👁🗨 Julian Assange : Justice ou extradition ?
Aux USA aussi, les choses bougent : des députés appelant M. Biden à clôturer des poursuites contre Assange & des députés ont co-signé une résolution présentée au Congrès pour leur abandon définitif.
👁🗨 Justice ou extradition ? Pour Julian Assange, le jour du jugement est arrivé
Par Stefano Baudino, le 20 décembre 2023 - English version below
Aux États-Unis aussi, les choses bougent : le mois dernier, des députés ont envoyé une missive à M. Biden pour demander la clôture des poursuites contre M. Assange et, ces derniers jours, des députés de tous les partis ont contresigné une résolution présentée au Congrès, dans laquelle ils demandaient que les diverses et lourdes accusations portées contre M. Assange soient définitivement retirées.
La date de la décision sur le dernier recours contre l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis a enfin été fixée. Les juges de la High Court de Londres se réuniront en effet les 20 et 21 février 2024 : ces deux jours d'audience pourraient être la dernière chance pour le journaliste australien d'éviter d'être remis aux autorités américaines. Après l'annonce de la date du procès, les partisans de la Campagne pour la liberté d'Assange - soutenus par Amnesty International, le Syndicat national des journalistes, Reporters sans frontières et de nombreux syndicats de défense des droits civiques et de journalistes - ont lancé une mobilisation qui aura lieu devant la High Court de Londres le matin de l'audience, à 8h30, invitant tous ceux qui soutiennent la liberté de la presse à se joindre à la manifestation. Dans notre pays, le groupe Free Assange Italia et le Comité pour la libération de Julian Assange ont évidemment répondu à l'appel. En cas d'extradition, Julian Assange, accusé d'avoir publié sur le portail WikiLeaks, en 2010, des dossiers confidentiels du gouvernement américain dévoilant les crimes de guerre commis par les États-Unis à la prison de Guantanamo Bay, à Cuba, en Irak et en Afghanistan, risque une peine pouvant aller jusqu'à 175 ans d'emprisonnement.
L'audience de février se tiendra devant un panel de deux juges appelés à réexaminer une décision antérieure de la High Court rendue par un juge unique le 6 juin 2023. Ce dernier avait en effet refusé à l'activiste australien l'autorisation de faire appel. La partie qui se joue devant la High Court de Londres sera donc décisive et pourra déboucher sur deux issues possibles : d'une part, il pourra être établi qu'Assange a encore la possibilité de plaider sa cause devant les juridictions nationales du Royaume-Uni, d'autre part, la décision pourra établir définitivement que l'accusé aura épuisé les recours dont il dispose, ouvrant ainsi la voie à la procédure d'extradition vers les États-Unis. S'il perd également ce défi, Assange n'aura qu'un dernier recours, celui d'un appel devant la Cour européenne des droits de l'homme. “Le jour J est arrivé. L'audience publique à la Royal Courts of Justice aura lieu les 20 et 21 février”, a commenté Stella Morris, épouse et avocate du journaliste, sur ses réseaux sociaux :
“Cela pourrait être la dernière chance pour le Royaume-Uni de bloquer l'extradition de Julian. Je me réunirai devant le tribunal les deux jours. C'est maintenant ou jamais”.
Julian Assange est incarcéré à la prison londonienne de Belmarsh depuis 2019. Alors qu'en janvier 2021, le tribunal anglais avait refusé son extradition vers les États-Unis, la cour d'appel a annulé la décision. Ainsi, en avril 2022, la Westminster Magistrates' Court de Londres a émis l'ordre formel d'extradition à son encontre, entériné par la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel. S'il est extradé vers les États-Unis, M. Assange pourrait être inculpé de 18 chefs d'accusation : 17 au titre de l'Espionage Act et un au titre de la loi sur la fraude et l'abus informatiques (Computer Fraud and Abuse Act). Depuis l'année dernière, cependant, de nombreuses voix se sont élevées en sa faveur, à l'échelle mondiale, dans les milieux associatifs, de l'édition et de la politique. The Guardian, The New York Times, Le Monde, Der Spiegel et El País, des journaux qui ont collaboré professionnellement avec Assange en publiant des extraits de documents, ont publié une lettre ouverte demandant aux États-Unis d'abandonner les poursuites à son encontre. Il y a trois mois, une délégation de députés australiens s'est rendue aux États-Unis pour réclamer la liberté du journaliste. Aux États-Unis aussi, les choses bougent : le mois dernier, des députés ont envoyé une missive à M. Biden pour demander la clôture des poursuites contre M. Assange et, ces derniers jours, des députés de tous les partis ont co-signé une résolution présentée au Congrès, dans laquelle ils demandaient que les diverses et lourdes accusations portées contre M. Assange soient définitivement abandonnées .
