đâđš âIl nây survivrait pasâ - Stella Assange affirme que l'extradition amĂ©ricaine âle tueraitâ
âIl y a une volontĂ© politique de nuire Ă Julian - et ils vont simplement le faireâ. Ensuite ils peuvent dire : âPortez l'affaire devant les tribunaux dâici quelques annĂ©esâ, mais le mal aura Ă©tĂ© fait.
Julian Assange Photo de Julian Assange, 11-4-19. Image : PA Images / Alamy - Stella Assange, épouse de Julian Assange, s'adresse aux sympathisants rassemblés devant la Cour royale de justice de Londres, le 20-2-24. Image : Ron Fassbender / Alamy
đâđš âIl nây survivrait pasâ - Stella Assange affirme que l'extradition amĂ©ricaine âle tueraitâ
Par Jack Quann, le 2 avril 2024
Stella Assange s'est exprimée dans l'émission The Pat Kenny Show aprÚs que la High Court britannique a décidé que le fondateur de WikiLeaks ne serait pas extradé dans l'immédiat pour des accusations d'espionnage.
Une nouvelle audience aura lieu en mai, Ă moins que les Ătats-Unis ne donnent de nouvelles garanties sur ce qu'il adviendra de lui s'il est remis aux autoritĂ©s amĂ©ricaines.
Les procureurs américains reprochent à Julian Assange, ùgé de 52 ans, d'avoir encouragé et aidé Chelsea Manning, analyste du renseignement de l'armée américaine, à voler des cùbles diplomatiques et des dossiers militaires qui ont ensuite été publiés sur le site WikiLeaks.
La semaine derniĂšre, les juges britanniques ont rejetĂ© la plupart des arguments juridiques de Julian Assange, mais ont prĂ©venu qu'Ă moins que les Ătats-Unis ne lui donnent des garanties, il pourrait faire appel pour trois motifs, notamment la violation de la libertĂ© d'expression et le fait qu'il pourrait ĂȘtre condamnĂ© Ă la peine capitale.
Les autoritĂ©s amĂ©ricaines ont trois semaines pour fournir ces garanties, la dĂ©cision finale devant ĂȘtre prise Ă la fin du mois de mai.
Stella Assange a dĂ©clarĂ© Ă Pat quâelle et Julian ne considĂ©raient pas cette dĂ©cision comme une victoire.
âUne victoire dans le sens oĂč, oui, la Cour reconnaĂźt qu'il y a de fortes chances que Julian gagne en appel sur trois pointsâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
âMais plutĂŽt que de permettre lâappel sous ces conditions, elle a invitĂ© les Ătats-Unis Ă modifier leurs arguments afin quâils aient de meilleures chances de l'extraderâ.
Les autoritĂ©s amĂ©ricaines ont promis que M. Assange ne serait pas condamnĂ© Ă la peine capitale, mais les juges ont dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait âconcevable que ces garanties soient interprĂ©tĂ©e de maniĂšre restrictive par le dĂ©fendeur, sans exclure lâĂ©ventualitĂ© de la peine de mortâ.
Tout simplement pas fiable
Mme Assange a dĂ©clarĂ© qu'ils ne pouvaient pas faire confiance aux garanties donnĂ©es par les Ătats-Unis.
âCes promesses, appelĂ©es garanties, ne sont pas applicables par le Royaume-Uni si Julian sera sur le sol amĂ©ricainâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
âLes Ătats-Unis ne sont tout simplement pas une partie fiable dans cette affaire.
âNous savons, de par les Ă©vĂšnements antĂ©rieur, qu'ils ont agi de mauvaise foi vis Ă vis de Julian, il y a mĂȘme eu des plans pour l'assassiner, sous l'administration prĂ©cĂ©denteâ.
Mme Assange a dĂ©clarĂ© que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni âviolaient tous deuxâ leur propre accord d'extradition dans le cas de son mari.
