👁🗨 Iwo Jima 2.0 : Le message
Si l'État profond ne peut pas influencer le résultat des élections de novembre, il peut trouver tous les moyens possibles et imaginables de les annuler.
👁🗨 Iwo Jima 2.0 : Le message
Par Pepe Escobar, le 17 juillet 2024
La photo d’Iwo Jima 2.0, immortalisant le poing levé de Trump survivant à une tentative d’assassinat, a pris le monde d’assaut – générant tout, du tsunami de mèmes sur Weibo en Chine à un récent dessin animé au Japon. Sans parler du déluge de casquettes et de T-shirts.
Cette photo savamment composée change tout, à plus d'un titre. Nous allons donc nous lancer dans une première tentative de décorticage.
Commençons par les grands perdants. L'équipe qui gère l’oreillette et l'oreillette du mannequin de choc “Crash Test Dummies” [répliques taille réelle d'êtres humains, lestées et articulées de manière à simuler le comportement d'un corps humain en cas d'accident] est essentiellement composée de Mike Donilon, Steve Richetti, Bruce Reed et Ted Kaufman.
Les fonctionnaires gouvernementaux comme Jake Sullivan et Little Blinkie, pour leur part, sont au cœur de ce que l'on appelle à Washington le racket “inter-agences”, plus connu sous le nom de “The Blob”.
Le très estimé Alastair Crooke a expliqué comment les délibérations de Sullivan et du Petit Blinkie sont
“réparties dans une matrice de ‘faisceaux’ enchevêtrés qui comprend le complexe militaro-industriel, les dirigeants du Congrès, les grands donateurs, Wall Street, le Trésor, la CIA, le FBI, quelques oligarques cosmopolites et les principaux acteurs du monde de la sécurité et du renseignement”.
Pourtant, le point clé - invisible - est de savoir qui (c'est moi qui souligne) dit à Sullivan et à Blinkie ce qu'ils doivent faire.
Ce sont ceux qui dirigent réellement le spectacle : les Grandes Familles et les Grands Donateurs - l'argent ancien et surtout l'argent nouveau - comme les actionnaires invisibles de Vanguard [société américaine de fonds d'investissement].
Ils sont tous stupéfaits. Ils n'ont pensé un instant qu'on en arriverait à cette débâcle - même si Joe Biden a été expressément choisi pour ce qu'il est : un laquais vulgaire, corrompu, facilement manipulable, et chef d'une communauté du crime. Tous ceux qui occupent une position de pouvoir réel au sein du Blob savaient depuis longtemps qu'il allait devenir un zombie.
Le nombre de factions en guerre les unes contre les autres au sein du Blob démocrate fait l'objet d'un âpre débat au sein du Beltway.
Il y en a au moins trois :
la famille criminelle Biden, dont dépendent des dizaines de milliers de personnes aux emplois aisés et aux salaires mirobolants.
la machine démocrate à l'échelon inférieur - une “famille élargie” de dizaines de milliers d'autres personnes qui perdront beaucoup, lors d'élections ou de réélections, dans l'éventualité d'un Trump 2.0. Ce sont eux qui veulent jeter le mannequin sous le bus - de la maison de retraite - et le remplacer par un démocrate dont ils espèrent et prient qu'il gagnera (le candidat numéro un est la super-incompétente Kamala Harris).
Inutile d'ajouter que ces deux factions ne sont pas seulement en guerre ouverte l'une contre l'autre, mais aussi en guerre contre...ceux qui comptent vraiment : l'État profond - de la “communauté du renseignement” aux réseaux internes de la CIA et du FBI. C'est cette machine infernale qui a offert la Maison Blanche sur un plateau à Biden en 2020.
Le démocrate Chuck Schumer a proclamé un jour que si on contrarie cette faction, ils disposent de “tous les moyens possibles et imaginables” de vous atteindre, de vous détruire ou de vous frapper. En toute impunité.
Tous les moyens possibles et imaginables
Voici donc ce qui pourrait se produire ensuite - bien au-delà d'Iwo Jima 2.0 et de l'attraction irrésistible du ticket Trump-Vance. Si l'État profond ne peut pas influencer le résultat des élections de novembre, il peut trouver toutes les moyens possibles et imaginables de les annuler, en invoquant une “urgence nationale”. Tout est permis - du faux drapeau terroriste jusqu'à la guerre.
