đâđš Joe Lauria: De l'influence du nĂ©onazisme en Ukraine
Zelensky, dont le bailleur de fonds a financé Azov, qui a fait venir un néonazi au Parlement grec, bénéficie d'un laissez-passer de la part d'une administration démocrate & des médias américains.
đâđš De l'influence du nĂ©onazisme en Ukraine
Par Joe Lauria @unjoe, Spécial Consortium News, 29 décembre 2022
Une brÚve histoire du néonazisme en Ukraine en réponse à l'accusation de NewsGuard selon laquelle Consortium News a publié du faux contenu sur son étendue.
Zelensky, dont le bailleur de fonds oligarchique a financé Azov, qui a fait venir un néonazi pour s'adresser au Parlement grec, bénéficie d'un laissez-passer de la part d'une administration démocrate et des médias américains.
La relation des Ătats-Unis avec les fascistes ukrainiens a commencĂ© aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, des unitĂ©s de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B) ont participĂ© Ă l'Holocauste, tuant au moins 100 000 Juifs et Polonais. Mykola Lebed, l'un des principaux assistants de Stepan Bandera, le chef de l'OUN-B fasciste, a Ă©tĂ© recrutĂ© par la C.I.A. aprĂšs la guerre, selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2010 par les Archives nationales amĂ©ricaines.
L'Ă©tude gouvernementale indique que "l'aile de Bandera (OUN/B) Ă©tait une organisation fasciste militante." L'adjoint le plus proche de Bandera, Yaroslav Stetsko, a dĂ©clarĂ© : ""Je...comprends parfaitement le rĂŽle indĂ©niablement nĂ©faste et hostile des Juifs, qui aident Moscou Ă asservir l'Ukraine..... Je suis donc favorable Ă lâextermination des Juifs et Ă l'opportunitĂ© d'introduire en Ukraine les mĂ©thodes allemandes d'extermination."
L'Ă©tude indique : "Lors d'une rĂ©union tenue le 6 juillet 1941 Ă LwĂłw, les loyalistes de Bandera ont dĂ©cidĂ© que les Juifs "devaient ĂȘtre traitĂ©s durement..... Nous devons en finir avec eux.... En ce qui concerne les Juifs, nous adopterons toutes les mĂ©thodes qui mĂšneront Ă leur destruction."
Lebed lui-mĂȘme a proposĂ© de "'nettoyer l'ensemble du territoire rĂ©volutionnaire de la population polonaise', afin qu'un Ătat polonais renaissant ne revendique pas la rĂ©gion comme en 1918." Lebed Ă©tait le "ministre des affaires Ă©trangĂšres" d'un gouvernement banderiste en exil, mais il a ensuite rompu avec Bandera pour avoir agi comme un dictateur. Le corps de contre-espionnage de l'armĂ©e amĂ©ricaine a qualifiĂ© Bandera d'"extrĂȘmement dangereux", mais a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait "considĂ©rĂ© comme le hĂ©ros spirituel et national de tous les Ukrainiens....".
La C.I.A. n'était pas intéressée par une collaboration avec Bandera, selon les pages 81-82 du rapport, mais le MI6 britannique l'était. "Le MI6 a fait valoir que le groupe de Bandera était 'l'organisation ukrainienne la plus forte à l'étranger, qu'il était jugé compétent pour former les cadres du parti, [et] construire une organisation moralement et politiquement saine....'". Un résumé du MI6 datant du début de 1954 notait que "l'aspect opérationnel de cette collaboration [britannique] [avec Bandera] se développait de maniÚre satisfaisante. Progressivement, un contrÎle plus complet a été obtenu sur les opérations d'infiltration... ".
La Grande-Bretagne met fin à sa collaboration avec Bandera en 1954. Les services secrets ouest-allemands, sous la direction de l'ancien chef des services secrets nazis Reinhard Gehlen, ont ensuite travaillé avec Bandera, qui a finalement été assassiné avec de la poussiÚre de cyanure par le KGB à Munich en 1959.
