đâđ¨ France : dissolution des Soulèvements de la Terre
Nous sommes la Terre qui se dĂŠfend. Toutes et tous nous avons le devoir moral dâagir contre la violence du capitalisme qui sâapproprie ce qui ne lui appartient pas et qui nâappartient Ă personne.
đâđ¨ France : dissolution des Soulèvements de la Terre
Gabrielle Negrel, le 21 juin 2023
Nous sommes la Terre qui se dĂŠfend. Toutes et tous nous avons le devoir moral dâagir contre la violence du capitalisme qui sâapproprie ce qui ne lui appartient pas et qui nâappartient Ă personne : la Terre, notre maison. LâĂŠtat vient de franchir un nouveau cap en amalgamant les militant.e.s ĂŠcologistes Ă des terroristes, nous ne pouvons pas laisser faire.
Ce matin 21 juin en conseil des ministres, le gouvernement annonce la dissolution des Soulèvements de la Terre. Un gouvernement plus que jamais dĂŠterminĂŠ a abattre toute contestation quâelle soit sociale: les gilets jaunes Ă partir de fin 2018, la lutte contre la rĂŠforme des retraites ou les luttes ĂŠcologiques comme celles portĂŠes par les Soulèvements de la Terre reprĂŠsentant lâespoir que tout nâest pas encore perdu, que nous pouvons encore agir.
Les Soulèvements de la Terre ont su rassembler, regrouper, donner lâenvie dâĂŞtre et de faire ensemble quelque soit lâendroit dâoĂš lâon vient. Rien ni personne ne peut pas dissoudre lâespoir, rien ni personne ne peut dissoudre le mouvement de la vie. Une autre alternative est possible face au capitalisme qui ravage, tue, pille, dĂŠtruit notre planète et tout ce quâelle porte en son sein.
Aujourdâhui il y a urgence, la Terre ne peut plus attendre.
Oui, il faut agir pour empĂŞcher que lâeau et les terres soit privatisĂŠes, oui il faut dĂŠsarmer les mĂŠgas bassines qui captent cette eau au profit de lâagro-industrie au dĂŠtriment des paysannes, paysans qui elles et eux prennent soin de la terre et de ce que nous allons mettre dans nos assiettes.
Il y a deux semaines des militant.e.s ont ĂŠtĂŠ arrĂŠtĂŠ.e.s par la brigade antiterroriste pour association de malfaiteurs et placĂŠs en garde Ă vue soupçonnĂŠ.e.s dâavoir participĂŠ Ă lâaction de dĂŠsobĂŠissance civile contre la cimenterie Lafarge en dĂŠcembre 2022 Ă Bouc-Bel-Air (dĂŠpartement des Bouches du RhĂ´ne). Après 4 jours de garde Ă vue elles-ils ont ĂŠtĂŠ libĂŠrĂŠ.e.sans quâaucune charge ne soit retenue.
Quant Ă la sociĂŠtĂŠ Lafarge, elle a ĂŠtĂŠ condamnĂŠe Ă versĂŠ 778 millions de dollars Ă la justice des Etats-Unis pour avoir financĂŠ lâEI (lâEtat Islamique) en Syrie entre 2012 et 2014. Afin dâĂŠviter un procès, elle a plaidĂŠ coupable et sâen est sortie avec une amende. Dans leur monde lâargent achète tout, mĂŞme lâinnommable. Câest ça le capitalisme, leur monde.
Hier matin, Ă la veille de la dissolution, 18 personnes ont ĂŠtĂŠ arrĂŞtĂŠes sous la direction de la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) dans diffĂŠrents endroits en France et placĂŠes en garde Ă vue. Une vaine tentative de vouloir impressionner, paralyser toutes luttes.
Les experts de lâONU se disent inquiet ÂŤÂ face Ă lâusage excessif de la force signalĂŠ lors des manifestations en France au dĂŠbut de cette annĂŠe contre la rĂŠforme des retraites et les projets de mĂŠga-bassines.  Ils ont notĂŠ que ÂŤÂ des manifestants de tous âges et issus de divers mouvements sociaux, dont les mouvements syndicaux et ĂŠcologistes, ont promu et adoptĂŠ des mĂŠthodes pacifiques, en plus dâavoir clairement ĂŠnoncĂŠ leurs revendications en amont des rassemblements. 
Le gouvernement français plus que jamais enfermĂŠ dans sa propre violence a choisi dâĂŞtre en guerre contre les dĂŠfenseurs du vivant, contre les ĂŠcologistes, contre celles et ceux qui courageusement, avec force et dĂŠtermination agissent de façon non-violente par la dĂŠsobĂŠissance civile pour dĂŠfendre et sauver le futur de cette planète.
En envoyant la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) le gouvernement tente dâintroduire la notion dâĂŠcoterrorisme contre les luttes qui viendrait perturber notamment les intĂŠrĂŞts financiers de lâagro-industrie en utilisant la loi du 24 aoĂťt 2021 qui inclue la provocation Ă ÂŤÂ des agissements violents contre les personnes ou les biens  comme motifs de dissolution dâune association. Cette notion volontairement flou devrait intervenir uniquement dans des cas dâextrĂŞme gravitĂŠ, lâĂŠtat tente ainsi de manipuler le droit pour continuer sa politique de destruction du vivant.
Si le Conseil dâEtat ne censure pas cette dissolution, dans le futur celles et ceux qui se revendiqueront du mouvement des Soulèvements de la Terre et ne nous leurrons pas, se sera le tour dâautres groupes, associations, pourront ĂŞtre jugĂŠs au pĂŠnal avec une peine de prison pouvant aller jusquâĂ 3 ans de prison ferme et 45000 euros dâamende. Ce ne sera que le dĂŠbut dâune chasse aux militant.e.s ĂŠcologistes.
Nous ne sommes pas en guerre mais en lutte. Nous sommes la Terre qui se dĂŠfend. Toutes et tous nous avons le devoir moral dâagir contre la violence du capitalisme qui sâapproprie ce qui ne lui appartient pas et qui nâappartient Ă personne : la Terre, notre maison. LâĂŠtat vient de franchir un nouveau cap en amalgamant les militant.e.s ĂŠcologistes Ă des terroristes, nous ne pouvons pas laisser faire.
Ce soir partout en France, des rassemblements ont lieu devant les prĂŠfectures de nombreuses villes: carte des rassemblements.
CommuniquĂŠ des Soulèvements de la Terre : APPEL AUX SOULĂVEMENTS DE LA TERRE â CE QUI REPOUSSE PARTOUT NE PEUT ĂTRE DISSOUS
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=13527
https://www.pressenza.com/fr/2023/06/france-dissolution-des-soulevements-de-la-terre/