đâđš Contre l'impunitĂ© des auteurs de gĂ©nocides
Dans l'enquĂȘte sur la complicitĂ© du Royaume-Uni dans les actes de torture de la CIA, l'ancien Premier ministre Tony Blair avait tant de sang sur les mains qu'il aurait pu en remplir des piscines.
đâđš Contre l'impunitĂ© des auteurs de gĂ©nocides
Par Craig Murray*, CraigMurray.org.uk, le 4 janvier 2024
Les fonctionnaires qui ont fourni, incitĂ© ou encouragĂ© les atrocitĂ©s monstrueuses commises par IsraĂ«l n'ont pas Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©s par la justice. Un changement sâopĂšre avec la saisine de la Cour internationale de justice par l'Afrique du Sud.
Il faut s'attendre à ce que le Royaume-Uni intervienne en faveur d'Israël dans le procÚs intenté par l'Afrique du Sud à ce pays pour génocide devant la Cour internationale de justice.
Si Israël perd, des ministres, des fonctionnaires et des militaires britanniques pourraient se retrouver sur le banc des accusés pour génocide, non seulement à La Haye, mais aussi au Royaume-Uni.
En effet, les tribunaux britanniques n'accordent aucune valeur aux traitĂ©s internationaux, mĂȘme lorsque le Royaume-Uni les a ratifiĂ©s, Ă moins qu'ils ne soient spĂ©cifiquement incorporĂ©s dans la lĂ©gislation nationale britannique.
La convention sur le génocide a été explicitement incorporée dans le droit britannique en 1969 par le Genocide Act. Toutefois, cette loi a été abrogée en 2001 et remplacée par l'article 51 de la loi sur la Cour pénale internationale.
C'est parfaitement clair. L'article 53 indique clairement que cela inclut les infractions accessoires, par exemple l'aide et l'encouragement au génocide.
Qu'a fait le gouvernement britannique pour aider et encourager le génocide ? Il a
encouragé et incité activement au génocide, notamment en faisant systématiquement obstruction aux résolutions de cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l'ONU
fourni du matĂ©riel militaire Ă IsraĂ«l, avec des dizaines de vols de la base aĂ©rienne d'Akrotiri vers IsraĂ«l au cours du gĂ©nocide lui-mĂȘme
communiqué à Israël des renseignements relatifs aux transmissions pour l'assister dans son génocide
fourni une surveillance aérienne à Israël pour contribuer au génocide.
Ces faits sont avérés. Le bruit court également que les forces spéciales britanniques ont participé directement au génocide. C'est un point que l'accusation devra déterminer.
Les classes politiques contrĂŽlĂ©es par les sionistes affichent un grand sentiment d'impunitĂ© : elles ont cru qu'elles ne risquaient aucune condamnation personnelle pour leur participation au massacre brutal de milliers et de milliers de jeunes enfants. En fait, ils se sont sentis capables de retourner le pouvoir de l'Ătat contre toute personne protestant contre cette destruction.
Aucun risque juridique n'a été encouru par quiconque a fourni, incité ou encouragé les atrocités monstrueuses d'Israël. Ce sont ceux qui s'opposent à ces atrocités qui sont en danger.
L'Afrique du Sud a changé la donne
Tout a changĂ© avec la saisine de la Cour internationale de justice par l'Afrique du Sud. Une dĂ©termination de gĂ©nocide par la Cour internationale de justice doit ĂȘtre respectĂ©e par la Cour pĂ©nale internationale, et il sera impossible, mĂȘme pour l'odieux Karim Khan, le procureur de la CPI, d'Ă©viter d'engager des poursuites contre les auteurs de ce gĂ©nocide.
De mĂȘme au Royaume-Uni, le fait de gĂ©nocide Ă©tant lĂ©galement Ă©tabli, une enquĂȘte de police sera contrainte de se concentrer simplement sur la question de savoir si le Royaume-Uni a aidĂ© et encouragĂ© le gĂ©nocide.
Si vous demandez Ă la police d'enquĂȘter aujourd'hui sur le Premier ministre britannique Rishi Sunak pour complicitĂ© de gĂ©nocide, elle vous rira au nez et affirmera qu'il n'y a gĂ©nocide. AprĂšs un arrĂȘt de la CIJ, ils ne le pourront plus.
Je ne suis pas naĂŻf. Tout comme nos gouvernants pensent que Karim Khan Ă la Cour pĂ©nale internationale couvre leurs arriĂšres, ils pensent ĂȘtre protĂ©gĂ©s au Royaume-Uni par la disposition selon laquelle toute poursuite doit se faire avec le consentement de l'attorney gĂ©nĂ©ral. Un gouvernement doit donc accepter les poursuites.
J'ai longuement tĂ©moignĂ© dans le cadre de l'enquĂȘte de police sur la complicitĂ© du Royaume-Uni dans les actes de torture et les restitutions extraordinaires de la CIA, dans laquelle l'ancien Premier ministre Tony Blair et l'ancien ministre des affaires Ă©trangĂšres Jack Straw avaient tant de sang sur les mains qu'ils auraient pu en remplir des piscines. Bien entendu, il n'y a jamais eu de poursuites.
Mais le monde change avec le temps, et il semble que quelque chose ait sĂ©rieusement Ă©voluĂ© dans l'ordre international et national depuis que nos classes dirigeantes valident ouvertement les atrocitĂ©s les plus extrĂȘmes, qui se produisent encore et encore au vu et au su de tous.
Nos classes dirigeantes pourraient dĂ©couvrir qu'elles ne sont pas aussi solidement Ă©tablies au pouvoir qu'elles le croient. Je ne parierais pas sur le fait que leur impunitĂ© soit permanente. Il existe un prĂ©cĂ©dent probant : des participants Ă l'Holocauste ont Ă©tĂ© traduits en justice plusieurs dĂ©cennies plus tard. Il se peut que la justice soit rendue, et je crois mĂȘme qu'elle le sera bien plus tĂŽt que cela.
* Craig Murray est un auteur, un diffuseur et un militant des droits de l'homme. Il a été ambassadeur britannique en Ouzbékistan d'août 2002 à octobre 2004 et recteur de l'université de Dundee de 2007 à 2010. Son blog dépend entiÚrement du soutien de ses lecteurs. Les abonnements permettant de maintenir ce blog en activité sont les bienvenus.
https://consortiumnews.com/2024/01/04/craig-murray-a-shift-against-impunity-for-genocide/