đâđš Dernier appel de Julian Assange
Julian a rĂ©vĂ©lĂ© ce que l'empire amĂ©ricain cherche Ă effacer de l'histoire. S'il est extradĂ©, c'est la mort des enquĂȘtes de la presse sur les rouages du pouvoir.
đâđš Dernier appel de Julian Assange
Par Chris Hedges, le 18 février 2024
LONDRES - Si Julian Assange se voit refuser l'autorisation de faire appel de son extradition vers les Ătats-Unis devant un panel de deux juges de la High Court de Londres cette semaine, il n'aura plus aucun recours possible au sein du systĂšme juridique britannique. Ses avocats peuvent demander Ă la Cour europĂ©enne des droits de l'homme (CEDH) un sursis d'exĂ©cution en vertu de l'article 39 du rĂšglement, qui n'est accordĂ© que dans des âcirconstances exceptionnelleâ et âseulement lorsqu'il existe un risque imminent de prĂ©judice irrĂ©parableâ. Mais il est loin d'ĂȘtre certain que la Cour britannique accepte. Elle peut ordonner l'extradition immĂ©diate de Julian avant l'instruction au titre de l'article 39, ou dĂ©cider d'ignorer une demande de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme visant Ă permettre Ă Julian de faire entendre sa cause devant la Cour.
La persĂ©cution de Julian, qui dure depuis prĂšs de 15 ans et a lourdement pesĂ© sur sa santĂ© physique et psychologique, est menĂ©e au nom de l'extradition vers les Ătats-Unis, oĂč il serait jugĂ© pour avoir prĂ©tendument violĂ© 17 chefs d'accusation de la loi sur l'espionnage de 1917, lui valant une peine potentielle de 170 ans.
Le âcrimeâ de Julian est d'avoir publiĂ© en 2010 des documents classifiĂ©s, des messages internes, des rapports et des vidĂ©os du gouvernement et de l'armĂ©e amĂ©ricains, fournis par la lanceuse d'alerte de l'armĂ©e amĂ©ricaine Chelsea Manning. Ce vaste ensemble de documents a rĂ©vĂ©lĂ© des massacres de civils, actes de torture, assassinats, la liste des dĂ©tenus de Guantanamo Bay et les conditions auxquelles ils ont Ă©tĂ© soumis, ainsi que les rĂšgles d'engagement en Irak. Les auteurs de ces crimes - y compris les pilotes d'hĂ©licoptĂšres amĂ©ricains qui ont abattu deux journalistes de Reuters et dix autres civils et gravement blessĂ© deux enfants, tous filmĂ©s dans la vidĂ©o âCollateral Murderâ - n'ont jamais Ă©tĂ© poursuivis en justice.
Julian a révélé ce que l'empire américain cherche à effacer de l'histoire.
La persĂ©cution de Julian est un message de mauvais augure pour le reste d'entre nous. DĂ©fiez l'empire amĂ©ricain, dĂ©noncez ses crimes, et peu importe qui vous ĂȘtes, peu importe le pays d'oĂč vous venez, peu importe oĂč vous vivez, vous serez traquĂ© et envoyĂ© aux Ătats-Unis pour y passer le reste de vos jours dans l'un des systĂšmes pĂ©nitentiaires les plus durs de la planĂšte. Si Julian est reconnu coupable, cela signifiera la mort du journalisme d'investigation sur les rouages du pouvoir d'Ătat. PossĂ©der, et encore moins publier, des documents classifiĂ©s - comme je l'ai fait lorsque j'Ă©tais journaliste au New York Times - sera criminalisĂ©. Et c'est lĂ le problĂšme, comme l'ont compris le New York Times, Der Spiegel, Le Monde, El PaĂs et The Guardian, qui ont publiĂ© une lettre collective demandant aux Ătats-Unis d'abandonner les poursuites Ă son encontre.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese et d'autres lĂ©gislateurs fĂ©dĂ©raux ont votĂ© jeudi pour que les Ătats-Unis et la Grande-Bretagne mettent fin Ă l'incarcĂ©ration de Julian, notant qu'elle dĂ©coulait de ce qu'il avait âfait son travail de journalisteâ en rĂ©vĂ©lant âles preuves de crimes des Ătats-Unisâ.
L'affaire judiciaire contre Julian, que j'ai couverte depuis le dĂ©but et que je couvrirai Ă nouveau Ă Londres cette semaine, revĂȘt une Ă©trange allure d'Alice au pays des merveilles, oĂč les juges et les avocats parlent sur un ton solennel de droit et de justice tout en tournant en dĂ©rision les principes les plus Ă©lĂ©mentaires des libertĂ©s civiles et de la jurisprudence.
