👁🗨 Folie bis repetita : Israël rempile dans le bourbier libanais
Combien de temps faudra-t-il à Israël pour réaliser, pour reprendre Einstein, que répéter les mêmes actes et s'attendre à un résultat différent équivaut à la définition même de la folie ?
👁🗨 Folie bis repetita : Israël rempile dans le bourbier libanais
Par Anis Raiss, le 16 octobre 2024
La dernière incursion d'Israël au Sud-Liban réitère les mêmes erreurs tactiques que par le passé, plongeant l'armée d'occupation dans un bourbier familier et soulevant une question urgente : combien de temps le cycle de l'échec peut-il se poursuivre avant de pouvoir enfin en tirer les leçons ?
Une fois de plus, l'histoire se répète dans les montagnes et les vallées du Sud-Liban.
Le 2 octobre, Israël a lancé son “incursion terrestre limitée” - une nouvelle tentative de forcer le Hezbollah à se retrancher au-delà du fleuve Litani.
Mais ce qui a commencé par l'arrogance coutumière s'est rapidement soldé par un désastre. Trois chars Merkava ont été abandonnés dans la boue, et huit soldats de l'unité Egoz ont été éliminés. Pourtant, lorsque le soleil s'est levé le 13 octobre, le scénario macabre s'est poursuivi.
Les tirs antichars ont de nouveau frappé, blessant 25 soldats israéliens dans des incidents distincts. Au-dessus, les hélicoptères sillonnaient le ciel matinal, transportant les blessés et les morts du champ de bataille à l'hôpital Rambam de Haïfa - chaque vol rappelant durement une offensive hors de contrôle.
Malgré son avantage technologique et les manœuvres de la censure militaire pour dissimuler l'ampleur des pertes, l'armée israélienne, soutenue par les États-Unis, poursuit sa route, aveugle aux leçons du passé. La Résistance du Hezbollah, précise et inflexible, expose les mêmes failles fatales de l’agresseur qui s'accroche au pouvoir.
Alors que ce nouveau chapitre se développe, on ne peut s'empêcher de se demander combien de fois l'armée d'occupation s'engagera sur cette voie vouée à l'échec avant de tenir compte de l'avertissement d'Einstein, selon lequel la folie consiste à reproduire inlassablement le même acte en espérant obtenir un résultat différent.
Les frappes du Kornet redéfinissent le champ de bataille
Dans les jours suivant le 8 octobre, les bulletins d'information du Hezbollah en provenance du champ de bataille ont toujours mis l'accent sur une phrase clé : des frappes directes - des stations radar israéliennes anéanties, des convois militaires pulvérisés par des frappes précises, et des véhicules blindés réduits à l'état d'épaves fumantes.
Ces opérations, menées en soutien à la résistance palestinienne à Gaza, ont été d'une efficacité si dévastatrice que Tel-Aviv a invoqué la censure militaire, cherchant désespérément à dissimuler l'étendue des pertes subies, comme il l'a fait tout au long du conflit sur le front nord au cours de l'année écoulée. Mais derrière l'expression “frappes directes” se cache une arme que peu de gens reconnaissent : le missile Kornet.
Bien qu'il ne soit pas toujours si facilement discernable, le rôle du Kornet est indéniable. Déployé pour la première fois par le Hezbollah en 2006, le Kornet a changé la donne sur le champ de bataille, prouvant sa valeur dans les embuscades contre les chars Merkava israéliens.
Le 11 août 2006, 24 chars Merkava sont tombés dans un piège mortel, comme avalés par le triangle des Bermudes, disparaissant sous un déluge de missiles Kornet. À la fin de l'opération, 11 chars étaient détruits, vestiges carbonisés de la division blindée d'Israël autrefois redoutée.
Ce moment décisif a mis en évidence la maîtrise par le Hezbollah de la guerre asymétrique, où de petites unités mobiles équipées de missiles Kornet à guidage de précision peuvent démanteler la puissance blindée d'Israël.
Le Merkava, longtemps considéré comme le symbole de la domination israélienne dans la guerre terrestre, a été conçu pour exceller dans le combat direct. Cependant, sur le relief accidenté du Liban, le missile Kornet a dévoilé une vulnérabilité essentielle : les chars Merkava sont équipés d'un blindage lourd qui, malgré son épaisseur, est impuissant face à la capacité du Kornet à percer un revêtement résistant.
