đâđš Discours de J.D. Vance Ă Munich
âSoyez Ă l'Ă©coute des messages du peuple, mĂȘme s'ils sont inattendus, mĂȘme si vous n'ĂȘtes pas d'accord. Ainsi, vous affronterez l'avenir avec dĂ©termination & confiance, forts du soutien de la nationâ.
đâđš Discours de J.D. Vance Ă Munich
Via Mat Taibbi, le 16 février 2025
Le vice-président fustige l'Europe pour ne pas avoir respecté les résultats électoraux, avoir Îté toute légitimité aux circonscriptions politiques et avoir pratiqué la censure. Discours complet.
âAujourd'hui, je voudrais bien sĂ»r aborder la question de nos valeurs communes. Et, naturellement, c'est formidable d'ĂȘtre de retour en Allemagne. Comme vous l'avez peut-ĂȘtre appris plus tĂŽt, je suis venu ici l'annĂ©e derniĂšre en tant que sĂ©nateur des Ătats-Unis. J'ai vu le ministre des Affaires Ă©trangĂšres David Lammy, et nous avons plaisantĂ© en disant que nous avions tous deux des fonctions bien diffĂ©rentes de celles que nous occupons aujourd'hui. Mais il est temps maintenant pour chacun de nous, pour tous ceux d'entre nous qui ont eu la chance de se voir confier un pouvoir politique par leurs peuples respectifs, de l'utiliser Ă bon escient pour amĂ©liorer nos vies.
âEt je tiens Ă dire que j'ai eu la chance, au cours de mon sĂ©jour ici, de passer un peu de temps en dehors des murs de cette confĂ©rence au cours des derniĂšres 24 heures, et j'ai Ă©tĂ© trĂšs impressionnĂ© par l'hospitalitĂ© des Munichois, mĂȘme s'ils sont encore sous le choc de l'horrible attaque d'hier. La premiĂšre fois que je suis venu Ă Munich, c'Ă©tait en compagnie de ma femme, qui est ici avec moi aujourd'hui, pour un voyage privĂ©. J'ai toujours aimĂ© la ville de Munich et ses habitants.
âNous sommes trĂšs Ă©mus et nos pensĂ©es et nos priĂšres vont Ă Munich et aux personnes touchĂ©es par le drame qui a frappĂ© cette belle communautĂ©. Nous pensons Ă vous, nous prions pour vous et nous vous soutiendrons dans les jours et les semaines Ă venir.
Applaudissements. âMerci. J'espĂšre que ces applaudissements ne seront pas les derniers !
âNous sommes rĂ©unis ici, aujourd'hui, pour parler sĂ©curitĂ©. Et nous parlons bien sĂ»r des menaces qui pĂšsent sur notre sĂ©curitĂ© extĂ©rieure. Je vois de nombreux grands chefs militaires rassemblĂ©s ici en ce jour. Mais si l'administration Trump est extrĂȘmement prĂ©occupĂ©e par la sĂ©curitĂ© europĂ©enne et estime que nous pouvons parvenir Ă un rĂšglement raisonnable entre la Russie et l'Ukraine - et nous pensons Ă©galement qu'il est important que l'Europe intensifie considĂ©rablement ses efforts de dĂ©fense dans les annĂ©es Ă venir - la menace qui me prĂ©occupe le plus vis-Ă -vis de l'Europe n'est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extĂ©rieur. Ce qui m'inquiĂšte, c'est la menace intĂ©rieure, le recul de l'Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagĂ©es avec les Ătats-Unis d'AmĂ©rique.
âRĂ©cemment, un ancien commissaire europĂ©en s'est exprimĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision et s'est rĂ©joui que le gouvernement roumain ait annulĂ© les Ă©lections. Il a fait savoir que si tout ne se passait pas comme prĂ©vu, le mĂȘme scĂ©nario pourrait se reproduire en Allemagne.
âCes dĂ©clarations cavaliĂšres sont choquantes pour nous, AmĂ©ricains. Depuis des annĂ©es, on nous dit que tout ce que nous finançons et soutenons l'est au nom de nos valeurs dĂ©mocratiques communes. Tout, de notre politique envers l'Ukraine Ă la censure numĂ©rique, a pour but de dĂ©fendre la dĂ©mocratie. Mais lorsque nous constatons que des tribunaux europĂ©ens annulent des Ă©lections et que de hauts responsables menacent d'en annuler d'autres, nous sommes en droit de nous demander si nous respectons nous-mĂȘmes des normes suffisamment exigeantes. Et je dis ânousâ, car je crois fondamentalement que nous faisons partie d'une seule et mĂȘme Ă©quipe.
