đâđš IsraĂ«l prĂ©occupĂ© Ă l'approche des audiences de la Cour internationale sur le gĂ©nocide Ă Gaza
âL'isolement croissant d'IsraĂ«l, des USA & de lâEurope montre que le moment est venu pour les peuples dâinciter leurs dirigeants Ă se joindre Ă la plainte & se placer du bon cĂŽtĂ© de l'histoireâ.
đâđš IsraĂ«l prĂ©occupĂ© Ă l'approche des audiences de la Cour internationale sur le gĂ©nocide Ă Gaza
Par Marjorie Cohn, le 9 janvier 2024
Le rĂ©gime de Netanyahou et son principal protecteur, les Ătats-Unis, ont bien saisi l'ampleur de la requĂȘte de l'Afrique du Sud devant la CIJ, qui sera entendue cette semaine.
Pendant prÚs de trois mois, Israël a bénéficié d'une quasi-impunité pour ses crimes atroces contre le peuple palestinien.
Les choses ont changĂ© le 29 dĂ©cembre, lorsque l'Afrique du Sud, Ătat partie Ă la Convention sur le gĂ©nocide, a dĂ©posĂ© une requĂȘte de 84 pages auprĂšs de la Cour internationale de justice (CIJ), allĂ©guant qu'IsraĂ«l commettait un gĂ©nocide Ă Gaza.
La requĂȘte bien documentĂ©e de l'Afrique du Sud allĂšgue que
âles actes et omissions d'IsraĂ«l [...] ont un caractĂšre gĂ©nocidaire, car ils sont commis avec l'intention spĂ©cifique requise [...] de dĂ©truire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens largeâ et que âle comportement d'IsraĂ«l - par l'intermĂ©diaire de ses organes d'Ătat, de ses agents d'Ătat et d'autres personnes et entitĂ©s agissant sur ses instructions ou sous sa direction, son contrĂŽle ou son influence - Ă l'Ă©gard des Palestiniens de Gaza constitue une violation des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention sur le gĂ©nocideâ.
IsraĂ«l met tout en Ćuvre pour empĂȘcher la CIJ de conclure qu'il commet un gĂ©nocide Ă Gaza. Le 4 janvier, le ministĂšre israĂ©lien des Affaires Ă©trangĂšres a demandĂ© Ă ses ambassades de faire pression sur les politiciens et les diplomates de leurs pays d'accueil pour qu'ils fassent des dĂ©clarations s'opposant Ă la plainte de l'Afrique du Sud devant la CIJ.
[Consortium News couvrira en direct les deux jours d'audience jeudi et vendredi, de 10 heures Ă midi chaque jour Ă La Haye].
Dans sa requĂȘte, l'Afrique du Sud a citĂ© huit allĂ©gations pour Ă©tayer son affirmation selon laquelle IsraĂ«l commet un gĂ©nocide Ă Gaza. Ces allĂ©gations sont les suivantes :
Tuer des Palestiniens à Gaza, y compris une grande proportion de femmes et d'enfants (environ 70 %) sur les plus de 21 110 morts, dont certains semblent avoir été soumis à une exécution sommaire
Causer de graves dommages psychologiques et physiques aux Palestiniens de Gaza, y compris des mutilations, des traumatismes psychologiques et des traitements inhumains et dégradants
L'Ă©vacuation et le dĂ©placement forcĂ©s d'environ 85 % des Palestiniens de Gaza, y compris des enfants, des personnes ĂągĂ©es, des infirmes, des malades et des blessĂ©s. IsraĂ«l procĂšde Ă©galement Ă la destruction massive de maisons, de villages, de villes, de camps de rĂ©fugiĂ©s et de secteurs entiers, empĂȘchant le retour d'une grande partie du peuple palestinien dans ses foyers
La faim, la famine et la dĂ©shydratation gĂ©nĂ©ralisĂ©es des Palestiniens assiĂ©gĂ©s Ă Gaza en empĂȘchant une aide humanitaire suffisante, en coupant les vivres, l'eau, le carburant et l'Ă©lectricitĂ©, et en dĂ©truisant les boulangeries, les moulins, les terres agricoles et les autres moyens de production et de subsistance
