👁🗨 Des députés US appellent Biden à gracier Assange & adresser un “message clair” sur la liberté des médias
“En graciant Assange, Biden peut non seulement corriger une grave injustice, mais aussi passer le message fort que défendre la démocratie & la liberté de la presse reste au cœur de sa présidence”.
👁🗨 Des députés US appellent Biden à gracier Assange & adresser un “message clair” sur la liberté des médias
Par Paul Karp, le 26 novembre 2024
James McGovern et Thomas Massie avertissent le président américain être “profondément préoccupés” par le précédent que constitue l'accord conclu avec le fondateur de WikiLeaks.
Le président Joe Biden a été appelé à gracier Julian Assange par deux membres du Congrès américain qui avertissent être “profondément préoccupés” par le dangereux précédent créé par plaidoyer de culpabilité du fondateur de WikiLeaks pour la poursuite de journalistes et de lanceurs d'alerte pour délit d'espionnage.
James McGovern, Démocrate progressiste du Massachusetts, et Thomas Massie, Républicain libertaire du Kentucky, ont adressé au président une demande bipartite de grâce pour l'éditeur australien au début du mois de novembre.
Ils ont exhorté M. Biden à
“envoyer un message clair selon lequel le gouvernement américain, sous votre direction, ne ciblera pas les journalistes et les médias et se gardera d'enquêter sur eux pour avoir fait leur travail”.
M. Assange a été libéré en juin 2024 après avoir plaidé coupable d'avoir enfreint la loi américaine sur l'espionnage, dans le cadre d'un accord qui lui a permis de rentrer chez lui en Australie et qui a mis fin à une saga judiciaire interminable de 14 ans.
Assange a été inculpé dans le cadre de la publication de centaines de milliers de documents fuités sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak, ainsi que de câbles diplomatiques, en 2010 et 2011.
Dans une lettre datée du 1er novembre, MM. McGovern et Massie ont exprimé leur “satisfaction” que l'affaire pénale ait été résolue et que la requête d'extradition vers le Royaume-Uni ait été abandonnée, mettant ainsi
“un terme à la détention prolongée de M. Assange et [lui permettant] de retrouver sa famille et de retourner dans son pays d'origine, l'Australie”.
Mais les deux hommes se sont déclarés “profondément préoccupés” par les termes de l'accord qui prévoit que M. Assange, éditeur, “plaide coupable à des accusations criminelles”.
“En termes simples, on craint depuis longtemps et à juste titre que la section 793 [de la loi sur l'espionnage], qui criminalise l'obtention, la possession ou la divulgation d'informations sensibles, puisse être utilisée contre des journalistes et des organismes de presse engagés dans leurs activités courantes, en particulier ceux qui couvrent des sujets liés à la Sécurité nationale”.
Le binôme a noté que ce risque
“a motivé la décision de l'administration Obama de ne pas poursuivre M. Assange” et que ce dernier est “le premier éditeur à avoir fait l'objet de poursuites en vertu de cette loi”.
Ils ont déclaré partager le point de vue de Jodie Ginsberg, directrice générale du Comité pour la protection des journalistes, qui a réagi à l'accord de plaidoyer en déclarant :
“Bien que nous nous réjouissions de la libération de M. Assange, les poursuites engagées par les États-Unis ont créé un précédent juridique préjudiciable en ouvrant la voie aux poursuites contre le journalisme en vertu de la loi sur l'espionnage (Espionage Act), lorsque des lanceurs d'alerte transmettent des informations classifiées”.
MM. McGovern et Massie, qui ont précédemment collaboré avec d'autres membres du Congrès pour demander l'abandon des poursuites, ont invité M. Biden à gracier M. Assange, arguant qu'“une grâce annulerait le précédent créé par le plaidoyer”.
Le frère de M. Assange, Gabriel Shipton, et son épouse, Stella Assange, se trouvent cette semaine à Canberra, la capitale australienne, et M. Shipton retournera à Washington en janvier dans le cadre d'une campagne visant à obtenir la grâce de M. Assange et à inciter M. Biden à prendre des mesures avant qu'il ne quitte ses fonctions.
Les deux hommes ont également appelé le Premier ministre australien, Anthony Albanese, qui a affirmé avant l'accord qu'il avait évoqué le cas d'Assange avec M. Biden, de solliciter une grâce lors de son appel téléphonique pour son départ de la Maison Blanche.
“En graciant Julian Assange, le président Biden peut non seulement corriger une grave injustice, mais aussi envoyer le message fort que la défense de la démocratie et de la liberté de la presse reste au cœur de sa présidence”,
souligne une pétition en faveur de la campagne.
Ce ne serait que justice !