đâđš De Gaza Ă la Syrie : la guerre perpĂ©tuelle d'IsraĂ«l
Cet article, antĂ©rieur Ă la reprise des massacres Ă Gaza par Netanyahu qui ont fait plus de 400 morts et au moins 600 blessĂ©s, prĂ©sente un bilan prĂ©cis et effrayant du âGrand plan finalâ dâIsraĂ«l.

đâđš De Gaza Ă la Syrie : la guerre perpĂ©tuelle d'IsraĂ«l
Par Thomas Fazi, le 11 mars 2025
La multiplication constante des fronts qui engagent militairement Israël enferme Tel Aviv dans une impasse dont le gouvernement Netanyahu ne semble pas capable de s'extraire.
Le nouveau chef militaire dâIsraĂ«l
IsraĂ«l a un nouveau chef militaire, le gĂ©nĂ©ral Eyal Zamir. S'adressant Ă lui lors de sa cĂ©rĂ©monie d'investiture, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dĂ©clarĂ© que l'Ătat juif est âdĂ©terminĂ©â Ă remporter la victoire dans sa âguerre sur plusieurs frontsâ qui a dĂ©butĂ© le 7 octobre 2023.
Le gĂ©nĂ©ral, qui a dĂ©clarĂ© que 2025 serait âune annĂ©e d'affrontementsâ prĂ©voit une opĂ©ration terrestre de grande envergure pour âaccroĂźtre la pressionâ sur le Hamas.
âLe Hamas a certes subi un coup sĂ©vĂšre, mais il n'a pas encore Ă©tĂ© vaincu. La mission n'est pas encore accomplieâ, a dĂ©clarĂ© le gĂ©nĂ©ral.
Il prendra Ă©galement le commandement de l'offensive en cours en Cisjordanie, oĂč l'armĂ©e israĂ©lienne a attaquĂ© des villes et des camps de rĂ©fugiĂ©s, et a Ă©galement dĂ©ployĂ© des chars pour la premiĂšre fois en vingt ans.
Bien qu'il se soit retiré de la majeure partie du sud du Liban, Israël conserve le contrÎle de cinq avant-postes militairesen territoire libanais et continue de mener des raids aériens dans le pays voisin.
Tel-Aviv Ă©tend Ă©galement sa campagne militaire Ă la Syrie, oĂč il a Ă©tabli des avant-postes supplĂ©mentaires sur le plateau du Golan occupĂ© aprĂšs la chute du prĂ©sident syrien Bachar al-Assad, tandis que son armĂ©e de l'air continue de frapper des cibles dans plusieurs rĂ©gions du pays, y compris la zone portuaire de Tartous.
ParallÚlement, des avions de chasse israéliens F-15 et F-35 ont mené des exercices conjoints avec un bombardier américain B-52 et des chasseurs britanniques, un message probablement destiné à l'Iran.
Les négociations entre Washington et Téhéran restent une voie difficile à suivre.
MalgrĂ© la lettre qui aurait Ă©tĂ© envoyĂ©e par le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump Ă l'ayatollah Ali Khamenei, le gouvernement iranien a dĂ©clarĂ© qu'il n'est pas disposĂ© Ă nĂ©gocier sous les menaces et les sanctions imposĂ©es par la Maison Blanche (qu'il qualifie de âpression maximaleâ).
Un cessez-le-feu fragile
Ă Gaza, le cessez-le-feu en trois phases entamĂ© le 19 janvier montre des signes de rupture aprĂšs la fin de la premiĂšre phase, dimanche 2 mars, sans que les nĂ©gociations aient mĂȘme commencĂ© pour dĂ©finir les dĂ©tails de mise en Ćuvre de la deuxiĂšme phase.
Le gouvernement Netanyahu n'a pas l'intention de lancer la deuxiĂšme phase, qui implique l'achĂšvement du retrait d'IsraĂ«l de Gaza en Ă©change de la libĂ©ration des otages restants par le Hamas. Tel Aviv refuse notamment de se retirer du couloir de Philadelphie, le long de la frontiĂšre entre la bande de Gaza et l'Ăgypte.
Pendant les 42 jours de la premiÚre phase du cessez-le-feu, Israël a violé à plusieurs reprises les termes de l'accord, retardant la livraison de l'aide humanitaire, des engins de déblaiement et des maisons préfabriquées mobiles, comme l'a confirmé le New York Times.
Les forces armĂ©es israĂ©liennes ont ouvert le feu Ă plusieurs reprises dans la bande de Gaza, tuant plus d'une centaine de Palestiniens depuis le dĂ©but de la trĂȘve.