âIl ne suffit pas de parler de valeurs dĂ©mocratiques. Nous devons les vivre. De mĂ©moire d'homme, la guerre froide a opposĂ© les dĂ©fenseurs de la dĂ©mocratie Ă des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Pensons-nous que ceux qui ont censurĂ© les dissidents, fermĂ© les Ă©glises et annulĂ© les Ă©lections, sont meilleurs ? Certainement pas.
âEt Dieu merci, ces derniers ont perdu cette guerre froide. Ils ont perdu parce qu'ils n'ont ni apprĂ©ciĂ© ni respectĂ© tous les bienfaits extraordinaires de la libertĂ©, la libertĂ© de surprendre, de faire des erreurs, d'inventer, de construire. On ne peut imposer innovation ou crĂ©ativitĂ©, tout comme on ne peut dicter comment penser, ressentir ou croire. Et nous sommes convaincus que ces aspects sont Ă©troitement liĂ©s. Malheureusement, quand je regarde l'Europe aujourd'hui, je ne sais pas toujours bien ce que sont devenus certains des vainqueurs de la guerre froide.
âJe regarde vers Bruxelles, oĂč les responsables de la Commission europĂ©enne ont averti les citoyens qu'ils entendent interdire l'accĂšs aux rĂ©seaux sociaux en pĂ©riode de troubles civils, dĂšs que sont repĂ©rĂ©s ce qu'ils jugent ĂȘtre, je cite, des âcontenus haineuxâ. Ou vers le mĂȘme pays oĂč la police a opĂ©rĂ© des descentes contre des citoyens soupçonnĂ©s d'avoir postĂ© des commentaires antifĂ©ministes en ligne pour combattre âla misogynieâ sur internet.
âJe me tourne vers la SuĂšde, oĂč, il y a deux semaines, le gouvernement a condamnĂ© un activiste chrĂ©tien pour avoir brĂ»lĂ© des exemplaires du Coran, entraĂźnant le meurtre de son ami. Et comme l'a fait remarquer de maniĂšre inquiĂ©tante le juge dans cette affaire, les lois suĂ©doises censĂ©es protĂ©ger la libertĂ© d'expression n'accordent en fait pas â et je cite â âun blanc-seingâ pour faire ou dire quoi que ce soit susceptible d'offenser une communautĂ©.
âEt, plus alarmant encore, en nous tournant vers nos trĂšs chers amis britanniques, le recul de la libertĂ© de conscience a mis en pĂ©ril les libertĂ©s fondamentales des Britanniques, en particulier des Britanniques de confession religieuse. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusĂ© Adam Smith Conner, un physiothĂ©rapeute de 51 ans et vĂ©tĂ©ran de l'armĂ©e, du crime odieux d'avoir priĂ© en silence pendant trois minutes Ă 50 mĂštres d'une clinique pratiquant des avortements, sans gĂȘner ni interagir avec quiconque, simplement en priant en silence. AprĂšs que les forces de l'ordre britanniques eurent repĂ©rĂ© Adam et exigĂ© de savoir pourquoi il priait, il a simplement rĂ©pondu qu'il priait pour son fils Ă naĂźtre.
âSa petite amie et lui avaient avortĂ© des annĂ©es auparavant. Mais les policiers ne sâen sont Ă©mus. Adam a Ă©tĂ© reconnu coupable d'avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les zones tampons, qui criminalise la priĂšre silencieuse et d'autres actions susceptibles d'influencer la dĂ©cision d'une personne dans un rayon de 200 mĂštres d'un centre d'avortement. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă payer des milliers de livres de frais de justice Ă l'accusation.
âJ'aimerais pouvoir dire que c'Ă©tait un cas isolĂ©, ou lâexemple aberrant d'une loi mal rĂ©digĂ©e appliquĂ©e Ă un individu. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois Ă peine, le gouvernement Ă©cossais s'est mis Ă distribuer des avertissements aux citoyens dont les maisons sont situĂ©es dans des zones dites d'accĂšs sĂ©curisĂ©, les informant que mĂȘme la priĂšre privĂ©e Ă domicile peut constituer une infraction Ă la loi. Naturellement, le gouvernement a exhortĂ© les lecteurs Ă signaler tout citoyen soupçonnĂ© de crime d'opinion en Grande-Bretagne et dans toute l'Europe.
