👁🗨 Julian Assange et Daniel Hale : Jesselyn Raddack dénonce l'injustice des procès intentés en vertu de la loi sur l'Espionage Act.
Mme Raddack prévient que même si M. Assange parvenait à un accord acceptable, le gouvernement américain pourrait toujours utiliser le système pénitentiaire pour exercer des représailles contre lui.
👁🗨 Julian Assange et Daniel Hale : Jesselyn Raddack dénonce l'injustice des procès intentés en vertu de la loi sur l'Espionage Act.
Par Simon Ateba, le 20 avril 2023
Mme Raddack prévient que même si Assange parvenait à un accord acceptable, le gouvernement américain pourrait toujours utiliser le système pénitentiaire pour exercer des représailles contre lui.
Jesselyn Raddack, avocate de renom spécialisée dans la défense des droits de l'homme et connue pour son travail de protection des lanceurs d'alerte et des journalistes, s'est exprimée jeudi sur l'injustice des procès intentés en vertu de la loi sur l'Espionage Act. S'exprimant lors d'un événement organisé par le National Press Club pour demander la libération de Julian Assange, fondateur de Wikileaks, Mme Raddack a fait part de sa longue expérience dans la défense de sources médiatiques qui ont fait l'objet d'enquêtes et d'inculpations au titre de la loi sur l'espionnage qui, selon elle, empêche les accusés de bénéficier d'un procès équitable.
Mme Raddack, directrice de la sécurité nationale et des droits de l'homme à Expose Facts, a défendu le plus grand nombre de sources médiatiques aux États-Unis qui ont été inculpées en vertu de la loi sur l'espionnage. Elle a souligné que ces affaires sont marquées par le secret et définies par des caractéristiques ésotériques. Elle a mentionné comment, dans un cas, le gouvernement a essayé d'empêcher les avocats de la défense d'utiliser les mots "lanceur d'alerte" ou "journal".
L'affaire la plus médiatisée de Mme Raddack a été la représentation d'un vétéran de l'armée de l'air américaine, Daniel Hale, qui a participé au programme américain d'assassinat par drone. Après avoir quitté l'armée de l'air, Daniel est devenu un fervent opposant au programme américain d'assassinat ciblé et a dénoncé l'inefficacité du ciblage, les pertes, l'exagération de la précision des frappes de drones et la sous-déclaration des décès de civils. En 2014, son domicile a été perquisitionné et, en 2019, il a finalement été arrêté et inculpé pour avoir divulgué des documents classifiés sur le programme de drones clandestins de l'armée américaine, qui auraient été à l'origine d'une série d'articles parus dans The Intercept et intitulés "Drone Papers".
Lors de la condamnation, le juge a reconnu que Daniel Hale était bien lanceur d'alerte, et a recommandé qu'il soit placé dans une prison médicale de sécurité minimale. Cependant, le Bureau des prisons l'a envoyé dans une unité de gestion des communications orwellienne, surnommée Gitmo Nord, créée au lendemain du 11 septembre pour héberger les terroristes. Mme Raddack estime que le cas de M. Daniel est un avertissement sur la manière dont se déroulerait un procès intenté contre M. Assange en vertu de la loi sur l'espionnage. Elle a souligné que même si M. Assange parvenait à un accord acceptable, le gouvernement américain pourrait toujours utiliser le système pénitentiaire pour exercer des représailles contre lui.
Mme Raddack a souligné que M. Assange était attaqué pour avoir publié des informations dans l'intérêt du public, ce qui constitue en soi une menace suffisante pour le Premier Amendement. Forte de sa longue expérience de la lutte contre l'injustice dans les affaires relevant de la loi sur l'espionnage, Mme Raddack estime que les poursuites engagées contre M. Assange constituent également une menace pour les principes constitutionnels les plus fondamentaux que sont la diversité et le respect des droits de la défense. Elle a demandé l'abandon immédiat des charges retenues contre Assange.
Le discours de Mme Raddack a mis en évidence la nécessité de protéger les dénonciateurs et les journalistes, qui jouent un rôle crucial en obligeant les puissants à rendre des comptes. Son travail de défense des personnes qui dénoncent les actes répréhensibles des gouvernements rappelle l'importance de protéger la liberté d'expression et de veiller à ce que les personnes qui risquent leur sécurité pour faire éclater la vérité ne soient pas réduites au silence ou sanctionnées pour cela.