Enfin, le gouvernement Netanyahu a de nouveau bloqué l'entrée de l'aide à Gaza pour forcer le Hamas à accepter une prolongation de la premiÚre phase, libérant davantage d'otages sans aucune concession en retour.
ConcrÚtement, Tel-Aviv a proposé de prolonger la premiÚre phase pendant tout le ramadan et jusqu'à la fin de la Pùque juive (19 avril). Sur les 59 otages restants (35 décédés et 24 présumés encore en vie), la moitié serait libérée le premier jour de la prolongation, tandis que les autres le seraient à la fin si un accord de cessez-le-feu permanent était conclu entre-temps.
Cela signifie que si le conflit reprend à la fin de la période convenue, seuls 12 otages vivants resteront aux mains du Hamas. Le groupe palestinien a rejeté la proposition israélienne, dénonçant le blocus de l'aide comme une violation de l'accord.
Pour sa part, la Maison Blanche a fait part de son soutien à la nouvelle proposition israélienne tout en s'abstenant de corroborer l'affirmation de Netanyahu selon laquelle la proposition a en fait été formulée par l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff.
Washington a en effet donnĂ© carte blanche Ă IsraĂ«l pour gĂ©rer le cessez-le-feu aprĂšs en avoir nĂ©gociĂ© les termes. Trump a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait prĂȘt Ă accepter toute dĂ©cision prise par le gouvernement Netanyahu, qu'il s'agisse de la poursuite de la trĂȘve ou de la reprise des opĂ©rations militaires.
Cependant, la Maison Blanche a pris l'initiative sans précédent de négocier directement avec le Hamas pour obtenir la libération des otages américains, provoquant la colÚre de Tel Aviv.
Politique de chantage
Les nĂ©gociations pour une prolongation du cessez-le-feu, sous une forme ou une autre, se poursuivent sous un rĂ©gime de menaces et d'intimidation. La derniĂšre proposition faite par les Ătats-Unis au Hamas est de libĂ©rer dix otages en Ă©change de 60 jours supplĂ©mentaires de trĂȘve.
RĂ©cemment, des informations ont fait Ă©tat d'un âplan d'enferâ qu'IsraĂ«l prĂ©parerait pour forcer le Hamas Ă libĂ©rer les derniers otages avant que les troupes israĂ©liennes n'aient achevĂ© leur retrait de Gaza.
Outre le blocus de l'aide existante, ce plan prévoit de couper l'approvisionnement en eau et en électricité de l'enclave palestinienne.
La menace s'est concrétisée hier lorsque Israël a coupé l'électricité, qui alimente également les usines de dessalement produisant de l'eau potable dans la bande de Gaza.
Trump a, à son tour, proféré une dure menace contre le Hamas :
âLibĂ©rez tous les otages maintenant, pas plus tard... ou c'est FINI pour vousâ, a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident. âJ'envoie Ă IsraĂ«l tout ce dont il a besoin pour finir le job, pas un seul membre du Hamas ne sera en sĂ©curitĂ© si vous ne faites pas ce que je disâ.
DÚs son entrée en fonction, la nouvelle administration américaine a lancé une nouvelle campagne de réarmement d'Israël, en envoyant des milliers de bombes de 900 kg et en approuvant une aide militaire de 4 milliards de dollars.
Le secrĂ©taire d'Ătat Marco Rubio a rĂ©cemment laissĂ© entendre que l'objectif ultime reste l'Ă©limination du groupe palestinien qui gouverne Gaza : âen fin de compte, quelqu'un va devoir intervenir et se dĂ©barrasser du Hamasâ.
La situation humanitaire dans la bande de Gaza reste désastreuse. Selon les données de l'ONU, 69 % des infrastructures de l'enclave palestinienne ont été détruites ou endommagées.
Plus précisément, 88 % du secteur commercial et industriel, 81 % du réseau routier, 82 % des terres cultivées et 78 % des serres ont été touchés.
95 % du bétail est mort. 95 % des hÎpitaux ont subi des dommages importants. Dans l'ensemble, l'économie de la bande de Gaza a chuté de 83 % et l'ensemble de la population dépend désormais de l'aide alimentaire pour survivre.
Selon The Lancet, au cours des 12 premiers mois du conflit, l'espérance de vie à Gaza a chuté de 75,5 ans à seulement 40,5 ans, soit la plus faible au monde (18 ans de moins qu'en Somalie, 14 ans de moins qu'au Nigeria).