Comment les audiences peuvent-elles se poursuivre alors que la sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© espagnole de l'ambassade d'Ăquateur, UC Global, oĂč Julian s'est rĂ©fugiĂ© pendant sept ans, a fourni Ă la CIA des enregistrements vidĂ©o de rĂ©unions entre Julian et ses avocats, bafouant ainsi le secret professionnel ? Rien que pour cela, l'affaire aurait dĂ» ĂȘtre rejetĂ©e par le tribunal.
Comment le gouvernement Ă©quatorien dirigĂ© par Lenin Moreno peut-il violer le droit international, en annulant le statut d'asile de Julian et en autorisant la police mĂ©tropolitaine de Londres Ă pĂ©nĂ©trer dans l'ambassade d'Ăquateur - territoire souverain de l'Ăquateur - pour embarquer Julian dans un fourgon de police qui l'attendait ?
Pourquoi les tribunaux ont-ils accepté l'accusation selon laquelle Julian n'est pas un journaliste légitime ?
Pourquoi les Ătats-Unis et la Grande-Bretagne ont-ils ignorĂ© l'article 4 de leur traitĂ© d'extradition qui interdit l'extradition pour des dĂ©lits politiques ?
Comment l'affaire contre Julian peut-elle se poursuivre aprĂšs que le tĂ©moin clĂ© des Ătats-Unis, Sigurdur Thordarson - un fraudeur et pĂ©dophile condamnĂ© - a admis avoir fabriquĂ© les accusations qu'il a portĂ©es contre Julian ?
Comment Julian, citoyen australien, peut-il ĂȘtre inculpĂ© en vertu de la loi amĂ©ricaine sur l'espionnage alors qu'il ne s'est pas livrĂ© Ă des actes d'espionnage et n'Ă©tait pas prĂ©sent aux Ătats-Unis lorsqu'il a reçu les documents ayant fait l'objet d'une fuite ?
Pourquoi les tribunaux britanniques autorisent-ils l'extradition de Julian vers les Ătats-Unis alors que la CIA, en plus de placer Julian sous surveillance vidĂ©o et numĂ©rique 24 heures sur 24 Ă l'ambassade d'Ăquateur, a envisagĂ© de le kidnapper et l'assassiner, avec des plans incluant une fusillade potentielle dans les rues de Londres avec la participation de la police mĂ©tropolitaine ?
Comment Julian peut-il ĂȘtre condamnĂ© en tant qu'Ă©diteur alors qu'il n'a pas, comme Daniel Ellsberg, obtenu et divulguĂ© les documents classifiĂ©s qu'il a publiĂ©s ?
Pourquoi le gouvernement amĂ©ricain n'accuse-t-il pas d'espionnage l'Ă©diteur du New York Times ou du Guardian pour avoir publiĂ© les mĂȘmes documents en partenariat avec WikiLeaks ?
Pourquoi Julian est-il maintenu en isolement dans une prison de haute sĂ©curitĂ© sans procĂšs depuis prĂšs de cinq ans, alors que sa seule violation technique de la loi est d'avoir enfreint les conditions de sa libĂ©ration sous caution lorsqu'il a demandĂ© l'asile Ă l'ambassade d'Ăquateur ? Normalement, ce manquement devrait ĂȘtre sanctionnĂ© sur le plan pĂ©nal .
Pourquoi la libération sous caution lui a-t-elle été refusée aprÚs son incarcération à la prison de Belmarsh ?
Si Julian est extradĂ©, son lynchage judiciaire ne fera qu'empirer. Sa dĂ©fense sera entravĂ©e par les lois antiterroristes amĂ©ricaines, notamment l'Espionage Act et les Special Administrative Measures (SAMs). Il continuera d'ĂȘtre empĂȘchĂ© de parler au public - sauf en de rares occasions - et d'ĂȘtre libĂ©rĂ© sous caution. Il sera jugĂ© par le tribunal fĂ©dĂ©ral du district Est de Virginie, oĂč la grande majoritĂ© des affaires d'espionnage ont Ă©tĂ© gagnĂ©es par le gouvernement amĂ©ricain. Le fait que le jury soit composĂ© en grande partie de personnes qui travaillent pour la CIA ou qui ont des amis ou des parents qui travaillent pour la CIA et d'autres agences de sĂ©curitĂ© nationale dont le siĂšge se trouve non loin du tribunal, contribue sans aucun doute Ă cette sĂ©rie de dĂ©cisions de justice.
