👁🗨 Il est grand temps pour l'Amérique de s'affranchir de l'emprise de la CIA
Nous, le peuple, défendons la vérité et la justice. La CIA est bâtie sur le mensonge et la tromperie. Kennedy Jr a raison : il est grand temps de faire disparaître cette abomination américaine.
👁🗨 Il est grand temps pour l'Amérique de s’affranchir de l'emprise de la CIA
Par Scott Ritter, le 4 juillet 2023
La CIA s'enorgueillit d'être appelée "le service clandestin". Le dictionnaire Webster définit le terme clandestin (adjectif) comme signifiant "tenu secret ou fait en secret, en particulier parce qu'illicite". J'ai donc été très surpris lorsque, le 1er juillet 2023, lors d'une conférence donnée à la Ditchley Foundation au Royaume-Uni, William Burns, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), a déclaré que "le mécontentement suscité par la guerre [l'opération militaire spéciale russe en cours en Ukraine] continuera de miner les dirigeants russes, sous le régime régulier de la propagande d'État et de la répression en vigueur. Ce mécontentement crée une opportunité unique pour la CIA, service de renseignement humain par essence".
Pas très clandestin, ça, M. le directeur.
Mon expérience en matière de collecte de renseignements humains, bien que datée, est suffisante pour savoir que moins on en parle, meilleurs sont les résultats. Mais la déclaration de Burns n'était pas la première que l'agence qu'il dirige a rendue publique quant à son désir d'exploiter ce qu'elle estime être le mécontentement à l'égard de la guerre en Ukraine parmi les officiers militaires et les oligarques affectés par la guerre. En novembre 2022, David Marlowe, directeur adjoint des opérations de la CIA, a déclaré devant un auditoire de l'université George Mason que la CIA "était ouverte aux affaires", en recherche active "de Russes aussi écœurés que nous par [les actions de Poutine en envahissant l'Ukraine]".
Scott Ritter discutera de cet article et répondra aux questions du public dans l'épisode 79 de l'émission Ask the Inspector.
Burns et Marlowe n’ont pas uniquement révélé publiquement qui, quoi, où et pourquoi la CIA souhaite recruter de nouveaux espions russes - ils ont violé toutes les règles du monde du renseignement en mettant l'accent sur le "comment", en particulier sur la nouvelle tactique de recrutement de la CIA qui consiste à rechercher des espions en ligne, en utilisant des plateformes de réseaux sociaux telles que Telegram pour contacter des agents potentiels, et leur fournir un moyen soi-disant "sécurisé" de contacter un responsable de dossier de la CIA, qui ne serait que trop heureux de traiter leur demande.
Au cours de ma carrière de professionnel du renseignement, j'ai participé - directement ou indirectement - au recrutement, à la gestion et au débriefing de plusieurs ressources humaines du renseignement (c'est-à-dire des espions). Dès sa création, la CIA a utilisé un processus connu sous le nom de MICE (“Money, Ideology, Coercion or Compromise, Ego”/ Argent, idéologie, coercition ou compromis, ego) pour résumer son approche de la question fondamentale "Pourquoi les gens espionnent-ils ?”
Le cas d'Aldrich Ames, un agent de la CIA qui a trahi certains des secrets les plus sensibles de la CIA au profit de l'Union soviétique dans les années 1980 et 1990, a incité la CIA à examiner de plus près ce qui pouvait motiver une personne à trahir son pays et/ou sa cause. S'inspirant des principes psychologiques utilisés pour décrire les "armes d'influence massive" idéales, la CIA est passée de MICE à RASCLS ("Reciprocation, Authority, Scarcity, Commitment and Consistency, Liking, and Social Proof "/réciprocité, autorité, rareté, engagement ou cohérence, sentiment d'appartenance et valeur sociale) pour mieux cerner les complexités de la condition humaine en matière d'espionnage.
Tous ces éléments sont liés, directement ou indirectement, à la nécessité absolue d'une interactivité de personne à personne, ou d'humain à humain, ce qui fait défaut à internet, malgré toute son utilité.
À tous ceux qui veulent devenir espions, je rappelle un fait simple : la CIA est nulle en matière de renseignement humain, surtout lorsqu'il s'agit de la Russie. Les quelques bons espions qu'elle a réussi à attirer dans son écurie (Oleg Penkovsky, célèbre pour la crise des missiles cubains, et Adolf Tolkachev, le prétendu "espion à un milliard de dollars") étaient des volontaires qui ont contacté la CIA, et non l'inverse, et tous deux ont finalement été arrêtés et exécutés en raison de failles de sécurité de la part de la CIA ( à savoir qu'ils ont permis que leur identité soit connue de ceux qui les ont trahis auprès des Russes).
Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, la CIA n'a fait qu'empirer en matière de recrutement et de gestion d'agents russes. Le "meilleur" espion russe de la CIA, dont l'ancien directeur de la CIA John Brennan a utilisé les informations pour convaincre Barack Obama que les Russes soutenaient activement Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, s'est avéré être un agent double que les Russes ont fourni à la CIA.
