đâđš IsraĂ«l. LâarmĂ©e coloniale Ă lâheure du messianisme
DerriĂšre les crimes commis par IsraĂ«l Ă Gaza se profile lâinfluence grandissante des nationalistes fondamentalistes dans lâarmĂ©e, entre autres. Une ascension qui ne se dĂ©ment pas depuis trente ans.
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đâđš IsraĂ«l. LâarmĂ©e coloniale Ă lâheure du messianisme
Par Sylvain Cypel, le 10 février 2025
GĂ©nĂ©ral de brigade, Yehuda Vach commande la 252e division de lâarmĂ©e israĂ©lienne. Entre dĂ©cembre 2024 et janvier 2025, le journal israĂ©lien Haaretz lui a consacrĂ© deux enquĂȘtes et un Ă©ditorial [Yaniv Kubovich, « âNo civilians. Everyoneâs a terroristâ : IDF soldiers expose arbitrary Killings and rampant lawlessness in Gazaâs Netzarim corridor », 18 dĂ©cembre 2024, « âFlattenâ Gaza, halt aid : the Israeli division commander overseeing Gazaâs brutal Netzarim corridor », 1er janvier 2025 ; « Editorial : Vachâs private army : the growing gap between the IDF and rogue commanders », 2 janvier 2025. Les citations de ce paragraphe et des quatre suivants sont toutes tirĂ©es de ces trois articles] rĂ©vĂ©lant les actes commis sur ses ordres par ses soldats dans la zone de Gaza, incluant les villes de Beit Hanoun et de Jabaliya, ainsi que les camps de rĂ©fugiĂ©s palestiniens adjacents. Lâensemble sâapparente Ă une leçon sur le traitement rĂ©servĂ© aux âanimaux humainsâ que sont les Palestiniens. Lâessentiel se passe le long dâune âligne imaginaireâ imposĂ©e par lâarmĂ©e sur le corridor de Netzarim. Son tracĂ© nâest nulle part indiquĂ©. Aucun Palestinien nâen a Ă©tĂ© informĂ©. Mais tout homme, femme, enfant qui la franchit doit ĂȘtre abattu sans sommation. Ordres du gĂ©nĂ©ral Vach. âIl nây a pas de civils. Tous sont terroristesâ, a-t-il dit Ă ses hommes. La quasi-totalitĂ© des officiers et des soldats se soumettent Ă ses ordres â hormis quelques rares qui, Ă©cĆurĂ©s et Ă©pouvantĂ©s, ont fini par vendre la mĂšche, bien aprĂšs que cette tragĂ©die a commencĂ©, cinq mois plus tĂŽt.
âLe petit NapolĂ©onâ
Le premier article Ă©voque, entre autres, les corps des victimes abandonnĂ©s en pleine nature sur cette ligne. Des chiens errants affamĂ©s rĂŽdent par paquets pour sâen repaĂźtre. Les soldats lâappellent âla ligne des cadavresâ. AprĂšs que le porte-parole de lâarmĂ©e a annoncĂ© que âplus de 200 terroristes [ont Ă©tĂ©] abattusâ dans cette zone, lâofficier dâun des bataillons dira Ă Haaretz : âParmi les victimes, seules dix Ă©taient connues comme appartenant au Hamasâ. Cette approche, indique le journaliste Yaniv Kubovich, âne se limite pas Ă la division 252â. Il cite un rĂ©serviste de la division 90 qui raconte avoir Ă©tĂ© tĂ©moin dâun Ă©vĂ©nement qui lâa rĂ©vulsĂ© : non armĂ©s, un pĂšre et ses deux enfants traversent la âligne interditeâ inconnue. Ils sont abattus par une roquette tirĂ©e dâun hĂ©licoptĂšre de combat. âIls ne pouvaient rien nous faire. On est dans le mal absoluâ, sâindigne-t-il. Les tĂ©moignages similaires abondent. Lorsque le commandant en second dâun bataillon conteste les tirs sur des Palestiniens brandissant un drapeau blanc, son supĂ©rieur rĂ©torque : âJe ne sais pas ce quâest un drapeau blanc. On tire pour tuerâ.
