đâđš En Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale, lâOTAN de tous les dangers maintient son cap
Les sommets de l'OTAN sont un show, un exercice de propagande de masse . L'OTAN a un rĂ©el objectif - la domination mondiale Ă n'importe quel prix - objectif bien trop rĂ©prĂ©hensible pour ĂȘtre affichĂ©.
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Par Patrick Lawrence pour ScheerPost , le 17 juillet 2024
Voici maintenant cinq ans qu'Emmanuel Macron, dans l'une de ces dĂ©clarations abruptes qui ont fait sa rĂ©putation, a dĂ©clarĂ© Ă The Economist, en faisant rĂ©fĂ©rence Ă l'Occident collectif : âCe que nous vivons actuellement, c'est la mort cĂ©rĂ©brale de l'OTAN.â Cette dĂ©claration a choquĂ© les responsables de tout le continent.
âCe n'est pas mon point de vueâ, a rĂ©pondu trĂšs augustement Angela Merkel. âJe ne pense pas qu'il soit utile de porter des jugements aussi tranchĂ©s.â Heiko Maas, ministre des Affaires Ă©trangĂšres de la chanceliĂšre allemande, a ajoutĂ©, trĂšs imaginatif : âJe ne pense pas que l'OTAN soit en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale.â
L'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord a cĂ©lĂ©brĂ© son 75e anniversaire la semaine derniĂšre, 32 prĂ©sidents et premiers ministres se rĂ©unissant dans le mĂȘme auditorium de Washington oĂč les premiers dirigeants, dont 12 Ă l'Ă©poque, ont signĂ© son traitĂ© fondateur le 4 avril 1949. Joe Biden a bien entendu prĂ©sidĂ© les cĂ©rĂ©monies d'anniversaire. Dans cette perspective, reconnaissons au dirigeant français la prescience avec laquelle il a diagnostiquĂ© le dysfonctionnement cĂ©rĂ©bral de l'OTAN. Comme l'a soulignĂ© Joe Lauria dans un article de Consortium News Ă l'issue du sommet de jeudi dernier, il s'agit d'une organisation dont les membres sont collectivement en train de perdre la tĂȘte.
Mais il faut bien saisir ce que par cette remarque, Macron a voulu dire et ce qu'il n'a pas voulu dire. Il n'a pas dĂ©clarĂ©, comme cela pourrait ĂȘtre facilement mal interprĂ©tĂ©, que l'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord Ă©tait sans objet ou obsolĂšte : c'Ă©tait la position de Donald Trump, alors en poste depuis trois ans. Macron, en effet, a rĂ©agi aux griefs de Trump concernant l'alliance en tant que gouffre budgĂ©taire et Ă son incapacitĂ©, Ă lui, Ă orienter les autres membres dans la direction souhaitĂ©e par l'imperium, comme l'ont fait tous les prĂ©sidents amĂ©ricains depuis la crĂ©ation de l'OTAN en tant que premiĂšre institution militaire du monde atlantique pendant la guerre froide.
Lors de son interview avec The Economist, M. Macron a exprimĂ© son mĂ©contentement face au dĂ©sordre qui rĂ©gnait Ă l'Ă©poque dans le nord de la Syrie. Certains lecteurs s'en souviendront peut-ĂȘtre : Trump avait ordonnĂ© le retrait des troupes amĂ©ricaines - ordre que diplomates, officiers de l'armĂ©e et barbouzes ont rapidement contournĂ© - et la Turquie, membre de l'OTAN, Ă©tait immĂ©diatement intervenue pour attaquer les milices kurdes basĂ©es dans la rĂ©gion.
âAucune coordination de la prise de dĂ©cision stratĂ©gique entre les Ătats-Unis et leurs alliĂ©s de l'OTAN n'a Ă©tĂ© mise en place. Pas la moindreâ, a dĂ©clarĂ© M. Macron Ă The Economist. âOn assiste Ă une action agressive non coordonnĂ©e de la part d'un autre alliĂ© de l'OTAN, la Turquie, dans une rĂ©gion oĂč nos intĂ©rĂȘts sont en jeu. Il n'y a eu ni planification ni coordination de la part de l'OTANâ.