Les Palestiniens de Gaza, dont 1,9 million de personnes dĂ©placĂ©es Ă l'intĂ©rieur de leur propre pays, n'ont pas reçu de vĂȘtements, d'abri, de services d'hygiĂšne et d'installations sanitaires adĂ©quats. Cette situation les contraint Ă vivre dans des situations dangereuses et sordides, tout en ciblant et en dĂ©truisant rĂ©guliĂšrement les lieux d'hĂ©bergement et en tuant et blessant les personnes qui s'y abritent, notamment les femmes, les enfants, les personnes ĂągĂ©es et les personnes handicapĂ©es
Les Palestiniens de Gaza ne peuvent plus recevoir de soins médicaux, y compris adaptés à d'autres actes génocidaires causant de graves dommages physiques. Cela se traduit par des attaques directes contre des hÎpitaux, des ambulances et d'autres installations de soins de santé palestiniens, par l'assassinat de médecins, d'infirmiers et d'infirmiÚres palestiniens (y compris les médecins les plus qualifiés de Gaza) et par la destruction et la mise hors d'état de fonctionner du systÚme médical de Gaza
La destruction de la vie palestinienne à Gaza, en détruisant ses infrastructures, écoles, universités, tribunaux, bùtiments publics, archives publiques, bibliothÚques, magasins, églises, mosquées, routes, services publics et autres installations nécessaires à la vie des Palestiniens en tant que groupe. Israël tue des familles, efface des histoires orales entiÚres et tue des membres éminents et distingués de la société
Imposer des mesures destinĂ©es Ă empĂȘcher les naissances palestiniennes Ă Gaza, notamment par le biais de violences reproductives infligĂ©es aux femmes, aux nouveau-nĂ©s, aux nourrissons et aux enfants palestiniens.
L'Afrique du Sud a cité une multitude de déclarations de responsables israéliens constitant des preuves directes de l'intention de commettre un génocide :
âGaza ne redeviendra pas ce qu'elle Ă©tait avant. Nous allons tout Ă©liminerâ, a dĂ©clarĂ© Yoav Gallant, ministre israĂ©lien de la dĂ©fense. âSi cela ne prend pas un jour, cela prendra une semaine. Cela prendra des semaines, voire des mois, mais nous en dĂ©truirons les moindres recoins.â
Avi Dichter, ministre israélien de l'agriculture, a déclaré :
âNous sommes en train de rĂ©aliser la Nakba de Gazaâ, en rĂ©fĂ©rence au nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948 pour crĂ©er l'Ătat d'IsraĂ«l.
âMaintenant, nous avons tous un objectif commun : effacer la bande de Gaza de la surface de la terreâ,
a proclamé Nissim Vaturi, vice-président de la Knesset et membre de la commission des affaires étrangÚres et de la sécurité.
La stratégie d'Israël pour faire échouer la plainte sud-africaine
IsraĂ«l et son principal protecteur, les Ătats-Unis, mesurent l'ampleur de la requĂȘte de l'Afrique du Sud auprĂšs de la CIJ et sont furieux.
IsraĂ«l fait gĂ©nĂ©ralement un pied de nez aux institutions internationales, mais il prend l'affaire sud-africaine au sĂ©rieux. En 2021, lorsque la Cour pĂ©nale internationale a lancĂ© une enquĂȘte sur les crimes de guerre prĂ©sumĂ©s d'IsraĂ«l Ă Gaza, IsraĂ«l a fermement rejetĂ© la lĂ©gitimitĂ© de l'enquĂȘte.
