đâđš Instrumentaliser la mĂ©moire
RĂ©sister au gĂ©nocide n'est pas une âinversionâ. Pleurer Gaza n'est pas du ânouvel antisĂ©mitismeâ. Comparer des systĂšmes d'oppression n'est pas un crime. C'est une obligation morale.
đâđš Instrumentaliser la mĂ©moire
Par Story Ember leGaĂŻe, le 23 avril 2025
DĂ©mystifier âlâinversion de lâHolocausteâ et le nouveau lexique de la Hasbara.
Une nouvelle sĂ©rie de pages WikipĂ©dia â âinversion de l'Holocausteâ, âantisĂ©mitisme secondaireâ, ânouvel antisĂ©mitismeâ â a fait son apparition comme une mauvaise herbe dans une guerre narrative sanctionnĂ©e par les colons. Ces termes ne sont pas des catĂ©gories savantes. Ce sont des outils de rĂ©pression â de la propagande sous couvert d'Ă©rudition â conçus pour dĂ©tourner l'attention du gĂ©nocide Ă Gaza et criminaliser la solidaritĂ© avec les Palestiniens.
Il ne s'agit pas ici de mémoire. Il s'agit de contrÎle.
I. Qu'est-ce que lââinversion de l'Holocausteâ ?
Selon la page WikipĂ©dia rĂ©cemment créée, l'âinversion de l'Holocausteâ dĂ©signe la âcomparaison anhistorique entre IsraĂ«l et l'Allemagne nazieâ. La page cite cinq exemples :
Représenter les Juifs comme des nazis
Comparer la Nakba Ă l'Holocauste
Comparer les dirigeants israéliens à Hitler
Anne Frank portant un keffieh
Comparer Gaza aux ghettos juifs durant la Seconde Guerre mondiale
L'absurdité ici n'est pas fortuite. Elle est stratégique.
Ce cadrage entend faire de la rĂ©sistance une pathologie. Il tente d'illĂ©gitimer toute condamnation morale du gĂ©nocide israĂ©lien, en particulier lorsque cette condamnation s'appuie sur des parallĂšles historiques entre rĂ©gimes colonialistes. Mais lorsqu'IsraĂ«l assiĂšge, affame et massacre systĂ©matiquement toute une population Ă l'intĂ©rieur d'un ghetto fortifiĂ©, il ne s'agit pas d'âinversion de l'Holocausteâ, mais bien de rĂ©alitĂ©. La ghettoĂŻsation de Gaza n'est pas mĂ©taphorique. Elle est orchestrĂ©e.
II. Terminologie et consentement fabriqués
Le terme âinversion de l'Holocausteâ s'inscrit dans un cadre plus large : les acteurs sionistes inventent de nouvelles catĂ©gories d'âantisĂ©mitismeâ non pas pour protĂ©ger le peuple juif, mais pour dissimuler les crimes de guerre israĂ©liens.
Entrez :
L'antisĂ©mitisme secondaire : prĂ©tendre que tout malaise liĂ© Ă la mĂ©moire de l'Holocauste devenant une justification de la violence d'Ătat est en soi antisĂ©mite.
Le nouvel antisĂ©mitisme : critiquer IsraĂ«l en tant que rĂ©gime colonial ou d'apartheid est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme un ânouvelâ antisĂ©mitisme.
Ce blanchiment linguistique est conçu pour semer la confusion dans l'esprit du public, qualifier la résistance d'expression de haine et faire du génocide un concept juridiquement protégé.
III. Stratégie de propagande en coulisses
Ces trois articles WikipĂ©dia ont Ă©tĂ© créés au cours des six derniers mois par un Ă©diteur sioniste (nom d'utilisateur : Steven1991). Il ne s'agit pas d'un consensus populaire, mais d'une manipulation narrative concertĂ©e. WikipĂ©dia, bien que publiquement modifiable, devient souvent un terrain d'affrontement oĂč des Ă©diteurs apologistes des colons imposent une terminologie biaisĂ©e, et suppriment les corrections.
Cette campagne de hasbara numérique reflÚte des décennies de lobbying institutionnel consistant à instrumentaliser le discours antisémite pour assimiler la sécurité des Juifs à l'impunité d'Israël.
Ces pages n'ont qu'un seul objectif : discréditer la solidarité avec la Palestine en la qualifiant de déviante, dangereuse ou pathologique. Pour faciliter la censure, l'inscription sur liste noire, les arrestations et museler les voix dissidentes.
IV. En quoi ces termes sont-ils dangereux ?
Il ne s'agit pas seulement d'une manipulation intellectuelle, c'est stratégique. Voici en quoi c'est dangereux :
Ils effacent le gĂ©nocide en temps rĂ©el : si comparer Gaza Ă un ghetto est qualifiĂ© d'âinversionâ, quel langage reste-t-il pour dĂ©crire la famine qui touche 2,2 millions de personnes ?
Ils redéfinissent l'antisémitisme pour y inclure l'antisionisme : instrumentaliser la souffrance juive pour justifier le nettoyage ethnique n'est pas une protection, c'est une perversion.
Ils criminalisent le deuil palestinien : mĂȘme le chagrin devient tabou s'il donne une mauvaise image du colonisateur.
Ceci est une guerre narrative. Et ceux qui la mÚnent vodraientus vous faire croire que la justice pour les Palestiniens serait en quelque sorte antisémite.
V. Appeler leur stratégie par son nom : le révisionnisme génocidaire
Il s'agit d'un élément de ce que j'appelle la Catena du révisionnisme historique, une composante essentielle du cadre conceptuel du génocide Genospectra. La propagande sioniste ne se contente pas de déformer le présent. Elle reconfigure le passé pour justifier l'avenir, pour
Défendre l'exceptionnalisme sioniste
Protéger les crimes de guerre israéliens de toute critique
Représenter les victimes du génocide comme les auteurs de la haine
Ce faisant, ils blanchissent le génocide avec le sang d'autrui, profanant ainsi la mémoire et la réalité.
Conclusion : la mémoire n'est pas une arme
Nous n'honorons pas les victimes de l'Holocauste en permettant qu'un autre génocide ait lieu. Nous ne protégeons pas le peuple juif en criminalisant la survie des Palestiniens. Et nous ne luttons pas contre l'antisémitisme en le redéfinissant comme une soumission au sionisme.
RĂ©sister au gĂ©nocide n'est pas une âinversionâ.
Pleurer Gaza n'est pas du ânouvel antisĂ©mitismeâ.
Comparer des systĂšmes d'oppression n'est pas un crime.
C'est une obligation morale.
Traduit par Spirit of Free Speech
Faire du mal aux arabes est antisémite par définition...Wikimerdia !
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