Au lieu de Bandera, la C.I.A. s'est intĂ©ressĂ©e Ă Lebed, malgrĂ© son passĂ© fasciste. Elle l'a installĂ© dans un bureau Ă New York, d'oĂč il a dirigĂ© des opĂ©rations de sabotage et de propagande au nom de l'agence en Ukraine contre l'Union soviĂ©tique. L'Ă©tude du gouvernement amĂ©ricain dit :
"Les opĂ©rations de la CIA avec ces Ukrainiens ont commencĂ© en 1948 sous le cryptonyme CARTEL, bientĂŽt changĂ© en AERODYNAMIC. ... Lebed s'est installĂ© Ă New York et a obtenu le statut de rĂ©sident permanent, puis la citoyennetĂ© amĂ©ricaine. Cela le mettait Ă l'abri d'un assassinat, lui permettait de parler Ă des groupes d'Ă©migrĂ©s ukrainiens, et de retourner aux Ătats-Unis aprĂšs des voyages opĂ©rationnels en Europe. Une fois aux Ătats-Unis, Lebed Ă©tait le principal contact de la CIA pour AERODYNAMIC. Les responsables de la CIA ont soulignĂ© son "caractĂšre rusĂ©", ses "relations avec la Gestapo et ... sa formation Ă la Gestapo", [et] le fait qu'il Ă©tait "un opĂ©rateur trĂšs impitoyable".
La C.I.A. a travaillé avec Lebed sur des opérations de sabotage et de propagande nationaliste pro-ukrainienne en Ukraine jusqu'à l'indépendance de l'Ukraine en 1991. "Les relations entre Mykola Lebed et la CIA sont maintenues pendant toute la durée de la guerre froide", indique l'étude. "Alors que la plupart des opérations de la CIA impliquant des auteurs de crimes de guerre se sont retournées contre eux, les opérations de Lebed ont augmenté l'instabilité fondamentale de l'Union soviétique."
Renaissance de Bandera
Les Ătats-Unis ont donc secrĂštement maintenu en vie les idĂ©es fascistes ukrainiennes Ă l'intĂ©rieur de l'Ukraine, au moins jusqu'Ă l'indĂ©pendance de l'Ukraine. "Mykola Lebed, le chef de Bandera pendant la guerre en Ukraine, est mort en 1998. Il est enterrĂ© dans le New Jersey, et ses papiers se trouvent Ă l'Institut de recherche ukrainien de l'UniversitĂ© de Harvard", indique l'Ă©tude des Archives nationales amĂ©ricaines.
L'organisation qui a succĂ©dĂ© Ă l'OUN-B aux Ătats-Unis n'est cependant pas morte avec lui. Elle avait Ă©tĂ© rebaptisĂ©e Ukrainian Congress Committee of America (UCCA), selon l'IBT.
"Au milieu des annĂ©es 1980, l'administration Reagan Ă©tait truffĂ©e de membres de l'UCCA. Reagan a personnellement accueilli [Yaroslav] Stetsko, le leader banderiste qui a supervisĂ© le massacre de 7 000 Juifs Ă Lviv, Ă la Maison Blanche en 1983", rapporte l'IBT. "AprĂšs la chute du rĂ©gime de Yanukovich, l'UCCA a participĂ© Ă l'organisation de rassemblements dans plusieurs villes des Ătats-Unis pour soutenir les manifestations d'EuroMaidanâ.
C'est un lien direct entre Maidan et le fascisme ukrainien de la Seconde Guerre mondiale.
Bien que les Ătats-Unis aient prĂ©fĂ©rĂ© le moins extrĂ©miste Lebed Ă Bandera, ce dernier est restĂ© la figure la plus inspirante en Ukraine.
En 1991, la premiĂšre annĂ©e de l'indĂ©pendance de l'Ukraine, le parti social national nĂ©o-fasciste, qui deviendra plus tard le parti Svoboda, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, remontant directement Ă Bandera. Il a donnĂ© le nom de Bandera Ă une rue de Liviv et a tentĂ© de donner son nom Ă l'aĂ©roport de la ville. (Svoboda a remportĂ© 10 % des siĂšges de la Rada en 2012, avant le coup d'Ătat et avant que McCain et Nuland n'apparaissent avec son chef l'annĂ©e suivante).
