratiquĂ© ce genre de manoeuvre avec le prĂ©dĂ©cesseur de M. Biden, et Ă maintes reprises. Dans le cas de Biden, ce n'est peut-ĂȘtre pas une mauvaise chose qu'il soit exclu de la rĂ©flexion sur l'Ukraine Ă un degrĂ© ou un autre, Ă©tant donnĂ© son obsession rĂ©trograde pour la Russie comme origine de tous les maux. Mais l'idĂ©e que les lieutenants du prĂ©sident, avec leur sensibilitĂ© de cow-boys et d'Indiens, dĂ©cident de ce qui se passera aprĂšs l'Ă©chec de l'Ukraine n'est pas vraiment rassurante non plus.
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Moins d'une semaine aprĂšs que Daniel Hannan a publiĂ© son commentaire cinglant dans le Telegraph, le New York Times a publiĂ© deux articles, une sorte de coup de force, qui ne correspondent pas du tout au style d'un journal qui a passĂ© les 23 derniers mois Ă essayer de nous persuader que l'Ukraine Ă©tait sur le point de triompher de ces Russes si brutaux, toujours si brutaux. Le premier de ces articles, âVoleurs de vies : les recruteurs ukrainiens utilisent des tactiques brutales pour Ă©toffer leurs rangsâ, a Ă©tĂ© publiĂ© le 15 dĂ©cembre. Thomas Gibbons-Neff y dĂ©crit comment des hommes de main en civil en sont venus Ă kidnapper des Ukrainiens en Ăąge d'ĂȘtre recrutĂ©s, dont certains souffrent de handicaps mentaux ou physiques, et Ă les forcer Ă participer au processus d'incorporation militaire. Cela se fait parfois sous la menace d'une arme. Les gens sont enlevĂ©s dans la rue, Ă la porte des usines, Ă l'intĂ©rieur des magasins.
Le travail de Gibbons-Neff est trop souvent contesté, comme nous l'avons déjà noté sur ce site. Mais il s'agit ici d'un trÚs bon témoignage. Voici un extrait de son article, publié aprÚs un reportage dans de nombreuses villes ukrainiennes :
âLes recruteurs ont confisquĂ© des passeports, arrachĂ© des hommes Ă leurs emplois et, dans un cas au moins, tentĂ© d'envoyer un handicapĂ© mental Ă l'entraĂźnement militaire, selon des avocats, des activistes et des Ukrainiens soumis Ă des mĂ©thodes coercitives. Des vidĂ©os de soldats poussant des hommes dans des voitures et les retenant contre leur grĂ© dans des centres de recrutement apparaissent de plus en plus frĂ©quemment sur les rĂ©seaux sociaux et dans les mĂ©dias locaux.
Ces pratiques brutales visent non seulement les rĂ©fractaires Ă l'appel sous les drapeaux, mais aussi des hommes normalement exemptĂ©s de service, ce qui tĂ©moigne des difficultĂ©s considĂ©rables auxquelles l'armĂ©e ukrainienne est confrontĂ©e pour maintenir le niveau des effectifs dans une guerre oĂč les pertes sont Ă©levĂ©es, et oĂč l'ennemi est beaucoup plus puissant.
Les avocats et les militants affirment que ces mĂ©thodes agressives dĂ©passent largement le cadre de l'autoritĂ© des recruteurs et sont, dans certains cas, illĂ©gales. Ils soulignent que les recruteurs, contrairement aux forces de l'ordre, ne sont pas habilitĂ©s Ă dĂ©tenir des civils, et encore moins Ă les contraindre Ă la conscription. Les hommes qui reçoivent un avis de conscription sont censĂ©s se prĂ©senter aux bureaux de recrutement.â
Il s'agit d'un régime aux abois qui a envoyé à la mort un trop grand nombre de personnes valides, et se trouve aujourd'hui à court de cadavres.
Un jour plus tard, Carlotta Gall, avec plusieurs collĂšgues signataires, a publiĂ© âLes Marines ukrainiens en âmission suicideâ pour franchir le Dnieprâ. Il s'agit ici d'un reportage sur des soldats du front qui condamnent la propagande incessante du rĂ©gime de Kiev sur les progrĂšs de l'armĂ©e face aux forces russes. LĂ encore, le reportage est trĂšs pertinent :
âLes soldats et les Marines qui ont participĂ© Ă la traversĂ©e des riviĂšres ont dĂ©crit l'offensive comme brutale et vaine, car des vagues de troupes ukrainiennes ont Ă©tĂ© frappĂ©es sur les berges ou dans l'eau, avant mĂȘme d'atteindre l'autre rive ...
Dans le cas du Dniepr, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et d'autres responsables ont récemment laissé entendre que les Marines avaient pris pied sur la rive orientale. Le mois dernier, le ministÚre des affaires étrangÚres a publié une déclaration affirmant que les Marines s'étaient implantés dans plusieurs zones.