La précision du missile se concentre sur les points faibles du char - son moteur et la partie inférieure de son blindage - des zones que les défenses conventionnelles peinent à protéger contre les frappes guidées à longue portée. Le Merkava, autrefois redoutable, a vu sa capacité à manœuvrer dans le relief accidenté du Liban réduite à néant, devenant une proie facile pour des embuscades bien planifiées.
Aujourd'hui, alors que les convois israéliens multiplient les incursions quotidiennes au Liban, répétant les mêmes erreurs que celles commises en 2006, on dirait que l'histoire chuchote ses avertissements, mais sans effet. Le refus d'Israël de reconnaître les leçons du passé, empêtré dans un cycle voué aux mêmes échecs inévitables, montre son obstination à revivre la même histoire.
Pris dans la toile de la Résistance
Le missile Kornet, déployé pour la première fois par le Hezbollah pendant la guerre de 2006, est devenu l’élément déterminant de ses opérations tactiques.
Ce missile antichar à guidage laser de fabrication russe, capable de perforer jusqu'à 1 200 millimètres de blindage résistant à une distance de 5,5 kilomètres, transforme les chars Merkava d'Israël en autant de petites créatures sans méfiance, piégées au cœur d'embuscades savamment planifiées.
Les forces spéciales d'élite Radwan du Hezbollah, en particulier les unités Aziz et Nasr, utilisent cette arme des plus précises, transformant chaque embuscade en frappes coordonnées dévastant les forces blindées les plus sophistiquées d'Israël.
La portée du Kornet permet aux combattants du Hezbollah de frapper à partir de positions camouflées et de se repositionner rapidement, leur offrant ainsi une grande sécurité dans le feu de l'action. Ces unités, qui opèrent sur le terrain diversifié du Sud-Liban, ont rendu le Kornet indispensable à leur stratégie de guerre d'usure.
Pendant ce temps, l'unité Badr, stationnée au nord du fleuve Litani, reste aux aguets, tenant des points stratégiques et recourant aux embuscades pour infliger des pertes considérables aux forces israéliennes.
Le rôle du Kornet s'est étendu au-delà du ciblage des véhicules blindés, puisque le Hezbollah l'a adapté de manière créative pour frapper les installations militaires, y compris les stations radar, aveuglant ainsi les défenses du nord d'Israël.
Ce revirement tactique a forcé les analystes militaires à reconsidérer le potentiel du missile, montrant ainsi que même une arme relativement simple peut remodeler la dynamique de la guerre lorsqu'elle est maniée avec ingéniosité et précision.
Un “trophée” pas si glorieux
Les ingénieurs israéliens ont rapidement cherché des solutions pour protéger leurs véhicules blindés après la découverte des failles majeures en 2006.
En 2007, Rafael Advanced Défense Systems a présenté le Trophy APS, spécialement conçu pour protéger les chars Merkava Mark 3 et Mark 4. Équipé du radar Elta EL/M-2133, Trophy assure une détection à 360 degrés et envoie des pénétrateurs à formation explosive (EFP) pour intercepter les menaces entrantes.
Ce système a permis à Israël de conserver son avance technologique, en réduisant considérablement les menaces de missiles antichars. Cependant, le temps de recharge de 1,5 seconde du Trophy a créé un créneau restreint mais exploitable - une opportunité vite exploitée par le Hezbollah.
En réponse aux avancées technologiques d'Israël, le Hezbollah a cherché un moyen d'exploiter ce temps de recharge. La solution est venue du système de missiles guidés antichars (ATGM) Tharallah Twin, équipé de missiles Dehlavieh, une variante iranienne du Kornet-E.
Conçu par l'Organisation des industries aérospatiales de l'Iran, le Dehlavieh, introduit en 2012, a une portée de 10 kilomètres et des ogives doubles capables de pénétrer un blindage lourd de 1 200 millimètres.
Le système Tharallah tire deux missiles à intervalles rapprochés. Le premier missile déclenche le blindage explosif réactif (ERA), tandis que le second pénètre le blindage principal, en exploitant le temps de rechargement du Trophy.