âLa libertĂ© d'expression, je le crains, est en recul et, chers amis, pour faire un peu dâhumour, mais aussi par souci de vĂ©ritĂ©, j'admets que parfois, les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d'Europe, mais Ă©manent de mon propre pays, oĂč l'administration prĂ©cĂ©dente a menacĂ©, harcelĂ© et fait pression sur les plateformes de rĂ©seaux sociaux pour censurer ce qu'elle a appelĂ© la dĂ©sinformation. La dĂ©sinformation, comme, par exemple, l'idĂ©e que le coronavirus s'Ă©tait probablement Ă©chappĂ© d'un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragĂ© les entreprises privĂ©es Ă faire taire ceux qui osaient dire ce qui s'est ensuite avĂ©rĂ© ĂȘtre une vĂ©ritĂ© incontestable.
âJe viens donc ici aujourd'hui non seulement vous faire part d'une observation, mais aussi vous faire une offre. Et si l'administration Biden Ă©tait prĂȘte Ă tout pour faire taire ceux qui ont osĂ© dire ce qu'ils pensaient, l'administration Trump fera exactement le contraire, et j'espĂšre que nous pourrons oeuvrer ensemble sur ce point.
âĂ Washington, on peut dire qu'un nouveau shĂ©rif est en ville. Et sous l'impulsion de Donald Trump, nous pouvons ĂȘtre en dĂ©saccord avec votre point de vue, mais nous nous battrons pour dĂ©fendre votre droit Ă l'exprimer publiquement. Aujourd'hui, la situation est telle que la Roumanie a purement et simplement annulĂ© les rĂ©sultats de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de dĂ©cembre dernier, invoquant la crainte infondĂ©e d'une agence du renseignement, et la pression Ă©norme de ses voisins continentaux.
âMaintenant, si j'ai bien compris, on fait valoir que la dĂ©sinformation russe aurait influencĂ© les Ă©lections roumaines. Mais je voudrais demander Ă mes amis europĂ©ens de prendre un peu de recul. Vous pouvez penser qu'il est inacceptable que la Russie achĂšte l'espace publicitaire sur les rĂ©seaux sociaux pour influencer vos Ă©lections. Nous le pensons aussi. Vous pouvez mĂȘme le condamner sur la scĂšne internationale. Mais si votre dĂ©mocratie peut ĂȘtre dĂ©truite par quelques centaines de milliers de dollars de publicitĂ© numĂ©rique provenant d'un pays Ă©tranger, il faut bien admettre qu'elle manquait sans doute de soliditĂ© au dĂ©part.
âLa bonne nouvelle, c'est vos dĂ©mocraties sont, Ă mon avis, bien moins fragiles que ce que beaucoup semblent craindre.
âEt je crois fermement que permettre Ă nos citoyens d'exprimer leur opinion ne fera que nous rendre plus forts. Ce qui, bien sĂ»r, nous ramĂšne Ă Munich, oĂč les organisateurs de cette mĂȘme confĂ©rence ont exclus les reprĂ©sentants des partis dits populistes de gauche et de droite de ces Ă©changes. Encore une fois, nous ne sommes pas obligĂ©s d'ĂȘtre d'accord avec tout ce que font ou disent certains. Mais lorsque les dirigeants politiques reprĂ©sentent une part consĂ©quente de la population, il leur incombe au moins dâinitier le dialogue.
âPour nous, de l'autre cĂŽtĂ© de l'Atlantique, cela ressemble de plus en plus aux vieux intĂ©rĂȘts figĂ©s dissimulĂ©s derriĂšre les terme hideux de lâĂšre soviĂ©tique, tels que âdĂ©sinformationâ et âmĂ©sinformationâ, ou tout simplement lâopposition Ă un point de vue alternatif exprimant une opinion diffĂ©rente, ou - Dieu nous en prĂ©serve - un vote diffĂ©rent, ou mĂȘme - pire encore - une Ă©lection inattendue.
âAujourd'hui, nous participons Ă une confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ©, et je suis certain que vous tous ĂȘtes prĂ©parĂ©s Ă Ă©voquer les moyens que vous comptez mettre en Ćuvre pour augmenter les dĂ©penses de la DĂ©fense au cours des prochaines annĂ©es, conformĂ©ment au nouvel objectif. Et c'est une bonne chose, car comme le prĂ©sident Trump l'a clairement soulignĂ©, nos amis europĂ©ens devront jouer un rĂŽle plus important dans l'avenir de ce continent. Nous ne pensons pas que vous considĂ©riez lâexpression âpartage des tĂąchesâ avec plaisir, mais nous croyons qu'il est crucial, dans le cadre d'une alliance commune, que les EuropĂ©ens prennent le relais pendant que l'AmĂ©rique se concentre sur les rĂ©gions du monde en grand danger.