Depuis le dĂ©but, les tribunaux britanniques ont rendu l'affaire notoirement difficile Ă couvrir, en limitant considĂ©rablement le nombre de places dans la salle d'audience, en fournissant des liens vidĂ©o dĂ©fectueux et, dans le cas de l'audience de cette semaine, en interdisant Ă quiconque en dehors de l'Angleterre et du Pays de Galles, y compris aux journalistes qui avaient dĂ©jĂ couvert les audiences, d'accĂ©der Ă un lien vers ce qui est censĂ© ĂȘtre une procĂ©dure publique.
Comme d'habitude, nous ne sommes pas informĂ©s des horaires ou des calendriers. La Cour rendra-t-elle une dĂ©cision Ă la fin des deux jours d'audience, les 20 et 21 fĂ©vrier ? Ou attendra-t-elle des semaines, voire des mois, pour rendre une dĂ©cision, comme elle l'a fait prĂ©cĂ©demment ? Permettra-t-elle Ă la Cour europĂ©enne des droits de l'homme d'examiner l'affaire ou renverra-t-elle immĂ©diatement Julian aux Ătats-Unis ? Je doute fort que la High Court transmette l'affaire Ă la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, Ă©tant donnĂ© que le Parlement du Conseil de l'Europe, qui a crĂ©Ă© la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, ainsi que son commissaire aux droits de l'homme, s'opposent Ă la dĂ©tention, Ă l'extradition et aux poursuites de Julian, car cela reprĂ©sente un prĂ©cĂ©dent dangereux pour les journalistes. La Cour honorera-t-elle la demande de Julian d'ĂȘtre prĂ©sent Ă l'audience, ou sera-t-il contraint de rester dans la prison de haute sĂ©curitĂ© HM Prison Belmarsh Ă Thamesmead, au sud-est de Londres, comme cela s'est dĂ©jĂ produit par le passĂ© ? Personne n'est en mesure de nous le dire.
Julian a Ă©chappĂ© Ă l'extradition en janvier 2021, lorsque la juge Vanessa Baraitser du tribunal de premiĂšre instance de Westminster a refusĂ© d'autoriser la demande d'extradition. Dans sa dĂ©cision de 132 pages, elle a estimĂ© qu'il existait un ârisque substantielâ que Julian se suicide en raison de la duretĂ© des conditions qu'il endurerait dans le systĂšme pĂ©nitentiaire amĂ©ricain. Mais ce n'Ă©tait lĂ qu'une infime marge de manĆuvre. La juge a acceptĂ© toutes les accusations portĂ©es par les Ătats-Unis contre Julian comme ayant Ă©tĂ© introduites de bonne foi. Elle a rejetĂ© les arguments selon lesquels l'affaire Ă©tait motivĂ©e par des considĂ©rations politiques, qu'il ne bĂ©nĂ©ficierait pas d'un procĂšs Ă©quitable aux Ătats-Unis et que les poursuites engagĂ©es contre lui constituaient une atteinte Ă la libertĂ© de la presse.
La dĂ©cision de Mme Baraitser a Ă©tĂ© annulĂ©e aprĂšs que le gouvernement amĂ©ricain a fait appel auprĂšs de la High Court de Londres. Bien que la High Court ait acceptĂ© les conclusions de Baraitser concernant le ârisque substantielâ de suicide de Julian s'il Ă©tait soumis Ă certaines conditions dans une prison amĂ©ricaine, elle a Ă©galement acceptĂ© quatre garanties contenues dans la note diplomatique amĂ©ricaine n° 74, remise Ă la Cour en fĂ©vrier 2021, qui garantissaient que Julian ne serait pas soumis Ă des conditions d'incarcĂ©ration restrictives.
Le gouvernement amĂ©ricain a affirmĂ© dans la note diplomatique que ses garanties ârĂ©pondent entiĂšrement aux prĂ©occupations qui ont poussĂ© le juge [de la juridiction infĂ©rieure] Ă libĂ©rer M. Assangeâ. Les âgarantiesâ stipulent que Julian ne sera pas soumis aux SAMs. Elles prĂ©voient que Julian, citoyen australien, pourra purger sa peine en Australie si le gouvernement australien demande son transfert. Elles promettent qu'il recevra des soins cliniques et psychologiques adĂ©quats. Ils promettent que, avant et aprĂšs le procĂšs, Julian ne sera pas dĂ©tenu dans le centre de dĂ©tention administrative maximale (ADX) de Florence, au Colorado.
Tout cela semble rassurant. Mais cela fait partie de la pantomime judiciaire cynique qui caractérise la persécution de Julian.