âIl y a une volontĂ© politique de nuire Ă un individu - dans ce cas prĂ©cis Julian - et ils vont simplement le faireâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
Ensuite, ils peuvent dire : âPortez l'affaire devant les tribunaux dans quelques annĂ©esâ [mais] Ă ce moment-lĂ , le mal aura dĂ©jĂ Ă©tĂ© fait.
âJulian ne sera protĂ©gĂ© par aucune des garanties donnĂ©es par les Ătats-Unisâ.
Mme Assange a déclaré que son mari ne survivrait pas dans une prison américaine.
âSi Julian veut faire appel d'une condamnation, cela prendrait des annĂ©esâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
âEt en attendant, il vivrait des conditions d'isolement extrĂȘme.
âIl vit dĂ©jĂ Ă lâisolement dans la prison de Belmarsh, mais il peut au moins m'appeler quand il veut, recevoir des visites deux fois par semaine environ et voir ses avocatsâ.
Mme Assange a dĂ©clarĂ© que les conditions de dĂ©tention aux Ătats-Unis seraient bien pires.
âCe ne serait pas le cas aux Ătats-Unis - il vivrait un enfer et ne pourrait tout simplement pas y survivreâ, a-t-elle confiĂ©.
âSon Ă©tat de santĂ© est dĂ©jĂ trĂšs prĂ©caire, physiquement comme mentalement, bien sĂ»r.
âIl a endurĂ© tant de choses, et l'extradition elle-mĂȘme le tuerait, il n'est donc pas rĂ©aliste de penser qu'il survivrait s'il devait ĂȘtre extradĂ©â.
Prisonnier politique
Mme Assange a dĂ©clarĂ© quâun procĂšs aux Ătats-Unis ne servirait quâĂ dissuader d'autres journalistes dĂ©sireux de rĂ©vĂ©ler des agissements condamnables.
âL'objectif n'est pas seulement de le juger, mais de le prĂ©senter comme un prisonnier politique, essentiellement pour l'exhiber comme un trophĂ©eâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
âSi vous embarrassez le pouvoir en place, voilĂ ce qui vous arriveraâ.
Elle a ajoutĂ© que cela aurait un effet âdissuasifâ pour d'autres journalistes, Ă©diteurs et lanceurs d'alerte.
âJe pense que le procĂšs n'est qu'un aspect de la question, il s'agit bien sĂ»r d'un procĂšs au titre de la loi sur l'espionnageâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
âC'est la premiĂšre fois qu'un Ă©diteur est inculpĂ© au titre de la loi sur l'espionnage.
âLa loi elle-mĂȘme, qui a plus de 100 ans, n'a jamais Ă©tĂ© utilisĂ©e dans un contexte journalistiqueâ.
La prochaine Ă©tape
Mme Assange a dĂ©clarĂ© que son mari n'avait aucune chance de bĂ©nĂ©ficier d'un procĂšs Ă©quitable aux Ătats-Unis.
âIl ne peut pas invoquer de dĂ©fense d'intĂ©rĂȘt public, cela n'existe pas.
âIls disent que parce qu'il est citoyen australien - il n'est pas amĂ©ricain - il n'a pas droit aux protection du Premier Amendement [Ă la libertĂ© d'expression]â.
âC'est ce que les procureurs ont dĂ©jĂ soutenu devant le tribunal.
âLes tribunaux britanniques cherchent maintenant Ă obtenir l'assurance que la question de la nationalitĂ© sera prise en compte par le gouvernement amĂ©ricainâ.
Mme Assange a dĂ©clarĂ© que si les tribunaux britanniques Ă©taient satisfaits des garanties apportĂ©es par les Ătats-Unis, et que l'extradition se profile, son mari fera alors appel devant la Cour europĂ©enne des droits de l'homme.
Elle a ajoutĂ© que mĂȘme si les tribunaux britanniques rejetaient les garanties amĂ©ricaines, son mari ne pourrait pas bouger âtant que l'affaire reste en cours aux Ătats-Unisâ.
Selon elle, la solution est que les Etats-Unis abandonnent l'affaire, ajoutant que âc'est mĂȘme une chose que le prĂ©sident Biden aurait dĂ» faire dĂšs le premier jourâ.