👁🗨 “Israël est le mal absolu”, dixit le président du parlement libanais à l'émissaire américaine
La déclaration controversée de l'envoyée américaine Morgan Ortagus appelant à l'exclusion du Hezbollah du gouvernement a été accueillie par des manifestations et un tollé dans la classe politique.
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F148d09ad-5583-4bed-a332-181f2a9fa6ed_997x587.heic)
👁🗨 “Israël est le mal absolu”, dixit le président du parlement libanais à l'émissaire américaine
By Al Mayadeen English, le 8 février 2025
Le président du Parlement libanais, M. Berri, a exhorté les Etats-Unis à faire pression sur Israël pour qu'il respecte ses engagements envers l'accord de cessez-le-feu et la résolution 1701 de l'ONU.
Suivi par l’article
👁🗨 L'ingérence américaine au Liban déclenche des protestations populaires & un tollé dans la classe politique
“Israël est le mal absolu”, a déclaré le président du Parlement libanais, Nabih Berri, lors d'une réunion avec l'envoyée américaine Morgan Ortagus, soulignant que l'occupation persistante des territoires libanais doit être contrée et combattue.
M. Berri a également salué le rôle et le déploiement de l'armée libanaise dans les terres du Sud-Liban, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu.
Au cours de la réunion, M. Berri a rappelé à Mme Ortagus le rôle de l'administration américaine qui se doit de contraindre Israël à appliquer pleinement l'accord de cessez-le-feu, puisque l'administration américaine fait partie du comité chargé de superviser l'application de cet accord. Il a également souligné la nécessité pour le régime israélien d'appliquer la résolution 1701, en particulier le retrait complet des forces d'occupation israéliennes des terres libanaises.
M. Berri a reçu Mme Ortagus et la délégation qui l'accompagnait au siège de la Seconde présidence, en présence de l'ambassadrice américaine au Liban, Lisa Johnson. La réunion a porté sur la situation générale au Liban, en particulier sur l'évolution dans le sud, en raison des violations persistantes de la résolution 1701 de l'ONU et de l'accord de cessez-le-feu par l'occupant israélien.
En outre, le responsable libanais a évoqué la situation générale dans le pays, en particulier dans le sud, lors de sa rencontre avec l'ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, et le général français Guillaume Bonchamp, chef adjoint de la commission de contrôle du cessez-le-feu.
L'ingérence des États-Unis au Liban déclenche des manifestations populaires et des bouleversements politiques
Les tensions ont éclaté au Liban vendredi après que Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe des États-Unis au Moyen-Orient, a tenu des propos provocateurs à l'encontre du Hezbollah, affirmant qu'Israël a “vaincu” le mouvement de Résistance du Hezbollah, insistant pour qu'il soit exclu du prochain gouvernement du pays.
Ses déclarations, prononcées depuis le palais présidentiel libanais après une rencontre avec le président Joseph Aoun, ont déclenché des manifestations publiques et une condamnation politique généralisée.
Outrés par les remarques de Mme Ortagus, les Libanais se sont rassemblés devant l'aéroport international de Beyrouth, dénonçant ce qu'ils considèrent comme une ingérence flagrante des États-Unis dans les affaires intérieures du Liban. Certains manifestants ont également bloqué des routes en signe de protestation.
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F1f2c8b1e-37fb-41bd-aa60-3c317ec656e1_1000x667.heic)
👁🗨 L'ingérence américaine au Liban déclenche des protestations populaires & un tollé dans la classe politique
By Al Mayadeen English, le 8 février 2025
Les tensions ont éclaté au Liban vendredi après que Morgan Ortagus la représentante spéciale adjointe des États-Unis au Moyen-Orient, a tenu des propos provocateurs à l'encontre du Hezbollah, affirmant qu'Israël aurait “vaincu” le mouvement de Résistance, insistant pour qu'il soit exclu du prochain gouvernement libanais.
Ses déclarations, prononcées depuis le palais présidentiel libanais après une rencontre avec le président Joseph Aoun, ont déclenché des protestations publiques et une condamnation politique généralisée.
Tollé et protestations
Outrés par les remarques de Mme Ortagus, les Libanais se sont rassemblés devant l'aéroport international de Beyrouth, dénonçant ce qu'ils considèrent comme une ingérence flagrante des États-Unis dans les affaires intérieures du Liban. Certains manifestants ont également bloqué des routes en signe de protestation.
Les remarques de Mme Ortagus ont été perçues par beaucoup comme une remise en cause directe de la légitimité politique du Hezbollah. Plusieurs factions politiques ont décrié ses déclarations comme une tentative de semer la discorde interne et d'exercer une pression sur le processus politique libanais.
Les dirigeants politiques condamnent l'ingérence des États-Unis
Le grand mufti Jaafari du Liban, le cheikh Ahmad Qabalan, a vivement dénoncé cette situation, affirmant que “le Liban n'appartient qu'aux Libanais et que le Hezbollah est une force nationale largement représentée”. Il a averti que l'exclusion du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal, du gouvernement pourrait déstabiliser le pays.
“Le Hezbollah n'a jamais été et ne sera jamais vaincu”, a-t-il affirmé.
