đâđš De l'espoir se profile pour la libĂ©ration de Julian Assange
Aucune objection du cĂŽtĂ© des Ătats-Unis, ni du prĂ©sident, ni de la CIA en vertu de l'Espionage Act, ni d'aucune branche de l'Ătat de la sĂ©curitĂ© nationale. Le silence de ces "agneaux" est remarquable.
đâđš De l'espoir se profile pour la libĂ©ration de Julian Assange
Par John Jiggens*, le 27 janvier 2023
Selon une dĂ©claration, le journaliste emprisonnĂ© Julian Assange pourrait ĂȘtre libĂ©rĂ© dans les deux prochains mois, ce qui donne Ă ses partisans l'espoir que "Trop c'est trop".
LE JOUR DE LA NOUVELLE ANNĂE 2023, John Lyons, rĂ©dacteur en chef des affaires mondiales dâABC, a fait une prĂ©diction extraordinaire selon laquelle le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, serait libĂ©rĂ© dans les deux mois Ă venir.
M. Lyons n'a pas donnĂ© d'autres dĂ©tails et le gouvernement Albanese a Ă©ludĂ© les nombreuses demandes de confirmation de cette affirmation remarquable, maintenant le mantra qu'il s'agit de questions qui reposent sur des nĂ©gociations dĂ©licates entre Ătats et qui doivent ĂȘtre traitĂ©es par une "diplomatie discrĂšte".
Toutefois, il est peu probable qu'un journaliste de haut niveau du radiodiffuseur national australien fasse une prédiction aussi audacieuse et courageuse, à moins qu'elle ne lui ait été communiquée par une personne qu'il considÚre comme une source crédible proche du gouvernement.
Qui pourrait ĂȘtre l'auteur de la fuite ?
Le candidat Ă©vident serait le gouvernement Albanese.
Le problÚme de la diplomatie discrÚte est que les gens peuvent facilement la confondre avec l'absence de diplomatie, et la dénoncer comme telle. Le gouvernement devait fournir à ses détracteurs la preuve qu'il cherchait à obtenir la libération d'Assange, et la fuite a largement atteint cet objectif.
La famille et les partisans d'Assange se sont évidemment réjouis de la prédiction, bien que les plus sceptiques aient eu du mal à croire que la longue persécution pourrait toucher à sa fin. Le pÚre d'Assange, John Shipton, a cité la réponse parlementaire d'Albanese à la députée indépendante de Kooyong Monique Ryan, le 30 novembre, qui demandait si le gouvernement interviendrait pour ramener Assange au pays. La réponse de M. Albanese était la suivante : " Trop c'est trop. Il est temps que cette affaire soit menée à son terme".
John Shipton a fait référence à cette déclaration d'Albanese dans sa réponse :
"En politique, les mots sont des actes, et le premier ministre Albanese a donc augmentĂ© l'intensitĂ© de ses dĂ©clarations , et dĂ©clare maintenant qu'il faut mettre un terme Ă cette affaire, ce qui met Ă l'Ă©preuve sa rĂ©putation et celle du gouvernement travailliste, ainsi que le poids de l'Australie dans ses relations avec les Ătats-Unis. S'il existe une relation sincĂšre entre l'Australie et les Ătats-Unis, alors Julian pourrait ĂȘtre de retour d'ici deux mois."
Récemment, au Parlement, le Premier ministre Anthony Albanese a fait sa déclaration la plus puissante à ce jour en réponse à une question sur la persécution de Julian Assange.
Aucune objection au sujet de la fuite n'est venue du cĂŽtĂ© des Ătats-Unis, ni du prĂ©sident, ni de la CIA qui avait engagĂ© des poursuites en vertu de l'Espionage Act, ni d'aucune branche de l'Ătat de la sĂ©curitĂ© nationale. Le silence de ces "agneaux" est remarquable.
Qu'est-ce qui a donc Ă©voluĂ© du cĂŽtĂ© des Ătats-Unis ? Auraient-ils Ă©tĂ© consultĂ©s au sujet de cette rĂ©vĂ©lation, et seraient-ils satisfaits qu'elle leur permette de sauver la face ?
