👁🗨 Interdiction de parler d'Assange aux élèves comme aux étudiants
Un journaliste ne peut être limité dans son travail et dans les discours publics auxquels il décide de participer, ni se sentir l'objet d'une surveillance particulière de la part de qui que ce soit.
👁🗨 Interdiction de parler d'Assange aux élèves comme aux étudiants
Par Antonio Murzio, le 24 mars 2023
La journaliste censurée Stefania Maurizi qui se bat pour Julian Assange. La dénonciation : "Finis les tweets, ou je serai sanctionnée par les autorités".
Stefania Maurizi est une journaliste d'investigation qui écrit pour Il Fatto Quotidiano. Son livre The Secret Power. Why they want to destroy Julian Assange and Wikileaks, publié par Chiarelettere en 2021, continuera d'être présenté aux étudiants, mais l'auteure a annoncé qu'elle ne publierait plus de "tweets à propos des écoles et des universités dans lesquelles je viens parler de l'affaire Assange, ni de mon livre", car, explique-t-elle dans le même billet, "j'ai été avertie que je serai mise à l'index par les autorités pour ces invitations que je reçois dans les établissements scolaires".
En réponse à son tweet contenant ces quelques mots, la solidarité du recteur de l'université de Sienne pour les étrangers, le critique d'art Tomaso Montanari, s'est immédiatement manifestée, permettant à Stefania d'être invitée à présenter son livre au sein de son université. Mais qui a décidé de censurer Stefania Maurizi ? Qui a l'intention de "se pencher" sur son cas?
"POUR CERTAINS, JE DONNE UNE MAUVAISE IMAGE DES SERVICES SECRETS ET DU MONDE MILITAIRE".
"J'ai fait une série de reportages qui m'ont fait prendre cette décision", explique la journaliste et écrivain, "et pour quelqu'un, en faisant ces rencontres dans les écoles, je donne une mauvaise image des services secrets et du monde militaire auprès des étudiants. Je crois que cette guerre a créé une polarisation qui fait que toute voix un tant soit peu critique à l'égard de ce qui se passe est immédiatement considérée comme problématique".
Maurizi ne dit pas explicitement quelles autorités ont l'intention de la "surveiller" (l'expression est récurrente dans le jargon militaire), mais explique : "S'il y a bien un cas qui prouve que même dans les services secrets, il y a des gens bien, c'est celui de Julian Assange. Mme Manning était analyste du renseignement, mais elle n'a pas pour autant approuvé les tortures et mauvais traitements décrits dans les fichiers de Wikileaks, dont nous avons eu connaissance grâce à elle. Edward Snowden était un contractant des services de renseignement, mais il en a révélé les abus. S'il y a un cas qui prouve que ces organismes ne sont pas uniquement composés de personnes corrompues, qui font moralement des choses répréhensibles, c'est bien celui-là".
ASSANGE A ÉTÉ VICTIME D'UNE CAMPAGNE DE DIABOLISATION QUI A DURÉ PLUS DE DIX ANS.
Et d'ajouter : "Toutes les révélations importantes ont été faites par des personnes qui se sont sacrifiées, et ont fait circuler l'information. Ceux qui y sont extérieurs ne savent pas, ils ne disposent pas de la documentation, ils n'ont pas de preuves, alors que ceux qui vivent dans ce monde en disposent, et il ne nous reste donc que l'espoir qu'ils les divulguent, sinon nous n'aurons aucun moyen d'obtenir des preuves de ces abus. Le cas Assange mérite d'être considéré comme la preuve qu'il existe des personnes intègres dans les rangs des services". "Assange a été victime d'une campagne de diabolisation qui dure depuis plus de dix ans et, à l'exception de rares cas, on parle très peu de lui", déclare Stefania Maurizi. S'il y avait eu un soutien immédiat des médias, Julian n'aurait pas perdu treize ans de liberté".
PIGNEDOLI (M5S) : "IL EST BON DE CLARIFIER LES CONTOURS DE CETTE AFFAIRE".
Entre-temps, l'eurodéputée M5S Sabrina Pignedoli est intervenue sur le sujet :
"Il est bon que les contours de cette affaire soient clarifiés. Un journaliste ne peut être limité dans son travail et dans les discours publics auxquels il décide de participer, ni se sentir l'objet d'une surveillance particulière de la part de qui que ce soit. Je suis aux côtés de Stefania Maurizi, une collègue courageuse qui a travaillé avec WikiLeaks et qui mène également d'importantes enquêtes sur le contexte judiciaire de la détention injuste de Julian Assange, qui n'a fait l'objet d'aucune accusation réelle ni d'aucun procès équitable. Cette persécution judiciaire soulève des doutes sur la santé de la démocratie dans les pays occidentaux. Il faut aller plus loin car avec Julian Assange, c'est la liberté de la presse qui est en jeu".
https://www.lanotiziagiornale.it/vietato-parlare-di-assange-nelle-scuole/