👁🗨 Eva Bartlett: Dénigrées par les médias occidentaux, les forces du Donbass défendent leur avenir contre les bombardements et le fascisme ukrainiens.
Les médias occidentaux ont inversé la réalité, glorifiant les nazis et diabolisant les défenseurs luttant contre des terroristes libres de commettre des atrocités sans fin contre les civils du Donbas.
👁🗨 Dénigrées par les médias occidentaux, les forces du Donbass défendent leur avenir contre les bombardements et le fascisme ukrainiens.
📰 Par Eva Bartlett* 🐦@EvaKBartlett, le 19 novembre 2022
L'Amérique est largement considérée comme l'un des principaux instigateurs du conflit en Ukraine, une guerre fratricide.
Sali, stigmatisé et diffamé dans la propagande des médias occidentaux, le peuple majoritairement russophone de la région du Donbass a été massacré par milliers dans une guerre brutale de "nettoyage ethnique" déclenchée contre lui par le régime néonazi de Kiev, que les États-Unis ont installé après que la CIA a renversé le président légalement élu de l'Ukraine lors du coup d'État de 2014.
Bien que les habitants du Donbass aient imploré une aide militaire russe pour les défendre contre les assauts militaires de plus en plus meurtriers des forces gouvernementales ukrainiennes, qui ont tué plus de 14 000 des leurs, le président russe Vladimir Poutine a refusé d'intervenir. Il a plutôt tenté de négocier un accord de paix entre les parties belligérantes.
Mais les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont secrètement ligués pour saboter les négociations de paix, en persuadant le président Zelenksy d'ignorer l'accord de paix de Minsk III que le gouvernement ukrainien avait précédemment signé, contresigné par la Russie, la France et l'Allemagne.
Se rendant à l’évidence que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ne permettraient jamais aux négociations de paix d'aboutir, Poutine a finalement envoyé des troupes en Ukraine le 24 février, pour soutenir et renforcer les forces spéciales du Donbass, dépassées en nombre et en armes, qui défendaient leur territoire contre les attaques du gouvernement de Kiev depuis près de huit ans.
Les voix des lignes de front des anciennes républiques d'Ukraine orientale
En octobre, dans la République populaire de Donetsk (RPD), je me suis rendue à un avant-poste de la ligne de front situé à 70 mètres des forces ukrainiennes à Avdeevka (au nord et à l'ouest de Donetsk), selon les commandants du Donbas avec lesquels j'ai parlé là-bas.
Pour atteindre cette position, je me suis rendue avec deux autres journalistes à un check point avec deux commandants de Pyatnashka - des combattants volontaires, comprenant des Abkhazes, des Slovaques, des Russes, des Ossètes et d'autres nationalités, y compris des habitants du Donbas.
De là, ils nous ont conduits jusqu'au bout de la route carrossable, avant de faire le reste du chemin à pied, plusieurs minutes à travers broussailles et tranchées, pour finalement arriver à leur avant-poste fortifié de bois et de ciment, protégé par des sacs de sable.
Ce poste a changé de mains au fil des ans, les forces ukrainiennes l'ayant parfois occupé, les forces de Donbas le contrôlant désormais.
L'un des soldats, un commandant d'unité connu sous le nom de "Vydra" (la loutre), était auparavant un mineur de la RPD qui vivait en Russie avec sa famille. En 2014, il est retourné dans le Donbas pour défendre sa mère et ses proches encore sur place. Il nous a parlé de l'avant-poste.
"Nous avons creusé et l’avons construit de nos propres mains. Plusieurs fois au fil des ans, les Ukrainiens ont repris ces positions. Nous les avons repoussés, ils nous ont pris d'assaut... Eh bien, voilà huit ans que nous nous battons les uns contre les autres."
Là-bas, les tirs d'artillerie sont le plus grand danger auquel ils sont confrontés. "On peut se cacher d'un sniper, mais pas de l'artillerie, et ils utilisent du gros calibre".
Son lieu de vie est une pièce humide, exiguë, avec un minuscule lit improvisé, avec une autre petite chambre, et un lit pour les autres personnes de l'avant-poste.