En 2010, le président ukrainien pro-occidental Viktor Iouchtchenko a déclaré Bandera Héros de l'Ukraine, un statut inversé par Ianoukovitch, qui a été renversé.
Plus de 50 monuments, bustes et musées commémorant Bandera ont été érigés en Ukraine, dont les deux tiers depuis 2005, année de l'élection du pro-américain Iouchtchenko. Une étude universitaire suisse indique :
"Le 13 janvier 2011, le Conseil de l'Oblast de L'vivs'ka, réuni en session extraordinaire à cÎté du monument de Bandera à L'viv, a réagi à l'abrogation [skasuvannya] de l'ordre de Viktor Iouchtchenko de nommer Stepan Bandera "Héros de l'Ukraine" en affirmant que "pour des millions d'Ukrainiens, Bandera était et reste un Héros ukrainien, malgré les décisions pitoyables et sans valeur des tribunaux" et en déclarant son intention de renommer la "rue Stepan Bandera" en "rue Stepan Bandera, Héros de l'Ukraine". '"
Les défilés aux flambeaux derriÚre le portrait de Bandera sont courants dans les villes ukrainiennes, notamment le 1er janvier, jour de son anniversaire, y compris cette année.
Les courants dominants néonazis
DĂšs le dĂ©but des Ă©vĂ©nements de 2013-2014 en Ukraine, le fondateur de Consortium News, Robert Parry, et d'autres auteurs ont commencĂ© Ă fournir les preuves dont NewsGuard dit qu'elles n'existent pas, grĂące Ă de nombreux reportages sur le coup d'Ătat et le rĂŽle influent des nĂ©onazis ukrainiens. Ă l'Ă©poque, les mĂ©dias d'entreprise ont Ă©galement fait Ă©tat du rĂŽle essentiel jouĂ© par les nĂ©onazis dans le coup d'Ătat.
Comme l'a rapporté le New York Times, le groupe néo-nazi Right Sector a joué un rÎle clé dans l'éviction violente de M. Ianoukovitch. Le rÎle des groupes néofascistes dans le soulÚvement et leur influence sur la société ukrainienne ont été largement évoqués par les principaux médias de l'époque.
La BBC, le New York Times, le Daily Telegraph et CNN ont tous fait état du rÎle de Right Sector, du C14 et d'autres extrémistes dans le renversement de M. Ianoukovitch. La BBC a publié ce rapport une semaine aprÚs son éviction :
Et celui-ci en juillet 2015 :
AprĂšs le coup d'Ătat, un certain nombre de ministres du nouveau gouvernement Ă©taient issus de partis nĂ©ofascistes. NBC News (vĂ©rification verte) a rapportĂ© en mars 2014 : "Svoboda, qui signifie "LibertĂ©", s'est vu attribuer prĂšs d'un quart des postes ministĂ©riels dans le gouvernement provisoire formĂ© aprĂšs l'Ă©viction du prĂ©sident Viktor Ianoukovitch en fĂ©vrier."
Le leader de Svoboda, Tyahnybok, avec qui McCain et Nuland sont montés sur scÚne, a un jour appelé à la libération de l'Ukraine de la "mafia juive moscovite". L'International Business Times (vérification verte) a rapporté :
"En 2005, M. Tyahnybok a signé une lettre ouverte au président ukrainien de l'époque, Viktor Iouchtchenko, l'exhortant à interdire toutes les organisations juives, y compris l'Anti-Defamation League, qui, selon lui, menaient des 'activités criminelles [de] la juiverie organisée', visant finalement au génocide du peuple ukrainien."
Avant que McCain et Nuland n'embrassent Tyahnybok et son parti national social, celui-ci a été condamné par le Parlement européen, qui a déclaré en 2012 :
"[Le Parlement] rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes vont à l'encontre des valeurs et principes fondamentaux de l'UE et appelle donc les partis pro-démocratiques de la Verkhovna Rada [le corps législatif ukrainien] à ne pas s'associer à ce parti, à ne pas le soutenir et à ne pas former de coalitions avec lui."