Yehuda Vach est lâhomme qui, dans sa zone dâactivitĂ©, mĂšne cette campagne oĂč une armĂ©e surarmĂ©e assassine sans distinction des civils par milliers. AppelĂ© par certains soldats âle petit NapolĂ©onâ, il Ă©voque devant ses adjoints, aprĂšs la mort de Yahya Sinwar, le chef du Hamas abattu le 16 octobre 2024, son regret de ne pas avoir vu le corps de ce dernier ĂȘtre dĂ©membrĂ©, pour le âdĂ©sacraliserâ aux yeux de ses partisans. âCe nâĂ©tait pas une blagueâ, se souvient un officier. âCâĂ©tait une rĂ©union dâĂ©valuation formelleâ. Fin dĂ©cembre 2024, lorsquâune autre mission lui est confiĂ©e, Vach dĂ©clare : âOn nâa pas atteint notre butâ. Ce but, avait-il dit Ă ses proches, Ă©tait dâexpulser les 250 000 Gazaouis encore vivants de la zone quâil gĂ©rait.
Pour cela, rapporte la seconde enquĂȘte journalistique, Vach nâhĂ©site pas Ă prendre des initiatives jamais dĂ©battues avec ses supĂ©rieurs. Ainsi constitue-t-il, dixit Haaretz, sa petite âarmĂ©e privĂ©eâ : une escouade secrĂšte composĂ©e de soldats sous ses ordres, essentiellement des religieux messianiques, et de civils amenĂ©s Ă Gaza par son frĂšre, Golan Vach. Le but de cette milice est de dĂ©truire tout ce qui ne lâa pas encore Ă©tĂ© dans la zone, sans en informer quiconque. Lorsque les faits sont rĂ©vĂ©lĂ©s par Haaretz, le porte-parole de lâarmĂ©e dĂ©clare que ces opĂ©rations sont âapprouvĂ©es Ă tous les Ă©chelons. [âŠ] Les dĂ©cisions du commandant de la division ont Ă©tĂ© professionnelles et rĂ©flĂ©chiesâ. LâĂ©quipe de gĂ©nie lourd rĂ©unie par les frĂšres Vach âĂ©tait une force militaire autorisĂ©e de rĂ©servistes formĂ©sâ et âles allĂ©gations concernant lâentrĂ©e de civils et de vĂ©hicules civils sur le territoire de la bande de Gaza par le commandant de la 252e division ne sont pas vraiesâ. Bref, lâarmĂ©e ment. Des faits qui auraient dĂ» faire lâobjet dâune enquĂȘte approfondie sont a posteriori validĂ©s. Ă ce jour, aucune sanction nâa Ă©tĂ© prise Ă lâencontre du gĂ©nĂ©ral messianique.
Une tendance de plus en plus présente
Quelle peut ĂȘtre lâexplication de ce repli peu glorieux de lâĂ©tat-major face Ă des comportements formellement contraires Ă ses normes officielles ? La rĂ©ponse rĂ©side prĂ©cisĂ©ment dans lâidentitĂ© politique du gĂ©nĂ©ral Vach. Ce dernier adhĂšre aux convictions de la frange coloniale messianique et fasciste qui, depuis trois dĂ©cennies, pĂšse de plus en plus lourd dans lâarmĂ©e israĂ©lienne. Lorsque la police militaire est intervenue dans le camp de dĂ©tention Sde Teiman, en juillet 2024, afin dây arrĂȘter neuf geĂŽliers soupçonnĂ©s de tortures graves Ă lâencontre de dĂ©tenus palestiniens, des membres de la mouvance coloniale messianique qui avaient forcĂ© lâentrĂ©e du camp sây sont violemment opposĂ©s. Aucun dâeux nâa Ă©tĂ© poursuivi. Ainsi le gĂ©nĂ©ral Vach se sent-il suffisamment protĂ©gĂ© au niveau de lâĂ©tat-major pour servir ses propres intĂ©rĂȘts politiques en toute autonomie. Et le mĂȘme Ă©tat-major, de facto, capitule. Tel est aujourdâhui le poids de la tendance messianique en IsraĂ«l, qui nâest pas majoritaire dans la sociĂ©tĂ© juive, mais qui impose chaque jour un peu plus son agenda politique.