Things are moving in the USA too: Members of Parliament are calling on Mr. Biden to close the case against Assange & Members of Parliament have co-signed a resolution to Congress calling for the case to be dropped.
👁🗨 Justice or extradition? For Julian Assange, the day of judgment has come
By Stefano Baudino, December 20, 2023
Things are moving in the USA too: last month, Members of Parliament sent a missive to Mr. Biden calling for the prosecution of Mr. Assange to be terminated, and in recent days, Members of Parliament from all parties have countersigned a resolution presented to Congress, calling for the various and weighty charges against Mr. Assange to be definitively withdrawn.
The date for the decision on the final appeal against Julian Assange's extradition to the USA has finally been set. The judges of the High Court in London will meet on February 20 and 21, 2024: these two days of hearings could be the last chance for the Australian journalist to avoid being handed over to the American authorities. Following the announcement of the trial date, supporters of the Campaign for Assange's Freedom - backed by Amnesty International, the National Union of Journalists, Reporters Without Borders and numerous journalists' and civil rights unions - launched a mobilization to take place outside London's High Court on the morning of the hearing, at 8:30am, inviting all those who support press freedom to join the demonstration. In our country, the Free Assange Italia group and the Committee for the Release of Julian Assange have obviously answered the call. In the event of extradition, Julian Assange, accused of publishing confidential US government files on the WikiLeaks portal in 2010, revealing war crimes committed by the United States at Guantanamo Bay prison, in Cuba, Iraq and Afghanistan, faces a sentence of up to 175 years' imprisonment.
The February hearing will take place before a two-judge panel called upon to review an earlier High Court decision handed down by a single judge on June 6, 2023. The latter had denied the Australian activist leave to appeal. On the one hand, it could be established that Assange still has the opportunity to plead his case before the UK's domestic courts. On the other, the decision could definitively establish that the accused has exhausted all the remedies available to him, thus paving the way for extradition proceedings to the USA. If he also loses this challenge, Assange will have only one final recourse, that of an appeal to the European Court of Human Rights. “The X-Day has arrived. The public hearing at the Royal Courts of Justice will take place on February 20 and 21,” commented Stella Morris, the journalist's wife and lawyer, on her social networks:
“This could be the last chance for the UK to block Julian's extradition. I'll be meeting in court on both days. It's now or never”.
Julian Assange has been incarcerated in London's Belmarsh prison since 2019. While in January 2021, the English court had refused his extradition to the United States, the Court of Appeal overturned the decision. Thus, in April 2022, London's Westminster Magistrates' Court issued the formal extradition order against him, endorsed by British Home Secretary Priti Patel. If extradited to the USA, Assange could face 18 charges: 17 under the Espionage Act and one under the Computer Fraud and Abuse Act. Since last year, however, many voices have been raised in his favor, on a global scale, in associative, publishing and political circles. The Guardian, The New York Times, Le Monde, Der Spiegel and El País - newspapers that have collaborated professionally with Assange by publishing extracts from documents - have published an open letter calling on the United States to drop the charges against him. Three months ago, a delegation of Australian MPs visited the United States to demand Assange's freedom. In the USA, too, things are moving: last month, members of parliament sent a letter to Mr. Biden calling for the charges against Mr. Assange to be dropped, and in the last few days, members of parliament from all parties have co-signed a resolution presented to Congress, calling for the various serious charges against Mr. Assange to be dropped once and for all.