đâđš Craig. Murray : Incroyable, je fais l'objet d'une enquĂȘte pour terrorisme
La police ne me rend pas mon tĂ©lĂ©phone car, Ă©tonnamment, je fais dĂ©sormais l'objet d'une enquĂȘte officielle pour terrorisme. On ne sait pas encore s'il s'agit du soutien Ă la Palestine ou Ă Wikileaks.
đâđš Incroyable, je fais l'objet d'une enquĂȘte pour terrorisme - Appel de fonds pour la dĂ©fense
Par Craig Murray, le 24 octobre 2023
La police ne me rend pas mon tĂ©lĂ©phone car, Ă©tonnamment, je fais dĂ©sormais l'objet d'une enquĂȘte officielle pour terrorisme. Il ne sait pas encore s'il s'agit d'un soutien Ă la Palestine ou Ă Wikileaks.
Ce qui suit est, sans fard, le récit de ma déposition au titre de l'annexe 7 de la loi sur le terrorisme, tel qu'il a été communiqué à mes avocats :
Je suis arrivĂ© de l'aĂ©roport de Keflavik, en Islande, Ă l'aĂ©roport de Glasgow vers 10 heures du matin le lundi 16 octobre. AprĂšs le contrĂŽle des passeports, j'ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par trois officiers de police, deux hommes et une femme, qui m'ont demandĂ© de les accompagner dans une salle de dĂ©tention.
Ils m'ont fait asseoir dans la piĂšce et m'ont dit :
Vous ĂȘtes dĂ©tenu en vertu de l'article 7 de la loi sur le terrorisme.
Je n'ai pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© mais dĂ©tenu, et je n'ai donc pas le droit d'ĂȘtre assistĂ© d'un avocat.
Je n'avais pas le droit de garder le silence. Je devais donner des informations complÚtes et exactes en réponse aux questions qui m'étaient posées. Tout refus de communiquer des informations pertinentes constituait une infraction pénale.
Je devais donner tous les mots de passe de mes appareils. Ne pas le faire constituait une infraction pénale.
Les agents ont fouillé mes bagages et mon manteau, examiné mes documents et pris mon téléphone et mon ordinateur portable. Ils n'ont pas regardé un seul document des avocats de Julian Assange dont je leur avais dit qu'il était confidentiel.
Ils m'ont interrogé sur les cartes d'embarquement pour Bruxelles et Dublin qu'ils avaient trouvées et sur ce que je faisais là -bas. J'ai répondu que j'assistais à un débat au Trinity College de Dublin, tandis qu'à Bruxelles, j'avais participé à une réunion sur les droits de l'homme axée sur le cas de Julian Assange.
Ils m'ont demandé d'identifier les personnes sur des cartes de visite que j'avais de la réunion de Bruxelles (l'une d'entre elles était un député allemand).
Ils m'ont demandé l'objet de ma visite en Islande. Je leur ai répondu que j'assistais à une réunion de coordination de la campagne pour la libération de Julian Assange. J'ai ajouté que j'avais également assisté à un rassemblement pro-palestinien devant le parlement islandais, mais que je ne le savais pas au départ.
Ils m'ont demandé comment je gagnais ma vie. J'ai répondu que je vivais de deux sources : les abonnements volontaires à mon blog et ma retraite de fonctionnaire.
Ils m'ont demandĂ© de quelles organisations j'Ă©tais membre. J'ai rĂ©pondu le parti Alba. J'ai dit que j'avais travaillĂ© avec Wikileaks et la campagne Don't Extradite Assange, mais que je n'Ă©tais pas officiellement âmembreâ de l'une ou l'autre de ces organisations. J'Ă©tais membre Ă vie du syndicat FDA [syndicat des hauts fonctionnaires]. Aucune autre organisation.
Ils m'ont demandé si je recevais de l'argent de Wikileaks, de Don't Extradite Assange ou de la famille Assange (questions distinctes). J'ai répondu par la négative, à l'exception de frais de déplacement occasionnels de la part de Don't Extradite Assange. En décembre, j'ai effectué une tournée en Allemagne et j'ai reçu des honoraires de la Fondation Wau Holland, une organisation caritative allemande de défense de la liberté d'expression.