âIsraĂ«l ne participe gĂ©nĂ©ralement pas Ă de telles procĂ©duresâ, a dĂ©clarĂ© Ă Haaretz le professeur Eliav Lieblich, expert en droit international Ă l'universitĂ© de Tel-Aviv.
âMais il ne s'agit pas d'une commission d'enquĂȘte des Nations unies ou de la Cour pĂ©nale internationale de La Haye, dont IsraĂ«l rejette l'autoritĂ©. Il s'agit de la Cour internationale de justice, dont les pouvoirs dĂ©coulent d'un traitĂ© auquel IsraĂ«l a adhĂ©rĂ©, de sorte qu'il ne peut la rejeter pour les motifs habituels de manque d'autoritĂ©. Il s'agit Ă©galement d'un organe jouissant d'un prestige internationalâ.
Un cĂąble du 4 janvier du ministĂšre israĂ©lien des affaires Ă©trangĂšres indique que âl'objectif stratĂ©giqueâ d'IsraĂ«l est que la CIJ rejette la demande d'injonction de l'Afrique du Sud visant Ă suspendre l'action militaire d'IsraĂ«l Ă Gaza, refuse de conclure qu'IsraĂ«l commet un gĂ©nocide Ă Gaza et dĂ©clare qu'IsraĂ«l se conforme au droit international.
âUne dĂ©cision de la Cour pourrait avoir des implications potentielles significatives, non seulement sur le plan juridique, mais aussi sur le plan pratique, bilatĂ©ral, multilatĂ©ral, Ă©conomique et sĂ©curitaireâ, peut-on lire dans le cĂąble.
âNous demandons une dĂ©claration publique immĂ©diate et sans Ă©quivoque dans le sens suivant : dĂ©clarer publiquement et clairement que VOTRE PAYS rejette les allĂ©gations les plus scandaleuses [sic], absurdes et sans fondement faites Ă l'encontre d'IsraĂ«lâ.
Le cùble appelle les ambassades israéliennes à exhorter les diplomates et les responsables politiques au plus haut niveau
âĂ reconnaĂźtre publiquement qu'IsraĂ«l travaille [avec les acteurs internationaux] pour augmenter l'aide humanitaire Ă Gaza, ainsi que pour minimiser les dommages causĂ©s aux civils, tout en agissant en lĂ©gitime dĂ©fense aprĂšs l'horrible attaque du 7 octobre par une organisation terroriste gĂ©nocidaireâ.
âL'Ătat d'IsraĂ«l se prĂ©sentera devant la CIJ Ă La Haye pour rĂ©futer l'absurde diffamation de l'Afrique du Sudâ, a dĂ©clarĂ© Eylon Levy, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu. La requĂȘte de l'Afrique du Sud est âsans fondement juridique et constitue un outrage Ă la courâ, a-t-il ajoutĂ©.
IsraĂ«l met tout en Ćuvre, y compris des accusations fallacieuses de âdiffamation du sangâ, un trope antisĂ©mite qui accuse Ă tort les Juifs de sacrifier rituellement des enfants chrĂ©tiens.
âIl est tragique que la nation arc-en-ciel qui s'enorgueillit de lutter contre le racisme se batte bĂ©nĂ©volement contre des racistes anti-juifsâ,
a ajoutĂ© M. Levy avec ironie. Il a affirmĂ© de maniĂšre Ă©tonnante que la campagne militaire israĂ©lienne visant Ă dĂ©truire le Hamas Ă Gaza avait pour but d'empĂȘcher le gĂ©nocide des Juifs.
Comme le dit le vieil adage, sortez-les par la porte, ils reviendront par la fenĂȘtre.
Le rĂ©gime Biden a fait bloc pour dĂ©fendre son fidĂšle alliĂ© IsraĂ«l. Le porte-parole du Conseil national de sĂ©curitĂ© des Ătats-Unis, John Kirby, a qualifiĂ© la requĂȘte de l'Afrique du Sud auprĂšs de la CIJ comme Ă©tant âsans fondement, contre-productive et complĂštement dĂ©nuĂ©e de toute base factuelleâ.