Et la chute du dirigeant français :
âIl nous faut rĂ©Ă©valuer la rĂ©alitĂ© de ce quâest l'OTAN Ă la lumiĂšre de l'engagement des Etats-Unisâ.
La remarque de Macron sur la âmort cĂ©rĂ©braleâ n'est donc pas le fruit de la rĂ©flexion d'un quelconque pacifiste. L'homme qui prĂ©conise aujourd'hui l'envoi de troupes françaises en Ukraine est un militariste convaincu. Ce qui m'intĂ©resse dans les dĂ©clarations apparemment audacieuses de Macron, encore et toujours, ce sont les contradictions inhĂ©rentes Ă ces dĂ©clarations. Dans le cas prĂ©sent, il en voulait Ă Donald Trump de ne pas laisser les EuropĂ©ens prĂ©tendre qu'ils avaient leur mot Ă dire dans la politique dâalliance, tout en profitant de l'occasion pour affirmer son appel, alors nouveau et dĂ©sormais familier, Ă l'Europe pour dĂ©velopper son âautonomie stratĂ©giqueâ.
C'est ce genre de choses - le doute, les rancĆurs latentes, l'unitĂ© qui s'effrite - qui a incitĂ© le prĂ©sident Biden Ă faire du renforcement de l'OTAN une prioritĂ© lorsqu'il a pris ses fonctions il y a trois ans et quelques. Lors de l'entretien qu'il a accordĂ© le 5 juillet Ă George Stephanopoulos, de la chaĂźne ABC News, il s'est notamment vantĂ© d'ĂȘtre le seul Ă pouvoir prĂ©server l'unitĂ© de l'OTAN.
âLa semaine prochaine, la confĂ©rence de l'OTAN se tiendra ici, aux Ătats-Unis. Venez Ă©couter. Voyez ce qu'ils disent.â
Le sommet anniversaire a eu lieu et a pris fin. Et deux rĂ©alitĂ©s s'imposent Ă nous. Les autres dirigeants de l'alliance prĂ©sents n'ont rien exprimĂ© d'important, pas une seule dĂ©claration digne d'intĂ©rĂȘt. Ce fut du rĂ©chauffĂ© et du baratin, du dĂ©but Ă la fin. Ensuite, l'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord s'est gentiment rĂ©unie - âTogether Againâ, comme le dit la vieille chanson de Buck Owens - mais il ne fait aucun doute qu'elle est en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale.
VoilĂ un sujet effrayant Ă prendre en considĂ©ration. Larry Johnson a exprimĂ© son point de vue sur la question qui a accaparĂ© les esprits lors du rassemblement du 9 et 11 juillet. Larry Johnson, dĂ©sormais commentateur rĂ©gulier, est un ancien officier de la CIA et a Ă©galement travaillĂ© au sein du Bureau de lutte contre le terrorisme du DĂ©partement d'Ătat. Ne vous laissez pas dĂ©concerter par l'imagerie vulgaire, elle est rĂ©vĂ©latrice de l'Ă©tat d'esprit latent :
âL'Ă©vĂ©nement politique le plus excitant de l'annĂ©e est le sommet de l'OTAN qui s'est tenu Ă Washington. Lâensemble des dirigeants du monde occidental s'y sont rendus, non pas pour discuter de l'avenir de l'OTAN, mais pour voir si Joe Biden survivra aux rĂ©unions sans se vider de son contenu ou tomber raide mort. Un peu comme on assiste Ă une course automobile : on attend l'accident. Rien de tel qu'un accident de voiture pour faire monter l'adrĂ©nalineâ.
Voyons ce que signifie une rencontre entre membres de l'OTAN. Ce qui les prĂ©occupe, ce ne sont pas les diverses crises dans lesquelles ils ont entraĂźnĂ© le monde au cours des derniĂšres annĂ©es, mais la question de savoir si l'homme Ă l'autoritĂ© incontestable parviendra Ă prononcer une allocution cohĂ©rente. Nous pouvons rire des dĂ©monstrations publiques d'incompĂ©tence du prĂ©sident Biden, et il y en a eu quelques-unes, comme toujours, lorsqu'il s'est adressĂ© au sommet et qu'il a donnĂ© une confĂ©rence de presse par la suite. Mais je n'ai pas dit âdrĂŽleâ : je disais âeffrayantâ. Tel est le bilan de l'OTAN aprĂšs trois ans et demi de mandat de M. Biden en tant que commandant en chef de facto de l'Alliance.