Mais les marines et les soldats sur le terrain affirment que ces déclarations sont trÚs exagérées.
âNous ne tenons aucun poste. Aucun poste d'observation ni de positionâ, a dĂ©clarĂ© Oleksiy, dont le nom de famille n'a pas Ă©tĂ© divulguĂ©. âIl est impossible de s'y implanter. Impossible d'y acheminer du matĂ©rielâ.
âCe nâest mĂȘme pas un combat pour la survieâ, a-t-il ajoutĂ©. âC'est une mission suicideâ.
Gibbons-Neff et Gall, comme le montrent les archives, savent trĂšs bien oĂč se trouvent les limites au-delĂ desquelles ils n'ont pas osĂ© s'aventurer lors de leurs reportages en Ukraine. Force est de constater aujourd'hui que les lignes ont bougĂ©. Le Times n'est pas encore prĂȘt Ă affirmer clairement que Kiev n'est pas loin de la dĂ©faite. Mais, de cette maniĂšre, le Times pense que les lecteurs amĂ©ricains doivent ĂȘtre gentiment prĂ©parĂ©s aux mauvaises nouvelles, comme si nous Ă©tions une nation d'enfants d'Ăąge prĂ©scolaire - nous voilĂ ainsi prĂ©parĂ©s.
Quelques jours avant de publier son article sur la situation sur le terrain, Gibbons-Neff nous a prĂ©sentĂ© un article du type de ceux que nous attendons de lui. L'article âLes Ătats-Unis et l'Ukraine en quĂȘte d'une nouvelle stratĂ©gie aprĂšs l'Ă©chec de la contre-offensiveâ, publiĂ© le 11 dĂ©cembre, est rĂ©digĂ© dans l'anglais feutrĂ© que le Times privilĂ©gie depuis longtemps, nous laissant l'impression familiĂšre que l'on nous dit quelque chose sans que nous sachions exactement quoi :
âLes AmĂ©ricains prĂ©conisent une stratĂ©gie prudente qui se concentre sur le maintien des territoires dont l'Ukraine a le contrĂŽle, sur le renforcement des approvisionnements et des effectifs au cours de l'annĂ©e. Les Ukrainiens veulent passer Ă l'attaque, soit sur le terrain, soit via des frappes Ă longue portĂ©e, dans l'espoir de capter l'attention du monde.â
En clair, dans le genre d'anglais que vous et moi parlons : le rĂ©gime Biden n'a pas la moindre idĂ©e de ce qui doit ĂȘtre envisagĂ© en cas d'Ă©chec, mais comme l'Ă©chec ne peut ĂȘtre admis, il doit ĂȘtre dĂ©guisĂ© en une nouvelle stratĂ©gie. Kiev n'oserait rien faire sans l'autorisation du rĂ©gime Biden - Ă l'exception du vol de la plupart des aides et des Ă©quipements militaires envoyĂ©s par les Ătats-Unis - mais il doit donner l'impression de mener un combat Ă la vie Ă la mort, car le rĂ©gime Zelensky ne tient plus qu'Ă un fil.
On ne peut qu'aimer le commentaire du grand homme lorsque ces nouvelles rĂ©alitĂ©s prennent forme. âNous ne pouvons pas laisser Poutine gagnerâ, a dĂ©clarĂ© M. Biden au CongrĂšs, alors qu'il Ă©tait en train de plaider lâautorisation dâune nouvelle sĂ©rie d'aides. S'agit-il d'une stratĂ©gie gĂ©opolitique de grande envergure ?
Cette remarque m'Ă©voque un peu Lady Macbeth, dans la mesure oĂč Biden proteste un peu trop. Si âPoutineâ n'Ă©tait pas dĂ©jĂ en route vers la victoire en Ukraine, il n'y aurait pas besoin de tenir de tels propos, n'est-ce pas ? En l'Ă©tat, Zelensky a fait un flop lors de son dernier voyage Ă Washington : le nouveau programme d'aide n'a pas Ă©tĂ© adoptĂ©, la Hongrie vient de bloquer la nouvelle aide proposĂ©e par l'Union europĂ©enne, et l'Ukraine est tout Ă fait d'actualitĂ© quand la rĂ©alitĂ© de l'Ă©chec vient s'ajouter aux monceaux de, excusez le langage, conneries qui ont soutenu l'enthousiasme de l'Occident pendant tous ces derniers mois. IsraĂ«l est peut-ĂȘtre en train de gĂ©nocider les Palestiniens de Gaza, mais la perspective macabre qu'il y parvienne et que l'Occident l'emporte pour une fois existe bel et bien.