M. Kirby a dĂ©clarĂ© : âIsraĂ«l n'essaie pas de rayer Gaza de la carte. IsraĂ«l ne fait quâessayer de se dĂ©fendre contre une menace terroriste gĂ©nocidaireâ,
faisant écho à l'affirmation grotesque d'Israël.
L'affirmation de M. Kirby selon laquelle IsraĂ«l tente d'empĂȘcher un gĂ©nocide est particuliĂšrement absurde, Ă©tant donnĂ© que depuis que le Hamas a prĂ©tendument tuĂ© 1 200 IsraĂ©liens le 7 octobre, les forces israĂ©liennes ont tuĂ© au moins 22 100 habitants de Gaza, dont plus de 10 000 enfants. Au moins 57 000 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es, et plus de 7 000 sont portĂ©es disparues. Un nombre incalculable de personnes sont piĂ©gĂ©es sous les dĂ©combres.
Mesures provisoires pour un impact immédiat
L'Afrique du Sud demande Ă la CIJ d'ordonner des mesures conservatoires (injonction provisoire) afin de
âprotĂ©ger les droits du peuple palestinien en vertu de la Convention sur le gĂ©nocide contre de nouvelles atteintes graves et irrĂ©parablesâ.
L'Afrique du Sud demande Ă©galement Ă la Cour âd'assurer le respect par IsraĂ«l des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention sur le gĂ©nocide de ne pas commettre de gĂ©nocide, de prĂ©venir et punir le gĂ©nocideâ.
Les mesures conservatoires demandĂ©es par l'Afrique du Sud consistent notamment Ă ordonner Ă IsraĂ«l de âsuspendre avec effet immĂ©diat ses opĂ©rations militaires Ă Gaza et contre Gazaâ et de cesser et s'abstenir de tuer les Palestiniens, de leur infliger des atteintes graves Ă leur intĂ©gritĂ© physique ou psychologique, de leur imposer des conditions de vie visant Ă les dĂ©truire en tout ou en partie, et d'imposer des mesures visant Ă empĂȘcher les naissances chez les Palestiniens.
L'Afrique du Sud souhaite que la CIJ ordonne à Israël de cesser d'expulser et de déplacer de force les Palestiniens et de les priver de nourriture, d'eau, de carburant, de fournitures et d'assistance médicales.
Bras judiciaire des Nations unies, la CIJ est composée de 15 juges élus pour un mandat de neuf ans par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies. Il ne s'agit pas d'un tribunal pénal comme la Cour pénale internationale, mais d'une instance de rÚglement des différends entre pays.
Si une partie à la Convention sur le génocide estime qu'une autre partie n'a pas respecté ses obligations, elle peut poursuivre ce pays devant la CIJ pour déterminer sa responsabilité. C'est ce qui s'est passé dans l'affaire Bosnie contre Serbie, dans laquelle la Cour a estimé que la Serbie avait violé ses obligations de prévention et de répression du génocide en vertu de la Convention.
Les obligations prĂ©vues par la convention sur le gĂ©nocide sont erga omnes partes, c'est-Ă -dire des obligations dues par un Ătat Ă l'Ă©gard de tous les Ătats parties Ă la convention. La CIJ a dĂ©clarĂ©
quââavec une telle Convention, les Ătats contractants n'ont pas d'intĂ©rĂȘts propres : ils ont simplement, tous et chacun, un intĂ©rĂȘt commun, Ă savoir la rĂ©alisation des buts Ă©levĂ©s qui sont la raison d'ĂȘtre de la Conventionâ.
L'article 94 de la Charte des Nations unies stipule que toutes les parties à un différend doivent se conformer aux décisions de la CIJ, et que si une partie ne le fait pas, l'autre peut s'adresser au Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir l'exécution de la décision.