Oui, M. Biden a prĂ©sentĂ© Volodymyr Zelensky au sommet en tant que âPrĂ©sident Poutineâ. Oui, il a confondu son vice-prĂ©sident avec l'inexistant âvice-prĂ©sident Trumpâ. Mais il serait temps dĂ©sormais de dĂ©passer le stade de la moquerie. Le moment est certainement venu pour les principaux mĂ©dias d'arrĂȘter de dire que tout le monde fait des erreurs, car c'est absurde. Ces derniĂšres semaines, Joe Biden a fait figure de triste sire, Ă la fois tirĂ© de Shakespeare et de Sophocle. Mais le sommet de l'OTAN nous confronte Ă l'amĂšre rĂ©alitĂ© : Joe Biden est devenu, avant tout, un personnage dangereux. Comment percevoir sinon un homme qui sombre dans la sĂ©nilitĂ© tout en dirigeant une alliance militaire dĂ©mesurĂ©ment puissante, dont les membres savent comment diffĂ©rer et obĂ©ir, mais sont incapables de penser ?
La semaine derniĂšre, j'ai Ă©tĂ© frappĂ© par le peu de couverture mĂ©diatique que les Ătats-Unis ont consacrĂ© au sommet. Quelques articles traitaient de la capacitĂ© de M. Biden Ă parvenir au terme de ses interventions - le discours du sommet, la confĂ©rence de presse qui l'a suivi - sans trop se tromper. En revanche, peu d'articles ont abordĂ© le contenu du rendez-vous. Ă mon sens, il a Ă©tĂ© tacitement suggĂ©rĂ© que rien de nouveau n'avait Ă©tĂ© dit ou dĂ©cidĂ© au cours de ces sessions des 9 et 11 juillet. Une fois encore, les mĂȘmes propos ont Ă©tĂ© tenus, et les mĂȘmes propos ne font pas recette dans le monde de l'information.
IntĂ©ressons-nous Ă ce que cela signifie, et Ă ce qu'implique la perspective d'une rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale ... Pour illustrer mes propos, je dirai que l'OTAN vient d'engager les post-dĂ©mocraties occidentales dans une Ăšre de guerre institutionnalisĂ©e, de violence mondiale et de chaos, sans qu'aucun plan ne soit envisagĂ© pour y mettre un terme. La mĂȘme menace d'anĂ©antissement, familiĂšre Ă ceux qui se rappellent la Guerre froide, sera de nouveau de mise. Les dĂ©penses d'armement seront systĂ©matiquement prioritaires au dĂ©triment du bien-ĂȘtre des sociĂ©tĂ©s finançant cette prodigalitĂ©. La Russie et la Chine seront Ă©rigĂ©es en ennemis permanents. L'Ă©loignement de l'Occident des pays non occidentaux sera un fait Ă©tabli. L'Ătat profond, un phĂ©nomĂšne transatlantique bien ancrĂ© aujourd'hui, s'alliera aux Ă©lites libĂ©rales autoritaires pour faire appliquer ce rĂ©gime, et Ă©liminer tous ceux qui le remettent en question ou le contestent.
Ceci dit sans exagération aucune, c'est précisément le projet que les cliques néoconservatrices américaines ont élaboré lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991, laissant place à une décennie de triomphalisme américain. C'est ce qu'on retrouve en filigrane dans le discours de M. Biden lors de l'ouverture de la 75e édition de la conférence. Le fait remarquable aujourd'hui est le degré de déni requis de la part des dirigeants de l'OTAN lorsqu'ils professent leur adhésion à cet agenda dans un monde radicalement transformé au cours des trois décennies suivantes.
AprĂšs avoir fait l'Ă©loge des âremarquables avancĂ©esâ des membres europĂ©ens qui dĂ©pensent toujours plus en armement - effrayantes avancĂ©es - M. Biden a directement abordĂ© la guerre par procuration que l'alliance mĂšne en Ukraine contre la FĂ©dĂ©ration de Russie. Parmi ses diverses affirmations :
âL'Ukraine peut et va arrĂȘter Poutineâ, âNe vous y trompez pas, la Russie est en train de perdre cette guerreâ, âNous avons mis en place une coalition mondiale pour soutenir l'Ukraineâ. âUne Ă©crasante majoritĂ© bipartite amĂ©ricaine comprend que l'OTAN nous protĂšge tousâ.