Dans lâhistoire dâIsraĂ«l, lâarmĂ©e nâa jamais Ă©tĂ© factieuse. Mais une mouvance factieuse, celle du colonialisme messianique, impose aujourdâhui son bon vouloir Ă lâarmĂ©e. Comment lâexpliquer ? Les enquĂȘtes de Yaniv Kubovich montrent que le supĂ©rieur hiĂ©rarchique de Vach Ă©tait hostile Ă ses actes, mais quâil nâa rien fait, ou rien pu faire, pour lâen empĂȘcher. Exactement comme, Ă Sde Teiman, des dĂ©putĂ©s messianiques factieux se sont sentis plus forts que la justice. Dans les deux cas, on attend toujours les sanctions. Quoi dâanormal ? Depuis longtemps les colons messianiques se dĂ©chaĂźnent en Cisjordanie en imposant leur volontĂ© Ă des officiers quâils transforment en factotums au service de leurs mĂ©faits Ă lâĂ©gard des Palestiniens.
Depuis trente ans, quand, le 25 fĂ©vrier 1994, Baruch Goldstein, un colon kahaniste (membre de la fraction la plus raciste du pays), assassine 29 fidĂšles palestiniens au caveau des Patriarches Ă HĂ©bron et en blesse 250 autres, puis que, lâannĂ©e suivante, Yigal Amir, lui aussi influencĂ© par des rabbins messianiques, assassine le Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin, le champ dâaction du camp messianique ne cesse de se renforcer. Pourtant, il a longtemps occupĂ© une place secondaire dans le sionisme.
âLâĂąne du messieâ
Le premier qui a Ă©tabli ce lien entre le sionisme et la fin des temps bibliques est le premier grand-rabbin de Palestine, Abraham Isaac Kook (1865-1935) qui Ă©nonce la fameuse idĂ©e que le sionisme, pourtant une idĂ©ologie nationaliste laĂŻque au dĂ©part, constitue âlâĂąne du Messieâ. On dirait aujourdâhui lâidiot utile. La Bible dit que le Messie viendra assis sur un Ăąne. Pour Kook, en bĂątissant un Ătat juif en Terre sainte, le sionisme portait sans le savoir sur ses Ă©paules lâarrivĂ©e du Messie. Kook fonde lâĂ©cole talmudique Merkaz HaRav (le âcentre rabbiniqueâ) en 1924 pour promouvoir ses idĂ©es.
Longtemps, sa mouvance reste marginale au sein du sionisme, mĂȘme parmi les religieux, oĂč la mouvance politique dite Mizrahi Ă©tait beaucoup moins nationaliste et belliqueuse que la fraction travailliste ou celle nommĂ©e ârĂ©visionnisteâ, qui coalisait la droite et lâextrĂȘme droite. Mais la victoire âmiraculeuseâ de juin 1967 fournit le dĂ©clic. Elle suscite dans la population un vent de mysticisme alimentĂ© par lâidĂ©e du âGrand IsraĂ«lâ (la Palestine historique). IncarnĂ© par Tsvi Yehuda HaCohen Kook (le fils du prĂ©cĂ©dent), qui accentue fortement la vision suprĂ©maciste juive de son pĂšre ; le messianisme va sâenraciner. Son Ă©cole rabbinique devient le pilier du Goush Emounim (âBloc de la foiâ), moteur politique du messianisme juif. Ce mouvement politique fondamentaliste a depuis disparu, mais il a gĂ©nĂ©rĂ© de trĂšs nombreux hĂ©ritiers dissĂ©minĂ©s dans divers courants : les deux partis fascistes dâItamar Ben Gvir et de Bezalel Smotrich, mais aussi au Likoud et dans les partis religieux orthodoxes. Ensemble, ils incarnent lâessor dâun ultranationalisme messianique devenu un acteur politique et surtout social de premier ordre, influant trĂšs au-delĂ du seul camp dit sioniste religieux.