La durĂ©e moyenne dâune procĂ©dure devant la CIJ, du dĂ©but Ă la fin, peut durer plusieurs annĂ©es (il s'est Ă©coulĂ© prĂšs de 15 ans entre le moment oĂč la Bosnie a dĂ©posĂ© sa plainte contre la Serbie en 1993 et le prononcĂ© de l'arrĂȘt final sur le fond en 2007).
Cependant, une affaire peut avoir un impact immédiat. L'introduction d'une plainte devant la CIJ envoie un message fort à Israël : la communauté internationale ne tolérera pas ses actions et cherchera à lui faire rendre des comptes.
Des mesures provisoires peuvent ĂȘtre prises rapidement. Par exemple, la CIJ a ordonnĂ© des mesures 19 jours aprĂšs l'ouverture de l'affaire bosniaque. Les mesures conservatoires sont contraignantes pour la partie contre laquelle elles sont ordonnĂ©es, et leur respect peut ĂȘtre contrĂŽlĂ© Ă la fois par la CIJ et par le Conseil de sĂ©curitĂ©.
Les arrĂȘtĂ©s sur le fond rendus par la CIJ dans des litiges entre parties sont contraignants pour les parties concernĂ©es. L'article 94 de la Charte des Nations unies prĂ©voit que âtout Membre des Nations unies s'engage Ă se conformer Ă la dĂ©cision [de la Cour] dans toute affaire Ă laquelle il est partieâ. Les arrĂȘtĂ©s de la Cour sont dĂ©finitifs et sans appel.
Les audiences publiques sur la demande de mesures conservatoires de l'Afrique du Sud auront lieu ce jeudi et ce vendredi Ă la CIJ, au Palais de la Paix Ă La Haye, aux Pays-Bas.
Les audiences seront retransmises en direct de 9h00 Ă 13h00 sur le site internet de la Cour et sur la Web TV des Nations unies. La Cour pourrait ordonner des mesures conservatoires dans la semaine suivant les audiences.
D'autres Ătats peuvent se joindre Ă la plainte
Les autres Ătats parties Ă la Convention sur le gĂ©nocide peuvent soit demander l'autorisation d'intervenir dans l'affaire dĂ©posĂ©e par l'Afrique du Sud, soit dĂ©poser leur propre requĂȘte contre IsraĂ«l devant la CIJ.
La requĂȘte de l'Afrique du Sud cite plusieurs pays qui ont fait rĂ©fĂ©rence au gĂ©nocide israĂ©lien Ă Gaza. Il s'agit de : l'AlgĂ©rie, la Bolivie, le BrĂ©sil, la Colombie, Cuba, l'Iran, la Palestine, la Turquie, le Venezuela, le Bangladesh, l'Ăgypte, le Honduras, l'Irak, la Jordanie, la Libye, la Malaisie, la Namibie, le Pakistan et la Syrie.
Le 5 janvier, Quds News Network a tweeté,
âLe ministre jordanien des affaires Ă©trangĂšres, Ayman Safadi, annonce que son pays soutient la plainte pour gĂ©nocide dĂ©posĂ©e par l'Afrique du Sud contre IsraĂ«l devant la CIJ. Il a ajoutĂ© que le gouvernement jordanien travaille sur un dossier juridique pour donner suite Ă l'affaire. La Turquie, la Malaisie et l'Organisation de la coopĂ©ration islamique (OCI) ont annoncĂ© qu'elles soutenaient Ă©galement l'affaire.â
La toute nouvelle Coalition internationale pour la fin du gĂ©nocide en Palestine, soutenue par plus de 600 groupes Ă travers le monde, s'est rĂ©unie pour exhorter les Ătats parties Ă invoquer la Convention sur le gĂ©nocide.
