đâđš IsraĂ«l dirige des milliers de personnes vers des zones âsĂ»resâ de Gaza, puis les bombarde
âOn entendait des explosions partout & nous Ă©tions entourĂ©s d'hĂ©licoptĂšres, de quadcoptĂšres & de blindĂ©s. Ma famille Ă©tait lĂ , puis certains sont ensuite partis, mais oĂč? Une vraie nuit de cauchemarâ.

đâđš IsraĂ«l dirige des milliers de personnes vers des zones âsĂ»resâ de Gaza, puis les bombarde
Par Mahmoud Mushtaha 10 juillet 2024
AprÚs avoir fui vers l'ouest sur ordre de l'armée israélienne, les Palestiniens se sont rapidement retrouvés encerclés sous le feu des tanks, des drones et des snipers.
Le dimanche 7 juillet, l'armĂ©e israĂ©lienne a ordonnĂ© aux habitants de trois quartiers de l'est de la ville de Gaza d'Ă©vacuer immĂ©diatement vers l'ouest, en prĂ©vision d'une nouvelle invasion terrestre. Des milliers de familles dĂ©placĂ©es ont abandonnĂ© leurs abris et cherchĂ© dĂ©sespĂ©rĂ©ment un endroit oĂč passer la nuit dans les quartiers ouest de la ville. Quelques heures plus tard, les forces israĂ©liennes les ont attaquĂ©s.
L'ordre d'Ă©vacuation est intervenu moins de deux semaines aprĂšs que les forces israĂ©liennes ont rĂ©investi le quartier de Shuja'iya, Ă l'est de la ville de Gaza. Alors que les dĂ©placements et les incursions terrestres se poursuivent dans les villes mĂ©ridionales de Khan Younis et de Rafah, et que les bombardements se poursuivent dans toute la bande de Gaza, y compris dans les âzones de sĂ©curitĂ©â officielles, les Palestiniens ne trouvent nulle part de rĂ©pit sous les assauts d'IsraĂ«l.
Mahmoud Al-Shawa, 28 ans, a fui avec sa famille le quartier oriental d'Al-Tuffah aprÚs que l'armée leur a ordonné de partir dimanche. Il raconte comment des milliers d'autres personnes déplacées d'Al-Tuffah, d'Al-Daraj et de la vieille ville ont cherché refuge dans le peu d'espace disponible des bùtiments universitaires et les écoles de l'ONU. Une fois ces lieux rapidement remplis, beaucoup ont été contraints de dormir dans les rues.
La famille de M. Al-Shawa a eu la chance de trouver un abri temporaire Ă l'Ă©cole primaire Al-Zeitoun, dans le quartier occidental d'Al-Rimal, mais ce refuge ne l'a pas protĂ©gĂ©e de ce qui sâest produit :
âVers 2 heures du matin, les bombardements ont commencĂ© Ă fuser de toutes partsâ, a-t-il racontĂ© Ă +972. âLe ciel s'est embrasĂ©. Tout le monde criaitâ.
âNous Ă©tions dans la cour de l'Ă©cole et des Ă©clats d'obus nous tombaient dessusâ, poursuit M. Al-Shawa. âNous avons essayĂ© de nous cacher dans les salles de classe, mais les drones quadcoptĂšres tiraient sur nous. Soudain, mon cousin est tombĂ© au sol - il a Ă©tĂ© touchĂ© au bras gauche par des Ă©clats d'obus. Il y avait des dizaines de corps sur le sol. Des gens ont Ă©tĂ© tuĂ©s, je le sais. J'essayais de guider ma mĂšre loin du chaos, mais soudain elle s'est arrĂȘtĂ©e et a vomi Ă cause de tous ces corps. Je lui ai couvert les yeux de sorte qu'elle ne les voie pasâ.
âNous avons entendu le vacarme des tanks de l'armĂ©e, puis quelqu'un a criĂ© : l'armĂ©e avait encerclĂ© le siĂšge de l'UNRWA [l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s de Palestine dans le Proche-Orient], Ă quelques mĂštres de nousâ, poursuit-il. âNous avons fui l'Ă©cole comme nous avons pu, avec les chars israĂ©liens Ă nos trousses et les quadcoptĂšres qui nous tiraient dessus. C'Ă©tait comme un tremblement de terre ou une Ă©ruption volcanique. L'obscuritĂ© Ă©tait totale - seule la couleur du sang et des missiles illuminait le quartierâ.
Mahmoud Al-Shawa et sa famille ont fini par atteindre l'Ă©cole Majda Wasila, un peu en retrait de l'invasion israĂ©lienne. Mais alors qu'ils fuyaient leur premier abri, ils ont vu deux fillettes paralysĂ©es en fauteuil roulant, qui s'Ă©taient probablement rĂ©fugiĂ©es dans le centre de rééducation de l'UNRWA situĂ© Ă proximitĂ© et Ă prĂ©sent livrĂ©es Ă elles-mĂȘmes. M. Al-Shawa raconte que dans la foule des fuyards, les fillettes risquaient d'ĂȘtre renversĂ©es, mais qu'il n'a pas pu leur venir en aide.
Selon le service des urgences de la protection civile de Gaza, des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées lors des attaques israéliennes cette nuit-là . Du fait des opérations militaires massives dans le quartier, les équipes d'urgence n'ont pas été en mesure de se rendre auprÚs des victimes pour confirmer les chiffres, et Al-Rimal est devenue une ville fantÎme.
