👁‍🗨 Invoquer l'Holocauste pour soutenir le génocide à Gaza est une offense à l'Histoire

Dans les années 30 et 40, l'Allemagne considérait les Juifs comme des sous-hommes - “Untermenschen”. Dans les années 2020, Israël présente les Palestiniens comme des “bêtes sauvages”.

Urusula von der Leyen affectionne le slogan hypocrite “plus jamais ça”. Photo © Dati Bendo - Union européenne

👁‍🗨 Invoquer l'Holocauste pour soutenir le génocide à Gaza est une offense à l'Histoire

Par David Cronin de Lobby Watch, le 22 janvier 2024

Dire toute la vérité sur l'Holocauste est un devoir pour les citoyens d'Europe, le continent où ce monstrueux crime s’est produit.

Dire toute la vérité, c'est aussi dénoncer le détournement de l'Holocauste pour couvrir Israël qui commet un génocide à Gaza entre autres agressions.

Cette semaine, l'Union européenne s'apprête à commettre une violation de l'Holocauste.

Elle honore la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste en organisant une conférence avec plusieurs groupes de pression pro-israéliens.

Cet événement illustre la duplicité et la dépravation de l'UE.

Au cours des derniers mois, certains représentants de l'UE ont proposé d’interdire de visa ceux qui sont souvent décrits comme des “colons israéliens violents”.

L'ensemble des activités de colonisation d'Israël en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et sur le plateau du Golan consiste en une spoliation de terres palestiniennes ou syriennes. Elles constituent toutes des crimes de guerre, tel qu’énoncé dans la Quatrième Convention de Genève.

Les sanctions doivent donc s’appliquer à Israël, l'État qui étend et multiplie les colonies, et pas seulement une poignée de gansters.

L'UE déclare aujourd'hui implicitement que les colons peuvent être divisés en différentes catégories. Il est donc acceptable d'accorder une légitimité à certains colons.

Bienvenue à toi, cher colon

La conférence de cette semaine accueillera Dani Dayan, un résident de la colonie de Maale Shomron en Cisjordanie. Il est l'ancien président du Conseil de Yesha, un collectif chapeautant les colonies du pays.

Un portrait de lui publié par le quotidien Haaretz de Tel-Aviv en septembre soulignait

qu'“il reste pleinement attaché à la vision du monde de la colonisation : apartheid, occupation, exclusion et expulsion des Palestiniens, suprématie juive...”.

Dayan est aujourd'hui à la tête de Yad Vashem.

Traditionnellement désigné comme le mémorial officiel d'Israël pour l'Holocauste, Yad Vashem constitue en réalité une insulte aux victimes de l'Holocauste.

Il est non loin de Deir Yassin, un village de la région de Jérusalem où les forces sionistes ont perpétré un massacre lors de la Nakba, le nettoyage ethnique de la Palestine en 1948. En érigeant ce mémorial sur ce site, Israël montre clairement qu'il détourne la mémoire de l'Holocauste pour dissimuler ses propres obscénités.

Parmi les partenaires officiels de l'UE à la conférence de cette semaine figure le Comité juif américain, l'une des organisations pro-israéliennes parmi les plus influentes.

Daniel Schwammenthal, directeur du bureau bruxellois de l'AJC, à plusieurs reprises, a tenté de justifier les attaques contre les hôpitaux de Gaza.

M. Schwammenthal a affirmé dans un communiqué, la semaine dernière, qu'“un cessez-le-feu ne pourra être conclu que lorsque le Hamas sera vaincu”. Il s'agit là d'un appel sans ambiguïté à une destruction encore plus massive de la bande de Gaza.

Plus jamais ça ?

Personne ne sera surpris si Katharina von Schnurbein, coordinatrice de l'UE pour la lutte contre l'antisémitisme, entonne le mantra “plus jamais ça” lors de son intervention à la conférence de cette semaine.

Les participants étant soigneusement triés sur le volet, il y a fort à parier que personne ne décortiquera ni même ne remettra en question ce slogan vide de sens.

Mme Von Schnurbein est une fonctionnaire allemande, l'État qui porte la responsabilité de l'Holocauste.

Dans les années 30 et 40, l'Allemagne considérait les Juifs comme des sous-hommes - “Untermenschen”. Dans les années 2020, Israël présente les Palestiniens comme des “bêtes sauvages”.

Loin de s'indigner de l'holocauste perpétré aujourd'hui à Gaza, von Schnurbein l’encourage. Il en va de même pour l'actuel gouvernement allemand, qui soutient ostensiblement Israël dans l'affaire qui l'oppose à l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice.

Mme Von Schnurbein snobe les règles applicables aux fonctionnaires de l'UE.

Sa description de poste officielle ne mentionne pas Israël et limite son travail à la lutte contre le sectarisme antijuif en Europe. Pourtant, elle a largement outrepassé ce mandat en agissant effectivement comme un agent d'Israël.

Il ne s'agit pas d'une théorie du complot. Sa propre note biographique sur Twitter indique qu'elle “se tient” aux côtés d'Israël.

Mme Von Schnurbein s’est vue attribuer un certain nombre de distinctions de la part de groupes de pression pro-israéliens qui louent sa “conscience éclairée”. En vertu des lois en vigueur dans l'Union européenne, elle est tenue de solliciter l'autorisation de la hiérarchie bruxelloise avant d'accepter une quelconque distinction.

Lorsque j'ai fait une demande de liberté d'information pour vérifier ces autorisations, la Commission européenne (l'exécutif de l'UE) l'a rejetée pour des raisons de protection des données.

C'était absurde. La demande portait sur les activités professionnelles d'une représentante de l'UE relativement connue, non sur sa vie privée.

Le motif le plus plausible permettant à Mme von Schnurbein de s'en tirer est qu'elle bénéficie d'un soutien au sommet de l'État.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a offert son soutien total à l'holocauste d'Israël à Gaza. Mme Von der Leyen est une autre Allemande adepte du slogan “plus jamais ça”.

Alors que certains gouvernements de l'UE ont été mécontents de la façon dont elle a soutenu Israël sans les consulter, Mme Von der Leyen semble en fait s'être enhardie à la suite de cette “controverse” et les spéculations vont bon train sur ses chances de décrocher un second mandat à son poste actuel.

Mme Von der Leyen a rencontré Tony Blair au mois d'octobre, une rencontre passée inaperçue.

Après ma demande d'accès à l'information, la Commission européenne a reconnu que la discussion avec M. Blair avait porté sur des “pays partenaires clés”, mais a refusé de divulguer d'autres détails.

On peut supposer qu'Israël était l'un de ces “pays partenaires clés”.

Blair a soutenu Israël à fond lorsqu'il était Premier ministre britannique. Il est ensuite devenu un “envoyé pour la paix au Moyen-Orient”, pour reprendre la terminologie des journaux britanniques.

Cette tendance à l’édulcoration n'a toutefois pu effacer les massacres et l'instabilité que Blair et ses copains de Washington ont déclenchés au Moyen-Orient en envahissant l'Irak.

Il est normal qu'Ursula von der Leyen écoute les conseils de Blair. Tous deux savent se donner un air des plus solennels alors même qu'ils cautionnent toutes formes possibles de barbarie.

https://electronicintifada.net/blogs/david-cronin/invoking-holocaust-support-gaza-genocide-abuse-history