Plan égyptien
Pendant ce temps, Netanyahu a exprimĂ© Ă plusieurs reprises son soutien au plan de nettoyage ethnique de Trump pour la bande de Gaza, proposĂ© au dĂ©but du mois de fĂ©vrier, qui prĂ©voit l'expulsion des habitants de l'enclave vers l'Ăgypte, la Jordanie et d'autres pays.
La semaine derniĂšre, lors d'une rĂ©union au Caire, les pays arabes ont approuvĂ© une contre-proposition formulĂ©e par l'Ăgypte, qui comprend un plan de reconstruction de 53 milliards de dollars permettant aux habitants de Gaza de rester sur leur terre.
Le plan est divisé en trois phases sur une période totale de cinq ans. La premiÚre phase, d'une durée de six mois, prévoit la livraison d'abris temporaires à la population et l'enlÚvement de 50 millions de tonnes de gravats dans plusieurs parties de l'enclave.
La deuxiĂšme phase, d'une durĂ©e de deux ans, comprend la construction d'environ 200 000 appartements. Un nombre Ă©quivalent devrait ĂȘtre construit au cours des deux annĂ©es et demie suivantes. Le plan prĂ©voit Ă©galement la construction d'un port et d'un aĂ©roport international.
Au cours de la premiÚre phase, Gaza serait gouvernée par une commission de techniciens palestiniens indépendants, chargée de gérer les affaires administratives et de sécurité et de distribuer l'aide.
Plus tard, aprÚs une série de réformes internes, l'Autorité nationale palestinienne (ANP), qui administre actuellement la Cisjordanie occupée, étendrait son contrÎle à la bande de Gaza.
L'Ăgypte et la Jordanie seraient chargĂ©es de former une force de police palestinienne, qui serait contrĂŽlĂ©e par l'ANP.
Le plan prĂ©voit que, pendant la premiĂšre phase, des nĂ©gociations directes entre IsraĂ«l et les reprĂ©sentants palestiniens commenceront, abordant les âquestions relatives au statut finalâ des accords d'Oslo, y compris la dĂ©finition des frontiĂšres d'un futur Ătat palestinien et le statut de la ville contestĂ©e de JĂ©rusalem.
La proposition Ă©gyptienne aborde Ă©galement la question des armes du Hamas, dĂ©clarant qu'un âbilan clair et un processus politique crĂ©dibleâ pour l'autodĂ©termination palestinienne sont des conditions prĂ©alables au dĂ©sarmement.
Le plan a Ă©tĂ© bien accueilli par l'ONU et le Hamas lui-mĂȘme, qui a exprimĂ© sa volontĂ© de cĂ©der le pouvoir sans dĂ©poser les armes. Cependant, il a Ă©tĂ© rejetĂ© par IsraĂ«l et largement Ă©cartĂ© par l'administration Trump.
Le gouvernement Netanyahu considÚre le désarmement du Hamas comme une condition préalable à toute autre considération et souhaite que les pays arabes s'occupent de la question, menant potentiellement à un conflit entre eux et le Hamas (une sorte de guerre civile intra-arabe).
En outre, IsraĂ«l refuse d'envisager que l'ANP gouverne Gaza. Il convient de noter que bien avant le 7 octobre 2023, Netanyahu a dĂ©clarĂ© Ă plusieurs reprises son opposition Ă la crĂ©ation d'un Ătat palestinien.
Pendant ce temps, aux Ătats-Unis, des projets continuent de circuler qui proposent l'Ă©migration âvolontaireâ d'au moins 40 % de la population de Gaza.
OpĂ©rations dâenvergure en Cisjordanie
Cependant, la tragédie palestinienne ne se limite pas à la bande de Gaza. Au sein du gouvernement Netanyahu, la tentation de régler une fois pour toutes la question palestinienne se fait de plus en plus forte.
Quarante-huit heures seulement aprÚs l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza, le 19 janvier, Tel-Aviv a lancé une opération militaire sans précédent en Cisjordanie.
BaptisĂ©e âIron Wallâ, l'opĂ©ration implique plus de douze bataillons de l'armĂ©e, la police des frontiĂšres et le Shin Bet (les services de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure d'IsraĂ«l). Elle a notamment fait appel Ă des bombardements aĂ©riens, Ă l'utilisation de drones, de quadricoptĂšres, de chars et d'autres vĂ©hicules blindĂ©s.
L'action militaire vise officiellement les groupes armés apparus dans les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem, Naplouse et Tubas à la suite des violentes incursions israéliennes du 7 octobre 2000.
Cependant, la campagne s'est transformée en une véritable opération de nettoyage ethnique, qui a entraßné l'expulsion de 40 000 personnes des camps. Selon les autorités israéliennes, elles ne seront pas autorisées à y retourner.