Un panneau indique : "En cas de bombardement, abritez-vous." Le genre de panneau que l'on voit partout à Donetsk et dans les villes du Donbas, en raison des bombardements incessants de l'Ukraine sur les zones civiles et résidentielles. Dans un avant-poste de la ligne de front où les tirs d'artillerie sont la norme, le panneau est légèrement absurde, comme une mauvaise blague.
Une icône orthodoxe se trouve au sommet du panneau. Les nationalistes ukrainiens y placardent des graffitis nazis et des slogans de mort; les hommes honorent leur culte.
Sur une affiche, avec le drapeau de la RPD, on peut lire : "Nous n'avons jamais connu la défaite, et il est clair que cela a été décidé là-haut. Donbas ne s’est jamais mis à genoux, et personne ne sera jamais autorisé à le faire."
Les uniques choses décorant l'endroit sont des boîtes de thon et de viande en conserve, des nouilles instantanées et de la poudre à laver. Ils sont volontaires parce que, comme ils me l'ont dit, c'est leur terre et ils vont la protéger.
C’est peut-être surprenant pour certains, mais lorsqu'on a demandé à Vydra s'il détestait les Ukrainiens, il a répondu catégoriquement que non, qu’il a des amis et des parents en Ukraine.
"Nous n'avons aucune haine envers l'Ukraine. Nous détestons ces nationalistes qui sont arrivés au pouvoir. Mais les Ukrainiens ordinaires ? Pourquoi ? Beaucoup d'entre nous parlent ukrainien. Nous les comprenons, et ils nous comprennent. Beaucoup d'entre eux parlent russe.
J'ai fait beaucoup de sport, de la lutte. J'ai donc beaucoup d'amis à Dniepropetrovsk, Kharkov, Kirovograd, Odessa, Lvov, Ivano-Frankivsk, Transcarpathie.
J'ai de la famille en Ukraine occidentale, et nous communiquons toujours. Oui, ils disent une chose dans la rue, mais quand nous parlons entre nous, ils nous disent : "on n’a pas le choix, parce que le SBU écoute".
L'Ukraine crie à la démocratie, puis met les menottes à des gens sans raison. Ma tante a eu des problèmes parce qu'ils ont trouvé ma photo sur son Skype”.
Et je suis sur le site Web Myrotvorets [liste noire des personnes à tuer]".
Il a évoqué les bombardements de l'Ukraine de 2014, alors que les habitants du Donbass n'étaient pas armés et ne s'attendaient pas à être bombardés par leur propre pays.
"Lorsque l'artillerie a frappé la ville de Yenakievo, à l'est de Gorlovka, nous étions sans défense. Nous sommes partis avec des fusils de chasse et des torches pour les combattre. La plupart des armes que nous avons eues par la suite leur ont été arrachées. Nous avons dû nous rendre sur le champ de bataille sans armes pour obtenir des armes."
Lorsqu'on lui a demandé s'il était inquiet que les forces ukrainiennes puissent prendre Donetsk, il a répondu non, bien sûr que non, ils n'ont pas réussi en 2014, ils n’y arriveront pas plus maintenant.
Lorsqu'on lui a demandé s'il avait un message pour les soldats de l'armée ukrainienne, Vydra a répondu sans hésiter : "Rentrez chez vous ! C'est ce que nous disons depuis 2014: Rentrez chez vous. Sans équivoque, nous ne voulons pas d'eux ici, mais nous ne voulons pas les tuer. Je ne parle pas des nationalistes, je parle des soldats ukrainiens, enrôlés ou recrutés de force dans l'armée ukrainienne. Les gars, rentrez chez vous, rendez-vous, ou partez. C'est notre terre. Nous ne partirons pas, nous n'irons nulle part".
Je lui ai demandé comment il se sentait d'être traité et décrit comme un sous-homme, traité de noms déshumanisants, partie de la propagande de lavage de cerveau des nationalistes ukrainiens. Comme je l'ai écrit précédemment :
"Les nationalistes ukrainiens déclarent ouvertement qu'ils considèrent les Russes comme des sous-hommes. Les livres scolaires enseignent cette idéologie tordue. Des vidéos montrent l'étendue de cette mentalité: enseignez aux enfants non seulement à haïr également les Russes et à les considérer comme des non-hommes, et faites-leur aussi subir un lavage de cerveau pour qu'ils croient que tuer les habitants du Donbas est acceptable. Le gouvernement ukrainien lui-même finance des camps d'endoctrinement pour jeunes gérés par des néonazis."