De tels rapports grand public sur le banderisme ont cessé car le rÎle néofasciste en Ukraine a été supprimé dans les médias occidentaux une fois que Poutine a fait de la "dé-nazification" un objectif de l'invasion.
Le bataillon Azov, qui a vu le jour pendant le coup d'Ătat, est devenu une force importante dans la guerre contre les russophones du Donbass qui ont rĂ©sistĂ© au coup d'Ătat. Son commandant, Andriy Biletsky, a tristement dĂ©clarĂ© que la mission de l'Ukraine Ă©tait de "mener les races blanches du monde dans une croisade finale pour leur survie ... contre les Untermenschen dirigĂ©s par des sĂ©mites."
En 2014, le dĂ©sormais RĂ©giment Azov a Ă©tĂ© officiellement incorporĂ© Ă la Garde nationale ukrainienne, sous le contrĂŽle du ministĂšre des Affaires intĂ©rieures. Il est encore plus intĂ©grĂ© Ă l'Ătat, travaillant Ă©troitement avec le service de renseignement SBU. Azov est la seule composante nĂ©ofasciste connue dans l'armĂ©e d'un pays, oĂč que ce soit dans le monde.
Dans le cadre de l'armĂ©e ukrainienne, les membres d'Azov portaient encore (jusqu'Ă cette semaine) des brassards jaunes arborant le Wolfsangel, autrefois portĂ© par les troupes SS allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. En incluant les atrocitĂ©s qu'il continue de commettre, Azov montre au monde que l'intĂ©gration dans l'Ătat ne les a pas dĂ©nazifiĂ©s. Au contraire, elle a peut-ĂȘtre accru son influence sur l'Ătat.
Les Ătats-Unis et l'OTAN ont Ă©galement entraĂźnĂ© et armĂ© Azov depuis que Barack Obama avait refusĂ© toute aide lĂ©tale Ă l'Ukraine. Si Obama a refusĂ© d'envoyer des armes Ă l'Ukraine, c'est notamment parce qu'il craignait qu'elles ne tombent entre les mains de ces extrĂ©mistes de droite. Selon le New York Times, contrĂŽlĂ© par les verts,
"M. Obama continue de poser des questions indiquant ses doutes. O.K., que se passe-t-il si nous envoyons du matériel - devons-nous envoyer des formateurs ?" a déclaré une personne paraphrasant la discussion sous couvert d'anonymat. 'Et si cela finit dans les mains de voyous ? Et si Poutine ait de la surenchÚre ?"
Les objections de NewsGuar
L'argument de NewsGuard contre l'influence majeure des groupes néo-nazis en Ukraine repose sur le fait que les partis politiques néo-fascistes sont en mauvaise posture dans les sondages. Cela ne tient pas compte du fait que ces groupes s'engagent plutÎt dans un extrémisme extra-parlementaire.
Dans son accusation contre Consortium News pour avoir publié du "faux contenu" sur le néo-fascisme en Ukraine, Zack Fishman de NewsGuard a écrit :
"Il n'y a pas de preuve que le nazisme ait une influence substantielle en Ukraine. Les groupes radicaux d'extrĂȘme droite en Ukraine reprĂ©sentent effectivement une 'menace pour le dĂ©veloppement dĂ©mocratique de l'Ukraine', selon le rapport 2018 de Freedom House. Mais ce rapport indique Ă©galement que les extrĂ©mistes d'extrĂȘme droite ont une faible reprĂ©sentation politique en Ukraine, et n'ont pas de voie plausible vers le pouvoir - par exemple, lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 2019, le parti nationaliste d'extrĂȘme droite Svoboda a obtenu 2,2 % des voix, tandis que le candidat de Svoboda, Ruslan Koshulynskyy, n'a obtenu que 1,6 % des voix Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle."