Et puis l'un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s, un thĂšme rĂ©current et un pur âBidenismeâ :
âEt Poutine dĂ©sire plus que tout - plus que tout - l'asservissement de l'Ukraine. Et nous savons que Poutine ne s'arrĂȘtera pas Ă l'Ukraineâ.
Les hauts fonctionnaires qui nous Ă©coutent ont accueilli toutes ces dĂ©clarations avec enthousiasme. Aucune d'entre elles n'est en adĂ©quation, mĂȘme lointaine, avec la rĂ©alitĂ©. Dans un entretien avec Andrew Napolitano enregistrĂ© pour Judging Freedom, rĂ©alisĂ© aprĂšs la clĂŽture du sommet le 11 juillet, John Mearsheimer, spĂ©cialiste en politique Ă©trangĂšre, a qualifiĂ© le discours de M. Biden de âbalivernes, truffĂ©es d'affirmations dĂ©lirantesâ. Tout Ă fait. En lisant la transcription de ces propos, les intervalles d'applaudissements notĂ©s entre parenthĂšses, il m'a semblĂ© que l'OTAN devenait trop soviĂ©tique Ă ce stade. J'ai pensĂ© Ă ces photos de la Douma russe prises par le magazine Life pendant la guerre froide, lorsque les votes avaient lieu et que toutes les mains se levaient invariablement en signe d'assentiment.
VoilĂ l'alliance transatlantique telle qu'elle est aujourd'hui. Elle fonctionne sur la base d'Ă©lucubrations fantaisistes, et aucun de ses membres ne les remet en cause. Pas un seul mĂ©dia grand public n'a remis en question ces affabulations ridicules, et aucun n'a sĂ©rieusement analysĂ© l'objectif ou les politiques de l'OTAN. C'est ce que j'entends par âeffrayantâ. C'est ce qui rend l'OTAN, telle qu'elle est aujourd'hui, si dangereuse. Son objectif dĂ©clarĂ© n'a aucun sens et son objectif non dĂ©clarĂ© est tel que mentionnĂ© ci-dessus.
Mais voici la diabolique vĂ©ritĂ© qu'il ne faut pas perdre de vue : M. Biden et tous les participants au sommet savent que l'Ukraine est en train de perdre la guerre, que Moscou n'a pas la moindre intention de s'attaquer Ă l'Europe et qu'il n'y a pas de âcoalition mondialeâ pour soutenir l'alliance. Il s'agit lĂ de faits simples et incontestables et avĂ©rĂ©s. Mais le discours de M. Biden n'Ă©tait pas destinĂ© aux autres dirigeants prĂ©sents qui n'ont pas applaudi M. Biden : le vĂ©ritable auditoire de M. Biden Ă©tait le public des post-dĂ©mocraties transatlantiques, et les applaudissements nâĂ©taient que des instructions sur la nĂ©cessitĂ© d'approuver le discours.
Ces sommets de l'OTAN sont un show, un exercice de propagande de masse menĂ© entiĂšrement au grand jour : je reconnais que je ne saisis pas bien les implications d'une organisation aussi puissante que l'Alliance atlantique opĂ©rant de maniĂšre aussi creuse et cynique. L'OTAN a bien un objectif, mais ses figures de proue politiques, ses gĂ©nĂ©raux et ses bureaucrates doivent en inventer un pour les besoins du grand public, son objectif rĂ©el - la domination mondiale Ă n'importe quel prix - Ă©tant bien trop rĂ©prĂ©hensible pour ĂȘtre affichĂ©.