En outre, la station de Moscou de la CIA, autrefois première mission des espions de carrière, s'est atrophiée à l'époque laxiste des années 1990, où elle gérait pratiquement le président russe (Boris Eltsine) comme un agent, et n'avait donc pas vraiment besoin de travailler pour inciter la Russie à se conformer aux priorités américaines en matière de sécurité nationale. La CIA a subi une série d'échecs embarrassants en matière de renseignement, entraînant l'éviscération de la station de Moscou lorsque les chargés de mission qui y étaient affectés ont été arrêtés à plusieurs reprises par leurs homologues russes alors qu'ils tentaient en vain de recruter et de gérer leurs agents russes, dont la plupart, si ce n'est la totalité, ont également été compromis et arrêtés.
L'incapacité de la CIA à gagner du terrain en utilisant les méthodes traditionnelles d'espionnage impliquant des ressources humaines a amené l'agence à réexaminer ses pratiques. Les processus lourds et risqués liés notamment à l'établissement d'un contact physique avec un agent dans un territoire hostile comme Moscou, où les agents du contre-espionnage russe surveillaient les moindres faits et gestes de l'agent de la CIA, ont suscité une inquiétude croissante. De telles réunions nécessitaient l'exécution experte de ce que l'on appelle dans le milieu du renseignement le "savoir-faire", un ensemble de compétences qui, s'il n'est pas exercé régulièrement, se dégrade rapidement et finit par disparaître.
La guerre mondiale contre le terrorisme déclenchée après le 11 septembre 2001, avec sa forte demande d'utilisation des populations locales pour recueillir des renseignements sur les cellules terroristes intégrées, a servi d'incubateur aux innovations, en particulier parmi les collecteurs de renseignements humains de l'armée américaine qui utilisaient ce type d'informations sur le plan tactique. Un système de communication spécial basé sur internet a été mis au point pour permettre aux agents de liaison de contacter leurs responsables militaires américains pour leur communiquer des informations sensibles au facteur temps. Les agents paramilitaires de la CIA se sont greffés sur ce moyen de communication, qui a rapidement été utilisé par les responsables de la CIA pour gérer les communications des réseaux d'agents recrutés au fil des décennies dans des pays tels que l'Iran, la Chine et la Russie.
En octobre 2021, cependant, les hauts responsables du contre-espionnage de la communauté américaine du renseignement ont prévenu toutes les stations et bases de la CIA dans le monde que ce système avait été compromis, ce qui a entraîné l'arrestation et l'exécution de dizaines d'agents. Le système de communication était basé sur l'informatique et impliquait des communications par internet. Alors que la communauté américaine du contre-espionnage s'est d'abord concentrée sur une personne de l'intérieur qui aurait compromis le système au profit d'une agence de renseignement étrangère hostile, il a finalement été établi que le service de renseignement iranien avait simplement utilisé sa compréhension du fonctionnement du système Internet pour inverser le processus de connectivité entre la CIA et ses agents.
Aujourd'hui, la CIA veut à nouveau utiliser internet comme principal vecteur de recrutement d'une nouvelle génération d'espions. La CIA précise qu'elle n'a rien à craindre : son nouveau système de communication internet est basé sur le dark web, et utilise le logiciel "onion routing", ou Tor. Il convient de préciser que le FBI et la CIA "débusquent" les utilisateurs de Tor depuis plus d'une décennie en utilisant des techniques de désanonymisation. Ce qui est valable pour les uns l'est aussi pour les autres, et ceux qui ne veulent pas croire que les agences de sécurité informatique russes n'ont pas l'expertise nécessaire pour en faire autant se bercent d'illusions.
En bref, le système que la CIA propose d'utiliser comme approche "phare" pour recruter des agents humains en Russie est littéralement un piège mortel.
Mais, encore une fois, la CIA est nulle en matière de renseignement humain, en particulier en Russie. Burns le sait. Marlowe aussi.
Les Russes envisageant d'utiliser Telegram ou Tor pour contacter la CIA le savent très bien.
Ce qui m'amène à penser que l'annonce de la CIA n'est rien d'autre qu'une campagne de relations publiques destinée à distraire le Congrès des erreurs commises par la CIA au sujet de la Russie, qu'il s'agisse de l'impact des sanctions économiques ou des capacités des forces armées russes, et tout le reste. En bref, la CIA mène une opération psychologique visant le peuple américain et ceux que nous élisons pour nous représenter, un mensonge de plus dans une série de mensonges qui remontent à la naissance de l'agence en 1947, renforçant ainsi la pertinence des appels de plus en plus pressants en faveur de sa dissolution.
Aujourd'hui, c'est l'Independence Day (jour de l'indépendance). Il n'y a peut-être pas de meilleure façon d'exprimer notre amour de la nation que d'expulser du corps de l’Amérique cette excroissance cancéreuse qu'est la CIA. Nous, le peuple, défendons la vérité et la justice. La CIA est bâtie sur le mensonge et la tromperie. Robert F. Kennedy Jr, qui défie Joe Biden d'être le candidat du parti démocrate à l'élection présidentielle de 2024, a raison : il est grand temps de faire disparaître cette abomination américaine.
Bon Independance Day, l'Amérique.