L'Ă©quipe juridique des Ătats-Unis a remportĂ© la bataille pour extrader Assange. Elle souhaite donc peut-ĂȘtre abandonner aprĂšs avoir gagnĂ©, grĂące au prĂ©cĂ©dent juridique Ă©tabli pour l'extradition en vertu de la loi sur l'espionnage, plutĂŽt que de faire face Ă la possibilitĂ© d'une contestation rĂ©ussie de la part de l'Ă©quipe juridique d'Assange. AprĂšs avoir sĂ©questrĂ© et torturĂ© Assange pendant 13 ans, les Ătats-Unis pourraient facilement convenir avec Albanese que "ça suffit" et qu'Assange (et les journalistes du monde entier) a reçu une leçon suffisamment terrifiante.
En libĂ©rant Assange, l'administration Biden pourrait mĂȘme se poser en championne du journalisme et en dĂ©fenseur du Premier Amendement en abandonnant les accusations d'Espionage Act contre Assange. Le Times, le Guardian, Le Monde, Der Spiegel et El PaĂs (tous les partenaires de WikiLeaks dans la publication des documents) ont rĂ©cemment insistĂ© sur ce point en raison de la menace qu'il reprĂ©sente pour une presse libre et pour eux tous. Cette dĂ©cision a Ă©galement l'avantage d'offrir Ă Anthony Albanese et Ă son gouvernement un Ă©norme cadeau de relations publiques, Ă savoir le retour d'un citoyen australien blessĂ©, Julian Assange.
Cette annĂ©e, l'Australie sera le tĂ©moin d'une offensive de charme sans prĂ©cĂ©dent de la part des Ătats-Unis. En mars, l'ancien prĂ©sident Barack Obama entreprendra une tournĂ©e de deux villes en Australie. En mai, Biden lui-mĂȘme sera Ă Sydney pour la rĂ©union du Quad afin d'engager l'Australie dans la guerre Ă venir avec la Chine. Cela nĂ©cessitera l'achat de quantitĂ©s massives de matĂ©riel amĂ©ricain extraordinairement coĂ»teux. Des rues remplies de partisans d'Assange en colĂšre n'enverraient pas le message nĂ©cessaire du soutien australien aux ambitions mondiales des Ătats-Unis.
Alors que le Premier ministre continue d'exprimer son soutien Ă Julian Assange, certains craignent que notre allĂ©geance aux Ătats-Unis ne soit devenue un obstacle Ă la prise de mesures.
Aussi élogieux soit-il à l'égard du gouvernement Albanese, John Shipton a fait une évaluation cinglante des gouvernements précédents :
"Ă mon avis, l'acquiescement Ă la persĂ©cution de Julian Assange par le Royaume-Uni, le gouvernement suĂ©dois et les Ătats-Unis par l'Australie est devenu au fil du temps une complicitĂ©. Ils Ă©taient complices, parce qu'ils ne disaient rien. Et comme nous le savons tous, Julian Assange est un citoyen australien".
M. Shipton a critiqué le rÎle du ministÚre des Affaires étrangÚres et du Commerce (DFAT), qui comprend également les services secrets australiens (ASIS), et il s'est réjoui que leur influence ait été supplantée par le ministÚre du Premier ministre et du Cabinet (PM&C) dans la hiérarchie de l'administration à Canberra.
Shipton a déclaré :
âJe reste convaincu que [la persĂ©cution] est institutionnelle, car cela fait 13 ans, cinq premiers ministres, cinq gouvernements, quatre ministres des affaires Ă©trangĂšres, qui ont tous la mĂȘme approche publique et privĂ©e Ă l'Ă©gard de Julian Assangeâ.
Elle est institutionnelle au sein du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres et du Commerce. L'attitude institutionnelle envers le citoyen Julian Assange a Ă©tĂ© similaire Ă celle du Foreign Office, du MI6, du FBI et du DĂ©partement d'Ătat aux Ătats-Unis. Il n'y a pas eu de diffĂ©rence significative entre ces organisations institutionnelles Ă l'Ă©gard de Julian Assange et de sa persĂ©cution.
L'avocate d'Assange, Jennifer Robinson, a prononcé un discours au National Press Club dans lequel elle a plaidé pour une "solution politique urgente".
* Le Dr John Jiggens est Ă©crivain et journaliste et travaille actuellement dans la salle de presse communautaire de Bay-FM Ă Byron Bay.