"C'est offensant", a déclaré Vydra, "Nous sommes attristés : il y a des gens malades. Nous devons les guérir, lentement."
Je lui ai demandé s'il pensait que l'amitié entre Ukrainiens et Russes serait possible.
"Il faudra des années pour qu'il y ait une quelconque amitié. Prenez la Tchétchénie, une région de la Russie, elle était en guerre. Mais doucement, doucement... nous devons tous revivre ensemble. Nous ne sommes qu’un seul peuple." En effet, maintenant, les combattants tchétchènes sont l'une des forces les plus efficaces aux côtés des soldats du Donbas et de la Russie pour libérer les zones du Donbas des forces ukrainiennes.
Il ouvre une poche de pantalon à fermeture éclair et brandit fièrement une petite pochette plastique contenant des dessins d'enfants, mais également des icônes de saints et du Christ, et des prières....
"C'est très personnel, c'est comme mon ange gardien. Je le mets dans du plastique, je ne garde même pas mes papiers d'identité dans du plastique. Je porte celle-ci dans ma poche depuis février. J'ai me suis trouvé dans toutes sortes de points chauds. Un enfant a dessiné ça, nous recevons des lettres d'enfants. C'est très agréable de les regarder quand c'est dur et que nous sommes sous le feu."
Il a lu une lettre :
"Nous vous attendons. Merci d'avoir risqué vos vies pour défendre Donbas. Yulia et Ira."
"Je ne sais même pas qui sont Yulia et Ira", a-t-il dit en souriant.
Montrant les icônes, il a dit : "Celui-ci est Saint Ushakov, notre grand commandant. Voici Jésus-Christ, notre protecteur céleste. Cette icône abkhaze m'a été donnée par les gars. Ceci est un livre de prières. Et voici une prière," dit-il d'une page de prière.
"Ces mots sont un soutien quand les temps sont très durs. Quand il y a des bombardements lourds, et cela peut durer des heures. Donc, pendant que vous êtes assis là, vous pouvez lire ceci. Surtout pour les plus jeunes, 22, 23 ans, qui viennent de terminer l'université. C'est si nouveau pour eux."
Les commandants évoquent les raisons géopolitiques de la guerre en Ukraine.
À l'extérieur, assis devant une bannière orthodoxe et une collection de munitions collectées - y compris des munitions occidentales - deux commandants de peloton, "Kabar" et "Kamaz", ont parlé de la situation géopolitique générale. [Voir la vidéo]
"C’est l'Amérique qui mène la danse ici", a déclaré Kabar. "Elle mène sa politique étrangère comme elle construit sa politique intérieure, c'est-à-dire par des conflits avec des pays extérieurs. Ils ont l'habitude de prouver leur puissance à leur peuple par le biais du terrorisme dans le monde, en déclenchant des brasiers en Syrie, à l'est. Ils ont joué la carte de l'islam radical là-bas.
Et maintenant, ils jouent la carte du fascisme. Ils ne se voient pas de l'autre côté du bien. Ils ont besoin de guerres, de sang, de cruauté, et ils ont embarqué l'Europe là-dedans.
Cependant, un point leur échappe : La Russie, depuis l'époque de l'Union soviétique, n'a jamais reculé dans les guerres à grande échelle. Ils ont fait appel à l'Europe et l'ont poussée abattre la Russie, et ont contraint la Russie à se positionner de telle sorte qu'elle doit garantir ses intérêts nationaux. Il faut que l'Europe comprenne cela, qu'elle fasse attention à l'histoire, qu'elle cesse d'être dirigée par les États-Unis."
Interrogé sur son sentiment à l'égard des Ukrainiens, "Kabar" a répondu de la même manière que Vydra.