Mais cet argument consistant à se concentrer sur les résultats des élections a été rejeté par un certain nombre de sources grand public, dont l'Atlantic Council, probablement le think tank le plus anti-russe au monde, n'est pas le moindre. Dans un article de 2019, un rédacteur de l'Atlantic Council a déclaré :
"Pour ĂȘtre clair, les partis d'extrĂȘme droite comme Svoboda obtiennent de mauvais rĂ©sultats dans les sondages et les Ă©lections en Ukraine, et les Ukrainiens ne manifestent aucun dĂ©sir d'ĂȘtre gouvernĂ©s par eux. Mais cet argument est un peu un 'hareng rouge'. Ce ne sont pas les perspectives Ă©lectorales des extrĂ©mistes qui devraient inquiĂ©ter les amis de l'Ukraine, mais plutĂŽt le manque de volontĂ© ou l'incapacitĂ© de l'Ătat Ă affronter les groupes violents et Ă mettre fin Ă leur impunitĂ©. Que cela soit dĂ» Ă un sentiment permanent de dette envers certains de ces groupes pour avoir combattu les Russes ou Ă la crainte qu'ils ne se retournent contre l'Ătat lui-mĂȘme, c'est un vĂ©ritable problĂšme et nous ne rendons pas service Ă l'Ukraine en le balayant sous le tapis." [C'est nous qui soulignons].
"La crainte qu'ils ne se retournent contre l'Ătat lui-mĂȘme" reconnaĂźt le puissant levier que ces groupes ont sur le gouvernement. L'article du Conseil atlantique souligne ensuite l'influence de ces groupes :
"Cela ressemble Ă de la propagande du Kremlin, mais ce n'est pas le cas. La semaine derniĂšre, la radio Hromadske a rĂ©vĂ©lĂ© que le ministĂšre ukrainien de la Jeunesse et des Sports finance le groupe nĂ©onazi C14 pour promouvoir des "projets d'Ă©ducation patriotique nationale" dans le pays. Le 8 juin, le ministĂšre a annoncĂ© qu'il allait accorder Ă C14 un peu moins de 17 000 dollars pour un camp d'enfants. Il a Ă©galement accordĂ© des fonds Ă Holosiyiv Hideout et Educational Assembly, qui ont tous deux des liens avec l'extrĂȘme droite. Cette rĂ©vĂ©lation reprĂ©sente un exemple dangereux d'application de la loi acceptant tacitement ou mĂȘme encourageant l'anarchie croissante des groupes d'extrĂȘme droite prĂȘts Ă utiliser la violence contre ceux qu'ils n'aiment pas.
Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2018, le C14 et d'autres groupes d'extrĂȘme droite tels que la Milice nationale affiliĂ©e Ă Azov, Secteur droit, Karpatska Sich et d'autres ont attaquĂ© plusieurs fois des groupes de Roms, ainsi que des manifestations antifascistes, des rĂ©unions du conseil municipal, un Ă©vĂ©nement organisĂ© par Amnesty International, des expositions d'art, des Ă©vĂ©nements LGBT et des militants Ă©cologistes. Le 8 mars, des groupes violents ont lancĂ© des attaques contre des marcheurs de la JournĂ©e internationale de la femme dans plusieurs villes d'Ukraine. Dans quelques cas seulement, la police est intervenue pour prĂ©venir les attaques, et dans certains cas, elle a mĂȘme arrĂȘtĂ© des manifestants pacifiques plutĂŽt que les vĂ©ritables auteurs."
L'Atlantic Council n'est pas le seul organisme anti-russe qui reconnaĂźt le pouvoir dangereux des groupes nĂ©o-fascistes en Ukraine. Bellingcat a publiĂ© un article alarmant en 2018 intitulĂ© "Les combattants d'extrĂȘme droite ukrainiens, les suprĂ©macistes blancs formĂ©s par une grande entreprise de sĂ©curitĂ© europĂ©enne."
L'OTAN a Ă©galement formĂ© le rĂ©giment Azov, Ă©tablissant un lien direct entre les Ătats-Unis et les extrĂ©mistes ukrainiens d'extrĂȘme droite.
The Hill a rapporté en 2017 dans un article intitulé "La réalité des néo-nazis en Ukraine est loin de la propagande du Kremlin", que :
"Certains observateurs occidentaux affirment qu'il n'y a pas d'éléments néo-nazis en Ukraine, mettant cette affirmation sur le compte de la propagande de Moscou. Malheureusement, ils se trompent lourdement.
