👁🗨 Débat sur la libération d'Assange au Parlement européen
“La politique de deux poids deux mesures, simplement parce que les États-Unis sont un État allié, compromet la crédibilité de l'Europe. La relation de la Grande-Bretagne avec l'UE qui est en jeu”.
👁🗨 Débat sur la libération d'Assange au Parlement européen
Le 28 février 2024
Ce soir à 21h30, à l'initiative du Parti Pirate, le Parlement européen discutera du cas du journaliste emprisonné Julian Assange, qui risque d'aboutir à son extradition par le Royaume-Uni. La Commission européenne (Haut représentant Borrell) et le Conseil de l'UE (Président Michel) devront sortir de leur silence sur Assange et s'exprimer aujourd'hui.
Le député Pirate Marcel Kolaja fera part de ses inquiétudes concernant la situation d'Assange et les implications pour la liberté de la presse, ainsi que les risques sérieux pour la santé du fondateur de Wikileaks en cas d'extradition vers les États-Unis.
Marcel Kolaja, député et questeur du Parlement européen pour le Parti pirate tchèque, commente :
“La persécution de Julian Assange crée un dangereux précédent pour les journalistes, les lanceurs d'alerte et les défenseurs de la transparence dans le monde entier. Il ne s'agit pas seulement d'un individu, mais du droit fondamental du public à accéder aux informations qui permettent de demander des comptes aux gouvernements et aux entités puissantes. Les citoyens ont le droit de connaître la vérité sur les actions de leurs gouvernements et des institutions influentes qui affectent leur vie. Nous ne pouvons pas permettre que le monde devienne un espace où les journalistes et les lanceurs d'alerte sont traités comme des criminels de guerre. Et le Parlement européen ne peut rester silencieux sur cette question”.
Markéta Gregorová, membre du Parlement européen pour le Parti pirate tchèque, commente :
“Lorsque j'ai assisté au procès de Julian Assange à Londres en 2020, alors que le tribunal britannique décidait de ne pas l'extrader vers les États-Unis, j'ai mis en garde contre un optimisme excessif. Assange a gagné du temps, ce qui était crucial compte tenu de sa santé mentale et physique. Cependant, la bataille pour sa victoire de principe se poursuit, et il est maintenant confronté à une nouvelle épreuve. J'espère que cette fois encore, le tribunal britannique décidera de ne pas extrader l'un des plus éminents défenseurs du libre accès à l'information. Et que cette fois-ci, elle dira tout haut ce que les organisations de défense des droits de l'homme soulignent depuis longtemps : M. Assange risque d'être extradé vers un pays dont les hauts fonctionnaires et les services secrets veulent ouvertement se débarrasser de lui. À l'heure où nous sommes encore confrontés aux conséquences de la mort d'Alexei Navalny en Russie, il est également nécessaire de rappeler les violations des droits de l'homme commises en Occident. Si nous voulons être capables de dénoncer l'élimination des personnes gênantes dans les régimes autoritaires, nous devons être clairs quant à notre approche de la liberté d'expression dans un monde démocratique”.
Patrick Breyer, député européen du Parti Pirate allemand, commente :
“La politique de deux poids deux mesures, simplement parce que les États-Unis sont un État allié, compromet la crédibilité de l'Europe. Les États-Unis veulent faire de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, un exemple pour que personne n'ose divulguer des informations internes révélant des crimes de guerre, des détentions illégales, des violations des droits de l'homme et des actes de torture perpétrés par les grandes puissances mondiales. Pour nous, Pirates, cette transparence est à la fois une mission et un devoir, car ce n'est qu'ainsi que les puissants pourront être tenus pour responsables des crimes d'État et que les abus de pouvoir pourront cesser. C'est pourquoi nous appelons à la libération de Julian Assange.
“Lorsque j'ai soulevé l'affaire Assange lors d'un voyage de la Commission des affaires intérieures aux États-Unis, les représentants du gouvernement m'ont dit que tous les journalistes seraient poursuivis selon les mêmes normes. En d'autres termes, la liberté de la presse et le journalisme d'investigation, notre droit à la vérité et à la justice sont en jeu. Le monde entier s'intéresse désormais au Royaume-Uni et au respect qu'il doit accorder aux droits de l'homme et à la Convention des droits de l'homme. C'est la relation de la Grande-Bretagne avec l'UE qui est en jeu”.
À l'initiative des Pirates, un groupe de 46 députés européens issus de divers groupes politiques avait précédemment adressé un ultime appel au ministre britannique de l'intérieur pour qu'il assure la protection du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, et interdise sa possible extradition vers les États-Unis. Dans une lettre adressée la semaine dernière au ministre britannique de l'Intérieur, les signataires ont souligné leurs préoccupations concernant l'affaire Assange et ses implications pour la liberté de la presse, ainsi que les risques graves pour la santé d'Assange en cas d'extradition vers les États-Unis. Selon cette lettre, le gouvernement américain tente pour la première fois d'utiliser l'Espionage Act de 1917 contre un journaliste et un éditeur. Si les États-Unis y parviennent et qu'Assange est extradé, cela signifiera une redéfinition du journalisme d'investigation qui étendrait le champ d'application des lois pénales américaines au monde entier et aux citoyens non américains, mais sans pour autant garantir de la même manière la liberté d'expression inscrite dans la constitution américaine.