Personne n'est dĂ©tenu avant le procĂšs Ă ADX Florence. ADX Florence n'est pas non plus la seule prison supermax des Ătats-Unis oĂč Julian pourrait ĂȘtre incarcĂ©rĂ©. Il pourrait ĂȘtre placĂ© dans l'un de nos autres Ă©tablissements similaires Ă Guantanamo, dans une unitĂ© de gestion des communications (CMU). Les CMU sont des unitĂ©s trĂšs restrictives qui reproduisent l'isolement presque total imposĂ© par les SAM. Les âgarantiesâ ne sont pas juridiquement contraignantes. Elles sont toutes assorties de clauses dĂ©rogatoires.
Si Julian devait faire âquelque chose aprĂšs l'offre de ces garanties qui rĂ©ponde aux critĂšres d'imposition des SAMs ou de placement en ADXâ, il serait soumis Ă ces formes de contrĂŽle plus sĂ©vĂšres, comme l'a admis le tribunal. Si l'Australie ne demande pas de transfert, cela âne peut ĂȘtre un motif suffisant pour critiquer les Ătats-Unis ou pour considĂ©rer les garanties comme insuffisantes pour rĂ©pondre aux prĂ©occupations du jugeâ, peut-on lire dans la dĂ©cision. Et mĂȘme si ce n'Ă©tait pas le cas, il faudrait Ă Julian 10 Ă 15 ans pour faire appel de sa condamnation devant la Cour suprĂȘme des Ătats-Unis, ce qui suffirait amplement Ă le dĂ©truire psychologiquement et physiquement. Amnesty International a dĂ©clarĂ© que les âgaranties ne valent mĂȘme pas le papier sur lequel elles sont Ă©critesâ.
Les avocats de Julian vont tenter de convaincre deux juges de la High Court de l'autoriser à faire appel d'un certain nombre d'arguments contre l'extradition rejetés par le juge Baraitser en janvier 2021. Si l'appel est accepté, ses avocats feront valoir
que poursuivre Julian pour son activitĂ© journalistique reprĂ©sente une âgrave violationâ de son droit Ă la libertĂ© d'expression,
que Julian est poursuivi pour ses opinions politiques, ce que le traitĂ© d'extradition entre le Royaume-Uni et les Ătats-Unis ne permet pas,
que Julian est accusĂ© de âdĂ©lits purement politiquesâ et
que le traitĂ© d'extradition entre le Royaume-Uni et les Ătats-Unis interdit l'extradition de Julian,
que le traitĂ© d'extradition entre le Royaume-Uni et les Ătats-Unis interdit l'extradition dans de telles circonstances,
que Julian ne devrait pas ĂȘtre extradĂ© pour ĂȘtre poursuivi alors que l'Espionage Act âest appliquĂ© dans des conditions sans prĂ©cĂ©dent et impossibles Ă prĂ©voirâ,
que les accusations pourraient ĂȘtre modifiĂ©es et entraĂźner la peine de mort pour Julian, et
que Julian ne bĂ©nĂ©ficiera pas d'un procĂšs Ă©quitable aux Ătats-Unis.
Si la High Court accorde Ă Julian l'autorisation de faire appel, une nouvelle audience sera programmĂ©e au cours de laquelle il plaidera les motifs de son appel. Si la High Court refuse d'accorder Ă Julian l'autorisation de faire appel, la seule option qui lui reste est de faire appel devant la Cour europĂ©enne des droits de l'homme. S'il n'est pas en mesure de saisir la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, il sera extradĂ© vers les Ătats-Unis.
La décision de demander l'extradition de Julian, envisagée par l'administration de Barack Obama, a été poursuivie par l'administration de Donald Trump à la suite de la publication par WikiLeaks des documents connus sous le nom de Vault 7, qui exposaient les programmes de cyberguerre de la CIA, notamment ceux conçus pour surveiller et prendre le contrÎle des voitures, des téléviseurs intelligents, des navigateurs web et des systÚmes d'exploitation de la plupart des smartphones.
Les dirigeants du parti démocrate sont devenus aussi sanguinaires que les républicains à la suite de la publication par WikiLeaks de dizaines de milliers de courriels du Comité national démocrate (DNC) et de hauts responsables démocrates, notamment ceux de John Podesta, président de la campagne d'Hillary Clinton lors de l'élection présidentielle de 2016.