Il existe en effet des formations néonazies en Ukraine. Cela a été massivement confirmé par presque tous les grands médias occidentaux. Le fait que les analystes soient capables de le rejeter comme de la propagande diffusée par Moscou est profondément inquiétant.
Le logo d'Azov est composé de deux emblÚmes - le wolfsangel et le Sonnenrad - identifiés comme des symboles néo-nazis par l'Anti-Defamation League. Le wolfsangel est utilisé par le groupe haineux américain Aryan Nations, tandis que le Sonnenrad figurait parmi les symboles néonazis de la marche meurtriÚre de cet été à Charlottesville.
Le caractĂšre nĂ©o-nazi d'Azov a Ă©tĂ© couvert par le New York Times, le Guardian, la BBC, le Telegraph et Reuters, entre autres. Des journalistes sur le terrain, appartenant Ă des mĂ©dias occidentaux Ă©tablis, ont Ă©crit qu'ils avaient Ă©tĂ© tĂ©moins de runes SS, de croix gammĂ©es, de marches aux flambeaux et de saluts nazis. Ils ont interviewĂ© des soldats d'Azov qui ont volontiers reconnu ĂȘtre des nĂ©o-nazis. Ils ont classĂ© ces rapports sous des titres sans ambiguĂŻtĂ© tels que "Combien de nĂ©o-nazis les Ătats-Unis soutiennent-ils en Ukraine ?" et "Une unitĂ© de volontaires ukrainiens comprend des nazis".
En quoi est-ce de la propagande russe ?
Les Nations unies et Human Rights Watch ont accusé Azov, ainsi que d'autres bataillons de Kiev, d'une litanie de violations des droits de l'homme."
Le nĂ©o-facisme a Ă©galement infectĂ© la culture populaire ukrainienne. Une demi-douzaine de groupes de musique nĂ©o-nazis ont organisĂ© en 2019 un concert commĂ©morant le jour oĂč l'Allemagne nazie a envahi l'Union soviĂ©tique.
En 2019, Amnesty International a averti que "l'Ukraine sombre dans un chaos de violence incontrÎlée posé par des groupes radicaux et leur totale impunité. Pratiquement personne dans le pays ne peut se sentir en sécurité dans ces conditions."
Zelensky et les néo-nazis
L'un des oligarques ukrainiens les plus puissants du début des années 1990, Ihor Kolomoisky, a été un soutien financier précoce du bataillon néonazi Azov. Selon un rapport Reuters de 2015 (vérifié en vert) :
"Beaucoup de ces groupes paramilitaires sont accusĂ©s d'abuser des citoyens qu'ils sont chargĂ©s de protĂ©ger. Amnesty International a indiquĂ© que le bataillon Aidar - Ă©galement financĂ© en partie par Kolomoisky - a commis des crimes de guerre, notamment des enlĂšvements illĂ©gaux, des dĂ©tentions illĂ©gales, des vols, des extorsions et mĂȘme de possibles exĂ©cutions.
Selon le rapport d'Amnesty, d'autres bataillons privĂ©s pro-Kiev ont affamĂ© des civils comme forme de guerre, empĂȘchant les convois d'aide d'atteindre les zones contrĂŽlĂ©es par les sĂ©paratistes dans l'est de l'Ukraine.
Certains des bataillons privés ukrainiens ont terni la réputation internationale du pays en raison de leurs opinions extrémistes. Le bataillon Azov, financé en partie par Taruta et Kolomoisky, utilise le symbole nazi du loup comme logo, et nombre de ses membres épousent ouvertement des idées néonazies et antisémites. Les membres du bataillon ont parlé d'"amener la guerre à Kiev" et ont déclaré que l'Ukraine avait besoin de "l'arrivée au pouvoir d'un dictateur fort qui pourrait verser beaucoup de sang mais unir la nation dans le processus"."
