đâđš Faire de nouveau rire les enfants de Gaza
De ces ruines jaillit la rĂ©silience d'une gĂ©nĂ©ration qui refuse d'ĂȘtre de l'espoir qui jadis animait les salles de classe. Jamais plus aucun enfant ne doit ĂȘtre dĂ©pouillĂ© de son droit Ă l'Ă©ducation.
đâđš Faire de nouveau rire les enfants de Gaza
Par Eman Alhaj Ali, le 30 décembre 2023
Areej est une adolescente de 14 ans qui devrait aller Ă l'Ă©cole. Mais aujourdâhui, elle arpente les couloirs d'une Ă©cole de l'ONU devenue centre d'hĂ©bergement.
Les salles de classe étaient autrefois pleines du bourdonnement de l'apprentissage. Aujourd'hui, elles témoignent de la lutte des familles déplacées qui tentent de survivre.
C'est un cruel coup du sort : une enfant censĂ©e ĂȘtre protĂ©gĂ©e par les murs du savoir cherche dĂ©sormais refuge dans les murs mĂȘmes qui devaient façonner son avenir.
Les enfants sont pris dans un engrenage de destruction qui n'Ă©pargne ni l'Ă©cole ni les abris.
Des milliers d'enfants ont été tués par Israël au cours de sa guerre génocidaire contre Gaza.
Autrefois, les écoles de Gaza accueillaient 625 000 élÚves. Les rires de ces enfants se sont tus, balayés par le vacarme assourdissant des frappes aériennes.
La violence israélienne vole aux enfants de Gaza le droit fondamental à l'éducation.
Nedaa Zaki, professeur d'anglais, dĂ©plore non seulement la destruction des Ă©coles, mais aussi les atteintes irrĂ©parables portĂ©es au bonheur du rĂȘve.
âAvant, leur plus grand souhait Ă©tait d'obtenir une excellente note Ă leurs examens. Maintenant, quand ils vivent encore, ils pensent Ă la meilleure maniĂšre de survivre aux bombes et au dĂ©placementâ.
Lâombre au tableau
La destruction de lâĂ©cole aura des consĂ©quences sur plusieurs dĂ©cennies. MĂȘme si la guerre devait prendre fin demain, les traumatismes et la destruction massive de l'infrastructure Ă©ducative seront lourds de consĂ©quences pour les enfants de Gaza.
On ne saurait trop insister sur l'urgence de la situation. Le niveau de violence a rendu toute forme d'éducation impossible, plongeant une génération entiÚre dans les affres de l'incertitude et du désespoir.
Les écoles sont directement visées par Israël.
Plus de 270 bùtiments scolaires publics à Gaza et prÚs de 100 bùtiments scolaires gérés par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens [UNRWA] ont été détruits.
Plus de 200 membres du personnel éducatif ont été tués. Des centaines d'autres ont été blessés.
Les pertes ne sont pas seulement quantitatives.
Chaque enseignant tué avait une famille. Chaque enseignant tué avait une histoire.
L'assassinat de Refaat Alareer, professeur d'universitĂ© et poĂšte, a crĂ©Ă© un vide non seulement dans ses amphis, mais aussi dans le cĆur de ses Ă©tudiants et de ses collĂšgues qui pleurent sa mort.
On peut en dire autant de tous les enseignants du primaire et du secondaire tués par Israël. Les élÚves ont été privés d'éducateurs talentueux.
Les défis logistiques à venir sont colossaux. Le processus de reconstruction de l'éducation à Gaza exige un cessez-le-feu définitif.
Le bilan dĂ©vastateur de la guerre Ă l'Ă©ducation Ă Gaza ne doit pas nous faire oublier que de ces ruines jaillit la rĂ©silience d'une gĂ©nĂ©ration qui refuse d'ĂȘtre marquĂ©e par la noirceur dont elle est victime.
L'appel à l'action est clair : reconstruire les écoles de Gaza, restaurer l'espoir qui jadis animait les salles de classe, et veiller à ce qu'aucun enfant ne soit plus dépouillé de son droit à l'éducation.
Eman Alhaj Ali est une journaliste, traductrice et écrivain basée à Gaza.
https://electronicintifada.net/content/let-gazas-children-laugh-again/43391