"Nous ne rejetons pas l'ensemble du peuple ukrainien. Les Ukrainiens sont nos amis, ils sont nos parents. Ils ont été frappés par le mal, et ce n'est pas leur faute, les gens ordinaires ne sont pas à blâmer pour cela. Nous allons les libérer du fascisme, nous allons leur montrer la fraternité, et nous allons nous faire des amis.
C'est une bonne occasion pour nous de vaincre le mal. Dieu nous a honorés de ce droit de combattre le mal."
Kamaz, lorsqu'on lui a demandé pourquoi il se bat, a répondu que c'est sa patrie, qu'il est né ici, et qu'il a un fils et qu’il ne veut pas qu'il hérite de la guerre de l'Ukraine dans le Donbas.
"Je suis moi-même de nationalité grecque. Les Ukrainiens sont des Slaves sont nos frères, leurs grands-pères ont combattu côte à côte avec nos grands-pères contre le nazisme et le fascisme. Nous sommes ici pour en finir, pour que nos enfants vivent une vie normale et heureuse. Nous nous battons pour l'avenir".
Il a évoqué le besoin boulimique de guerre de l'Amérique.
"Nous l'avons vu en Syrie et en Yougoslavie, où ils ont tout détruit et ensuite tout mis en place à leur manière, de sorte que les peuples doivent se soumettre, presque comme des esclaves."
Je lui ai demandé s'il pensait que la paix entre l'Ukraine et la Russie était possible.
"Oui, c’est possible, pourquoi pas ? Mais pour le moment, le président de l'Ukraine a dit qu'il n'y aura pas de négociations.
Les négociations sont possibles, mais je ne pense pas avec ce président. Quand il reviendra à la raison, il ne pourra pas négocier, car il s’est bien servi dans les caisses."
Avant de quitter l'avant-poste, nous avons discuté un peu avec les commandants. Un chiot cherchait l'attention d'un jeune soldat. Un autre chiot courait autour de nos jambes. Les commandants et les soldats de l'avant-poste s'occupent des chiens. Leur présence a ajouté une touche quelque peu surréaliste à la scène : un avant-poste régulièrement bombardé, où la vie peut cesser d'exister à tout moment, et ces chiots heureux et bien soignés qui courent partout,, comme des chiots.
Les médias occidentaux ont inversé la réalité, glorifiant les nazis et diabolisant les défenseurs.
Alors que beaucoup en Occident pensent que ce conflit a commencé en février 2022, ceux qui suivent les événements depuis 2014 savent que, suite au coup d'État de Maidan et au massacre d'Odessa, ainsi qu'à la montée du fascisme en Ukraine contre le peuple ukrainien, les républiques du Donbas ont voulu se distancer des nazis et du fascisme ukrainiens.
Les sacrifices que les habitants des républiques du Donbas ont endurés, en particulier ceux qui se battent pour protéger leurs familles et leurs proches, ont été et continuent d'être immenses.
Tout comme les héros de l'armée arabe syrienne ont été calomniés, les forces de Donbas ont également été diffamés par les médias occidentaux, bien qu’elles défendent toutes deux leur patrie contre des forces terroristes entraînées et financées par l'Occident. Des terroristes libres de commettre des atrocités sans fin contre les civils du Donbas.
Ces défenseurs, dont beaucoup vivent dans des tranchées humides, n'ont pas choisi la guerre, ils y ont répondu pour protéger leurs proches et leur avenir. Et malgré plus de huit ans de guerre contre l'Ukraine, ils conservent leur humanité.
* Eva Karene Bartlett est une journaliste canado-américaine qui a passé des années sur le terrain à couvrir les zones de conflit au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Palestine (où elle a vécu pendant près de quatre ans).
Elle a reçu le prix 2017 du journalisme international, décerné par le Club de la presse des journalistes mexicains (fondé en 1951), et a été la première lauréate du prix Serena Shim pour une intégrité sans compromis dans le journalisme.
Voir sa biographie détaillée sur son blog In Gaza. Elle tweete depuis @EvaKBartlett et possède la chaîne Telegram, Reality Theories.
Eva peut également être jointe à l'adresse evakbartlett2017@gmail.com.
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