En avril 2019, le F.B.I. a commencĂ© Ă enquĂȘter sur Kolomoisky pour des crimes financiers prĂ©sumĂ©s en rapport avec ses avoirs en acier en Virginie occidentale et dans le nord de l'Ohio. En aoĂ»t 2020, le ministĂšre amĂ©ricain de la Justice a dĂ©posĂ© des plaintes civiles de confiscation contre lui et un partenaire :
"Les plaintes allĂšguent que Ihor Kolomoisky et Gennadiy Boholiubov, qui possĂ©daient PrivatBank, l'une des plus grandes banques d'Ukraine, ont dĂ©tournĂ© et fraudĂ© la banque de milliards de dollars. Ils ont obtenu des prĂȘts et des lignes de crĂ©dit frauduleux entre 2008 et 2016 environ, date Ă laquelle le systĂšme a Ă©tĂ© dĂ©couvert et la banque a Ă©tĂ© nationalisĂ©e par la Banque nationale d'Ukraine. Les plaintes allĂšguent qu'ils ont blanchi une partie des produits criminels en utilisant un ensemble de comptes bancaires de sociĂ©tĂ©s fictives, principalement Ă la succursale chypriote de PrivatBank, avant de transfĂ©rer les fonds aux Ătats-Unis. Comme l'indique la plainte, les prĂȘts Ă©taient rarement remboursĂ©s, sauf avec d'autres produits obtenus frauduleusement."
Pendant ce temps, la chaßne de télévision du bailleur de fonds Azov avait déjà diffusé l'émission à succÚs Serviteur du peuple (2015-2019), qui a catapulté Volodymyr Zelensky vers la célébrité et finalement vers la présidence sous le nouveau parti Serviteur du peuple. La campagne présidentielle de l'ancien acteur et comédien a été financée par Kolomoisky, selon de multiples rapports, dont celui-ci de Radio Free Europe (non noté).
Pendant la campagne présidentielle, Politico a rapporté :
"Le mĂ©dia de Kolomoisky assure Ă©galement la sĂ©curitĂ© et le soutien logistique de la campagne de l'humoriste, et il est apparu rĂ©cemment que le conseiller juridique de Zelenskiy, Andrii Bohdan, Ă©tait l'avocat personnel de l'oligarque. Des journalistes d'investigation ont Ă©galement rapportĂ© que Zelenskiy a voyagĂ© 14 fois au cours des deux derniĂšres annĂ©es Ă GenĂšve et Ă Tel Aviv, oĂč Kolomoisky est basĂ© en exil."
Avant leur second tour d'élection, Petro Porochenko a qualifié Zelenski de "marionnette de Kolomoisky". Selon les Pandora Papers, Zelensky a caché les fonds qu'il a reçus de Kolomoisky à l'étranger.
Pendant la campagne, Zelensky a été interrogé sur Bandera. Il a répondu qu'il était "cool" que de nombreux Ukrainiens considÚrent Bandera comme un héros.
Zelensky a Ă©tĂ© Ă©lu prĂ©sident sur la promesse de mettre fin Ă la guerre du Donbass. Environ sept mois aprĂšs le dĂ©but de son mandat, il s'est rendu sur la ligne de front du Donbass pour dire aux troupes ukrainiennes, oĂč Azov est bien reprĂ©sentĂ©, de dĂ©poser les armes. Au lieu de cela, il a Ă©tĂ© renvoyĂ©. Le Kyiv Post (vĂ©rification verte) a rapportĂ© :
"Lorsqu'un vétéran, Denys Yantar, a déclaré qu'ils n'avaient pas d'armes et qu'ils voulaient plutÎt discuter des protestations contre le désengagement planifié qui avaient eu lieu dans toute l'Ukraine, Zelensky devint furieux.
âĂcoutez, Denys, je suis le prĂ©sident de ce pays. J'ai 41 ans. Je ne suis pas un loser. Je suis venu vous voir et je vous ai dit : dĂ©posez les armes. Ne dĂ©tournez pas la conversation pour parler de contestations", a dĂ©clarĂ© M. Zelensky, comme le montrent les vidĂ©os de l'Ă©change. Alors qu'il disait cela, Zelensky s'est approchĂ© agressivement de Yantar, qui dirige le Corps national, une Ă©manation politique du bataillon de volontaires d'extrĂȘme droite Azov, dans la ville de Mykolaiv.