Le Parti social nationaliste syrien (PSNS) a également fustigé les propos de Mme Ortagus, estimant qu'ils nuisent à la bonne volonté internationale suite à l'élection du président Aoun et à la nomination de Nawaf Salam en tant que Premier ministre désigné. Le parti a accusé les États-Unis d'attiser les divisions internes et de soutenir l'agression israélienne.
Remise en question des protocoles diplomatiques
L'Assemblée des partis politiques libanais et des personnalités nationales a condamné la “violation flagrante des principes diplomatiques” de Mme Ortagus, affirmant qu'aucun fonctionnaire étranger n'est en droit de dicter la composition du gouvernement libanais ou d'attaquer le Hezbollah, qu'elle qualifie de “principale force de résistance à l'occupation israélienne”.
Le commandement central du parti Baas arabe socialiste a appelé à une réaction diplomatique formelle, exhortant le ministère des Affaires étrangères libanais à convoquer l'ambassadeur américain en signe de protestation. Le parti a rejeté les remarques de Mme Ortagus comme traduisant “une nouvelle illusion américaine selon laquelle le Liban est sous le contrôle des États-Unis”, avertissant que la réalité prouverait le contraire.
M. Raad sur la déclaration d'Ortagus : Une ingérence évidente dans la souveraineté libanaise
En réponse à la déclaration agressive de l'envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, depuis le palais présidentiel après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun, où elle affirme que “le Hezbollah a été vaincu par Israël et nous sommes reconnaissants à notre allié Israël de l'avoir battu”, le chef du Bloc de la loyauté à la Résistance, le député Mohammad Raad, a condamné ses remarques comme étant
“une attaque contre une composante nationale libanaise relevant de l'entente nationale et de la politique libanaise”.
M. Raad a également dénoncé l'affirmation de Mme Ortagus selon laquelle les États-Unis
“ont fixé des lignes rouges claires selon lesquelles ils ne pourraient pas ... faire partie du gouvernement” comme étant “une ingérence flagrante dans la souveraineté libanaise et une rupture avec toutes les règles diplomatiques et les fondements des relations internationales”.
Le député libanais a également décrit la déclaration de Mme Ortagus en la qualifiant
d’“irresponsable et porteuse de de haine”, notant qu'elle “révèle son hostilité envers une composante libanaise qui a affronté et vaincu l'agression israélienne”.
En outre, il a insisté sur le fait que
“pour parler de corruption, il ne faut pas se rallier au terrorisme”, soulignant que les agissements de l'occupation israélienne, tout en étant “soutenus par la politique américaine, sapent la crédibilité de la démocratie que l'administration américaine prétend défendre en tout temps et en tout lieu”.
Le chef du Bloc de la loyauté envers la Résistance a dénoncé l'agression israélienne soutenue par les États-Unis, en déclarant :
“Les atrocités de la guerre d'Israël contre Gaza et le Liban sont suffisamment graves pour que tous constatent qui soutient, finance et arme le terrorisme, et qui est responsable du déplacement des populations de leurs terres et de la privation de leurs droits, tout en bafouant le droit et les normes internationaux”.
Il a en outre déclaré :
“Le vainqueur est celui qui a exposé la véritable image de l'agresseur, révélant de quelle manière il commet un génocide contre les civils, les enfants et les femmes, cible les maisons et les hôpitaux, et détruit des quartiers résidentiels entiers - sans oublier qu'il demeure un occupant sans aucun droit à l'autodéfense”.
M. Raad a réaffirmé l'engagement du Liban en faveur de la résistance, ajoutant :
“Nous comptons sur la volonté de notre peuple qui reste attaché au choix de la résistance”, soulignant que ce choix “protège le Liban selon l'équation de l'armée, du peuple et de la Résistance.
“C'est cette équation réaliste qui permet au Liban d'être fier de défendre sa souveraineté”, a-t-il conclu.
S'exprimant sur les “lignes rouges” américaines depuis le palais présidentiel libanais plus tôt dans la journée, l'envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a déclaré qu'elles impliquent que le Hezbollah ne “fasse pas partie du gouvernement [libanais]”.
Elle a cyniquement remercié “notre allié Israël” pour avoir prétendument “vaincu le Hezbollah”.
Quant à la date limite du 18 février pour le retrait israélien du Sud-Liban, Mme Ortagus a fait référence à la nouvelle date sans pour autant indiquer explicitement que l'armée israélienne se retirerait du territoire libanais. Elle a plutôt parlé de redéploiement.
“Le 18 février sonnera l'heure du redéploiement, les troupes de Tsahal achèveront leur redéploiement et, bien sûr, les troupes (libanaises) interviendront ensuite, et nous sommes donc très attentifs à cette date butoir”, a-t-elle déclaré.
Suite à ces remarques, le service de presse de la présidence de la République libanaise a publié vendredi un communiqué dans lequel il nie toute implication dans “certains” des commentaires de l'envoyée américaine.
“Le service de presse de la présidence de la République libanaise précise que certains des commentaires faits par l'envoyée spéciale adjointe américaine au Moyen-Orient, Morgan Ortagus, lors de sa visite au palais de Baabda, n'expriment que son point de vue ne sauraient impliquer la présidence libanaise”, peut-on lire dans ce communiqué.