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Jusqu'Ă rĂ©cemment, l'orthodoxie voulait que la âRussie de Poutineâ, c'est-Ă -dire la FĂ©dĂ©ration de Russie, perde une guerre engagĂ©e avec des ivrognes, des officiers incompĂ©tents et des voleurs de bĂ©bĂ©s. Tout Ă coup, nous lisons que la Russie de Poutine a tirĂ© le meilleur parti du rĂ©gime de sanctions que l'Occident lui a imposĂ© et qu'elle dispose d'un avantage considĂ©rable et indĂ©niable sur le champ de bataille - plus de soldats, plus d'artillerie, plus de tout. Lors de sa confĂ©rence de presse de fin d'annĂ©e, la semaine derniĂšre, l'Associated Press a rapportĂ© quââun Poutine enhardi et confiantâ avait annoncĂ© que la guerre prendrait fin lorsque la Russie aurait atteint ses objectifs et que ceux-ci - la dĂ©militarisation et la dĂ©-nazification de l'Ukraine - n'avaient pas changĂ©. Il en va de mĂȘme pour âla progression du rĂ©citâ.
Daniel Hannan, auteur du Telegraph, observe que si la moindre perspective de pourparlers de paix se profile entre Kiev et Moscou, ou entre Kiev et ses soutiens transatlantiques et Moscou, ânous risquons un dĂ©sastre de type Suez pour les dĂ©mocraties occidentalesâ. Hannan, un conservateur et ancien membre du Parlement europĂ©en, faisait bien sĂ»r rĂ©fĂ©rence Ă la dĂ©faite de l'Ăgypte face aux forces britanniques, françaises et israĂ©liennes aprĂšs la dĂ©cision de Gamal Abdel Nasser de nationaliser le canal de Suez. Ce fut une humiliation historique pour les Britanniques et les Français.
âBien que nous ne soyons pas nous-mĂȘmes en guerre cette fois-ciâ, Ă©crit Hannan, ânous sommes tellement investis dans la cause ukrainienne qu'une victoire russe - et l'absorption d'un territoire conquis est une victoire russe, prĂ©sentez-la comme vous voudrez - signifierait une dĂ©faite catastrophique du prestige de l'Occident et des concepts qui lui sont associĂ©s : libertĂ© individuelle, dĂ©mocratie et droits de l'homme.â
Hannan a parfaitement saisi l'ampleur de l'équilibre des forces en Ukraine. Joe Biden semble avant tout préoccupé par la perspective de devenir le pire président de l'histoire américaine d'aprÚs-guerre, et on dirait qu'il a trÚs peu de chances d'échapper à ce titre. Mais il ne faut pas perdre de vue la signification plus large de cette affaire. M. Biden a fait de la campagne contre la Russie via l'Ukraine son grand moment de gouvernance américaine, et le reste de l'Occident l'a sottement suivi.
Reste maintenant l'amĂšre mission de l'acceptation. Pour l'instant, nous vivons une pĂ©riode crĂ©pusculaire. Reste Ă souhaiter que Joe Biden, au fur et Ă mesure que sa cote de popularitĂ© s'effondre, soit exclu des discussions de la Maison Blanche, afin qu'il ne tente rien de dĂ©sespĂ©rĂ© pour sauver sa peau. Allez, Ătat profond, allez, aussi Ă©trange que soit cette pensĂ©eâŠ
Tout ce qu'il est désormais admis de révéler sur l'échec de l'Occident en Ukraine n'est pas nouveau pour ceux qui ont fait abstraction de la propagande de ces deux derniÚres années. L'importance du moment réside en grande partie dans l'effondrement de la propagande. Le monde atlantique accepte rarement les vérités du XXIe siÚcle, les niant en général purement et simplement ou les brouillant au point de les rendre illisibles. Mais cela reste toujours une question d'opportunité, me semble-t-il, et ne peut en aucun cas perdurer indéfiniment.
âJâĂ©tais de ceux qui s'attendaient Ă ce que l'Ukraine fasse une percĂ©e jusqu'Ă la mer d'Azov, ce qui aurait pu mettre fin Ă la guerreâ, Ă©crit Hannan dans un passage que je trouve amusant. âPourquoi me suis-je trompĂ© ? J'avais Ă©changĂ© non seulement avec des Ukrainiens, mais aussi avec des observateurs militaires britanniques parfaitement au fait de la situation sur le terrainâ.
Comme souvent, mon cher Hannan, la réponse est dans la question : vous étiez en contact avec des Ukrainiens et des observateurs militaires britanniques au fait des choses.
* Patrick Lawrence, correspondant Ă l'Ă©tranger pendant de nombreuses annĂ©es, principalement pour l'International Herald Tribune, est critique des mĂ©dias, essayiste, auteur et confĂ©rencier. Son dernier ouvrage s'intitule âTime No Longer : Americans After the American Centuryâ. Ses articles sont consultables sur Patrick Lawrence & The Floutist.
https://scheerpost.com/2023/12/20/patrick-lawrence-what-ukraine-is-not-winning-the-war/