"Mais nous avons déjà discuté de cela", a déclaré Yantar.
Je voulais voir de la compréhension dans vos yeux. Mais, au lieu de cela, je vois un type qui a décidé qu'il a devant lui un loser', a dit Zelensky."
C'était une démonstration de force de l'armée, y compris du régiment Azov, sur le président civil.
AprÚs l'invasion russe, Zelensky a été interviewé en avril par Fox News au sujet d'Azov, qui a ensuite été vaincu à Mariupol. "Ils sont ce qu'ils sont", a-t-il répondu. "Ils défendaient notre pays". Il tente ensuite de dire que parce qu'ils font partie de l'armée, ils ne sont en quelque sorte plus des néonazis, bien qu'ils portent toujours des insignes nazis (jusqu'à mardi). (Le post YouTube de Fox a supprimé cette question de l'interview, mais elle est préservée ici :)
Outrage aux fonctionnaires grecs
En avril également, M. Zelensky a mis en colÚre deux anciens premiers ministres grecs et d'autres responsables en invitant un membre du régiment Azov à s'adresser au Parlement grec. Alexis Tsipras, ancien premier ministre et chef du principal parti d'opposition, SYRIZA-Alliance progressiste, a fustigé l'apparition des combattants d'Azov devant le Parlement.
"La solidaritĂ© avec le peuple ukrainien est une Ă©vidence. Mais les nazis ne peuvent pas ĂȘtre autorisĂ©s Ă parler au parlement", a dĂ©clarĂ© M. Tsipras sur les rĂ©seaux sociaux. "Ce discours Ă©tait une provocation". Il a dĂ©clarĂ© que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis "porte l'entiĂšre responsabilitĂ©. (...) Il a parlĂ© d'un jour historique, mais c'est une honte historique. "
L'ancien Premier ministre grec Antonis Samaras a qualifié de "grosse erreur" la diffusion de la vidéo Azov au Parlement. L'ancien ministre des Affaires étrangÚres, Nikos Kotzias, a déclaré : "Le gouvernement grec a porté atteinte de maniÚre irresponsable à la lutte du peuple ukrainien, en donnant la parole à un nazi. Les responsabilités sont lourdes. Le gouvernement devrait publier un rapport détaillé de la préparation et des contacts pour cet événement."
Le parti MeRA25 de l'ancien ministre des finances Yanis Varoufakis a déclaré que l'apparition de Zelenky s'était transformée en "fiesta nazie".
Zelensky n'a pas non plus rĂ©primandĂ© son ambassadeur en Allemagne, Andrij Melnyk, pour s'ĂȘtre rendu sur la tombe de Bandera Ă Munich, ce qui a provoquĂ© cette rĂ©action de la part d'un dĂ©putĂ© allemand : "Quelqu'un comme Melnik qui dĂ©crit le collaborateur nazi Bandera comme "notre hĂ©ros" et fait un pĂšlerinage sur sa tombe ou dĂ©fend le bataillon d'extrĂȘme droite Azov comme Ă©tant "courageux" est en fait toujours dĂ©crit avec bienveillance comme un "sympathisant nazi"."
Zelensky a interdit des mĂ©dias et mis hors la loi 11 partis politiques, dont le plus important, la Plateforme d'opposition eurosceptique pour la vie (OPZZh), et arrĂȘtĂ© son dirigeant. Aucun des 11 partis interdits n'est un parti d'extrĂȘme droite.
Donald Trump a été fustigé à juste titre pour les remarques qu'il a faites sur les suprémacistes blancs à Charlottesville. Mais Zelensky, dont le bailleur de fonds oligarchique a financé Azov, et qui a fait venir un néonazi pour s'adresser à un Parlement européen, bénéficie d'un laissez-passer de la part d'une administration démocrate et des médias américains, bien qu'il tolÚre le problÚme bien plus grave du néofascisme en Ukraine.
https://consortiumnews.com/2022/12/29/on-the-influence-of-neo-nazism-in-ukraine/