Les destructions causĂ©es par les forces armĂ©es de Tel Aviv dans les camps et les zones urbaines adjacentes ont Ă©tĂ© si dĂ©vastatrices que les habitants dĂ©crivent leurs quartiers comme de âpetits Gazaâ.
Les bulldozers israéliens ont démoli des maisons et des routes, les réseaux d'électricité et d'eau, ainsi que des relais de téléphonie mobile. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré à la mi-février que
âl'objectif pour 2025 est de dĂ©molir plus que ce que les Palestiniens construisent en Cisjordanieâ.
Pendant ce temps, le gouvernement israĂ©lien construit actuellement environ 1 000 nouveaux logements dans la colonie d'Efrat, prĂšs de JĂ©rusalem. Smotrich a longtemps cherchĂ© Ă annexer la Cisjordanie Ă IsraĂ«l, comme le souligne son manifeste de 2017 intitulĂ© âLe plan final d'IsraĂ«lâ.
Avant-postes militaires et attaques au Liban
Les forces armées israéliennes restent engagées au Liban malgré un retrait partiel le 19 février, deuxiÚme date butoir fixée par l'accord de cessez-le-feu avec Beyrouth, entré en vigueur en novembre dernier.
L'accord prévoyait un retrait total d'Israël du sud du Liban en échange du redéploiement du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontiÚre. Au sud du fleuve, selon les termes de l'accord, l'armée libanaise et la FINUL (la force de maintien de la paix des Nations unies établie de longue date) seraient stationnées.
Cependant, accusant le Liban de ne pas respecter pleinement l'accord, Tel-Aviv a dans un premier temps prolongé son occupation et, aprÚs le retrait du 19 février, a maintenu le contrÎle de cinq avant-postes militaires situés sur des hauteurs stratégiques en territoire libanais.
Cette dĂ©cision a suscitĂ© de vives protestations de la part du nouveau gouvernement de Beyrouth, dirigĂ© par le prĂ©sident Joseph Aoun, qui a appelĂ© les Ătats-Unis et les autres mĂ©diateurs internationaux impliquĂ©s dans l'accord Ă faire pression sur IsraĂ«l pour qu'il achĂšve son retrait.
Le ministre des Affaires étrangÚres du Liban, Joe Rajji, a également proposé que les forces de la FINUL prennent le contrÎle des cinq avant-postes, mais sans succÚs.
Le ministre israĂ©lien de la DĂ©fense, Israel Katz, a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que les forces de son pays resteraient âindĂ©finiment stationnĂ©esâ dans ce qu'il a dĂ©crit comme une âzone tamponâ, affirmant avoir reçu l'approbation des Ătats-Unis.
Les cinq avant-postes sont situés sur des hauteurs stratégiques prÚs de la frontiÚre, offrant aux forces israéliennes une grande visibilité sur une grande partie du sud du Liban.
L'armĂ©e de l'air israĂ©lienne a continuĂ© de frapper des cibles au Liban mĂȘme aprĂšs le retrait du 19 fĂ©vrier. Le 7 mars, elle a menĂ© plus de trente frappes aĂ©riennes sur des villes et des villages du sud, ciblant des positions supposĂ©es du Hezbollah.
Déstabiliser la Syrie
AprÚs la chute du président syrien Bachar el-Assad, les troupes israéliennes ont créé une nouvelle zone tampon en Syrie, adjacente au plateau du Golan occupé, en prenant le contrÎle du mont Hermon (le plus haut sommet du pays, à prÚs de 3 000 mÚtres d'altitude) et en avançant à quelques dizaines de kilomÚtres de Damas.
Netanyahu a prĂ©cisĂ© en dĂ©cembre que la nouvelle occupation n'Ă©tait pas une mesure temporaire en attendant la stabilisation de la Syrie, mais qu'elle serait âillimitĂ©eâ.
Dans ce nouveau territoire occupé, les forces israéliennes ont construit au moins sept avant-postes militaires, comme le révÚlent des images satellites.
Poursuivant une stratégie encore plus ambitieuse, le 23 février, le premier ministre israélien a exigé la démilitarisation complÚte de la Syrie au sud de Damas.
âNous ne permettrons pas Ă Hay'at Tahrir al-Sham [le groupe armĂ© qui a renversĂ© Assad] ou Ă la nouvelle armĂ©e syrienne d'entrer sur le territoire au sud de Damasâ, a dĂ©clarĂ© Netanyahu.