Comment est-ce arrivĂ© ? Dâabord, ce camp a mieux surfĂ© que les autres sur la logique de la colonisation. Et comme le font tous les fondamentalismes, ceux juifs israĂ©liens ne retiennent que les parties les plus identitaires de leur lecture littĂ©rale et sĂ©lective des textes saints. Tout est Ă©crit dâavance, et si lâon sait bien lire, Dieu sera de notre cĂŽtĂ©. Lors dâun rĂ©cent sĂ©jour en IsraĂ«l, un rabbin mâa expliquĂ© que lâattaque du Hamas le 7 octobre Ă©tait âun miracle divinâ. Dieu nous montre la voie. Lâheure est venue de respecter ses dĂ©sirs : sâemparer de toute la âTerre dâIsraĂ«lâ. DĂšs lors, si cette terre ânous appartientâ exclusivement, et que les Palestiniens sont une rĂ©surrection dâAmalek, lâennemi Ă©ternel des Juifs, pourquoi tergiverser ? Ce discours paraĂźt simpliste, mais si le conflit est inexorable et insoluble parce quâexistentiel, autant y mettre fin radicalement, et au plus tĂŽt.
Ensuite, aucun gouvernement israĂ©lien, ni de droite ni de gauche, nâa su ni voulu brider lâardeur des messianiques. Lorsquâen 1994 est commis le massacre de HĂ©bron, des conseillers du Premier ministre Yitzhak Rabin prĂ©conisent de profiter de lâaubaine pour Ă©vacuer les 80 colons messianiques barricadĂ©s au cĆur de la ville. Vu les circonstances, qui oserait sây opposer ? Rabin tergiverse et finit par renoncer. Depuis, la colonisation a plus que triplĂ©, Ă HĂ©bron et ailleurs. Et le poids des messianiques avec.
Enfin et surtout, les messianiques ont su mettre en place une logistique dont lâimpact nâa cessĂ© de grandir. Dans Au nom du Temple, Charles Enderlin [Charles Enderlin, Au nom du Temple, IsraĂ«l et lâarrivĂ©e au pouvoir des juifs messianiques, Le Seuil, Points, 2013. Ădition augmentĂ©e en 2023] retrace la maniĂšre dont lâextrĂȘme droite coloniale messianique, en usant dâune stratĂ©gie trĂšs articulĂ©e mĂȘlant guerre culturelle et capture de positions stratĂ©giques dans des domaines clĂ©s de la sociĂ©tĂ©, est parvenue Ă occuper une place politique et Ă produire un impact sociĂ©tal, surtout dans la jeunesse, quâon aurait eu du mal Ă imaginer cinquante ans plus tĂŽt. Lorsque, au soir de la conquĂȘte de lâesplanade des MosquĂ©es par IsraĂ«l, en juin 1967, Shlomo Goren, grand-rabbin de lâarmĂ©e, appelle Ă raser la mosquĂ©e Al-Aqsa pour reconstruire le Temple sur ses cendres, 99 % des IsraĂ©liens le prennent pour un fou dangereux. Aujourdâhui, de multiples organismes alimentent cette idĂ©e de la âreconstruction du Templeâ. Leurs dĂ©fenseurs siĂšgent au gouvernement.
Hitler sâest juste trompĂ© de cible
Le camp messianique nâa pas seulement prolifĂ©rĂ© dans le circuit Ă©ducatif religieux en IsraĂ«l. Il touche dĂ©sormais amplement le secteur public. Il jouit de mĂ©dias nombreux, Ă©crits, tĂ©lĂ©visĂ©s et radiophoniques. Il dispose de plus en plus de dĂ©putĂ©s, et de soutiens financiers considĂ©rables. Enfin, il sâest emparĂ© de positions trĂšs importantes dans lâarmĂ©e. Lâaffaire commence en 1953, quand celle-ci accueille la premiĂšre Yechivat Hesder (acadĂ©mie militaire religieuse). Le principe consiste Ă offrir aux jeunes portant la kippa un service militaire oĂč lâapprentissage de lâusage des armes se mĂȘle aux Ă©tudes bibliques. En 1967, il nây en avait que trois. En 1990, treize. Aujourdâhui, on en compte prĂšs de quatre-vingt-dix. Le Merkaz HaRav et ses Ă©mules ont mis la main sur ces Ă©coles, souvent installĂ©es dans des colonies en Cisjordanie.