En se basant sur l'analyse d'un expert en technologie financière de Berlin, il est possible de caractériser l'arrangement bipartite du parti de la guerre dans le Blob comme deux véritables entreprises mafieuses se battant pour un “Exceptionnaliste” au bord d'une faillite abyssale et contraint de décider de ses ultimes guerres éternelles.
La faction “toutes les manières possibles et imaginables” est déterminée à aller jusqu'au bout - en employant tous les moyens impériaux - pour conquérir ce que l'on pourrait appeler l'Eldorado de la terre noire de Novorossiya, dont les ressources pourraient lui permettre d'acquérir, peut-être, 50 années de pouvoir supplémentaires.
De l'autre côté, le groupe MAGA [Make America Great Again : les Conservateurs/Trump] n'a que faire de ces terres slaves et est convaincu que la véritable menace existentielle est l'Empire du Milieu. Et comme il est redevable au Livre de Josué [Israël], le groupe MAGA pense également que “quelque chose doit être entrepris” à propos de l'Iran.
L'un ou l'autre groupe, d'ailleurs, est de facto entièrement dévoué au racket du Livre de Josué.
Il se trouve que l'Empire - du Chaos - est régi par une gouvernance assez particulière, dans laquelle un système de vote très complexe décide quel groupe obtient l'accès aux moyens de poursuivre son obsession.
Tant qu'il y avait suffisamment d'or dans les coffres de l'Empire - qu'il ait été acquis illégalement ou non - les deux groupes alternaient la prise de pouvoir sans trop d'états d'âme.
Mais toutes ces guerres éternelles perdues au fil des ans contre des adversaires militairement insignifiants ont commencé à faire sentir leurs effets. Et les temps financiers sont maintenant très, très durs.
Le système de vote impérial présente une caractéristique extrêmement bizarre : en cas d'affiliation à peu près égale à l'un ou l'autre groupe, les votes exprimés dans seulement cinq villes de cinq États du Midwest Heartland déterminent en fait le devenir des ressources impériales qui s'amenuisent et que les deux groupes principaux se disputent férocement.
Il se trouve que le groupe “tous les moyens possibles et imaginables” contrôle le vote dans ces cinq villes.
Déjà lors des dernières élections, le groupe des “tous les moyens possibles et imaginables” a anticipé une victoire certaine du groupe MAGA dans le Heartland à hauteur de 10 millions de voix, la plupart d'entre elles ayant été déposées dans des camions remplis de bulletins de vote falsifiés dans ces cinq villes, sans compter les manipulations électroniques qui y sont liées.
Ce que le groupe MAGA entrevoit clairement aujourd'hui, c'est la possibilité de s'emparer enfin de ces cinq villes dans cinq États.
Pourtant, 10 millions de votes excédentaires et la conquête de ces cinq États pourraient ne pas suffire face à l'énorme machine à frauder.
En 2024, le MAGA calcule donc qu'il doit gagner cinq autres États qui penchent généralement en faveur de l'univers de “tous les moyens possibles et imaginables”, et gagner avec un excédent d'au moins 20 millions de voix afin d'éviter la fraude massive qui est pratiquement certaine.
C'est là qu'intervient Iwo Jima 2.0, en mettant en forme graphique le bulletin pour une victoire écrasante.
Le parti de “tous les moyens possibles et imaginables” risque d'être plus qu'hébété et confus à ce stade incandescent de l'histoire. La question qui se pose est la suivante : comment va-t-il changer la donne et reprendre l'initiative ?
Il a commis l'erreur fatale de choisir pour candidat un mort-vivant. À l'inverse, MAGA fait défiler la quintessence d'une superstar narcissique de la pop, aujourd'hui survoltée et revigorée, exerçant un attrait mondial.
Il semble que le glissement de terrain soit inévitable. Le parti de “tous les moyens possibles et imaginables” est en proie à une panique absolue, sachant qu'il est sur le point de perdre le contrôle de la situation.
Pourtant, rien n'est encore joué. Trois mois et demi, voilà une éternité galactique en politique. Et l'équipe de “tous les moyens possibles et imaginables”, acculée, est prête à rugir avec plus de férocité que jamais.
https://strategic-culture.su/news/2024/07/17/iwo-jima-2-0-what-story-is-this-picture-telling/
J'adore le langage de Pepe Escobar...toujours aussi imagé ! Il est aussi perplexe que moi, en tout cas, sur l'issue de cette campagne à rebondissements. On ne risque pas de s'ennuyer d'ici novembre...