👁‍🗨 D'anciens législateurs australiens demandent la libération d'Assange

Quelle que soit notre opinion sur Assange, sa privation de liberté depuis plus de 11 ans, ce maintien en détention n'est pas défendable, quels que soient les ‘pour’ ou les ‘contre’ de ses révélations.

👁‍🗨 D'anciens législateurs australiens demandent la libération d'Assange

Par Karl Wilson, Sydney | China Daily | le 29 août 2023

“Quelle que soit l'opinion qu’on ait sur Julian Assange, il a été privé de liberté pendant plus de 11 ans. Son maintien en détention n'est pas défendable, quels que soient les ‘pour’ ou les ‘contre’ de ses révélations avec WikiLeaks”.

Neuf anciens législateurs australiens ont demandé au Premier ministre Anthony Albanese de mettre fin à l'incarcération du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, déclarant que “Trop c'est trop”.

Dans une lettre ouverte adressée à M. Albanese, avec copie au procureur général Mark Dreyfus, les anciens procureurs généraux des États et du gouvernement fédéral ont déclaré que Canberra devait redoubler d'efforts pour faire libérer M. Assange de la prison britannique de Belmarsh, où il est détenu depuis quatre ans dans l'attente d'une extradition vers les États-Unis pour y répondre d'accusations d'espionnage.

L'ancienne diplomate australienne Alison Broinowski a déclaré que les États-Unis avaient “joué la carte de l'immobilisme” pendant 13 ans sur cette question.

Elle a déclaré au China Daily que le président américain Joe Biden ne ferait aucune concession dans l'affaire Assange, lui qui, en tant que membre du Congrès, avait qualifié Assange de “terroriste high-tech”.

Le gouvernement travailliste australien a déclaré à plusieurs reprises que “Trop c'est trop” à l'égard de Julian Assange. “Mais cela ne suffit pas”, a déclaré M. Broinowski.

“Ils (les États-Unis) doivent constater que l'Australie manque de détermination et ils ont raison”, a-t-elle ajouté, précisant que M. Albanese avait récemment soulevé la question d'Assange auprès de Washington, mais qu'il n'était “parvenu à rien”.

“C'est un nouvel exemple de la capitulation de la souveraineté de l'Australie face aux États-Unis, et beaucoup d'Australiens en ont honte”, a-t-elle ajouté.

Lara Giddings, Premier ministre de Tasmanie de janvier 2011 à mars 2014 et procureur général de l'État de 2008 à 2011, est l'une des signataires de la lettre adressée à M. Albanese.

“Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de Julian Assange, cet homme a été privé de toute liberté pendant plus de 11 ans”, a-t-elle déclaré le 18 août.

“Son maintien en détention n'est pas défendable, quels que soient les ‘pour’ ou les ‘contre’ de ses révélations avec WikiLeaks. Il ne mérite pas d'être laissé à la merci du système judiciaire des États-Unis, où, s'il est reconnu coupable, il pourrait bien mourir en prison”.

L'universitaire et commentateur Binoy Kampmark a partagé des sentiments similaires dans un article publié sur le site web de CounterPunch le 17 août.

“À chaque étape de la procédure engagée contre Julian Assange, l'imperium américain a fait preuve de bien peu de modération dans ses pulsions vengeresses”, écrit-il.

“L'éditeur de WikiLeaks, en dévoilant les détails opérationnels sordides d'une puissance militaire mondiale, a toujours dû en payer le prix.”

M. Kampmark a ajouté que si M. Assange était extradé du Royaume-Uni vers les États-Unis, il “disparaîtrait dans une dystopie carcérale qui mettrait fin à ses jours”.

Reste à savoir si la tentative actuelle d'obtenir des mesures à l'encontre d'Assange aura un impact sur le gouvernement.

Les neuf anciens procureurs généraux ont conjointement demandé qu'il soit mis fin à la "détention inhumaine et indéterminée" d'un citoyen australien.

“Les pays puissants feront tout ce qu'ils peuvent pour dissimuler des vérités gênantes, et ils ne se soucient pas des dommages humains collatéraux”, a déclaré Bernard Collaery, l'un des signataires, cité par le site web australien Pearls and Irritations le 18 août.

L'ancien procureur général fédéral Michael Duffy a déclaré dans le même article que le maintien en détention de M. Assange créait un “dangereux précédent”.

Le militant écologiste Mitchel Cohen a déclaré au China Daily que M. Assange était enfermé dans une prison britannique et qu'il “luttait pour sa vie”.

“Le gouvernement américain cherche à extrader ce citoyen australien aux États-Unis pour un simulacre de procès, puis à l'enfermer pour toujours, s'il ne l'assassine pas en cours de route”, a déclaré M. Cohen.

“Il incombe à tous d'exiger qu'il soit mis fin à son incarcération et aux tourments que lui font subir les gouvernements américain et britannique”, a ajouté M. Cohen.

https://www.chinadaily.com.cn/a/202308/29/WS64ed4790a31035260b81ebd3.html