âMais permettez-moi Ă©galement de vous demander comment vous envisagez les questions budgĂ©taires, sans savoir quoi dĂ©fendre ? J'ai dĂ©jĂ beaucoup appris au cours de nos conversations, au fil de nombreuses discussions intĂ©ressantes avec un grand nombre de personnalitĂ©s rĂ©unies dans cette salle. J'ai beaucoup entendu parler de vos prĂ©occupations Ă vous dĂ©fendre, et cette question est lĂ©gitime. Mais ce qui m'a semblĂ© un peu moins clair, et certainement Ă de nombreux citoyens europĂ©ens, c'est de savoir exactement ce contre quoi vous vous dĂ©fendez. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sĂ©curitĂ© partagĂ© que nous jugeons tous si important ?
âJ'ai la profonde conviction que la sĂ©curitĂ© n'existe quâĂ condition dâĂȘtre Ă l'Ă©coute des voix, opinions et consciences qui animent votre propre peuple. L'Europe est confrontĂ©e Ă de nombreux dĂ©fis. Mais la crise Ă laquelle ce continent est confrontĂ© aujourdâhui, Ă laquelle il me semble que nous sommes tous confrontĂ©s collectivement, est celle que nous avons nous-mĂȘmes initiĂ©e. Si vous craignez vos propres Ă©lecteurs, l'AmĂ©rique ne peut rien faire pour vous. Pas plus que vous ne pouvez contribuer au bien-ĂȘtre du peuple amĂ©ricain qui m'a Ă©lu et qui a Ă©lu le prĂ©sident Trump. Vous aurez besoin de mandats dĂ©mocratiques pour accomplir quoi que ce soit d'important dans les annĂ©es Ă venir.
âN'avons-nous pas appris que l'instabilitĂ© est la consĂ©quence de gouvernements faiblement soutenus par le peuple ? Pourtant, tant de rĂ©alisations importantes peuvent ĂȘtre accomplies avec le soutien dĂ©mocratique qui, je pense, viendra d'une plus grande Ă©coute des citoyens. Si vous voulez bĂ©nĂ©ficier d'Ă©conomies compĂ©titives, d'une Ă©nergie abordable et de filiĂšres d'approvisionnement fiables, vous aurez besoin de gouvernements forts, et vous devrez faire des choix difficiles pour y parvenir.
âNous le savons. En AmĂ©rique, un mandat dĂ©mocratique ne s'obtient pas en censurant ses adversaires ou en les jetant en prison. Qu'il s'agisse du leader de l'opposition, d'une humble chrĂ©tienne en priĂšre chez elle ou d'un journaliste qui tente de relater l'actualitĂ©. On ne l'obtient pas non plus en ignorant son Ă©lectorat sur des questions fondamentales, comme celle de savoir qui fait ou non partie de notre sociĂ©tĂ©.
âEt de tous les dĂ©fis urgents auxquels sont confrontĂ©s les pays reprĂ©sentĂ©s ici, je crois que rien n'est plus prioritaire que les migrations massives. Aujourd'hui, prĂšs d'une personne sur cinq vivant dans ce pays vient de l'Ă©tranger. C'est bien sĂ»r un record historique. Aux Ătats-Unis, le nombre d'immigrants a Ă©galement atteint un niveau record, similaire Ă celui de l'Europe. Le nombre d'immigrants entrĂ©s dans l'UE en provenance de pays tiers a doublĂ© entre 2021 et 2022 seulement. Et il a encore augmentĂ© depuis.
âLa situation est trĂšs claire. Elle ne s'est pas produite par hasard. Elle est la consĂ©quence d'une sĂ©rie de dĂ©cisions politiques prises en toute connaissance de cause par les dirigeants de l'Europe et du monde entier ces dizaine derniĂšres annĂ©es. Hier, dans cette mĂȘme ville, nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins des horreurs engendrĂ©es par de telles politiques. Et bien sĂ»r, je ne peux l'Ă©voquer sans penser aux vies innocentes que cette terrible journĂ©e d'hiver Ă Munich a fauchĂ©es. Nos pensĂ©es et nos priĂšres les accompagnent et les suivront toujours. Mais tout d'abord, pourquoi cela s'est-il produit ?