Les courriels de Podesta ont rĂ©vĂ©lĂ© que Mme Clinton et d'autres membres de l'administration Obama savaient que l'Arabie saoudite et le Qatar - qui avaient tous deux fait don de millions de dollars Ă la Fondation Clinton - Ă©taient d'importants bailleurs de fonds de l'Ătat islamique d'Irak et de Syrie. Ils ont rĂ©vĂ©lĂ© les transcriptions de trois entretiens privĂ©s que Mme Clinton a eus avec Goldman Sachs et pour lesquels elle a reçu 675 000 dollars, une somme si importante qu'elle ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme un pot-de-vin. Dans ces courriels, on voit Mme Clinton dire aux Ă©lites financiĂšres qu'elle souhaite âl'ouverture du commerce et des frontiĂšresâ, et qu'elle pense que les dirigeants de Wall Street sont les mieux placĂ©s pour gĂ©rer l'Ă©conomie, une dĂ©claration qui contredit les promesses de rĂ©forme financiĂšre qu'elle avait faites pendant sa campagne Ă©lectorale. Ils ont rĂ©vĂ©lĂ© la stratĂ©gie de âjoueur de flĂ»teâ de la campagne Clinton, ainsi qu'elle a elle-mĂȘme caractĂ©risĂ©e, consistant Ă utiliser ses contacts avec la presse pour influencer les primaires rĂ©publicaines en âvalorisantâ ce qu'elle appelait des âcandidats plus extrĂȘmesâ, afin de s'assurer que Trump ou Ted Cruz remporte l'investiture de leur parti. Ils rĂ©vĂšlent que Mme Clinton connaissait Ă l'avance les questions posĂ©es lors d'un dĂ©bat de la primaire. Les courriels ont Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que Mme Clinton Ă©tait l'un des artisans de la guerre et de la destruction de la Libye, guerre dont elle pensait qu'elle lui permettrait d'amĂ©liorer ses compĂ©tences en tant que candidate Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle.
Les journalistes peuvent faire valoir que ces informations, tout comme les journaux de guerre, auraient dû rester secrÚtes. Mais s'ils le font, c'est qu'ils ne peuvent certainement pas se considérer comme des journalistes.
Les dirigeants dĂ©mocrates, qui ont tentĂ© de rendre la Russie responsable de leur dĂ©faite Ă©lectorale face Ă Trump - dans ce qui est devenu le Russiagate - ont accusĂ© les courriels de Podesta et les fuites du DNC d'avoir Ă©tĂ© obtenus par des pirates informatiques du gouvernement russe, bien que l'enquĂȘte menĂ©e par Robert Mueller, l'ancien directeur du FBI,
ân'ait pas permis de recueillir suffisamment de preuves recevables selon lesquelles WikiLeaks aurait eu connaissance d'un piratage prĂ©sumĂ© de l'Ătat russe - ou mĂȘme aurait Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment aveugle Ă ce piratageâ.
Julian est persĂ©cutĂ© parce qu'il a fourni au public des informations cruciales sur les crimes et les mensonges du gouvernement amĂ©ricain depuis la publication des âPentagon Papersâ. Comme tous les grands journalistes, il n'Ă©tait pas partisan. Sa cible Ă©tait le pouvoir.
Il a rendu public le meurtre de prÚs de 700 civils qui s'étaient approchés trop prÚs des convois et des postes de contrÎle américains, dont des femmes enceintes, des aveugles et des sourds, et au moins 30 enfants.
Il a rendu publics plus de 15 000 décÚs non signalés de civils irakiens, ainsi que la torture et les mauvais traitements infligés à quelque 800 hommes et jeunes garçons, ùgés de 14 à 89 ans, dans le camp de détention de Guantånamo Bay.
Il nous a montré qu'en 2009, Hillary Clinton avait ordonné à des diplomates américains d'espionner le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et d'autres représentants de la Chine, de la France, de la Russie et du Royaume-Uni, espionnant notamment leur empreinte génétique, leur scan de l'iris, leurs empreintes digitales et leurs mots de passe personnels.
Il a rĂ©vĂ©lĂ© qu'Obama, Hillary Clinton et la CIA ont soutenu le coup d'Ătat militaire de juin 2009 au Honduras qui a renversĂ© le prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu Manuel Zelaya et l'a remplacĂ© par un rĂ©gime militaire meurtrier et corrompu.
Il a rĂ©vĂ©lĂ© que les Ătats-Unis avaient secrĂštement lancĂ© des attaques de missiles, de bombes et de drones au YĂ©men, tuant des dizaines de civils.
Aucun autre journaliste contemporain n'est parvenu à égaler ses révélations.
Julian est le premier. Nous Nous sommes les prochains.