âSi nous tentons d'Ă©vacuer, on nous tire dessus, et si nous restons, on nous tueraâ
Comme Al-Rimal, le quartier d'Al-Sabra, dans le sud-ouest de la ville de Gaza, a Ă©galement Ă©tĂ© attaquĂ© par l'armĂ©e israĂ©lienne dans la nuit de dimanche Ă lundi, sans avertissement prĂ©alable. De nombreuses familles dĂ©placĂ©es s'y Ă©taient rĂ©fugiĂ©es depuis les quartiers orientaux Ă la suite de l'ordre d'Ă©vacuation initial. Mais vers 23 heures, les habitants ont commencĂ© Ă entendre des explosions et des hĂ©licoptĂšres israĂ©liens se diriger vers eux. âCe que nous avons vu n'Ă©tait pas une zone sĂ»re mais un vĂ©ritable champ de batailleâ, a dĂ©clarĂ© Ă +972 Alaa Sbaih, un habitant d'Al-Sabra ĂągĂ© de 24 ans.
Plus tÎt dans la journée, M. Sbaih avait ouvert sa maison à des proches réfugiés du quartier d'Al-Daraj, dans l'est du pays. Mais ils ont vite été piégés : alors que les bombardements se poursuivaient le lendemain, ils ont découvert que des snipers israéliens avaient pris position sur les bùtiments voisins de l'université Al-Azhar, de l'université islamique et de la tour Al-Sousi, et qu'ils tiraient sur tout ce qui se trouvait à vue.
M. Sbaih n'ose mĂȘme pas s'approcher des fenĂȘtres pour vĂ©rifier ce qui se passe dehors, et pour cause.
âNotre voisin de la famille Al-Qasas a essayĂ© de s'enfuir, mais une fois arrivĂ© Ă sa voiture, un sniper lui a tirĂ© dessus et l'a laissĂ© se vider de son sang dans la rue, avec ses enfants qui l'appelaient en criantâ,
a racontĂ© Sbaih. En effet, des soldats israĂ©liens ont confiĂ© Ă +972 et Ă Local Call que des civils palestiniens dans toute la bande de Gaza sont rĂ©guliĂšrement abattus, simplement parce qu'ils se trouvent dans des zones oĂč les forces israĂ©liennes opĂšrent, ou simplement parce qu'ils les regardent depuis leur fenĂȘtre.

Ce n'est que lundi aprÚs-midi que l'armée israélienne a finalement émis un deuxiÚme ordre d'évacuation, enjoignant les habitants des quartiers occidentaux d'Al-Sabra, d'Al-Rimal et de Tal Al-Hawa d'évacuer vers le sud, en direction de la ville de Deir Al-Balah. Mais comme l'armée israélienne est toujours présente dans le secteur, M. Sbaih et ses proches sont confrontés à un choix impossible.
âNous n'avons pas d'autre choix que de mourir : si nous essayons d'Ă©vacuer, on nous tire dessus, et si nous restons, on nous tueraâ.
Maher Mamdooh, 21 ans, a expliqué à +972 qu'aprÚs avoir été forcé de déménager avec plus de 30 membres de sa famille il y a seulement deux semaines de Shuja'iya, il a été déplacé trois fois entre dimanche aprÚs-midi et lundi matin : d'Al-Daraj à la frontiÚre d'Al-Rimal, puis dans le centre d'Al-Rimal, et enfin plus au nord en direction de Jabalia. Au cours de ces épreuves, il a perdu tous ses biens et a été séparé de certains de ses proches.
âNous nous sommes enfuis de la maison au beau milieu de la nuit - nous courions dans tous les sens, et personne ne savait oĂč allerâ, a-t-il racontĂ©. âOn entendait des explosions partout et nous Ă©tions entourĂ©s d'hĂ©licoptĂšres, de quadcoptĂšres et de blindĂ©s. Ma famille Ă©tait avec moi, et nous ne savons pas oĂč ils sont partis ensuite. Une nuit de cauchemarâ.
Mercredi, l'armée israélienne a émis un troisiÚme ordre d'évacuation, sommant les Palestiniens de fuir l'ensemble de la ville de Gaza. La reprise de l'offensive a également contraint les deux derniers hÎpitaux de la ville de Gaza à fermer leurs portes : Al-Ahli - touché par des missiles - et la Patient's Friends Benevolent Society. Al-Shifa, le plus grand hÎpital de Gaza, est toujours en ruines depuis le siÚge israélien du mois de mars.
AprÚs neuf mois de déplacements incessants, de massacres et de famine, M. Mamdooh affirme que la vie est devenue insupportable depuis bien trop longtemps.
âCombien de fois devrons-nous mourir ? IsraĂ«l ne peut plus nous tuer. Personne au monde ne peut ressentir ce que je ressens aujourdâhuiâ.
Dans un commentaire à +972, un porte-parole de l'armée israélienne a nié avoir bombardé les zones décrites, et a déclaré que
âtoute la partie nord de Gaza est considĂ©rĂ©e par Tsahal comme une zone de combat Ă©vacuĂ©e, et que le Hamas opĂšre au cĆur des zones civilesâ.
https://www.972mag.com/gaza-city-israeli-army-attacked-safe-areas/
Le monde reste sourd et n'attend qu'une chose...que la solution finale soit effectuĂ©e jusqu'au bout et qu'il n'y ait aucun survivant. Sinon ... procĂšs, etc....Si la Palestine est rayĂ©e dĂ©finitivement sur wikipĂ©dia, son peuple n'aura jamais existĂ© non plus! Quel soulagement pour les politiciens de Washington et de Bruxelles...passons Ă la suite maintenant !đ€ź