âC'est une histoire terrible, mais qui se rĂ©pĂšte bien trop souvent en Europe, et malheureusement aussi aux Ătats-Unis. Un demandeur d'asile, souvent un jeune homme d'une vingtaine d'annĂ©es, dĂ©jĂ connu de la police, fonce dans la foule avec sa voiture et bouleverse une communautĂ©. Combien de temps devrons-nous subir ces revers Ă©pouvantables avant de changer de cap et dâaiguiller notre civilisation commune vers une nouvelle voie ? En Europe, et malheureusement trop souvent aux Ătats-Unis aussi, les Ă©lecteurs ne se sont pas rendus aux urnes pour ouvrir les vannes Ă des millions d'immigrants non contrĂŽlĂ©s. Mais savez-vous ce pour quoi ils ont votĂ© ? En Angleterre, ils ont votĂ© pour le Brexit. Et qu'ils soient pour ou contre, ils ont votĂ© pour. Et partout en Europe, ils sont de plus en plus nombreux Ă voter pour des responsables politiques leur promettant de mettre fin Ă une immigration incontrĂŽlĂ©e. J'adhĂšre Ă bon nombre de ces prĂ©occupations, mais libre Ă vous de ne pas partager mon point de vue.
âJe crois simplement que les citoyens se soucient de leur pays, de leurs rĂȘves, de leur sĂ©curitĂ© et de leur capacitĂ© Ă subvenir Ă leurs besoins et Ă ceux de leurs enfants.
âEt ils veulent ĂȘtre entendus. C'est l'une des premiĂšres leçons Ă retenir de mon bref passage en politique. Contrairement Ă ce que l'on peut entendre Ă Davos, les citoyens de nos pays ne se considĂšrent gĂ©nĂ©ralement pas comme des pions interchangeables d'une Ă©conomie mondialisĂ©e. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne veuillent plus ĂȘtre ignorĂ©s par leurs dirigeants. Et c'est le rĂŽle de la dĂ©mocratie de trancher ces grandes questions dans les urnes.
âJ'estime que rejeter ou ignorer les prĂ©occupations des Ă©lecteurs, ou pire encore, faire taire les mĂ©dias, annuler les Ă©lections ou exclure des citoyens du processus politique, ne nous protĂšge en rien. C'est mĂȘme la façon la plus sĂ»re de dĂ©truire une dĂ©mocratie. Exprimer son opinion n'a rien dâune ingĂ©rence lors d'Ă©lections. Y compris lorsque les opinions exprimĂ©es sont extĂ©rieures Ă votre pays, mĂȘme lorsqu'elles Ă©manent de personnes trĂšs influentes. Et croyez-moi, je vous le dis avec humour, si la dĂ©mocratie amĂ©ricaine peut survivre Ă dix ans de Greta Thunberg, vous survivrez Ă quelques mois d'Elon Musk.
âMais une dĂ©mocratie, qu'elle soit amĂ©ricaine, allemande ou europĂ©enne, ne peut survivre en disant Ă des millions d'Ă©lecteurs que leurs pensĂ©es et leurs prĂ©occupations, leurs aspirations, leurs appels de secours ne sont pas fondĂ©s ou ne mĂ©ritent pas d'ĂȘtre pris en compte.
âLa dĂ©mocratie repose sur le principe sacrĂ© que la voix du peuple compte. On ne peut faire abstraction de ce principe. Soit il est respectĂ©, soit il ne l'est pas. Chers EuropĂ©ens, le peuple dispose d'une voix. Les dirigeants europĂ©ens ont le choix. Et je suis intimement convaincu que nous ne devons pas avoir peur de l'avenir.
âSoyez Ă l'Ă©coute des messages de votre peuple, mĂȘme lorsqu'ils sont surprenants, mĂȘme lorsque vous n'ĂȘtes pas d'accord. Ainsi, vous affronterez l'avenir avec dĂ©termination et confiance, forts du soutien de la nation. Et c'est lĂ , pour moi, la grandeur de la dĂ©mocratie. Elle ne se trouve pas dans ces bĂątiments austĂšres ou ces superbes hĂŽtels. Elle transcende mĂȘme les grandes institutions façonnĂ©es par notre sociĂ©tĂ© partagĂ©e.
âCroire en la dĂ©mocratie, c'est reconnaĂźtre que chacun de nos concitoyens porte en lui la sagesse, et une voix. Si nous refusons d'Ă©couter cette voix, mĂȘme nos combats les plus fĂ©conds seront vains. Comme l'a dit un jour le pape Jean-Paul II, que je considĂšre comme l'un des plus extraordinaires dĂ©fenseurs de la dĂ©mocratie sur ce continent et ailleurs : âSoyez sans crainteâ.
âNe craignons pas nos concitoyens, mĂȘme lorsqu'ils expriment des opinions contraires Ă celles de leurs dirigeants.
âMerci Ă tous. Bonne chance Ă vous tous. Que Dieu vous bĂ©nisseâ.