Pour ce qui est de la continuitĂ©, le sommet anniversaire semble marquer un tournant dans l'alliance orientale, avec l'abandon complet de la prĂ©tention de l'OTAN Ă ĂȘtre une organisation dĂ©fensive, au profit de postures de plus en plus agressives et provocatrices. Antony Blinken, s'exprimant au cours des dĂ©bats, a qualifiĂ© l'idĂ©e de l'adhĂ©sion de l'Ukraine Ă l'alliance dââinĂ©vitable et irrĂ©versibleâ, annonçant au rĂ©gime de Kiev son cheminement vers âune passerelle bien Ă©clairĂ©eâ. J'ai interprĂ©tĂ© ces propos de deux maniĂšres. PremiĂšrement, M. Biden et ses cliques politiques font ce qu'ils peuvent, et c'est limitĂ©, pour rassurer l'Ukraine en prĂ©vision d'une Ă©ventuelle victoire de M. Trump en novembre.
Secundo, et plus concrÚtement, alors que Kiev continue de perdre sur le champ de bataille, l'OTAN a désormais l'intention de signaler que les pourparlers de paix sont hors de question, et que l'alliance s'enfoncera plus profondément dans le marasme, quelle que soit son ampleur à terme. A titre d'exemple, John Helmer, correspondant de longue date et particuliÚrement fiable à Moscou, qui publie aujourd'hui Dances with Bears, a rapporté la semaine derniÚre,
âLes troupes amĂ©ricaines, britanniques et canadiennes stationnĂ©es dans les bases avancĂ©es de l'OTAN en Pologne, en Lettonie et en Lituanie sont invitĂ©es Ă se prĂ©parer Ă un dĂ©ploiement en Ukraine l'annĂ©e prochaine. Ils sont Ă©galement avertis qu'ils doivent s'attendre Ă combattre sous l'artillerie lourde, les missiles, les bombes tĂ©lĂ©guidĂ©es et les frappes de drones des Russes.â
Qu'on note bien quels sont les pays d'oĂč ces troupes seront envoyĂ©es sur le front ukrainien. Ce sont tous d'anciens satellites soviĂ©tiques qui nourrissent un sentiment de paranoĂŻa anti-russe tout Ă fait logique, mais mortellement dangereux. Tel est le mode opĂ©ratoire de l'agression dans le cadre de la guerre Ă long terme contre la Russie. L'Ukraine s'appuie sur la mĂȘme animositĂ© anti-russe viscĂ©rale par le biais des unitĂ©s nĂ©o-nazies qui dirigent son armĂ©e.
âDes nations de la rĂ©gion indo-pacifique sont avec nous aujourd'huiâ, a dĂ©crĂ©tĂ© M. Biden au beau milieu de son allocution. âIls sont lĂ parce qu'ils ont intĂ©rĂȘt Ă ce que nous rĂ©ussissions et vice versaâ.
Je n'aime pas du tout cette remarque. Je l'interprĂšte comme l'aveu Ă peine voilĂ© d'une vague d'allusions et d'insinuations l'annĂ©e derniĂšre, selon lesquelles l'OTAN a l'intention d'Ă©tendre son champ d'action Ă l'Asie de l'Est, suivant ainsi les Ătats-Unis dans leur confrontation avec la Chine, qui s'intensifie progressivement.
Comme s'il s'agissait d'une évidence, Jens Stoltenberg, le Secrétaire général sortant de l'OTAN, s'est ensuite lancé dans une attaque tout à fait déplacée contre la Chine, accusée
dââopprimer son propre peupleâ, de ârĂ©primer les voix dĂ©mocratiquesâ, de âs'affirmer davantage en mer de Chine mĂ©ridionaleâ, de âmenacer ses voisins, et Taiwanâ,
et ainsi de suite au fil des griefs que Blinken et les cliques politiques du régime de Démocrate privilégient lorsqu'ils s'adressent aux Chinois.
Le rĂŽle de l'OTAN en Asie doit dĂ©sormais ĂȘtre pris avec le plus grand sĂ©rieux. Il s'agit de l'OTAN d'aujourd'hui et de l'OTAN de demain - une OTAN moribonde, une OTAN omniprĂ©sente qui n'a de lĂ©gitimitĂ© nulle part. Peu aprĂšs que M. Stoltenberg se soit acquittĂ© de sa tirade grotesque, M. Biden lui a passĂ© la mĂ©daille prĂ©sidentielle de la libertĂ© autour du cou.
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger durant de nombreuses années, principalement pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son nouveau livre, Journalists and Their Shadows, vient de paraßtre chez Clarity Press. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon.
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