La coalition affirme que
âLes dĂ©clarations d'intervention en faveur de l'invocation par l'Afrique du Sud de la Convention sur le gĂ©nocide Ă l'encontre d'IsraĂ«l augmenteront la probabilitĂ© qu'un constat positif du crime de gĂ©nocide soit appliquĂ© par les Nations unies, de sorte que des mesures seront prises pour mettre fin Ă tous les actes de gĂ©nocide et que les responsables de ces actes seront tenus de rendre des comptesâ.
Au cours de la premiĂšre semaine de janvier, des dĂ©lĂ©gations de âdiplomates de terrainâ, sous lâĂ©gide de CODEPINK, World Beyond War et RootsAction, ont organisĂ© une campagne Ă travers les Ătats-Unis pour exhorter les nations Ă soumettre des dĂ©clarations d'intervention dans l'affaire opposant l'Afrique du Sud Ă IsraĂ«l devant la CIJ.
Les militants se sont rendus dans 12 villes, allant dans les missions de l'ONU, les ambassades et les consulats de Colombie, du Pakistan, de Bolivie, du Bangladesh, de l'Union africaine, du Ghana, du Chili, d'Ăthiopie, de Turquie, de Belize, du BrĂ©sil, du Danemark, de France, du Honduras, d'Irlande, d'Espagne, de GrĂšce, du Mexique, d'Italie, d'HaĂŻti, de Belgique, du KoweĂŻt, de la Malaisie et de la Slovaquie.
âIl s'agit d'un cas rare oĂč la pression sociale collective exhortant les gouvernements Ă soutenir le cas sud-africain peut constituer un tournant dĂ©cisif pour la Palestineâ,
a déclaré Lamis Deek, un avocat palestinien basé à New York, dont le cabinet a convoqué la commission de l'Assemblée palestinienne pour la libération sur la justice en matiÚre de crimes de guerre, les réparations et le retour.
âNous avons besoin que davantage d'Ătats dĂ©posent des intentions de soutien - et nous avons besoin que la Cour sente l'Ćil vigilant des masses afin de rĂ©sister Ă ce qui sera une pression politique extrĂȘme des Ătats-Unis sur la Cour.â
Suzanne Adely, présidente de la National Lawyers Guild, a fait remarquer que
âl'isolement croissant d'IsraĂ«l, des Ătats-Unis et de leurs alliĂ©s europĂ©ens dans le monde est un indicateur montrant qu'il s'agit d'un moment clĂ© pour les mouvements populaires, qui doivent inciter leurs gouvernements Ă prendre ces mesures et Ă se placer du bon cĂŽtĂ© de l'histoireâ.
En effet, depuis le 7 octobre, des millions de personnes à travers le monde ont marché, protesté et manifesté en faveur de la libération de la Palestine.
RootsAction et World Beyond War ont crĂ©Ă© un Ă©lan que les organisations et les individus doivent utiliser pour exhorter les autres Ătats parties Ă la Convention sur le gĂ©nocide Ă dĂ©poser une dĂ©claration d'intervention dans l'affaire de gĂ©nocide de l'Afrique du Sud contre IsraĂ«l devant la CIJ.
* Marjorie Cohn est professeur Ă©mĂ©rite Ă la Thomas Jefferson School of Law, ancienne prĂ©sidente de la National Lawyers Guild, et membre des conseils consultatifs nationaux d'Assange Defense et de Veterans For Peace, ainsi que du bureau de l'Association internationale des juristes dĂ©mocrates. Elle est la doyenne fondatrice de l'AcadĂ©mie populaire de droit international et la reprĂ©sentante des Ătats-Unis au conseil consultatif continental de l'Association des juristes amĂ©ricains. Ses ouvrages comprennent entre autres âDrones and Targeted Killing : Legal, Moral and Geopolitical Issuesâ. Elle est co-animatrice de la radio "Law and Disorder".
https://consortiumnews.com/2024/01/09/israel-terrified-of-genocide-case-at-the-world-court/