Il s'est Ă©galement positionnĂ© comme le dĂ©fenseur de la minoritĂ© druze (prĂ©sente au Liban, en IsraĂ«l et en Jordanie), en dĂ©clarant que ânous ne tolĂ©rerons aucune menace contre la communautĂ© druze dans le sud de la Syrieâ.
Les déclarations de Netanyahu ont déclenché de vives protestations en Syrie, tant parmi les druzes que dans la population en général.
Le choix de Netanyahu de se présenter comme le défenseur des Druzes s'inscrit dans une stratégie d'Israël typique : se considérant comme une minorité dans la région, Israël cherche depuis longtemps à former une alliance avec d'autres minorités telles que les Druzes, les Kurdes et les Chrétiens afin d'affaiblir la majorité arabe sunnite.
En Syrie, le gouvernement Netanyahu vise Ă crĂ©er un croissant kurdo-druze au sud et Ă l'est du pays, qui serait sympathisant d'IsraĂ«l, limitant l'influence turque et Ă©tablissant une sorte de couloir reliant l'Ătat hĂ©breu au Kurdistan irakien, autre rĂ©gion ayant des liens Ă©troits avec Tel Aviv.
Un tel couloir serait également rendu possible par la base américaine d'al-Tanf, située le long de la frontiÚre sud-est de la Syrie, prÚs de la Jordanie et de l'Irak.
En janvier dernier en IsraĂ«l, la Commission de la DĂ©fense, connue sous le nom de âCommission Nagelâ (du nom de l'ancien chef du Conseil de SĂ©curitĂ© Nationale qui la prĂ©side), a averti dans son dernier rapport que l'influence croissante de la Turquie en Syrie reprĂ©senterait une menace sĂ©rieuse pour Tel Aviv.
D'oĂč la dĂ©cision israĂ©lienne d'exiger la dĂ©militarisation du sud de la Syrie et de rechercher une alliance avec les Kurdes, et Ă©ventuellement avec les Druzes, pour maintenir la faiblesse et la division du pays voisin.
Au vu des violents affrontements qui ont opposĂ© ces derniers jours les forces gouvernementales syriennes Ă la minoritĂ© alaouite dont est issu le rĂ©gime Assad â affrontements qui ont conduit au massacre de centaines de civils par HTS, l'objectif d'IsraĂ«l semble Ă portĂ©e de main.
Il n'en reste pas moins que la multiplication continue des fronts sur lesquels IsraĂ«l est engagĂ© militairement, en plus de contribuer Ă une dangereuse dĂ©stabilisation rĂ©gionale, place Tel Aviv dans une impasse dont le gouvernement Netanyahu ne semble pas sâextraire.
La perspective d'une guerre perpĂ©tuelle sur de multiples fronts est en passe d'Ă©puiser l'Ătat juif, dĂ©jĂ affaibli par une grave crise interne, avec des consĂ©quences difficiles Ă prĂ©voir pour sa stabilitĂ©.
'Affaiblir'....? Avec Trump au pouvoir, je ne crois pas...IsraĂ«l a un ballon dâoxygĂšne pour 4 ans. Et il est gonflĂ© Ă bloc devant le succĂšs de ses bombardements lĂąches ...Les turcs nâoseront pas se frotter Ă IsraĂ«l directement et le Quatar qui finance HTS jouec un double jeu avec Trump...La situation est trop belle pour IsraĂ«l pour quâil nâen profite pas. Dâailleurs, avez-vous entendu (hormis les Palestiniens, les Yemenites et lâIran) quelquâun dans le monde se plaindre ? Le seul problĂšme de Tsahal est de trouver du personnel pour ĂȘtre prĂ©sent sur tous ces fronts. Lâaviation nâa pas ce problĂšme puisquâelle nâa pas dâadversaire et est rĂ©guliĂšrement soutenue par les pays anglo-saxons. Mais pour la troupe, câest autre chose. Les rotations sont plus compliquĂ©es Ă cause du manque d'effectif. Les sĂ©farades d'Europe ont Ă©tĂ© les seuls Ă rĂ©pondre Ă l'appel en s'engageant depuis le 7 octobre en tant que binationaux. Les ashkenazes sâoccupent de la propagande en Europe mais nâont pas envie de se battre. IsraĂ«l sera obligĂ©e de payer des mercenaires goyim comme supplĂ©tif. Câest dĂ©jĂ le cas depuis un an pour accompagner lâinfanterie dans Gaza car lâendroit est critique et peu de soldats 'pampers' nâaiment y rester longtemps. Ce sera dĂ©sormais une guerre dâattrition comme en ukraine de 2014 Ă 2022 oĂč les civils trinquent en permanence jusqu'Ă ce quâun voisin dĂ©cide de dire stop....