Acquis par le Hezbollah en 2015, le système Tharallah est monté sur un lanceur quadruple, configuré pour des frappes de précision, de jour comme de nuit.
Cette contre-mesure astucieuse révèle l'ingéniosité stratégique de l'Axe de la Résistance, qui convertit des ressources modestes en tactiques puissantes susceptibles de changer la donne - à l'instar d'un maître joueur d'échecs qui déjoue un adversaire dont le jeu est pourtant bien supérieur.
Alors que la machine de guerre d'Israël prospère grâce au flux ininterrompu de dollars américains, ce n'est pas la force brute mais la stratégie créative qui modifie l'équilibre des forces sur le champ de bataille.
Un gâteau de Shipunov à Nasrallah
Le conseiller politique du Hezbollah, Hussein Al-Khalil, a raconté lors d'une interview accordée en 2020 à Al-Manar TV, une anecdote peu connue qui en a surpris plus d'un. Après la guerre de 2006, Arkady Shipunov, le célèbre concepteur russe du missile Kornet, a envoyé un cadeau inattendu à Hassan Nasrallah : un gâteau.
Plus qu’une simple marque de gratitude, ce gâteau symbolisait la fierté d'Arkady Shipunov de voir le Hezbollah utiliser sa création à des fins redoutables. La Kornet avait fait ses preuves non seulement en tant qu'arme, mais aussi en changeant la donne sur le champ de bataille, soulignant les vulnérabilités militaires d'Israël à chaque coup direct porté à ses chars Merkava, autrefois si réputés.
Ce gâteau, un simple gage, revêtait une signification profonde en tant qu'hommage au génie stratégique qui a fait du Kornet un symbole de la guerre asymétrique. La “fierté” de Shipunov illustre la reconnaissance grandissante de la résistance libanaise, qui a su démontrer la supériorité du missile au-delà de toutes les espérances.
L'écho des propos de Galloway
Alors qu'Israël est à nouveau embourbé au Liban, les échos de la légendaire interview accordée par George Galloway à Anna Botting sur Sky News en 2006 se font plus insistants que jamais. Malgré les tentatives de Sky News d'étouffer la dure réalité des échecs militaires d'Israël, cette réalité s'est répandue - indéniablement - alors même que la censure militaire et la partialité des médias faisaient des heures sup' pour l'occulter.
Les propos mordants de Galloway, “Regardez l'autre moitié de l'écran” et “Israël est sacrément bien caché”, ont brisé le récit soigneusement élaboré par les médias, exposant les bavures militaires récurrentes d'Israël pour ce qu'elles sont vraiment.
Alors que Botting s'accrochait au récit des succès israéliens, les images en direct dépeignaient une image différente : des soldats israéliens évacués après des embuscades de missiles Kornet dévastateurs. C'était la preuve irréfutable d'un échec tactique qu'aucune censure ne pouvait dissimuler.
Chars d'assaut exclus
En 2024, la scène est étrangement familière. Les hélicoptères israéliens, dont les rotors transpercent l'air matinal, transportent morts et blessés du champ de bataille à l'hôpital Rambam de Haïfa, rappel brutal d'une offensive qui échappe à tout contrôle. Et pourtant, les mêmes efforts sont déployés pour masquer les dégâts et les pertes de plus en plus lourdes.
Comme l'a prédit l'ancien secrétaire général du Hezbollah en juillet,
“si vos chars entrent au Sud-Liban, ce n'est pas d'une pénurie de chars que vous souffrirez, car il n'y aura plus de chars”.
Il est permis de s'interroger sur le temps qu'il faudra à Israël pour comprendre, conformément aux avertissements d'Einstein, que répéter les mêmes actes et s'attendre à un résultat différent équivaut à la définition même de la folie.
https://thecradle.co/articles/the-insanity-of-repetition-israels-return-to-the-lebanese-quagmire
Chut! Faut pas écrire des articles critiques sur leur stratégie médiévale! Ils vont finir par les lire et réfléchir ! Non, il faut faire comme toutes journalopes occidentales, flatter et carresser. Vous aurez votre chèque tout en les confortant dans leur niaiserie !☺️