Ils m'ont demandĂ© Ă quelles autres campagnes j'avais participĂ©. J'ai rĂ©pondu que j'en avais fait beaucoup, depuis la Anti-Nazi League et lâAnti-Apartheid movement. J'avais fait campagne pour les dĂ©tenus de Guantanamo aux cĂŽtĂ©s de Caged Prisoners.
Ils m'ont demandĂ© pourquoi j'avais participĂ© Ă la manifestation pro-palestinienne en Islande. J'ai rĂ©pondu que l'un des orateurs m'avait invitĂ©, Ăgmundur JĂłnasson. C'est un ancien ministre de l'intĂ©rieur islandais. J'ai dit que je ne savais pas ce que disaient les discours car ils Ă©taient tous en islandais.
Ils m'ont demandé si j'avais l'intention de participer à des rassemblements pro-palestiniens au Royaume-Uni. J'ai répondu que je n'avais rien prévu, mais que je le ferai sans doute.
Ils m'ont demandĂ© ce que je faisais pour dĂ©terminer si je devais prendre la parole aux cĂŽtĂ©s d'autres personnes sur la mĂȘme tribune. J'ai rĂ©pondu que tout dĂ©pendait des organisateurs, en qui j'avais confiance, comme le Palestine Solidarity Committee ou Stop the War. Il est impossible de savoir qui est qui lors d'un grand rassemblement.
Ils m'ont demandé si quelqu'un d'autre postait sur mon compte Twitter, ou mon blog. J'ai répondu que non, que c'était moi.
Ils m'ont demandé la nature de mes tweets. J'ai répondu que ceux qui étaient des liens vers mes articles de blog étaient mes écrits réfléchis. Les autres étaient plus épisodiques et, comme tout le monde, il m'arrivait de faire des erreurs et de m'en excuser. Ils m'ont demandé si je supprimais des tweets, et j'ai répondu que c'était trÚs rare.
J'ai dit spontanĂ©ment que je pensais avoir compris quel tweet les inquiĂ©tait, et que je reconnaissais qu'il aurait pu ĂȘtre plus nuancĂ©. Telle est la limite de Twitter. L'intention Ă©tait de faire rĂ©fĂ©rence uniquement Ă la situation actuelle Ă Gaza et au droit d'autodĂ©fense du peuple palestinien face Ă un gĂ©nocide.
C'est à peu prÚs tout. L'entretien a duré exactement une heure et, à un moment donné, l'un des interlocuteurs a dit à l'autre qu'il restait 18 minutes. Ils ne m'ont pas expliqué pourquoi. à un moment donné, ils ont parlé de matériel journalistique protégé sur mon ordinateur portable, mais j'étais trop abasourdi pour essayer d'en tirer profit et de préciser telle ou telle chose.
Ils ont pris mes coordonnées bancaires et des copies de toutes mes cartes bancaires.
FIN
Il s'agit d'une Ă©norme violation des droits de l'homme. L'abus de procĂ©dure consistant Ă refuser Ă la fois un avocat et le droit de garder le silence, l'enquĂȘte sur une campagne parfaitement lĂ©gale qui n'est en aucun cas associĂ©e au terrorisme, l'interrogatoire politique, l'espionnage financier et la saisie de documents relatifs Ă ma vie privĂ©e, sont tous basĂ©s sur une allĂ©gation totalement fausse selon laquelle je suis associĂ© au terrorisme.
Ă ce jour, je n'ai pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© ni inculpĂ©. L'outrage Ă magistrat n'est donc pas en jeu et vous ĂȘtes libre de commenter l'affaire (bien que, dans l'atmosphĂšre actuelle, toute forme de pensĂ©e libre soit susceptible d'entraĂźner une action vicieuse de la part de l'Ătat). Je suis en sĂ©curitĂ© et me trouve actuellement Ă Dublin. J'ai l'intention de me rendre ensuite en Suisse pour porter l'affaire devant les Nations unies.
Mon équipe juridique a déjà déposé une plainte contre cet outrage auprÚs du Comité des droits de l'homme des Nations unies et envisage un recours judiciaire au Royaume-Uni. Nous devons également préparer la défense contre d'éventuelles accusations de terrorisme, aussi ridicule que cela puisse paraßtre.
Je crains que tout cela ne coûte cher. Je suis reconnaissante de la générosité sans faille des gens dans ce qui m'apparaßt comme la continuité des persécutions.
Vous pouvez si vous le souhaitez faire un don ICI.