LâĂ©ducation quâon y reçoit est fondĂ©e sur le suprĂ©macisme juif en particulier Ă lâencontre des Arabes et des musulmans. En 2000, un cĂ©lĂšbre rabbin de cette mouvance, Yitzhak Guinzburg, explique en une du supplĂ©ment hebdomadaire du quotidien Maariv que âlâArabe a une Ăąme animaleâ [Maariv, supplĂ©ment du vendredi, 20 octobre 2000]. Vingt ans plus tard, le rabbin Giora Redel, un dirigeant de la Yechivat Hesder Bnei David, explique aux recrues que âlâidĂ©ologie de Hitler Ă©tait Ă 100 % correcte, mais [quâ]il visait la mauvaise cibleâ [Amir Tibon : âTrump envoy Greenblatt condemns Israeli rabbisâ remarks that endorsed racism, Hitlerâ, Haaretz,1er mai 2019]. Il entend par lĂ quâil aurait dĂ» exterminer les musulmans, pas les juifs. Son compĂšre de la mĂȘme acadĂ©mie, Eliezer Kashtiel, dĂ©clare sur Channel 13 : âJe crois au racismeâ, ajoutant que âles Arabes ont un problĂšme gĂ©nĂ©tiqueâ. Ces rabbins nâont jamais subi la moindre sanction.
Dans les bataillons les plus âproblĂ©matiquesâ de lâarmĂ©e israĂ©lienne, ceux qui massacrent sans remords les civils, enfants, femmes et hommes, et quâon voit ensuite sâen rĂ©jouir en chantant sur les rĂ©seaux sociaux israĂ©liens, beaucoup sont issus des Ă©coles militaro-messianiques de cet acabit. Aujourdâhui â40 % des officiers dâinfanterie qui sortent des Ă©coles de formation des officiers sont issus de la communautĂ© nationale religieuseâ [Peter Beaumont et Quique Kierszenbaum, âNational religious recruit challenge values of IDF once dominated by secular eliteâ, The Guardian, 18 juillet 2024], alors que cette mouvance ne regroupe que treize dĂ©putĂ©s au Parlement sur cent vingt. Avant chaque affrontement armĂ©, nombre de ces officiers tiennent des discours oĂč ils appellent les soldats Ă prier pour que le Dieu dâIsraĂ«l leur permette dâannihiler leurs ennemis.
Un exemple parmi dâautres, le bataillon Netzah Yehuda (âĂternitĂ© de Judaâ) est composĂ© Ă 60 % dâanciens Ă©lĂšves de ces acadĂ©mies militaires messianiques. Ses soldats ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement accusĂ©s de crimes perpĂ©trĂ©s contre des Palestiniens. Lâun dâentre eux a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© pour avoir usĂ© de la gĂ©gĂšne Ă leur encontre, quatre autres pour sĂ©vices sexuels sur un âsuspectâ, dâautres pour avoir frappĂ© Ă mort un Palestinien de 78 ans. Ils nâont pas Ă©tĂ© poursuivis. Et devinez quoi ? Lorsquâil Ă©tait jeune, Yehuda Vach a suivi sa propre formation militaire Ă lâacadĂ©mie Bnei David, celle-lĂ mĂȘme oĂč lâon enseigne que Hitler sâest juste trompĂ© de cible. Quelques annĂ©es plus tard, il a pu faire bĂ©nĂ©ficier de son apprentissage lâĂ©cole dâentraĂźnement des officiers de lâarmĂ©e israĂ©lienne, lorsquâil en a pris le commandement.
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